Chapitre 5
Ecrit par Mayei
Chapitre 5
...Julien Desoto...
Leslie : et la belle ?
Ludovic : parce que tu as assisté à mon mariage ?
Morelle : ne va pas faire comme ton père oh ! Depuis que tu travailles là, il ne reste plus que l’épouse.
Ludovic : Julien dit à tes sœurs de me lâcher !
Moi : ce sont aussi tes sœurs non !
Morelle : en tout cas pour Julien nous la connaissons toutes c’est Mélissa ! Pour Leslie aussi c’est Allan donc Ludo dépêche toi
Ludovic : pas si vite ! Pour Leslie c’est quoi ? Allan ? Tu as même un gars à ton âge ?
Leslie : tonton j’ai dépassé la vingtaine hein !
Moi : regarde comment elle te parle ! On doit dire ça au vieux on verra si elle pourra encore faire la bouche !
Leslie : vous abusez ! On ne peut pas vous appeler tranquillement sans les embrouilles. C’est vraiment le sang de votre père qui coule en vous.
Morelle : mais Ludo envoie nous les dollars c’est comment ? Tu es trop avare hein ! Tu risques de devenir chauve à la longue
Leslie (éclatant de rire) : la calvitie du pingre Ludovic !
J’étais mort de rire ! C’était toujours la bonne humeur lorsque ces deux-là appelaient. Elles avaient l’art de sortir des blagues à faire plier tout le monde sauf la personne qui en était victime. Une fois par semaine nous nous appelions via Skype pour prendre de nos nouvelles et discuter un peu. On traîna un peu avec elle et l’on raccrocha. C’était samedi aujourd’hui et avec Ludovic nous avions toute la journée pour nous. Pas étonnant que nous nous retrouvions devant la télévision entrain de disputer un match de foot après avoir ingurgité un bon plat d’atieke avec du thon chacun. Qui pour nous faire la cuisine ? C’est pour ça que ce type devait se marier pour que je puisse bénéficier des talents de la belle-sœur mais il joue, il tourne.
Ludovic (se moquant) : man tu n’es pas à mon niveau laisse tomber ! Seulement la première mi-temps et 3-0
Moi : je n’étais même pas concentré en plus !
Ludovic : toujours des excuses ! Laisse pour toi !
Moi : rematch on va se voir ici
Ludovic : laisse-moi prendre la photo pour les archives. On te connaît toi avec ta mauvaise foi.
C’était repartit pour un second match. Malheureusement je perdis encore la manche et mon grand frère se moqua convenablement. Ça n’était rien de grave. Si j’avais gagné j’aurais fait pire. J’allais même poster le score sur Snapchat pour que tout le monde voit sa défaite. Ludovic, lui n’était pas très réseaux sociaux donc j’étais à l’abris. Après plusieurs matchs à perdre, je laissais tomber. Ce n’était pas mon jour ! Ça arrivait. Je laissais la télécommande à Ludovic pour qu’il nous fasse couler de la musique sur YouTube. Mon téléphone dans ma poche se mît à vibrer. Melissa essayait de me joindre. Nous n’avions pas encore trouvé un terrain d’entente par rapport à la grossesse et le temps qui passait ne nous aidait pas. Je n’avais pas envie de me prendre la tête avec elle alors je laissais vibrer sans répondre. Écouter la musique était bien plus intéressant.
Soudain on frappa à la porte !
Ludovic : tu attends quelqu’un ?
Moi : non !
Ludovic (se levant) : je vais voir qui c’est !
Il revint avec Mélissa derrière. Merde ! A voir le regard qu’elle me portait, elle n’avait pas du tout l’air contente. Je parvins à dessiner un sourire sur mon visage qui lui était adressé. Elle m’ignora royalement avant de traverser le salon et de se diriger vers ma chambre. Elle claqua la porte dans un bruit assez fort qui nous fit sursauter Ludovic et moi.
Ludovic : il y a un souci ?
Moi : hum ! Rien de bien grave !
Si seulement tu savais ! Je soufflais et quittais le fauteuil pour la rejoindre. Madame était bien trop énervée pour s’asseoir alors elle allait et venait dans la pièce !
Moi : comment tu vas ?
Melissa (haussant la voix) : comment je vais ? Je t’appelle tu ne prends même pas la peine de répondre alors que tu ne fais rien de particulier et tu oses me demander comme je vais.
Moi : calme-toi !
Melissa : je ne peux pas me calmer ! Je t’appelle tu ne réponds pas ! Je t’écris aucun retour. Cette grossesse que je porte je ne l’ai pas conçue toute seule. Il a fallu que tu jouisses en moi pour que l’enfant soit là alors j’attends de toi que tu prennes tes responsabilités. Ce n’est pas difficile.
