CHAPITRE 5: LE COGE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 4: LE COGE***


*QUELQUES HEURES PLUS TÔT*


**JENNIFER AGONDJOU**


<<Moi: Lili ne me fatigue pas. Je t'ai prévenu depuis lundi.>>


<<Linda: Jen, je n'ai pas envie d'y aller.>>


<<Moi: Je n'accepterai aucun refus de ta part. Je t'ai fait un mail et tu as dit que tu étais d'accord, tu viendras à ce déjeuner aujourd'hui avec moi.>>


<<Linda: Jen, je ne supporte pas ce type et tu le sais. Si c'est pour l'écouter m'épuiser l'esprit en me répétant que je suis belle, je préfère m'en passer.>>


<<Moi: Lili tu vas tout dire mais tu viendras. J'ai suivi la procédure et tu as accepté, ce n'est plus la peine de faire des chichis.>>


<<Linda : Hum.>>


<<Moi: C'est au Garden's village.>>


<<Linda: (Exaspérée)J'ai compris>>


<<Moi: Même si tu roules des yeux, je m'en fous.>>


<<Linda: Qui t'a dit que je roulais des yeux ?>>


<<Moi: Parce que je te connais comme si c'est moi qui t'ai faite et je sais sans te voir quand tu roules des yeux même au téléphone. >>


<<Linda : Hum.>>


<<Moi: Au fait, il faudra passer me prendre à midi pour qu'on y aille ensemble, je ne suis pas véhiculée.>>


<<Linda: Ta voiture a quel souci?>>


<<Moi: Elle est toujours chez le garagiste, je ne suis pas encore passée la récupérer.>>


<<Linda : Donc depuis lundi, c'est toujours Paul qui te sert de chauffeur ?>>


<<Moi: Il faut bien qu'il serve à quelque chose non.>>


<<Linda: Tu es une vraie folle.>>


<<Moi: Je le sais, tu le sais et il le sait également. Ce n'est un secret pour personne.>>


<<Linda: En tout cas. Je dois te laisser, je dois finir la création d'un site.>>


<<Moi: Hum. J'ai dit midi oh, donc 11h30 tu dois déjà être là.>>


<<Linda: J'ai compris.>>


<<Moi: Ok. À tout à l'heure. Je t'aime.>>


<<Linda: Je t'aime aussi chérie. À tout>>

Clic!


J'enlève mon téléphone à l'oreille et je le dépose sur la table de mon bureau. Je me remets ensuite au boulot, je suis auditrice dans une entreprise de la place. Mon nom est Jennifer Octavia AGONDJOU, franco-gabonaise. Française de par ma mère et Gabonaise de père. Je suis une métisse de 29 ans, maman d'une petite princesse de 6 ans, ma vie, elle se prénomme Sasha. Elle est issue de la relation que j'entretiens depuis 8 ans avec son père Paul EBOUMA que j'avais rencontré alors que j'étais étudiante aux USA. Nous nous sommes fiancés il y a un an mais nous ne vivons pas toujours ensemble. Je lui ai dit et à toutes les personnes qui me le demandent que jamais je n'irai m'asseoir dans sa maison avant qu'il ne visse une bague sur mon doigt. On ne va pas accorder des privilèges d'époux à quelqu'un qui n'en est pas un. Je vais souvent faire des séjours là-bas et parfois c'est lui qui vient à la maison mais c'est tout. Chacun à son chez soi et ça restera comme ça jusqu'à nouvel ordre. Il y a des jours où il se plaint, notamment lorsque j'ai fait deux semaines chez lui, quand je décide de revenir à la maison avec la petite, il ne veut pas et me supplie de rester, que toutes ces navettes le fatiguent et qu'il voudrait qu'on reste une bonne fois dans la même maison. L'enfant de qui? Il m'a bien regardé ? J'ai dit niet c'est niet. Même si aujourd'hui c'est monnaie courante, qu'après les fiançailles, les jeunes filles vont s'asseoir dans les maisons de leurs gars, avec moi ça ne prend pas. Il n'y a que trois issue à cette histoire, soit il m'épouse, soit il arrête la relation, soit on reste comme ça, mais jamais au grand jamais il n'en sera autrement et je le lui ai dit. À côté de ces deux-là, il y a mon autre amour, ma sœur de cœur, ma moitié, j'ai cité Linda Maxime NDOMBI, une fille très atypique.


