Chapitre 48

Ecrit par Sandy's Aby's

Nouna MAPESSI

Moi (levant la tête, inquiète) : Qu’y a-t-il docteur ? demandais-je en prenant appuis sur mes coudes. 

Le médecin (tentant de se ressaisir en me fixant l’air grave) : J’ai besoin de vous faire passer une échographie pour en être certain.

Moi (de plus en plus inquiète) : Mais certain de quoi ?

Le médecin (jetant un coup d’œil à mon carnet) : Rien de grave, relaxer c’est juste un examen de routine.

Il se leva, se dirigea vers un coin de la salle et tira l’échographe jusqu’à la table d’opération, mis l’échographe en marche et versa un peu de lubrifiant sur mon ventre en posant dessus, la sonde qu’il déplaça, puis, l’immobilisa en se rapprochant de l’écran les yeux plissés.

Le Médecin fronçant les sourcils en fixant l’écran et en faisant passer à nouveau la sonde sur mon ventre.

Le Médecin (se redressant sans quitter l’écran des yeux) : Je ne comprends rien à ce que je suis en train de voir présentement !

Moi (croyant que mon rêve s’était réalisé) : Quoi, Docteur, le cœur de l’enfant bat à nouveau ? dis avec un peu d’espoir.

Le Médecin (me fixant, navré) : Je ne sais pas ce qui se passe mais, non c’est juste qu’il n’y a plus de bébé dans votre ventre, ni de placenta, rien qui prouve que vous étiez même enceinte. 

Il tourna l’échographe afin que je puisse voir de mes propres yeux.

[Il ajouta] C’est la première fois que je vois ce genre de chose se produire.

Moi (exaspérée) : Mais qu’est-ce qui se passe avec cette grossesse, d’abord le cœur qui s’arrête ensuite l’enfant qui disparaît dans le ventre.

Le médecin (soupira) : Il se peut que l’utérus a expulsé l’embryon ou que vous avez pris quelque chose qui…

Moi (d’une voix irritée) : Rien de tout ça docteur, je m’en serai aperçue.

Le médecin (faisant passer une main sur son visage) : Ok ! Nous allons attendre que l’anesthésie s’estompe et vous ferez quelques examens avant de vous en aller. Si vous voulez, votre sœur peut vous rejoindre.

Moi (le regard angoissé) : J’aimerai bien.

Durant plusieurs secondes, je regardais sans voir, le sol proférant une silencieuse requête au destin. C’est impossible que ça soit naturel, mais qui peut bien me vouloir autant de mal bon sang.

                                                  

  Une semaine plus tard.

Harmonie MAVOUNGOU ép. MENDOME.

Ce matin, n’est pas un matin comme les autres car nous allons recevoir quelques parents de Samuel qui viennent parce qu’ils ont appris que leur tante, mère, petite sœurs et grands mère sont chez moi.

Beaucoup parmi eux se sont opposé à mon mariage avec Samuel aujourd’hui ils viennent sans gêne, soit disant pour venir voir tante et belle maman. Mais je suis sûr que c’est encore une occasion pour elles de me descendre.

Depuis les premières lueurs du jour, comme m’a informé Flora, cinq nièce à belle maman sont arrivées selon ce qu’ils se sont convenus la veille avec Samuel.

Elles s’activaient dans la préparation du repas et jusqu’à présent tout m’avait l’air de bien se passer.

Naturellement, j’aidais en leur fournissant ce dont elles ont besoin et prêtait main forte à d’autres. Techniquement c’était encore mon foyer.

Au environ de quinze heure le reste des fangs a commencé à arriver, le bruit de ça mon Dieu !

Elles sont arrivées à tour de rôle avec des cris de guerre prononcés et ont assiégées la maison. Je comprends pourquoi je n’ai jamais souhaité leur présence chez moi, cela prouve à suffisance que ce mariage ne peut plus continuer je refuse d’être hypocrite à vie.

Samuel est, pour l’occasion allé chercher les enfants qui vont repartir demain. Ça me fait vraiment plaisir de les voir chez eux même s’ils préfèrent pour le moment être avec leurs cousins et cousines chez maman.