Moi : et je t’ai dit ce qu’il en est ! Je ne suis pas prêt à être un père !
Melissa (au bord des larmes) : tu me déçois Julien ! Tu me déçois tellement ! Je crois que nous n’avons plus rien à nous dire !
J’avais envie de la retenir ! J’avais envie de la prendre dans mes bras, lui faire des câlins et lui dire que tout irait bien. J’avais envie de lui dire que je voulais m’occuper de cet enfant et faire partir de sa vie mais comment y arriver ? Je n’étais pas assis financièrement. Allais-je quémander pour m’occuper d’elle et du bébé ? Je ne la comprenais pas. Un avenir merveilleux se dressait devant elle. Elle était encore jeune et pouvait aller loin dans les études. Pourquoi mettre un frein avec un enfant ? En plus aux États Unis ? Trop de dépenses. Je ne suis pas fier de moi mais c’est comme ça. Je ne veux rien savoir de cet enfant et je ne veux surtout pas que cela tombe dans les oreilles de mon père. Maman avait plusieurs fois essayé de me joindre ces derniers jours mais je l’ignorais délibérément. J’imaginais assez qu’elle souhaitait s de l’enquérir de l’état de Melissa. J’allais donc la rappeler pour lui en parler. Elle attendait tellement mon appel qu’elle décrocha aussitôt !
Maman : Julien dit moi que cette fille a avorté s’il te plait !
Moi : non !
Maman : mais qu’est-ce qu’elle veut à la fin ? Je connais ce type de filles, je les connais parfaitement. Elle voit un enfant de riche et veut automatiquement lui coller la grossesse pour caler l’avenir de l’enfant. Je suis sure qu’elle t’a piégée et toi comme un rigolo tu es tombé dans les filets !
Moi : j’ai essayé de lui faire entendre raison mais c’est impossible !
Maman : donne-moi son numéro.
Moi (surpris) : pourquoi ? Je t’en prie ne va pas ajouter plus qu’elle ne peut supporter actuellement. Elle est déjà assez triste par ma faute
Maman : n’importe quoi ! Je te dis de me donner son numéro tout de suite
Je capitulais et lui donnais le numéro. Je connaissais ma mère et souvent elle pouvait être tellement crue au point de vous blesser sévèrement. Je l’ai plusieurs fois vue à l’œuvre avec les servantes qu’elle engageait chez elle. Je n’imaginais pas ce qu’elle allait raconter à Melissa. Je m’en voulais tellement de lui faire autant de mal. Je me sentais tellement coupable. Si seulement elle était moins têtue. Si seulement elle était conciliante et nous laissait nous débarrasser de cette grossesse ! Nous pourrions continuer notre relation comme s’il ne s’était jamais rien passé et faire plus attention les prochaines fois. Mais non madame restait tellement bornée et ferme sur sa décision. Je sortis de ma chambre pour me prendre une canette de Coca Cola. Ludovic était assis dans l’un des fauteuils.
Ludovic : tu peux venir une minute ?
Moi : je viens !
Je pris la canette dans le frigidaire et vins prendre place près de mon frère
Ludovic : Melissa est enceinte ?
Je hochais la tête en guise de oui !
Ludovic : man Paul Desoto va te faire la peau !
Moi : impossible ! Il n’en saura rien car je me lave les mains de cette grossesse. Elle ne veut pas avorter alors que je ne veux pas de cet enfant
Ludovic : c’est facile pour toi de dire ça ! C’est elle qui porte l’enfant dans son sein. As-tu déjà fait un tour sur internet pour voir les effets liés à l’avortement ? Les risques que peuvent courir les femmes qui s’y adonnent ? Elle peut ne plus pouvoir faire d’enfants alors que tu l’abandonneras pour une autre qui pourra te donner des enfants. Julien un homme c’est d’abord prendre ses responsabilités dans les situations. Je te parle en tant que grand frère ! Papa va peter les plombs c’est vrai ! Tu risques de frôler la mort oui ! Mais crois-moi, tout ça ne sera rien face au fait de voir ton enfant et de te rendre compte que tu l’as renié sans scrupule. N’oublie pas la partie où elle se mariera et c’est un autre que ton enfant appellera papa. (Se levant) en tout cas réfléchis bien avant de prendre une décision définitive.
