Chapitre 5
Ecrit par Sandra Williams
New York City, CORDEXA Int
CORDEXA Int s’était levé sous son beau jour. L’atmosphère à l’entreprise n’était pas si atteinte par la disparition soudaine d’un des patrons de la boîte. La vie continuait son cours comme si de rien n’était. Les employés étaient partagés entre le travail et les humeurs de Charly. Le patron par intérim était bien plus tendre sur un lit d’amour que sur son lieu de travail. Il avait la manie de ne jamais afficher un sourire avec ses employés et avait tout d’un leader né. Son assistante personnelle Cindy Johnson en savait quelque chose. Charly avait une personnalité assez intrigante. Difficile de dire s’il appartenait à la lumière ou aux ténèbres. Il arriva ce matin pile à l’heure comme d’habitude. Tiré à quatre épingles, on reconnaissait bien là le grand et élégant fils aîné de la prestigieuse famille MAQUEZ. Son café à la main, il traversa à pas presser la réception, les bureaux des employés et pénétra dans son bureau le visage dépourvu aucune expression. Tous ce à quoi les fidèles employés de Charly pouvaient espérer de sa part était un hochement de la tête en guise de salutation. Il avait bien progressé. D’habitude c’était soit un signe indifférent de la main, une indifférence totale ou même un visage très ferme qui n’autorisait personne à lui dire quoique ce soit.
Il prit place dans son fauteuil et avala une gorgée de son café matinale. Dana la jeune serveuse de la cafétéria préférée de Charly lui rendait le sourire à chaque fois qu’il y goûtait à son café. Un visage satisfait remplit de gaieté la journée de Charly. Il plongea instinctivement son nez dans ses papiers. Trois jours d’affilés qu’il n’avait aucune nouvelle de son frère. Comme si la terre l’avait avalé. On pourrait penser que Charly s’en fichait royalement, cependant, cette disparition soudaine de son frère l’inquiétait beaucoup. Il se posait des tas de questions intérieurement. Histoire de se trouver une explication valable de ce qui se passait. Le plus probable à ses yeux étaient que Rémy n’arrivait pas à affronter la mort prochaine de leur père.
Partagé entre ses devoirs et son inquiétude pour Rémy, Charly s’évada un instant. Mais les grincements de la porte du bureau qui s’ouvrit lentement le ramena à la réalité. Il n’accorda aucune attention à qui pouvait chercher à le voir. Il continua de fouiller dans sa paperasse. Une belle créature noire entre dans le bureau. La porte se referma calmement. Cindy venait faire un compte rendu de son travail à son patron. Elle était d’une beauté rebelle. D’une souplesse dans le corps qui faisait rythmer ses pas. Son parfum était d’un odorat enivrant. Le parfum révéla l’identité du personnage à Charly qui redressa la tête en direction de sa fidèle servante.
Elle se dirigea vers le bureau à grand pas puis s’assit élégamment devant Charly, la poitrine presqu’à découvert dû au décolleté plongeant qu’elle portait. Charly avait l’impression de ne pas succomber à la magnifique vue qu’offrait la splendide robe de Cindy. Les jambes croisées et fière, la jeune femme tendit un document à son amant. Charly le lui prit en la fixant droit dans les yeux. Il ouvrit la chemise qui contenait le document et le lit des yeux. Un sourire satisfaisant s’afficha sur son visage. Cindy se leva fièrement et s’assit sur le rebord du bureau. Elle lui fit dos et envoya d’un geste sensuel une mèche de cheveux derrière les oreilles.
Je t’avais dit que j’allais m’en occuper pour toi ! affirma-t-elle sure d’elle.
Tu es mon ange gardien. Avec ceci j’ai la signature de tous nos associés, dit-il en jetant à nouveau un coup d’œil au document.
Ça a été encore plus facile que je ne le croyais. Le vieux crouton bavait littéralement devant ma robe, dit-elle en souriant malicieusement.
J’espère qu’il n’a pas fallu qu’elle tombe de ton corps, dit Charly éprit d’une jalousie subite.