Aussi, ma belle-mère pourra enfin passer du temps avec eux. Comme elle le souhaite, si c’est encore d’actualité bien sûr.

                                                              ***

Lorsqu’il fut vingt et une heure, la maison a commencé à se vider. La grâce encore c’est qu’une bonne partie des personnes présentes sont restées pour nettoyer y compris moi.

En somme tout s’est bien passé malgré les critique et les pamphlets.

Après que tous les invités soient partis et que tante MENGUE eu coucher les enfants qui étaient exténués, elle me fit appel et m’entraina à la salle à manger pour parler un peu.

Tante prit place après m’avoir invité à m’asseoir avant de prendre la parole.

Tante MENGUE (d’un ton décontracté) : Ma fille ! tout d’abord merci pour ton hospitalité.

Je sais que tu n’étais pas au courant de notre arrivée mais tu nous as quand même reçu malgré tout et nous avons abusé de ton hospitalité en organisant une fête chez toi.

 Je tenais à parler avec toi car c’est pour ça que nous sommes ici, ton mari nous a fait venir …

Moi (inclinant la tête en fronçant les sourcils) : Ah ! je m’en doutais bien !

Tante MENGUE (haussa les épaules avant de reprendre) : Donc… je disais qu’il nous a fait venir pour te conscientiser et te dissuader de quitter ton foyer. Excuse-moi, je n’aime pas les cachoteries et les messe basses je préfère dire les choses clairement.

Moi (visiblement surprise) : waouh ! Je comprends mieux.

Tante MENGUE (s’appuyant sur le dossier du canapé) : Ma fille, ça fait quelques jours que je suis là et je vous observe ton mari et toi. Je remarque que tu n’es plus heureuse et même que tu as du mal à supporter mon fils.

 Je vais te poser une question et j’aimerai que tu me répondes franchement. 

Tout d’abord, je vais te compter mon histoire.

 Tout a commencé lorsque j’ai rencontré mon mari, Gustave, un français comme tu le sais déjà.

 On vivait en France, lui moi et une cousine à lui qu’on hébergeais. Ses parents ont toujours voulu qu’il épouse une Française comme lui où encore mieux, une Américaine mais leur fils m’avait choisi, pas parce que j’étais la plus belle mais parce qu’il m’aimait. 

La relation avec sa famille s’est détérioré, ces cousines, maigres comme des tiges de lianes séchées, venaient me menacer à domicile sans parler de celle que je gardais à la maison…

Moi (ne pouvant m’en empêcher) : Ah ah ah oh non ! des tiges de lianes séchés ah tante ! Je vais tout entendre avec toi.

Tante MENGUE (souriante) : Ne rit pas ma fille !

 Quand une blanche est moche, c’est qu’elle est vraiment moche. Ce n’est pas la joie !

 C’est comme chez nous en Afrique, si tu es vilain, il faut avoir l’argent pour compenser ta laideur bref.

[Replongeant dans son souvenir]

 Quand j’étais en France, j’ai été agressée, minimisé, insultée. Je suis allé jusqu’a porter plainte et devine quoi ? Mes beaux-parents étaient derrière tout ce qui m’arrivais, mon mari me suppliait de retirer mes plaintes pour pas leur porter préjudice et je le faisais à chaque fois.

 A un moment donné, j’avais dit à mon mari, chéri, mieux on se sépare parce que plus le temps passait, plus ça devenait infernal et une chose que je n’ai jamais dit à personne, même pas mon propre frère… j’ai été empoisonnée par ma propre belle-sœur en qui j’avais confiance et j’ai perdu de la sorte mon bébé. Et dans tout ça, je remarquais que mon mari malgré tout, tenait beaucoup à ses parents et les couvraient toujours.

 Je n’étais pas encore folle, folle comme je suis aujourd’hui. J’allais te les bastonner sérieusement, déjà qu’elles sont plates devant et derrière.

Moi (réprimant un cris) : waouh tante je n’ai jamais su ! ah ah ah tante plate ? ah ah ah.