Ludovic et ses conseils ! Il avait ce don-là en lui. Il n’était pas du genre à ne pas prendre position. Si c’est mauvais il vous dira clairement que C’est mauvais et il avancera. Malgré tout ce qu’il avait dit, malgré toute la véracité de ses propos, je ne comptais pas changer d’avis par rapport à cette situation. Si le monde entier veut qu’on me fasse une prière comme le nôtre père et qu’on dise « rejeté sous Julien Desoto » je m’en fiche. Je n’étais ni le premier à avoir refuser la responsabilité d’une grossesse et je ne sûrement pas le dernier à le faire.
...Windi...
Aujourd’hui j’étais descendue bien plus tôt. Je devais faire un tour chez ma tante. Cette dernière avait demandé à ce que je m’arrête un peu chez elle. Je conduisais donc doucement jusqu’à sa maison. Ma tante n’avait pas eu la chance en amour. Elle s’était mariée à deux reprises. Deux mariages qui s’étaient soldés par un échec car elle n’arrivait pas à concevoir. Ces maris avaient fini par avoir des enfants dehors et par épouser ces femmes. Je pense qu’elle voyait en moi l’enfant qu’elle n’avait jamais eu et moi la mère qui m’avait été arrachée à la naissance. Elle avait toujours été là pour moi. Je m’arrangeais aussi à être présente pour elle. Je prenais de ses nouvelles chaque jour. J’avais plusieurs fois insisté pour qu’elle vive avec moi mais elle me sortait toujours « je ne veux pas déranger le type qui viendra te voir ». Si seulement elle savait qu’il n’y avait même pas de type.
Je garais ma voiture et sonnais. Sa fille de ménage m’ouvrit la porte et me salua avec vivacité. Je lui retournais tout l’enthousiasme.
Moi : et maman ?
Elle : elle est dans la chambre. Je peux aller l’appeler
Moi : non laisse je vais la rejoindre.
Elle : d’accord
Je pris le couloir qui menait aux chambres et m’arrêtais devant la porte de la dernière au fond. Je frappais avant d’entrer. Je trouvais la bonne dame assise, son miroir en main en train de se peigner les cheveux. Elle afficha un sourire en me voyant arriver.
Tante Jeanne : oh tu es déjà là ? Ne reste pas à la porte rentre !
Je m’assis sur son lit et la pris dans mes bras pour un long câlin. C’est fou comme cela faisait du bien. J’avais drôlement besoin d’affection. Et elle était une banque d’affection.
Tante Jeanne : comme tu vas ma chérie ?
Moi : je vais bien maman ! Et toi ?
Tante Jeanne : ça va je suis là !
Moi : tu te fais toute belle la ! Dois-je comprendre par-là que tu te sois trouvé un Jo black
Tante Jeanne : oh ce n’est plus de mon âge ça ! (Regard appuyé) C’est vous la relève...
Moi : hum...
Tante Jeanne : vraiment hum ! En parlant de relève, voici le pagne du mariage coutumier de ta cousine Huguette. Il faut que tu le fasses coudre pour la cérémonie
Moi : maman ! Tu sais que ce côté-là je ne suis pas très familier surtout comment ils se sont comportés envers papa de son vivant jusqu’à sa mort.
T.J : il y a des choses que tu ne maitrises pas Windi ! Laisse les querelles à notre génération. Mais de grâce rapproche toi un peu de tes cousins et cousines. Ce n’est pas bon de vivre isolée comme tu le fais. Fais-moi plaisir s’il te plaît et sois présente ce jour-là.
Moi : hum je ne te promets rien ! Je dois voyager dans moins d’une semaine alors je ne sais vraiment pas.
T.J : je suis sûre que tu seras de retour pour le mariage. On pourra y aller ensemble
Je lui lançais un oui sans grande conviction. Elle insista afin que je reste manger avec elle. Je ne pouvais rien lui refuser. Elle eut donc gain de cause. Nous passions une grande partie de la soirée à ressasser le passer. Comment j’avais pu être aussi turbulente ! Mon pauvre papa qui me supportait. Tante Jeanne ne m’avait pas ratée. Aussi doux que pouvait être mon père avec moi, tante Jeanne, elle ne calculait pas. Elle chicotait sévèrement. Et je lui en étais vraiment reconnaissante aujourd’hui.
Elle m’accompagna jusqu’à ma voiture puis je démarrais pour rejoindre ma maison. J’avais terriblement sommeil. Je n’avais qu’une chose en tête...je pensais à cette douche chaude que j’allais prendre et me glisser dans mon peignoir en soie. J’allais dormir comme un loir. Je laissais même la clé au gardien pour qu’il gare bien la voiture. Demain il allait la remettre au chauffeur qui allait passer me récupérer. J’avais ôté mes vêtements et c’est à ce moment-là que Alida, mon amie décida de me joindre.
Moi (décrochant) : Alida tu ne dors pas à cette heure ?