Aucunement ! dit-elle en se retournant vers Charly.
Tu mérites une récompense pour ton travail, dit-il en concentrant son attention sur son décolleté.
Hum ! Pas maintenant mon amour. Retrouvons-nous où tu sais dans une heure. Ta secrétaire serait à la pause et personne ne nous dérangera, dit-elle avant de se lever et de se diriger vers la sortie.
Dans une heure ma chérie ! répondit Charly.
Ne sois pas en retard ! Je serai dans le bureau de Zack si tu as besoin de moi, lui dit-elle avant de tourner la poignée de la porte et de l’ouvrir.
Compte sur moi ma beauté ! dit Charly tout excité d’y être.
Cindy tomba sur Valsk qui avait sorti le grand jeu vestimentaire. Un mélange de couleur assez sympa et très osé. Le meilleur ami de Rémy avait opté pour une chemise rose sur mesure, à un jean noir slim, à une veste blanche et des chaussures en peau de serpent. L’ensemble était intriguant et limite ridicule. Serait-il en train de tester une nouvelle mode ? si c’était le cas, c’est d’office mort. Mais s’il avait l’intention d’attirer l’attention sur lui, il avait réussi son coup. Tout N-Y l’avait vu passer. Cindy se retint de rire mais elle n’eut pas la force de se retenir de se moquer de lui.
Whaooo !!! Valsk ! Tu vas à un carnaval ? demanda-t-elle en pouffant de rire.
Très drôle !! répondit Valsk choqué par sa remarque déplacée.
Il ne te manque que le chapeau et le gros nez rouge pour finir ton costume de clown, ajouta-t-elle ironiquement.
Vas cracher ton venin ailleurs sorcière ! dit-il en se faisant un chemin pour aller voir Charly qui ne prêtait aucune attention à leur conversation. Tu vas vraiment épouser cette fille ? demanda Valsk dégoûter à l’idée de devoir considérer Cindy comme un membre à part entière de la famille MAQUEZ.
Qu’est-ce qui t’amènes, Valsk ? Tu as des nouvelles de Rémy, je suppose ! dit-il en lui prêtant attention en fin de compte et surtout pour changer de sujet.
Non !!! J’espérais que tu m’en donnes en fait, dit Valsk étonné par ce que lui apprenait Charly.
Pourtant t’es son meilleur ami, non ? Tu es censé tout savoir sur ton ami, dit Charly en le fixant droit dans les yeux.
Ça se voit bien que tu ne connais pas ton frère. Rémy a le don de se fondre dans la masse, de se démarquer de tous, d’attirer l’attention, de se faire oublier s’il le désire et même de se faire passer pour qui il n’est pas, répondit Valsk
Tiens tiens !!! On dirait que tu le connais très bien comme je le pensais, dit Charly qui eut une idée sur le coup.
Oui mais j’ignore dans quel mode il s’est mis actuellement, répondit Valsk aussitôt.
… !!! Charly n’ajouta pas un mot supplémentaire.
Et s’il était impliqué dans des affaires louches et qu’à présent ils l’ont fait disparaître…Oh !! je ne veux pas m’embrouiller avec ces idées.
Oh !!! Arrête de déblatérer ces âneries Valsk !!! assez !!! Puisque t’es un pote très cool qui connais mieux mon frère, je te donne une semaine pour me le retrouver et le ramener ici, dit-il en se levant brusquement dans cet intervalle de temps. Il se pencha sur le bureau.
Mais quoi ??? Qu’est-ce que tu racontes ?? Suis pas un détective à ce que je sache, dit-il en exprimant de la peur dans le regard.
Tu es son fidèle ami et tu viens de me prouver que tu le connais comme personne alors je te confie cette tâche, dit-il en se rasseyant puis en réajustant la manche de sa veste.
Charly, je ne vais pas t’écouter, dit-il en se levant puis se dirigeant vers la sortie.
Tu vas le faire sinon je me verrai obliger d’appuyer là où ça te fait le plus mal, menaça Charly qui manipulait un stylo noir entre les mains.
