Chapitre 5 : l’intégration

Ecrit par Nifêmi


 

13h00

--- Oswald de DRAVO----

 

Depuis que je suis rentré vers 7h00 je n’ai pas pu fermer l’œil. Je regrette sincèrement ce que j’ai fait à cette fille. Je l’ai terrorisé et violé. J’ai toujours payé pour le sexe. Mais cette fois-ci j’ai pris de force. Je ne peux pas culpabiliser seul, c’est aussi de sa faute. Elle était bien moulée et très sexy dans sa mini robe en cuir. Une cravache manquait pour me soumettre à elle. Et au contraire je l’ai dominé. Son allure, sa démarche dans le salon commun a réveillé en moi un désir longtemps refoulé.

Depuis tout petit j’ai toujours admiré le mannequin international Katoucha NIANE. Cette fille me faisait rappeler la jeunesse de ce mannequin qui n’est plus. J’ai ma pensée embrouillée. Je ne saurais décrire réellement cette fille. Elle avait son masque et quand je la suivais jusqu’au viol, elle ne l’avait plus mais je me souviens pas de son visage. Mais bon sang ! que faisait une femme dans ce coin en tant que cliente. Est-ce que Dean est au courant de ça ? Et il m’a rien dit ! Au début, ces soirées d’orgie étaient prévues pour les hommes et non pour les femmes. C’est vraiment frustrant tout ça. Nous sommes les deux propriétaires et j’avais le droit de savoir Bon Dieu.

 A vrai dire je ne devrais pas me plaindre. Tout au début, le Disneyland n’était pas mon projet, mais celui de Dean, on l’appelle tous ainsi ‘ Dean ’ et ça la lui va combien, son charisme est comparable à celui de l’acteur hollywoodien James DEAN. Mais son ‘ Dean ’ à lui vient de l’affaire familiale. On s’était connu dans le monde des affaires et vite fait on s’est découvert des points communs. Nous sommes dans inséparables. Malgré ça je connais vaguement sa famille. On a investi dans ce club à part égal et il était convenu que moi je devrais être incognito et me mélanger à la masse pour espionner et profiter du plaisir de la chair, je m’en prive pas. Et Dean s’occuper de la gérance et de la sélection du personnel. On a une branche ‘’ minnie à Disney’’ uniquement pour les femmes dans une villa à plusieurs chambres qu’on loue à l’occasion une fois dans le mois. Les femmes c’est la discrétion et ça paie deux fois mieux voire trois fois même les clients hommes de Disneyland. Les plus discrètes s’éloignent de Cotonou pour rencontrer les mecs qu’on les envoie. Tous ces mecs sont des étudiants, des policiers et sapeur-pompier, jeunes beaux et sexy. Et oui ! Ils dégagent une force physique ce qui charme les minnies de Disney. Et je me demande pourquoi une femme parmi les clients hommes. En tout cas trop bandante et je n’ai pas pu résister. J’espère seulement qu’elle ne m’a pas reconnue, sinon que j’emporterai ce secret à la tombe.

Actuellement, migraine et manque de sommeil s’entrechoquent dans mon cerveau. Une terrible punition. J’ai trop bu et fumé. Je dois aller au bureau à 16h. Tous les dimanches, ce rendez-vous est une messe. Dean et moi on fait les points des soirées orgie, on cherche des clients potentiels, ceux ciblés dans notre milieu. On envoie des lettres d’invitation anonymes à des amis susceptibles de payer. C’est le business ! Et Je dois pouvoir avoir les idées bien claires pour faire la liste des cibles que j’ai identifiées au cours de la semaine.

 Ma vie à Cendrillon n’a rien avoir avec ma vie réelle dans la vie de Cotonou. Je suis Valdo de DRAVO 30 ans, orphelin de père. Ma mère a quitté mon père quand j’avais 13 ans pour un gigolo, un type plus jeune qu’elle. Mon père m’a élevé seul jusqu’à mes 22 ans avant de rendre l’âme. Le chagrin et la douleur ont triomphé sur lui. Seul l’alcool était la batterie qui le maintenait en vie. Et moi j’étais la raison qui l’amenait à charger cette batterie jusqu’à la fin. Ma mère est revenue, ruinée après l’annonce du décès de mon père. Je n’avais pas d’autre choix de l’accepter, c’est le seul parent qui me restait. Mais je ne lui permets pas de s’infiltrer dans ma vie, je lui fais uniquement des versements mensuels pour ses besoins. Mon père a été immensément riche grâce à l’héritage que ma mère a reçu de ses parents décédés. Il a su investir et racheter une entreprise de  télécommunication avant son décès. Je suis l’actionnaire majoritaire et immensément riche grâce au GSM.

Les femmes ne me résistent pas. Les femmes de mon monde, les filles des personnalités, les blanches de l’extérieur ou d’autres métisses. Mais ces filles de bonnes moralités ne me plaisent guère. J’aime les tigresses et femmes fortes de Cendrillon. J’entretiens une relation malgré moi avec une métisse nigériane super dépensière : Joyce. M’aime-t-elle ou c’est juste le prestige qu’elle veut et dilapider ma fortune ? Je vais lui reprendre ma carte bancaire. En six mois j’ai couché avec elle qu’une fois, et franchement c’est nul à chier. Mais cette fille du cendrillon a réussi à capter mon attention. Mon corps  vibre rien qu’à penser à elle, mais visage est flou.