Alida : laisse ! Je rentre comme ça à la maison. Nous étions sur un tournage là !
Moi : et ton mari te laisse dehors jusqu’à cette heure ? j’espère que le film sera bon !
Alida : est-ce que je t’ai dit que c’est un film ? Laisse mon mari c’est dans mon métier et mon emploi du temps qu’il m’a aimée donc qu’il compose avec. J’appelais pour savoir si tu étais disponible demain pour le déjeuner ?
Moi : je peux glisser ça dans mon programme ! C’est vrai que ça fait longtemps qu’on n’a pas eu un moment à nous hein.
Alida : et si je n’avais pas appelé tu n’allais pas le faire non ?
Moi : tu abuses ! Bon moi je suis fatiguée j’ai eu une longue journée on se voit demain à midi ?
Alida : ok je t’enverrai l’adresse du coin
Moi : pas de soucis !
Alida était maquilleuse professionnelle ! Je ne savais pas pourquoi elle avait décidé de se spécialiser en effet spéciaux mais cela lui réussissait. Elle ne s’en sortait pas mal. Elle faisait aussi dans l’événementiel. Elle pouvait maquiller pour les mariages, les cocktails et tout. Elle excellait très bien dans son métier et elle aimait ça. En tout cas quand j’en avais besoin, j’abusais de ses services. Même si je la taquinais que je ne paierais pas, je finissais toujours par lui faire un virement. J’ajoutais même un peu. Je trouvais que lorsqu’un ami avait un business au lieu de constamment demander des réductions, on devait les aider en payant plus. Bref je terminais sous la douche et avec le reste de mon programme.
(...)
Ce matin quand j’arrivais au boulot, je signalais à ma secrétaire de me garder midi jusqu’à quatorze heures libres. J’avais reçu le message de Alida par rapport au lieu de rendez-vous. Je traitais tout ce que je pouvais en ce laps de temps avant de quitter le boulot. S’il y avait quelque chose que j’aimais énormément chez Alida c’est qu’elle était toujours à l’heure alors je ne souhaitais pas la faire attendre longtemps. J’arrivais donc à l’heure précise au restaurant. Étonnant, je ne l’apercevais nulle part. J’entrepris de me mettre à une table et de commander un verre de jus pour patienter. Dix minutes plus tard elle n’était toujours pas là. Je l’appelais mais aucune réponse. Je lui laissais un message et attendais encore dix autres minutes. Elle ne venait toujours pas, au téléphone non plus elle me répondait. J’étais prête à partir lorsqu’en levant la tête, je tombais sur ce monsieur dont la classe frappait en plein visage. J’eus du mal à ravaler ma salive.
Lui (voix suave) : excusez-moi ! Comment allez-vous ?
Moi (regardant un peu partout) : euh bien ! Je suis un peu perdue là, Nous nous connaissons quelque part ?
Lui : non mais je compte y remédier. J’ai pour habitude de prendre mes repas ici et c’est la première fois que je vois une femme avec tant d’assurance y mettre les pieds. J’ai été éblouie.
Moi : ah je vois ! Je suis désolée mais j’étais sensée rencontrer une amie, qui m’a posé un lapin apparemment. Je vais devoir m’en aller
Lui : ça ne coûterait pourtant rien que nous nous asseyions pour échanger un peu. Vous savez, faire de nouvelle connaissance.
Moi (me levant) : je suis désolée mais j’ai du boulot qui m’attend.
Je quittais l’endroit en gardant l’image de cet homme dans mon esprit. Il était à tomber ! J’ai dû me faire violence pour ne pas céder et passer tout le reste de cette journée à bavarder ou faire connaissance avec lui. Je gardais en tête son beau visage et ses yeux si petits, ses lèvres fines et rosées, ses épaules carrées et imposantes mais surtout sa classe vestimentaire. Il était frais comme on le dit souvent. J’avais conduit jusqu’au bureau en pensant à lui. Et si j’avais fait une bêtise ? J’aurais dû m’arrêter un peu et échanger avec lui. Puis c’est bon ! Je n’étais pas si désespérée quand même.
Dès que je mis les pieds dans mon bureau Alida m’appella.
Moi (boudant) : allo ?
Alida ; je suis désolée ma chérie ! Je suis vraiment désolée ! Je n’ai pas vu le temps passer et à m’en rendre compte l’heure du rendez-vous était déjà passée.
Moi : il va falloir plus que ça pour te faire pardonner hein !
Alida : tout ce que tu veux, dis-moi.
...Melissa...