J'ai rencontré Linda quand j'avais 8 ans, elle en avait 7. Je l'ai connu par le canal de nos pères qui étaient amis. Je suis née et j'ai grandi en France jusqu'à mes 8 ans avec ma mère qui y vivaient avec son mari, pendant que mon père vivait ici avec sa femme et venait de temps en temps en France pour me voir. Il était très souvent accompagné de tonton H, le père de Linda, un homme très sévère et rigoureux qui parlait souvent de son fils Maxime. Du moins je pensais que le "Maxime" en question était un garçon jusqu'à ce que je le/la rencontre en personne quand mon père avait décidé que désormais je devais vivre avec lui au Gabon. Lorsque je l'avais vu, j'étais perplexe. Elle avait le visage et les cheveux d'une fille mais avait un prénom de garçon et était vêtue comme tel. D'ailleurs même son comportement était comme celui d'un garçon. Je me rappelle même que j'étais tellement confuse que j'avais fini par lui demander.


Moi: Tu es une fille ou un garçon.


Linda: (à une bonne distance de moi) Je suis Maxime.


Moi: Je connais ton prénom, je te demande si tu es une fille ou bien un garçon.


Linda : (Me fixant) Je suis Maxime.


Moi: Oh. Tu ne comprends pas ce que je te demande ? 


Linda: Je comprends, je suis Maxime.


J'avais essayé de m'approcher d'elle mais elle avait reculé du même nombre de pas que je m'étais avancée. Je l'avais trouvé tellement étrange que j'avais fini par me dire qu'elle était dérangée. Ce n'était que plus tard que j'avais compris que c'était dû à l'éducation qu'elle recevait. Elle n'avait pas le droit de se comporter comme une fille, ne touchait pas les gens et restait toujours à 1 mètre de distance. La chose était tellement poussée qu'elle n'exprimait même aucune émotion et son expression faciale était toujours neutre. À cause de ça, elle n'avait pas d'amies dans l'école que nous fréquentions excepté moi. Pour moi même c'était parce qu'elle était la seule personne que je connaissais dans cette école à mes débuts. Mais je ne sais pas pourquoi sa bizarrerie m'a attiré, elle ne parlait pas beaucoup mais elle était présente. Nous avons grandi de la sorte, moi hyper féminine et elle garçon manqué jusqu'à ses 15 ans où sa mère nous avait dit que nous devions maintenant l'appeler par son prénom Linda. Pour dire vrai, moi je l'appelais ainsi depuis des années mais en cachette. J'avais alors accueilli avec joie ce changement. Elle avait aussi changé sa garde robe, elle était officiellement une fille. MAIS, oui c'est un gros "mais" , mais il le faut. Quand on a vécu toute sa vie comme un garçon, on a du mal à devenir une fille. Linda ne savait pas comment être une femme. Tout ce qu'elle savait faire en tant que femme c'était cuisiné, pour le reste , elle était Maxime ou Max la cheffe d'entreprise. Elle a été aux prises avec son identité comme ça jusqu'à notre deuxième année de fac. Je ne l'ai peut-être pas mentionné, mais elle a toujours été une très belle femme, très élancée, peau très foncée, des fesses et des seins bien présents avec un ventre plat. Sans compter sa longue chevelure abondante et son visage de poupée. Seulement, elle ne savait pas les mettre en valeur et les cachait sous des vêtements difformes. Elle manquait fortement de confiance en soi et avait une très faible estime d'elle-même. Cela avait changé durant les vacances qu'on avait passées toutes les deux en France. Je l'avais traîné de force à une master class que tenait une conseillère en image que je suivais beaucoup sur les réseaux car elle faisait un boulot de ouf, moi-même je suivais ses conseils depuis des années. Son nom, Élise Blanchard. En voyant Linda, elle était éblouie et disait qu'elle n'avait pas encore rencontré quelqu'un dégageant autant de charisme sans s'en rendre compte. Et lorsque je lui avais demandé si elle voulait bien la coacher, elle avait accepté sans efforts. Ce qu'elle avait fait de Lili au bout de la première année, moi-même je n'en revenais pas. On ne pouvait plus passer à un endroit sans qu'elle n'attire les regards. C'est ainsi qu'elle a même été modèle pour les grandes marques aux USA. Elle faisait un tel effet au point que les gens étaient littéralement fascinés en la voyant. Plus le temps passait, plus cela grandissait. Elle a fini par développer un charisme et une aura très particuliers. Elle dégage la femme confiante qui peut avoir tout le monde à ses pieds à perte de vue, et j'ai fini par me rendre compte qu'elle joue de son aura comme elle le veut. 


