Chapitre 5
Ecrit par Olys_ Soul
❺
Je m’étais levée de bonne heure. Ce n’était pas le jour pour être en retard. Il ne fallait surtout pas succombé à mes pulsions. Je suis sortie de mon lit avec peine mais motiver à profiter de cette journée. Cela se devait d’être le début d’une autre vie.
« Maître Millot » Cela sonnait bien. Depuis que j’avais eu la chance de participer à ce programme de débat inter-scolaire au lycée du cent cinquantenaire organisé par la Fondation Connaissance et liberté (FOKAL) j’avais pris goût à cet art qu’était l’argumentation. J’étais encore en seconde mais la première fois que j’ai participé aux travaux pratique c’était comme si je rentrais à la maison après un long voyage, je découvrais un monde qui était mien. L’effervescence que je ressentais, le frisson qui envahissait tout mon corps, mon cœur qui battait la chamade lorsque je débattais était inusité. Je respirais enfin.
J’avoue que mut par le désir de plaire à mon formateur de l’époque je mettais d’avantage de ferveur dans ce que je faisais.
Il faut dire qu’il était bel homme et que du haut de mes seize ans j’étais sous le charme. Mais heureusement pour moi ma mère m’avait appris à me tenir alors même si j’étais dans le même cas que mes camarades je ne paraissais pas béate devant lui.
Il était grand, d’environ un mètre soixante seize, une peau d’ébène, des gencives noire tapissées de belles dents blanches, des yeux couleur caramel, svelte. Son assurance ne faisait que parfaire son charme.
Mais je n’étais pas là pour m’amouracher aussi beau qu’il était. Alors même si j’étais loin de pouvoir chasser l’attirance que je pouvais ressentir à l’époque, je su faire preuve de retenu et me concentrer sur l’objectif qui était d’acquérir de nouvelles connaissances en techniques de débat.
Je croyais qu’au bout d’un certains temps cela me passerait cette excitation que je ressentais lorsque je montais sur une estrade pour un débat mais deux ans plus tard cela me plaisait toujours autant. Et après avoir remporté le championnat avec mon équipe en Rhéto je n’en démordais pas. Alors quand j’ai dû choisir quelle faculté choisir la chose tombait sous le sens.
La faculté de droit et des sciences économiques (FDSE) de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) me paraissait toute indiquée. Ma mère voulant optimiser mon temps d’étude me suggéra de choisir une autre discipline comme le faisait la plupart de mes anciennes camarades de lycée. Cela augmentait les chances de trouver un emploie mais réduisait également la période d’étude. On passait donc entre 5 à six ans à étudier deux disciplines qui nous prendraient normalement 8 ans.
La sonnerie de notification de mon téléphone m’arracha à mes rêveries. Il était déjà 6hr:15. Je mis genoux terre pour implorer la grâce divine. J’avais besoin des conseils et de la direction de l’Esprit pour me guider aujourd’hui. Il fallait que tout se passe bien. Après dix minutes c’était bon, je me sentais prête à affronter le monde. J’ouvris mon téléphone, chercha ma playlist évangélique et commençai à faire mes soin pour le visage. Il me fallait être la meilleure version de moi-même.
Trente minutes plus tard je descendais prendre mon petit déjeuner. Ma sœur était assise près de la table à consulter des dossiers déjà prête à partir travailler et ma mère comme à son habitude était aux fourneaux à préparer le café.
Tout en faisant la fière je leur dis bonjour, embrassa ma mère et me penchai pour saluer Fiona qui me fit une grimace ;
_ W’ap sal mwen tifi[1] !
_ Tu trouve la chance d’être embrassée par l’illustre maître Millot et tu fais l’intéressante. Tu devrais te sentir honorée plutôt.
_ Mmh mh. Sa w’ di m’ la[2] !
_ Jalouse !
Ma mère se mit à rire en déposant à coté : d’un grand bol de fruits, d’un sachet de Cassave[3] et d’un pot de lait et d’un bocal de beurre de pistache la cafetière qu’elle tenait à la main.
_ Cela se voit que déjà au réveil vous avez le ventre bien remplie.
On se regarda toutes les trois et en ri.
Ma sœur me prit la main, me regarda et au bout d’une minute me lâcha
_ Je suis contente pour toi.
C’est qu’elle n’était pas douée pour exprimer ses sentiments. Même à l’adolescence je devais batailler avec elle le jour de son anniversaire pour lui donner un baiser. Elle trouvait cela trop mielleux à son goût. Ma sœur était très belle mais pour une mise en beauté c’était une catastrophe. Elle trouvait ses choses inutiles et les considéraient comme des « emmerdements ». C’était, selon elle se compliquer la vie plus que nécessaire. Elle ne portait, après mainte et maintes supplications du maquillage que pour les occasions très spéciales comme une remise de diplôme, seulement la sienne ; son anniversaire, seulement la vingtième et on est encore en pourparler pour son mariage le mois prochain. Je me demande comment Will fait pour la tolérer. Ça doit faire partie des mystères de l’amour.
Au bout d’un instant, avec un large sourire je lui répondis pour la taquiner.
_ Je sais.
_ Fait honneur à la race ! me dit-elle en me donnant un coup derrière la tête.
Je remplis ma tasse de lait puis versa un peu de café dedans. C’était pour moi la seule bonne manière de boire du café.
Quarante cinq minutes plus tard nous terminâmes de prendre le petit-déjeuner. Fiona ramassa ses affaires car elle devait commencer à 8 hr. Je restai donc pour aider ma mère à débarrasser. Une fois terminé je montai dans ma chambre pour enlever mon masque et finir de me préparer pour partir à mon rendez-vous chez Tanis et Ass.
Une heure plus tard, en tailleur Bleu rois, chemise en soie bleue ciel et des escarpins noire debout devant le miroir je vérifiai chaque petit détail : le ourlet, pas de fil qui dépasse etc. Un maquillage léger mais qui fasse femme, un sac à main et un classeur de même couleur.
Je descendis embrasser ma mère et recevoir sa bénédiction. Une fois cet étape franchit j’étais fin prête pour ce nouveau chapitre de ma vie.
[1] Tu vas me salir
[2] Que me dis-tu là ?
[3] Galette de manioc