C’était tellement pénible ! Je détestais ces réveils le matin. Je faisais plusieurs tours dans les toilettes pour rendre tout ce que j’avais dans l’estomac. Je ne réalisais toujours pas que j’étais enceinte. J’avais imaginé ce moment avec plein d’amour. J’étais convaincue que Julien aurait bien accueilli la nouvelle, malheureusement cela n’avait pas été le cas. Il s’était conduit en lâche. J’avais été avec lui dans cette relation depuis assez de temps et je ne lui avais pas su ce côté. Je pensais qu’il était posé, avec la tête sur les épaules mais cette nouvelle m’avait montré son vrai visage.
Je n’avais pas encore eu le courage d’avertir mes parents par rapport à cette situation. Je ne savais pas comment ils réagiraient. C’était difficile mais j’étais convaincue d’une seule chose, je garderais mon enfant quel que soit ce par quoi je passerai, que Julien m’accompagne ou pas. J’allais tout de même finir par en parler à ma famille car je ne pouvais pas gérer toute seule déjà qu’il n’y a pas de père. Je ne comptais plus lui courir après. Je l’attendais seulement au tournant.
Pour le moment, il fallait que je bosse avant que les choses ne s’accumulent dans ma main. Je regardais mes cahiers en sachant au fond de moi que je n’allais rien toucher. J’étais prise d’une grande paresse les matins. Il n’y avait que les soirs que j’arrivais à faire quelque chose. Je me brossais les dents après avoir vomi tous mes intestins puis sorti dans la cuisine me faire un bol de céréales et du jus d’ananas dans un verre. J’en raffolais en ce moment. Comme à chaque fois il fallait que je trouve une émission pour manger sinon c’était impossible. Heureusement que je choisissais en avance sinon les céréales allaient ramollir.
J’étais à fond dans la nourriture quand j’entendis mon téléphone sonner dans la chambre. Avant que je n’arrive, il cessa de sonner. Je regardais le numéro qui venait d’appeler. Un numéro du pays que je ne connaissais pas. Je pris mon téléphone avec moi au salon et avant que je ne prenne place dans le fauteuil, le même numéro rappela.
Moi : allo ?
« Allo c’est Melissa ? »
Moi : oui c’est moi ! A qui ai-je l’honneur ?
« Je suis la mère de Julien »
Je me dressais d’un coup dans le fauteuil. Je retirais le téléphone de mon oreille pour bien regarder le numéro. Je ne m’attendais pas à avoir sa mère un jour au téléphone. Julien n’avait même pas fait les présentations entre nous. D’ailleurs je n’étais même pas pressée.
« Allo ? Allo ? »
Moi : oui je suis là !
« Écoute moi bien ma petite ! Je connais les filles de ton genre. Je ne sais pas où tu es allée tourner, ou tu es allée écarter tes jambes mais ce n’est pas à mon fils que tu vas attribuer cette grossesse. Ne pense pas une seconde qu’il va mettre son avenir en suspens pour toi et cet enfant sans père. Va retrouver le véritable père et lui annoncer la nouvelle ! Cet enfant n’est pas de mon fils »
Moi : ... ...
« Je ne veux plus que tu t’approches de mon fils avec cette histoire sinon même là-bas aux États Unis tu me sentiras passer. A ton âge-là tu sais comment on se couche dans le lit des hommes jusqu’à prendre la grossesse ? Ta mère a dû rater ton éducation sinon seulement tes études allaient t’intéresser. J’espère pour toi que tu m’as bien comprise ! Je ne veux plus te voir courir derrière mon fils. Tu as compris ?
Moi (la gorge nouée) : oui
Clic
Je gardais les yeux sur le téléphone. J’avais perdu tout mon appétit. Mon cœur se serrait dans ma poitrine. Dans le silence, mes larmes se mirent à couler. Cette femme ne me connaissait nulle part et se mettait à m’insulter de la sorte. Julien avait donner mon numéro à sa mère pour faire le sale boulot comme lui-même n’arrivait pas à m’atteindre. J’avais vraiment mal face à ce comportement aussi puéril. Appeler un enfant qui pouvait être le vôtre et se mettre à la traiter de personne de mœurs légères. Je pleurais encore et encore. Quel que soit ce que mes parents allaient dire, je pense que c’était maintenant le moment de leur dire. Les doigts tremblant je rentrais dans l’application WhatsApp et lançait le numéro de ma mère.
Maman : allo Melissa ?
Moi (pleurant) : A..allo maman ?
Maman : Melissa qu’est-ce qui se passe ?
Moi : maman...
...Paul Desoto...
Moi : comment ça va papa ?
Papa : je vais bien ! Et mes petites filles ? Ça fait un bon moment que je ne les ai pas vues par ici