Mon téléphone ne cesse de vibrer depuis c’est qui encore ? Malgré la migraine je prends et c’est là ma nigériane pot de colle dépensière qui appelle. Je décroche :

Moi : allô !

Elle avec son accent anglophone: hi Darling !ton téléphone est où ? Depuis moi appeler toi ! Tu es la maison ? Moi je viens now.

Moi : non, je suis fatiguée et je pars au bureau je te rappelle, good bye.

Elle : moi, je t’aime Darling.

Je raccroche sans écouter la suite. Quel amour. Est-ce qu’il faut aimer la femme ? Non, je ne peux le faire. Je ne tiens pas à mourir bêtement comme mon père. Et Joyce qui fait tout pour s’installer chez moi, pas question. Ici dans la maison de mon père, je vis seul avec chauffeur ménagères et agents de sécurité. Je ne tiens à amener personne dans lit ici, je ne partage pas mon grand et doux lit. Peut-être la chambre qu’occupait ma mère, cette chambre est celle dans laquelle j’amenais mes filles pour froisser les draps. Je n’ai rien contre ma mère, mais je venge car son amant a dormi mainte fois dans ce lit. Personne ne connait l’histoire de ma vie, pas même Dean. Pour lui je n’ai plus de parents vivant.

Je vais faire un petit somme,  l’appel de Joyce est tombé comme un somnifère sur moi.

   

----Temi-----

Foumi est forte, le jour où Lola, Souli et Sahara m’ont recueilli ici, j’ai pleuré pendant des jours et des nuits suite à un viol. Ils étaient cinq à me violer en pleine journée. Quand j’ai entendu l’histoire de Foumi, je me suis dite qu’elle la bien cherché. Moi j’étais voilée on m’a violée et quand est-il d’une fille habillée comme elle l’était. Peu importe le viol affecte une femme qui l’a subi. Son histoire m’a beaucoup touché. Je suis de nature sympathique mais très méfiante.

on doit aller au travail ce soir à 20h. Et il est presque 16h. On s’apprête à raccompagner Foumi au théâtre. Mine de rien c’est une charmante fille. Elle nous a aidés à faire la vaisselle et des rangements dans la maison sans se plaindre une seule fois. Elle si jeune et elle fait quoi dans ce bled. Son visage m’est familier. Mais je ne sais où, mes idées me jouent des tours.

On sort toutes de la maison et Lola referme correctement la porte de notre appartement à clé. Sahara referme les portes de sécurité grillagées. Il n’y a que deux appartements dans la maison. Dieu merci, ce ne sont pas des voyous, ce sont des  jeunes étudiants et travailleurs, qui vivent une vie normale loin du style de vie de Cendrillon. On les apprécie bien pour leur courtoisie. Le grand portail de la maison est assez résistant pour éloigner les braqueurs de notre maison et chacune de nous a sa clé. Je rends grâce à Dieu chaque fois de m’avoir permis de retrouver cette nouvelle famille, avec qui j’apprends à retrouver la confiance en moi-même. Quand je pense que je viens de loin… Lola me sort de mes pensées.

Lola : Temi dépêche-toi…

Moi : j’arrive déjà, ce n’est quand- même pas loin.

Sahara : vous deux vous êtes drôle, ahahahaha… ne vous chamaillez pas

Foumi : vous avez l’air si proche vous les quatre

Souli : nous sommes des sœurs et tu seras une sœur à nous si tu le veux bien.

Foumi : pourquoi pas ?

Sahara : si on te raccompagne, on va s’asseoir au maquis juste à côté du motel, j’ai à te parler.

Foumi : rien de grave j’espère. Sinon que ça ne me dérange pas.

Aie ! Que veut lui raconter la Sahara encore ?! En tout cas j’ai ma petite idée, je ne serais pas surprise. On traîne les pas jusqu’au motel. On se racontait des petites blagues, on riait. On s’accordait déjà si parfaitement avec Foumi. 15mn après on était au motel. J’aperçois le vieux Jack à l’intérieur à travers la porte en vitre. Il nous observait avec les yeux au-dessus de ses lunettes. Finalement ça lui sert à quoi ses verres ? Il se lève et vient vers nous :

Lui : mademoiselle, pas de visiteur ici…

Nous les quatre : on le sait Jack.

On saute sur lui pour le serrer dans les bras, c’était notre papa. Il est tout pour nous ici et ça fait plaisir de le voir à chaque fois. Un peu grincheux mais super papa protecteur.

 

----- Candice/Foumi----

Surprise en surprise, donc elles connaissent ce vieux grincheux ? Intéressant ! Pourtant il ne veut pas qu’elles me suivent. Je vais monter rapidement prendre un peu de sous pour inviter les filles au bar afin de les remercier pour l’aide qu’elles m’ont apportée. J’ouvre la porte en vitre et le vieux m’interpelle :

Lui : eeeeh vous là ! J’ai été inquiète, vous étiez où depuis le matin ?

