Chapitre 5
Ecrit par sokil
Chapitre 5 :
Je suis une femme au foyer, et je n’ai vraiment pas de répit comme avant, je gère tant bien que mal mon statut de maîtresse de maison. Je coordonne presque tout. Martin n’a pas le temps, il donne ce qu’il faut, et s’assure que rien ne manque, c’était tout ; je m’occupe de mes deux bambins aussi, avec toute mon énergie possible. Petit François a sept ans et Enzo deux ans, je dois les gérer, malgré la présence de leur nounou, je dois être là pour contrôler, surtout petit François, son cas est particulier ; il est très actif, très enjoué, il n y a que moi qui sait comment le calmer et le remettre sur les rails, la nounou ne s’en sort vraiment pas, elle m’aide plus avec Enzo, qui lui, est très doux, plus calme, facile à gérer, comme tout enfant normal.
Mes enfants sont ma fierté, je les aime plus que tout au monde, je me focalise beaucoup sur eux, ils sont aussi plus proches de moi, que leur père ; quand je suis tourmentée par quelque chose je passe du temps avec eux, je joue même avec eux et ça me calme. J’ai reçu la phrase de Martin comme un coup de poignard en pleine poitrine ; on s’est engueulés la veille, je ne me suis pas maîtrisée du tout ; il a osé me dire ça, que tout le monde me déteste, je lui ai plutôt dit que c’est donc lui qui commence à me haïr !!!!
- Martin : Non chérie !!! écoutes… écoutes !!! je dis bien que tout le monde te déteste à cause de ton mauvais comportement, j’en ai marre qu’on vienne tout le temps s’en plaindre auprès de moi !
- Moi : Ah oui ? Et qui d’autre à part ma mère ? dis le moi !
- Martin : Ce n’est pas important ! ce que je veux te faire comprendre, c’est que je me rends compte que je suis en partie responsable, alors je veux t’aider à changer, je ne dis pas que je ne t’aime plus non ! Loin de là, tu es ma femme, mais je voudrai que tu arrêtes ces gamineries là ! ça ne t’aide pas au contraire, ça te détruit crois moi !
- Moi : Ok ! Si toi aussi tu me déteste eh bien soit ! je vais faire avec …
A la fin j’ai récolté deux bonnes gifles, j’en ai eu les oreilles bouchées pendant quelques secondes ; Martin a été clair, il faut que je change, et que j’en prenne conscience ; il m’a dit qu’il en a marre, il subit tout le temps les mêmes plaintes ; avec sa famille, il me protège, car il sait que si il m’expose, je suis cuite ! Mais en dehors ça j’ai déjà une mauvaise réputation, et ça lui pèse un peu trop, il veut me faire comprendre ça, il a fini par perdre patience, il a craqué parce que même envers lui je suis devenue irrespectueuse ; j’ai dormi ce soir là dans la chambre des enfants, furieuse….
J’ai mis beaucoup de temps à prendre conscience de mon comportement ; plus tard, j’ai fini par comprendre ; Martin s’est progressivement métamorphosé, il a prit l’habitude de porter la main sur moi à la moindre incartade ; j’ai souvent entendu parler des femmes battues, ça m’a toujours fait rire intérieurement, j’ai accusé ces femmes d’êtres des mollasses, sans savoir que j’en ferai partie avec le temps ; j’ai coupé tout contact avec ma mère, je lui en veux, je l’ai accusée d’avoir déclenché cette folie chez Martin ; je ne parle qu’à mon père et avec Anne. Celle – ci est venue me voir ce week-end dernier pour une affaire de réunion et de cotisation ; j’évite de la regarder en face, parce que j’ai un petit bleu juste sous l’œil gauche, mais elle n’est pas dupe.
- Anne : Dis moi ? Martin te frappe déjà ????
- Moi : Ekie !!! Nooon !!! Pourquoi ?
- Anne : Je connais le genre de tache à l’œil là ! c’est le coup de poing !!!
- Moi : je me suis juste cognée, rien de plus ! où tu vas chercher ça ?
- Anne : Sérieux ! dis-moi ? Sans te mentir hein ! j’ai remarqué que tu as beaucoup changée, tu es plus calme plus posée, mais tu es toujours pensive et triste ; je n’osais pas te demander parce que … Je me demandais comment tu allais réagir … Mais là c’est un peu flagrant !!! Martin ??? Ton bel amour ? Il te bat ????