Tante MENGUE (reprenant son sérieux) : Je ne l’ai jamais dit à personne.

Mon chéri m’a soutenue du mieux qu’il pouvait, puis il m’a proposé de venir vivre au Gabon pour éviter ses parents, racistes et c’était là, notre plus grande erreur.

Mes parents étaient complètement en désaccord eux aussi tout aussi traditionnalistes que racistes et ils se sont vigoureusement opposés. J’ai conseillé à mon mari de quitter Oyem et aller vivre à Libreville pour être en paix sachant que je désirai rester à Oyem.  Mon mari avait refusé de baisser les bras aussi facilement on avait déjà fui ses parents on ne devait pas passer notre temps à fuir.

MENDOME père, mon petit frère, a hérité du comportement de nos parents et il n’a cessé d’imposer à Samuel son fils, ton mari.

 Dans d’autres familles, lorsqu’une fille épouse un blanc, tout le monde est content mais mes parents étaient si traditionalistes et têtue.

A zame ô, l’intelligence c’est quelque chose !

Après plus de deux ans de lutte contre ma famille, mon mari avait espoir et il a refusé de céder jusqu’à ce que n’ayant rien compris, il a commencé à boire, découcher, il se comportait vraiment très mal et puis un jour une de nos cousines, Praxède, qui étaient là, aujourd’hui parmi nos invités est venu me voir pour me dire que mon mari avait une maitresse et qu’il passait ses nuits là-bas. J’ai pris sur moi et je l’ai confronté le même soir, tu sais ce qu’il m’a répondu ? Que si je le voulais, je devais divorcer car il était prêt à le faire. Sauf que moi, pour sauver les apparences, j’ai refusé et j’ai insisté sachant qu’il était amoureux de cette femme, jusqu’au jour où il est venu chercher ses affaires pour la rejoindre. 

Deux ans ont passés et il ne revenait pas, je faisais tout pour éviter mes parents de peur de donner les raisons de son absence. Plusieurs fois, e le croisais dans la ville avec sa maitresse. J’étais en colère et déçu et pour le punir je suis allé porter plainte pour abandon du foyer conjugal. 

J’étais blessée et mes parents se moquaient de moi. Gustave est rentré de force à la maison à cause de la plainte et a commencé à me rendre la vie impossible car je l’avais empêché de rester chez sa maitresse. Gustave ne m’aimait plus et il étouffait de rester dans la même maison que moi alors qu’il en aimait une autre et moi je craignais ce que les gens diraient de moi. Il a demandé le divorce et j’ai refusé de lui accorder.

 Jusqu’à ce qu’un matin, je l’ai retrouvé mort avec une lettre près de lui où il donnait les raisons de son suicide, il s’était donné la mort car il ne supportait plus que je l’impose mes choix. Il disait avant de mourir « tu veux m’imposer tes choix, on verra qui aura le dernier mot », c’était ses propres mots. Pour lui, il fallait en finir avec sa vie comme je refusais le divorce.

J’aurai dû l’écouter et le laissé vivre avec cette femme dont il était éperdument…à dire par ses agissement, amoureux dit-elle, une pointe d’amertume dans la voix. Mais c’est trop tard maintenant.

Tout ça pour te dire ma fille, je sais que tu es différente aujourd’hui et que tu es encore ici parce que Samuel refuse le divorce, j’ai juste une question pour toi.

Aimes-tu encore ton mari, ou crois-tu que tu pourras l’aimer encore s’il change ?

Moi (un profond soupir avant de répondre) : Tante, tu viens de loin et je n’ai jamais su que tu étais passé par tant de choses. Pour répondre à ta question, c’est…Non qu’il change ou pas.

 Je veux refaire ma vie avec l’homme que j’aime qui n’est pas Samuel.

Tante MENGUE posa sa main apaisante sur la mienne, le regard remplit de commisération.

 C’est à ce moment que Flora vint poser une tasse de thé devant tante, sur la table basse. Celle-ci la remercia le sourire aux lèvres avant de se pencher et récupérer la tasse sur la table, la ramena à ses lèvres et avala une gorgé de thé chaud.