Comment ça ??
Je te dénoncerai pour fraude et impayé des PV. Je te ferai virer du club pour vol d’un peignoir du sauna. Oui, oui je suis au courant de tout, dit-il froidement en ne détournant pas une seule fois son regard de Valsk.
Non !!! Il n’a pas osé !!! dit-il offensé d’apprendre la trahison de Rémy.
Tu es peut-être son meilleur pote mais moi je suis son frère et ça c’est une vérité, cracha Charly à la figure de Valk qui était offusqué par cette terrible révélation.
Je vais le retrouver ! Pas pour ce que tu crois mais juste pour pouvoir lui en mettre une en plein visage et par amour pour mon club, dit Valsk avant de sortir en tornade du bureau de Charly.
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Guerria, dans les remparts de Bayi
Bayi déploya deux hommes avec lui pour une destination que lui seule maîtrisait. Il se dirigeait vers sa jeep noire qui l’attendait à l’extérieur de son camp quand il entendit Anda l’appeler dans le dos. Il s’arrêta ainsi que ses hommes. Anda s’avança à sa hauteur. Elle se tient dans son dos, curieuse de savoir où se rendait l’infâme créature.
Tu vas où comme ça ? demanda Anda curieuse d’en apprendre d’avantages sur ses disparitions inattendues qui commençaient à éveiller des soupçons à son niveau.
Est-ce que tu sais que tu es beaucoup plus belle quand tu ne poses aucune question ? demanda cyniquement Bayi en se tournant vers Anda.
Je voudrais venir avec toi, dit-elle en insistant.
Si ta présence était requise, tu ne penses pas que je t’aurais invité ??? dit-il en s’impatientant.
Dis-moi au moins où tu vas, insista Anda.
Je vais à Espéria. Je te confie la maison. Tu es bien plus utile ici. De plus j’ai appris que ton petit protégé a déjà commencé à fouiner un peu partout. Il a questionné un certain nombre d’habitants sans mon consentement. Je te confie la tache de trouver les raisons de sa venue sur mes terres, dit-il en continuant son chemin.
Ce soir, il y a une fête à la taverne de Minks. J’y serai !!! dit-elle à Bayi.
M’écouteras-tu si je te dis de ne pas y aller ? demanda Bayi sans y accorder une quelconque attention.
Tu sais bien que Non ! répondit Anda.
Je rentrerai tardivement. Ne m’attendez pas !!! dit-il en s’éloignant.
As-tu une idée de là où il se rend chaque fois qu’il quitte mystérieusement la tanière ? demanda Anda une fois à la hauteur d’Amba.
Il se rend pour la plupart du temps à la présidence. Ne me demande pas ce qu’il y fait, j’en sais rien, ajouta-t-il.
Bayi à la présidence ! Que peut bien faire ce rat d’égout là-bas ? demanda Anda.
Veux-tu que je les suive ? demanda Amba, un des hommes de Bayi qui restait fidèle à Anda.
Non, je ne veux pas que tu prennes ce risque. C’est peut-être un idiot mais du genre sauvage. Il risque de s’en prendre à toi s’il te découvrait, dit Anda en observant Bayi et ses hommes s’en aller. Concentrons-nous sur le nouveau venu. Hier je l’ai vu qui m’espionnait au marché. Je veux aussi connaître la raison de sa venue à Désespéria. Selon Cudo, il logerait dans la pension de Gueya.
Vas-tu y faire un tour ?
Pas tout de suite ! répondit Anda en fixant Amba qui détourna son regard.
Penses-tu qu’il serait une menace ? demanda Amba.
Je n’en sais rien ! Et j’espère que non, ce serait vraiment dommage de s’en prendre à lui, dit-elle en levant les yeux vers le ciel, le visage mélancolique. Je veux que tu préviennes Minks. Ce soir je danserai à la taverne.
Tâche de ne pas en faire trop, dit Amba en faisant allusion au dernier passage d’Anda sur la piste de danse qui avait fini en fusillade.