C’est plus fort que moi, j’ai craqué et fondu en larmes ; ça fait des mois que ça dure, j’ai changée, je le crains, pire je deviens même presque cachotière, je ne dis plus tout haut ce que les gens pensent tout bas ; quand il est là, je fais semblant, celle pour qui tout va bien, j’ai appris à me taire sur tel ou tel sujet ; quand il n’est pas là, je me réfugie auprès de mes gosses, ça m’apaise.
- Anne : Je pense qu’il voulait que tu changes, mais il s’y prend mal, je n’ai pas le courage de lui parler, si je pouvais, mais je ne peux pas ; je vais le dire aux parents !!
- Moi : Eh ! non ! surtout pas ! pardon !!! je subis déjà assez comme ça, je ne veux rien déclencher d’autre…
- Anne : Justement ! avec la mater vous êtes en froid, n’en parlons pas alors de Laure, c’est grave Reine ! Tu as crée tellement de désaccords autour de toi !!! maintenant ton mari aussi est dans le bain… Il faut réparer…
- Moi : Et comment ?
Il y a trop de mauvais vent autour de moi, oui, tout le monde me déteste comme m’a craché Martin, mais il a raison, je dois réparer tout ce mal là, mais je ne sais pas comment ; je voudrai aussi, du moins, je souhaiterai aussi récupérer mon mari d’avant, celui qui m’adorait, me mettais sur un piédestal, oui je voudrai me réconcilier avec ma mère, ma sœur ; tout ça pèse sur moi, oui je voudrai redevenir une épouse modèle, une belle fille modèle je voudrai me faire aimer et apprécier comme au bon vieux temps.
- Anne : Il n’est jamais trop tard, demain si tu as le temps, on va faire un tour chez les parents, et après on ira chez Laure ! Mais je pense aussi que tu peux essayer de parler à ton mari, dis lui ce que tu ressens, dis lui que tu as changé, et que tu voudrais toujours t’améliorer un peu plus chaque jour.
- Moi : d’accord, je vais le faire !
Ce qui m’a toujours caractérisé c’est ma volonté, une fois que j’ai une idée, je veux tout faire pour m’en sortir ; Anne ses conseils m’ont fait bien fou, je suis devenue plus réceptive, je fais beaucoup d’efforts pour ça. Même pour les enfants, je veux changer, je ne voudrai pas que en grandissant ils découvrent que j’étais une femme austère que tout le monde haïssait.
Avant d’aller voir mes parents et Laure, j’ai décidé de parler d’abord à Martin, lui faire part de ce que je ressens, surtout à propos des coups que je reçois à chaque fois et que ça me rends triste que nous en sommes arrivés là. Je veux que ça se passe bien cette fois ci, je veux lui faire comprendre que je ne suis plus la même, et que je m’améliore, je veux lui dire que je l’aime toujours autant. J’ai concocté un petit repas, rien que nous deux, genre dîner aux chandelles ; il rentre toujours vers les 22 heures, les enfants sont déjà couchés. Je n’ai pas manqué de me faire aussi belle pour l’occasion, j’ai juste mis une longue robe simple avec des bretelles fines et j’ai lâché mes cheveux au vent ; je suis allée l’accueillir au pas de la porte, chose que je ne fais plus depuis, j’ai perdu cette habitude, surtout que lui-même ne rentre presque jamais tôt ; soit il nous trouve tous endormis, soit il me trouve dans la chambre avec les enfants.
- Moi : Bonsoir… Comment était ta journée ?
Je le lui ai demandé timidement, avec beaucoup d’égards, je voudrai que tout se passe bien pour une fois.
- Martin : Bonsoir… Ca sent drôlement bon ici !
- Moi : Oui ! en fait, j’ai voulu faire un truc spécial ce soir, rien que pour toi… Enfin… Pour… Nous !!!
- Martin : Merci !!!! j’étais déjà à un dîner d’affaires, j’ai mangé là bas, mais je vais gouter aussi à ton repas ce soir…
- Moi : Ah ok ! pas grave…
Il ne m’a même pas fait la bise, il a fui mon regard, ça m’a choqué, mais j’ai appris à me retenir face à une telle situation, avant j’aurai explosé et tempêter pendant des heures. Je l’ai suivi dans la chambre,