Cependant, malgré toute ces choses, elle n'a jamais réussi à se défaire de l'emprise de son père, cette fille qui impressionne tout le monde autour d'elle, est et demeure cette petite fille timide qui tente désespérément de se faire aimer de son père et je crois que c'est une des raisons pour lesquelles elle n'a jamais pu se mettre avec qui que ce soit. Elle ne sait toujours pas exprimer ses émotions. Elle a du mal avec le langage de l'amour et de ce fait, toute la gente masculine qui s'est approchée dans ce but s'est confrontée à un mur. Le fameux un mètre de distance s'est tellement incrusté dans sa tête qu'elle ne se laisse toucher que par très peu de personnes pour des câlins. Elle se comporte quelques fois comme un robot dénué de toute émotion. Ça me rend triste parfois quand j'y pense et j'essaie autant que faire se peut de changer les choses mais elle refuse. Arsène, le meilleur ami de Paul est un bon gars, depuis le temps qu'il est intéressé par elle et le lui dit, elle refuse. Elle dit qu'il la saoule et autre. Le problème avec Linda c'est que tous les hommes la saoule, cela n'a rien à voir avec Arsène, c'est un blocage qui vient d'elle. Je ne perds pas espoir, je sais qu'un jour il y aura un déclic et elle lui donnera sa chance. J'ai déjà réussi à la convaincre d'aller au déjeuner là avec moi, ça ira…


Moi: (Lui faisant une bise après avoir fermé la portière) Rebonjour chérie.


Linda : Rebonjour. On va d'abord s'arrêter au Cecado qui est au charbonnage, je fais une course rapide après on ira à ton (roulant les yeux) fameux déjeuner.


Moi: (Riant) Tu vas bien rouler les yeux aujourd'hui, mais je te préviens, tu ne le feras pas au restaurant.


Linda: Hum. 


Moi: (Souriant) Regarde comment tu es ravissante dans ta tenue, comment veux-tu que le pauvre homme résiste ?


Linda: (Piaffant) tchuip, pardon mets ta ceinture on s'en va.


C'est en riant que je l'ai fait, elle a démarré et nous sommes parties. Nous avons roulé en parlant de tout et de rien.


Linda: Au fait, j'ai reçu une enveloppe ce matin.


Moi: Une enveloppe de quoi?


Linda: Une invitation à prendre part à une cérémonie.


Moi: Et ça vient de qui?


Linda: Du COGE.


Moi: (La regardant choquée) Tu es sérieuse ?


Linda: Très sérieuse.


Moi: Et tu y vas en tant que


Linda: (Me coupant) L'étoile d'or.


J'ai écarquillé les yeux, je n'en reviens pas.  Le COGE, Comité d'Organisation des Grands Événements est un organisme qui, comme son nom l'indique, fait dans l'organisation de tous les grands événements du pays et parmi lesquels "La rencontre des plus grands entrepreneurs". Ça se déroule tous les cinq ans et ce n'est pas n'importe qui qui y va. Lorsque tu reçois une invitation à y aller, cela signifie que ta société pèse lourd sur le marché national et international. Une invitation en tant qu'étoile d'or veut dire que c'est toi qui va faire le discours pendant la soirée et ce n'est pas une petite affaire. Je suis vraiment choquée.


Moi: L'invitation est à ton nom ou à celui du boss?


Linda: au mien.


Moi: (Sifflant) Ça y est Linda, tu es officiellement une cheffe d'entreprise incontestée.


Linda: (Riant) C'est sûr.


Moi: (Riant) Mon Dieu tu seras assise à la même table que mon crush c'est ça ?


Linda: (Riant toujours) Daniel est un homme marié madame, cesse de fantasmer sur lui.


Moi: (Riant) Ah quitte, espèce de briseuse de rêve. Rayonne même sait que le jour où elle va mourir, je vais récupérer mon homme.


Linda: (Riant) Les rêves sont permis. Façon dont il adule sa femme là, tu crois qu'il peut vivre même un an sans elle ? Ces deux-là vont sûrement mourir ensemble et le même jour.