Tante MENGUE (reposant la tasse sur la soucoupe) : J’ai eu une conversation avec Samuel et toi séparément et je crois qu’il sera préférable de prendre une décision avant qu’il ne soit trop tard. Pas que quelqu’un mourra mais ne vous faites pas du mal en forçant les choses. Samuel m’a dit qu’il n’est plus amoureux de la fille, que c’est juste son enfant qui le retient. Il est prêt à tout recommencer, voici pourquoi je t’ai demandé si tu ne changeras pas d’avis après et ce que je vous ai confié à chacun, c’est quelque chose que mes parents, ni mon frère MENDOME n’ont jamais su. Mais, je vous ai partagé mon expérience et la balle est dans votre camp maintenant. Je précise, comme je l’ai dit à Samuel, de prendre en compte le fait que mon expérience n’est pas la vôtre, vous avez des enfants c’est un fait mais « ne forcez jamais l’amour lorsqu’il a quitté le pré » (Tante MENGUE’s quotes).

Moi (soulagée) : Ok tante !

 Je te remercie vraiment et je suis tout à fait d’accord avec toi raison pour laquelle j’ai demandé le divorce ce qui fait que la balle est désormais dans le camp de Samuel.

Cependant, Samuel n’a pas l’intention de quitter sa maitresse pour autant.

  Non ! 

L’enfant n’a jamais été la raison de ses actes, il l’a fiancé pour ensuite l’épouser à la coutume, conscient de ce qui pouvait arriver, parce qu’il l’aime simplement.

Tante MENGUE (d’un ton sec) : C’est possible mais tu n’en es pas aussi certaine.

Mon expression ne changea pas. Il ne fallait mieux pas s’aventurer sur quelque chose que seul Samuel pouvait réfuter ou approuver.


Samuel MENDOME

Nous étions maman et moi, à la terrasse, en train de prendre un dernier verre de vin blanc après que tous les parents soient rentrés. 

Maman (sans craindre de se faire entendre) : MENDOME, tu dois faire très attention à cette femme, surtout maintenant qu’elle demande le divorce, car elle peut profiter de ça pour t’éliminer.

Moi (me tournant vers elle, agacé) : Maman, ma femme n’est pas un monstre ni un assassin, c’est la mère de mes enfants et je veux sauver mon mariage.

Maman (le visage fermé) : De toute façon je te conseille de mettre ton argent à l’abris avant d’accepter le divorce, enfants ou pas, tu as un enfant en route un vrai fang. J’ai d’ailleurs, voulu inviter OKOME MBA aujourd’hui mais ta tante devait en faire une montagne. Mais, j’irai la voir déclara-t-elle tout net.

Moi (me tournant lentement vers elle) : Tu as bien fait de ne pas l’avoir invité, je l’aurai mise à la porte.

Maman (se penchant vers moi) : Ah mon fils !

 J’espère que tu vas quand même écouter mes conseils.

Moi (agacé) : Maman, aujourd’hui, tu as évité mes enfants, tes petits-fils, alors qu’ils essayaient de se rapprocher de toi, de leur grand-mère.

Maman (me pointant du doigt) : MENDOME, ne change pas de sujet. Ta femme à tout fait pour m’empêcher de les voir petits pourquoi c’est aujourd’hui, qu’ils sont grands que moi, je vais leur faire ce plaisir ?

Moi le seul petit fils que j’attends avec impatience, mon sang c’est le petit MENDOME que OKOME MBA porte en son sein, pas ceux que ta femme s’est efforcée à cacher comme si j’étais une sorcière annonça-elle avec dédain.

Moi (d’une voix lasse) : Maman, tu dois comprendre que ce n’est pas si facile lorsque papa et toi êtes à Oyem et nous, à Libreville…

Maman (tapant sur sa cuisse à trois reprise) : Arrête de la défendre et d’ailleurs depuis quand tu es de son côté ?

Moi (plaintif) : Maman !