Sahara souriant : t’inquiète, elle était avec nous. Toujours aussi protecteur à ce que je vois.

Lola riant : il fait toujours semblant d’être désagréable

Sahara : c’est notre papa d’amour. Foumi a passé la soirée avec nous.

Moi : oui jack j’étais avec elles. Je monte rapidement me changer et je redescends. Donnez-moi 10 mn.

Je monte rapidement me déshabiller. Je range les vêtements de Souli dans un emballage et je porte l’un des jeans qui me plaquent et un corsage à dos ouvert. Je vais toujours m’habiller sexy rien à faire. Je n’ai pas peur, parce que je connais mon agresseur. Et je vais le retrouver. Dommage que je ne connais pas bien son visage. Son vilain parfum et sa voix de méchant me suffissent. Je prends cinquante mille dans un coin que je fourre dans la poche à gousset. Et je descends rapidement. Le vieux est déjà à son poste. A ma vue, il vient vers moi d’un pas pressé. Qu’ai-je encore fait ?

Lui : j’ai appris ce qui t’était arrivée. Je suis vraiment navrée. J’ai complément oublié de te mettre en garde. J’ai su, la première fois en te voyant que tu n’es pas d’ici mais j’ai manqué de tact. Les viols sont fréquents ici. Je suis disponible à tout moment si veux de mon soutien bien entendu.

Il se rapproche plus de moi et vient me garder les bras des deux côtés. Je garde toujours silence.

Lui : n’en veux pas aux filles, très souvent elles ne me cachent rien.

Moi : merci beaucoup, j’ai compris. Je vais rapidement.

Je le laisse planter dans son hall et je sors un peu contrarier. Je n’aime pas quand on s’apitoie sur mon sort. Je rejoins les filles. Elles étaient déjà assises au maquis et servies. Je les rejoins et je me fais une place. Temi me demande pourquoi j’ai mis du temps :

Temi : on t’attendait depuis le matin, tu as encore duré pourquoi ?

Moi riant : depuis le matin ! Ahahahaha… c’est le vieux, qui compatissait. Apparemment vous l’avez informé

Sahara : désolée chérie, je me devais de le faire pour des raisons que tu ne comprendrais peut-être pas. Et en plus il veillera plus sur toi.

Moi : ce n’est pas grave. Je vois que la fête a commencé avant moi !

Temi appelle la serveuse, et je commande une brique de jus de fruit en carton. Elle me l’apporte rapidement bien frais. Je me sers dans le verre. D’habitude je le bois avec du whisky. Mais franchement l’alcool me donne un mauvais souvenir. Quand je pense à ce connard de Valdo, je serre très fort les jambes. J’ai des sensations bizarres. Je sais sauvage mais pas à cette extrême. La soirée d’orgie n’a pas été aussi sensuelle que je l’avais imaginé. Bon bien vrai c’était jouissif mais ce Valdo était la cerise sur le gâteau. Une mauvaise cerise imprévue. Souli me sort de ma rêverie :

Souli : on sait que tu n’es pas du coin

Moi : ah oui !

Souli : tu bois ton jus dans du verre, moi je l’aurais bu directement dans le carton.

Moi : lol, non je ne ferai pas ça parce que je peux le partager avec vous.

Elles se sont regardées et ont commencé par pouffer de rire. Leur rire attire les regards des autres clients de la place.

Moi : quoi ?

Lola : on s’est tellement embrassé nous les quatre et ça nous dit rien de boire à la même bouteille sans verre.

Moi riant : aaaaaaaaaah je vois maintenant.

Sahara plus sérieuse : je connais ton violeur, on le connait.

Moi les yeux grands ouverts : sérieux !?

Temi : je savais que tu allais lui dire ça

Foumi : qu’est-ce qui se passe ?

Lola et Souli ne paraissaient pas étonnées. Et rien ne les étonne ici apparemment. Elles buvaient leur bière à travers la bouteille. Je les regarde à tour de rôle.

Sahara : tu nous as dit qu’il s’appelle Valdo. C’est un gosse de riche pourrit gâté. Il est le seul Valdo qui est aussi désagréable et dégoutant à Cendrillon. Quand tu racontais l’histoire on a toutes su que c‘était lui. T’inquiète on peut facilement le retrouver mais il est intouchable. C’est un sauvage je te dis.

Moi : ah oui ! Comment tu le sais ?

Sahara : nous sommes des strip-teaseuses et on l’a souvent côtoyé dans le club pour lequel on travaille. Ainsi que dans les soirées privées que Jack nous arrangent en ville.

JACK ! de surprise en surprise.

Souli : on tient à t’aider pour un Revenge si tu es partante

Je garde silence, sous l’effet de la surprise bien entendu.

Lola : on t’écoute, si tu dis oui ça ferait une belle vengeance aux noms de celles qui ont été violées parmi nous.

Moi étonnée : parmi vous ?

Temi : les filles le temps passe. On doit aller au Blue Daisy, le gérant supporte mal le retard et vous le savez.

Moi : et c’est où le Blue Daisy ?

Temi : on danse là-bas.

           
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