Moi: Pardon, ne dis pas les choses comme ça. Elle doit mourir avant, au moins même 5 ans pour que j'ai le temps de profiter de mon homme en paix.


Linda: (Riant) Et tu laisses Paul où ?


Moi: Paul c'est qui? Quand on parle des vrais hommes, tu me parles de Paul? Lui-même sait qu'il ne fait pas le poids face à l'homme de ma vie et qu'à la mort de Rayonne, notre relation prendra fin pour que j'aille dans mon vrai foyer. 


Nous éclatons toutes les deux de rire. Je ris mais je dis la vérité, le grand Daniel Tsamba est l'homme de ma vie. Nous connaissons personnellement le couple Tsamba, on s'était rencontré quelques années en arrière aux USA. On avait rencontré Rayonne toute seule, une des très belles femmes qu'il m'a été donné de voir, à l'époque nous étions encore étudiantes et elle, notre aînée de quelques années était là pour des affaires, des trucs en rapport avec le cosmétique et comme c'était la période où Lili était modèle, c'était à l'un de ses événements qu'on l'avait rencontré. On avait sympathisé et échangé nos contacts. Quelques mois plus tard, on avait fait un petit déplacement à Londres où elle habitait à l'époque et elle nous avait présenté son mari Daniel et le meilleur ami de celui-ci Gérard. À peine je l'avais vu que j'avais sorti sans transition aucune "je suis amoureuse de vous monsieur Daniel" , tout le monde avait ri. Les choses étaient parties comme ça. Plus tard, nous les avions revues tous les deux aux USA mais cette fois-ci dans le domaine de Lili, les TIC, nos relations se sont renforcées et nous sommes amis depuis lors. J'ai toujours dit à Rayonne que son mari c'est mon crush et quand elle mourra, je vais le récupérer. J'aime tellement ce couple, ce sont mes stars en quelque sorte.


Nous continuons à parler de ça jusqu'au moment où nous rentrons dans le magasin, les gens nous regardent comme d'habitude mais on ne fait pas cas, on tire un petit panier et nous avançons dans les rayons. Pendant que nous marchons nous constatons qu'on est en train de nous suivre. Lorsque nous nous retournons, nous tombons sur trois petits enfants, une fille et deux garçons, qui nous regardent avec des yeux ébahis. Ce n'est pas tellement moi qu'ils regardent mais plutôt Linda, ils sont là totalement émerveillés. 


Linda: (Me regardant) Ce sont les enfants de qui?


Moi: Comment veux-tu que je le sache? Leur parent doit être quelque part dans le magasin.


Linda: Ah! Mais pourquoi ils me regardent comme ça ?


Moi: (Souriant) C'est aujourd'hui que les gens t'ont regardé ?


Linda: Non mais, je ne sais pas. Ça me trouble.


Moi: Attends je vais leur parler ( M'approchant un peu plus d'eux en souriant) Bonjour les amis.


Eux: (Fixant Linda toujours de la même façon, silence)


Moi: (Me retournant pour la regarder en levant les bras) Ils ne parlent pas.


Linda: Réessaye.


Moi: Bonjour les amis. 


Eux: (Aucune réaction)


Moi: Essaie toi, vu comment ils te regardent peut-être que tu auras plus de succès.


Linda: Tu crois ? Tu sais que je ne m'y connais pas en matière d'enfants.


Moi: Tu es la tante préférée de Sasha, tu t'y connais. Vas-y.


Linda: (Se rapprochant et se penchant légèrement vers eux, sourire aux lèvres) Bonjour les amis.


Eux: (En chœur) Vous êtes belle.


Linda: (Assez surprise) Bah merci. Vous êtes beaux aussi.


La petite fille : Quand je serai grande je serai comme vous.


Linda: D'accord, tu seras très belle ma princesse.


Moi: Comment vous vous appelez?


La fille : (montrant le grand garçon) nous c'est les jumeaux Darnell et Daphnée, on nous appelle les "D" . Lui c'est notre petit frère Raph, il s'appelle Raphaël.


Moi: (Souriante) Ah d'accord. Moi, je suis tata Jennifer et ma sœur c'est tata Linda. 


Darnell : Nous sommes très honorés de faire votre connaissance.


Lili et moi avons échangé un regard rapide avant de les regarder à nouveau. L'enfant là a quel âge au juste ?