Maman (ajustant sa robe) : Ça ne sert vraiment à rien de discuter avec toi et te conseiller tu n’écoutes rien, tu n’écoutes jamais rien hein ! Ton père et moi t’avons prévenu de ne pas te marier avec une bilobe mais tu n’as rien écouté.

Aujourd’hui elle demande le divorce alors que vous avez deux enfants… c’est quoi ça ! D’ailleurs je ne mettrais pas ma bouche dans vos problèmes. 

Elle se mit debout et se dirigea vers le salon, furieuse.


Harmonie MAVOUNGOU ;

Je sortais à peine de la salle de bain ou j’ai pris une douche et entrait dans la chambre rafraichie. Samuel était assis sur le lit la tête baissée.

Moi (accrochant ma serviette sur le mur) : Samuel, tu sais que tu vas dormir sur le canapé ce soir ?

Lui (levant la tête en me fixant) : Bien sûr ! Je voulais juste parler avec toi avant.

Moi (me rapprochant en m’asseyant près de lui sur le lit) : Ok, je t’écoute.

Lui (hésitant) : Harmonie, je sais que… j’ai été un mauvais mari mais aussi qu’avant d’être un mauvais mari, j’ai été un père et amant formidable.

Je n’ai pas été que mauvais dans ma vie chérie mais je reconnais mes erreurs, je n’aurai pas dû entretenir cette relation avec Graziella, c’est maintenant que je me rends compte et je suis sincèrement désolé, désolé d’avoir mis mes enfants et toi en danger par mes actes. Vraiment, j’ai envie de tout recommencer à zéro si tu me le permets. Je m’occuperai de l’enfant que j’ai dehors mais je n’aurai plus aucun rapport particulier avec sa mère si ce n’est que pour parler de l’enfant.

Tu peux me croire Harmonie.

Au début je me suis dit, je vais tout mettre en œuvre pour te garder avec moi, résoudre nos problèmes, te mettre en confiance et ensuite continuer ma relation avec Graziella mais maintenant, je suis convaincu que c’est toi que j’aime chérie et je veux qu’on sauve notre mariage, je jure de ne plus te tromper.

Moi (levant le menton) : Samuel, je pense qu’il est trop tard pour ça !

Samuel (soutenant mon regard) : Non chérie, il n’est pas trop tard, nous avons deux enfants et je ne suis pas prêt à les séparer de moi, ou qu’on ait à les partager…Ce n’est pas ce que j’ai prévu pour eux.

Moi (d’une voix ferme) : Moi non plus je n’ai pas prévu ça pour eux mais Samuel, c’est trop tard.

 Je suis enceinte de Juste et je l’aime tu comprends ça ? Je n’ai plus de sentiments envers toi et toi-même tu sais que lorsque j’aime, je me donne à fond.

Samuel (choqué) : Tu …tu es enceintes d’un autre homme sous mon toit ???

J’hochais la tête tout en regrettant de lui avoir avoué. Il se leva et quitta la chambre la mort dans l’âme.


Le lendemain.

Graziella OKOME MBA

Ce matin je m’attends à la visite de ma belle-mère, la mère de Samuel. Helena et Shirley m’ont prêté main forte pour la préparation, le ménage et la mise en place. C’est un honneur que cette femme me fait même si Samuel, lui me tourne le dos, à son enfant et moi.

Helena (se rapprochant de moi) : Grazy !

Moi (me retournant) : Oui !

Helena (les mains sur les hanches) : Tu connais le goût de ta belle-mère ?

Moi (faisant mine de réfléchir) : Mmm… je sais juste que lorsqu’on était à Oyem avec Sam elle prenait régulièrement le vin rouge Don Garcia.

Shirley (posant deux bouteilles de liqueur sur la table) : Aie, il nous faudra aller à CEKADO pour l’avoir !

Helena (passant près de Shirley) : Ok, je vais en voiture mais il faut une liste, pour prendre déjà tout ce qu’on aura besoin.

Nouna (s’avançant dans le salon les bras serré autour d’elle comme pour se réchauffer) : Je peux vous aider. Bonjour les filles ! annonça-t-elle les yeux enflés.