Linda: Vous êtes venus avec qui?


Les D: Avec


Voix de femme : Les enfants ?


Ils se sont retournés pour la regarder et Lili et moi avons levé les yeux dans sa direction. C'était une jeune femme claire de peau, assez jolie. Elle avait quelques traits de ressemblance avec eux même s'ils n'étaient pas très affirmés.


Elle : (Se rapprochant timidement de nous) Je ne vous ai pas dit de rester près de moi? Je ne suis pas contente, je vous ai cherché comme une folle.


Eux: (baissant les têtes, l'air triste) Nous sommes désolés.


Elle : (À nous) Ex, Excusez moi de leur part, j'espère qu'ils ne vous ont pas dérangé.


Moi : (Sourire bienveillant) Ne vous inquiétez pas, ils ont été très charmants.


Linda : (Le même sourire) Ce sont vos enfants ?


Elle : Non, ce sont mes neveux, les enfants de mon grand-frère, je les ai avec moi pour cet après-midi.


Linda : D'accord.


Raphaël : (à Linda) Je peux venir avec toi?


Les deux autres : Nous aussi.


Nous avons toutes les trois écarquillé les yeux face à leur demande. Leur tante était toute gênée .


Elle : (Gênée) Vous avez quel problème ?  (À Linda) Vraiment je suis désolée, je ne sais pas ce qui leur arrive aujourd'hui.


Moi : (riant) Ne rougissez pas pour rien et ce n'est pas la faute des enfants. Elle fait très souvent cet effet aux gens la toute première fois qu'on la rencontre. ( Faisant des gestes avec mes mains) Elle est comme le serpent, elle fascine les gens. 


Elle nous a regardées pendant un moment en silence jusqu'à ce que j'ai repris la parole.


Moi : Dites moi quel est votre prénom ?


Elle : Kelly 


Moi : Enchantée Kelly. Moi c'est Jennifer et elle, Linda. Nous allons faire quelque chose. Vous êtes bien là pour faire des courses, n'est-ce pas ?


Kelly: oui.


Moi : Vous avez une liste ?


Kelly : Oui.


Moi : Je peux l'avoir ? Comme ça je ferai les courses avec vous et les enfants pourront ainsi profiter encore de Linda. Vous en dites quoi ?


Les enfants : (Les yeux brillants) Dis oui tantine Kelly.


Kelly: D'accord.


Les enfants : (Heureux) Oui. 


Le plus petit est venu faire un câlin à Linda, nous étions assez surprises. Linda la première, surtout qu'elle ne permet pas qu'on la touche d'habitude dans le désordre. Mais étonnement, au lieu de le séparer d'elle, elle l'a plutôt soulevé et l'a mis sur le côté . Les deux autres sont venus se placer de part et d'autre de son corps.


Kelly : (Gênée) Vraiment je ne sais où me mettre.


Linda : (Souriante) Ce n'est pas bien grave, ne vous inquiétez pas. (À moi) Prends mon porte monnaie Jen, ce que je veux est à l'intérieur.


Moi : (Prenant) D'accord. (À Kelly) Avançons, ils vont nous suivre à leur rythme.


Kelly : D'accord. 


Nous avons fait les courses ensemble. Sa liste n'avait pas grand chose dessus. Nous avons tout acheté en triple et avons ajouté plein d'autres choses à la demande de Linda qui avançait derrière nous tout en discutant avec les enfants. Nous avons terminé avec deux grands caddies plein et le petit panier des articles de Linda. C'est elle qui a réglé la facture . Nous sommes ensuite sortis et j'ai aidé Kelly à mettre les choses dans le coffre de sa voiture


Moi : (Souriant à Kelly) Je crois qu'on va devoir se quitter.


Kelly : (Répondant à mon sourire ) Oui. Les enfants on s'en va.


Ils ne voulaient pas lâcher Lili qui avait toujours Raph dans les bras et les deux autres qui se sont agrippés à elle. Cette affaire est sérieuse apparemment.


Linda: Bon attendez, je vais vous donner des souvenirs comme ça quand vous allez les voir vous allez penser à moi. Ça marche ?


Eux: Oui. 