Grazy (inquiète) : Tu es sûr que ça va ?

Nouna (une pointe d’amertume dans la voix) : Comment est-ce que ça pourrait aller pour une mère qui a perdu son bébé et qui ne pourra même pas l’enterrer car ce dernier a complètement disparu sans raison apparente…dans son ventre ? 

Shirley (croisant les bras) : Ce n’est pas quelque chose de simple, ça relève du mysticisme.

Nouna (levant les yeux au ciel) : Je crois entendre ma propre mère.

Helena (curieuse) : Qu’est-ce que ta mère t’a dit ?

Nouna (l’air distraite) : Je n’ai pas envie d’en parler parce que je considère que c’est absurde.

[Nous dévisageant tour à tour]

Je sais que c’est mystérieux mais je ne sais pas qui est à l’origine de ça. Sauf que tôt ou tard je le découvrirai.

Ça ressemblait beaucoup à une menace qu’une affirmation selon moi mais que dire d’autre lorsqu’on est dans sa situation ?


Harmonie MAVOUNGOU

Je me levais ce matin, nauséeuse comme de coutume ces derniers temps.

Samuel n’a pas dormi dans la chambre. Progressivement, la discussion d’hier me revient peu à peu.

Pourquoi ai-je dit à Samuel que j’étais enceinte ? Que s’est-il passé par dans ma tête bon sang.

On frappa à la porte.

Moi (me redressant) : Entrez !

Samuel apparut dans le cadran de la porte tout triste et il referma la porte derrière lui, en se rapprochant de moi.

Samuel (indiquant la place près de moi sur le lit) : Je peux ?

Je secouais la tête et il prit place. Il avait l’air triste mais c’est comme si quelque chose de nouveau s’était passé en lui cette nuit.

Samuel (m’adressant un sourire timide) : J’espère que tu as bien dormie ?

Moi (hors de moi) : Tu es venu ce matin juste pour me demander ça ? S’il te plaît, va droit au but.

Si tu comptes utiliser ma grossesse au tribunal pour refuser de divorcer je...

Samuel (agacé) : Non Harmonie ! répondit-il d’un ton sec.

[Baissant la tête]

 Au contraire j’ai compris… 

[Me fixant en secouant lentement la tête] 

J’ai compris qu’il n’y a plus d’espoir entre nous et que ça ne sert à rien de forcer l’amour lorsqu’il a quitté le pré comme ma tante aime si bien le dire.

Surprise, je restais la bouche ouverte déconcertée et surtout intriguée.

Je vais faire la chose que je n’ai jamais pensé pouvoir faire. Et je vais le faire par amour pour toi.

Je t’accorde le divorce…je te l’accorde. 

J’ai contacté mon avocat ce matin, il se prépare pour la paperasse mais s’il te plaît, je te demande une seule chose.

Moi (les lèvres tremblantes) : Laquelle ? dis-je au bord des larmes, interdite.

Samuel (levant le visage inondé de larme vers moi) : S’il te plaît, le temps qu’on prononce le divorce, j’aimerai que ça reste entre nous et que tu puisses attendre que mes mères repartent avant d’aller t’installer chez SAJOUX dit-il le regard lointain.

Moi (hochant vivement la tête en pleurant) : Ok, compris !

 Merci soufflais-je en reniflant. Jamais je n’avais vu Samuel pleurer depuis notre mariage.

Samuel (se tenant debout, les joues inondées de larme) : Je vais réveiller les enfants. J’irai les déposer après le petit déjeuner. Maman est sur le départ elle rend visite à une parente aujourd’hui. Plus tard nous discuterons par rapport à nos enfants.

Moi (n’en revenant toujours pas) : Ok

Il se pencha vers moi et me serra dans ses bras quelques secondes avant de se redresser et quitter la chambre sans se retourner.

Je m’attendais à tout sauf à ça de la part de Samuel et au lieu d’éprouver simplement de la joie, j’étais tout aussi triste pour lui.

Le club de tchizas