Elle a marché avec eux jusqu'à sa voiture qui était à quelques pas de celle de Kelly. Elle a ouvert la portière avant et s'est assise sur le siège en déposant Raph sur ses cuisses. Elle a tiré sa paire de lunettes Chanel et elle l'a mise sur les yeux de Raph. Elle a tiré la petite boîte de son stylo Plume Aurora Diamante et l'a remis à Darnell qui a pris la boîte de ses deux mains avant de la serrer sur sa poitrine les yeux brillants. Elle a enfin ouvert sa boîte à gants pour en sortir la petite pochette de sa boîte de parfum. Elle a pompé quelques gouttes sur Daphnée avant de le refermer et lui donner la pochette. J'étais tellement choquée que je n'en revenais pas. Les objets qu'elle leur a remis sont hors de prix, notamment le stylo plume qu'elle a reçu d'un ami à elle il y a quatre ans maintenant. Elle ne s'en sépare presque jamais et a toujours dit que c'est son porte-bonheur. Des gens, les connaisseurs, ont essayé à plusieurs reprises de lui en acheter mais elle a toujours refusé. La paire de lunettes là c'est sa préférée de même que le parfum. Elle a plusieurs parfums à son actif mais celui-ci est sa signature. Elle en reçoit chaque année deux flacons de la part du propriétaire avec qui elle avait collaboré. Même moi, elle refuse de me laisser ne fût-ce que de le pomper. La voici qui prend ces choses et les met dans les mains de ces petits inconnus qui n'ont aucune idée de leur valeur. Seigneur, qu'est-ce qui se passe ?


Linda: (Un sourire sur les lèvres) C'est bon maintenant n'est-ce pas ?


Eux : (Heureux) Oui tantine Linda. 


Linda: (Souriante) Dans ce cas, on retourne tous dans la voiture de Tata Kelly.


Eux : D'accord .


Elle est descendue avec Raphaël et a fermé la portière avant que nous ne revenions tous vers la voiture de Kelly. Elle a déposé Raph par terre avant de poser un genou au sol pour être à leurs niveaux. Elle les a ensuite tous pris dans ses bras pour un câlin de groupe avant de leur faire une bise à chacun sur la joue.


Linda: (Se détachant en souriant) Maintenant allez monter dans la voiture de Tata Kelly et restez sages.


Eux: (En chœur) D'accord.


Ils lui ont à tour de rôle fait la bise avant de grimper dans la voiture. Elle s'est ensuite relevée et a fermé la portière sur eux avant de se tourner vers Kelly en lui souriant.


Linda: Ça y est. Vous pouvez vous en aller.


Kelly l'a regardée un moment avant de la prendre dans ses bras.


Linda: (Surprise) Ok. Je vois que c'est la journée des câlins aujourd'hui.


Elle a ensuite refermé ses bras sur Kelly et elles ont gardé la position pendant un moment avant que Kelly ne reprenne la parole.


Kelly : Merci pour tout Linda, vous êtes une femme exceptionnelle, j'espère que j'aurais l'occasion de vous revoir bientôt.


Linda: Je l'espère aussi. 


Elle s'est détachée d'elle et est venue me prendre dans ses bras avant de me dire à peu près les mêmes choses. Elle est ensuite montée dans la voiture et a démarré pour s'en aller. Nous sommes restées debout en train de regarder le véhicule s'éloigner.


Moi: Tu es consciente que tu viens de mettre une fortune entre les mains de ces enfants ? Et tu les as laissés te toucher ?


Linda: (Regardant toujours la voiture) Je sais.


Moi: Que s'est-il passé ?


Linda: (Assez troublée) Je ne sais pas, je ne peux pas expliquer ce qui m'est arrivée avec ces enfants mais c'était étrange (Regardant son bras) Regarde comment j'ai même le frisson. Je suis troublée. C'est comme si, je les connaissais depuis. Quand ce petit est venu se jeter sur moi dans le magasin, mon cœur s'est mis à cogner très fort dans ma poitrine et j'ai eu envie de l'avoir contre moi. C'est la raison pour laquelle je l'ai soulevé. Et là je ne sais pas, j'ai la vague impression de m'être séparée des gens de ma famille. Je, je n'arrive pas à m'expliquer.


Je l'ai regardé pendant un moment en silence et je pouvais voir qu'elle était véritablement troublée. Nous avons fini par remonter dans la voiture et j'ai pris le volant pour aller à notre rendez-vous…

MÈRE MALGRÉ MOI