
Chapitre 5: Rest in peace ?
Ecrit par Tunde William
*** Marie Jeanne***
Dans la vie tout est éphémère. Le mal ne vient jamais de loin . Les hommes sont des loups les uns pour les autres. La tristesse qui se cache derrière la gaieté,la haine et la rancœur qui laisse les places à l'amour et les sourires. Les intentions diaboliques qui se camouflent derrière des visages angéliques et innocents: c'était ça la vie. Et je l’ai appris à mes dépens. Je me demande encore ce que j’ai pu faire de mal dans ma vie. L’âme innocente que j’ai pu offenser afin que de tels acharnements soient mon lot de consolation. Quel péché ai-je commis? Quel interdit, j’ai bravé? [...].
-(Moi)[ sanglotant] s'il vous plaît, Mr l'inspecteur j'aimerais lui parler seul à seul juste un moment.
-( L’agent pénitentiaire)[ le visage fermé] Non, madame. Vos pleurs, soupirs et vacarme ne changeront rien à la décision. Et arrêtez, je vous prie d’insister. Ce n’est point moi qui fixe les règles.
-(Moi) [ les yeux embués de larmes et complètement désemparée] Je sais mais je veux juste quelques secondes.
-(Lui) [Me brutalisant] Visiblement, vous ne voulez pas ….
S’interposant..
-(Iya Bédji) [La mine fermée, lui tendant un téléphone] Tenez, Officier. C’est votre patron qui vous parle.
Résigné, dès qu’il entendit le nom de son supérieur, il prit le téléphone et s’éloigna.
Iya Bédji brûlant littéralement de colère le lui arracha dès qu’il termina de converser.
- (L’inspecteur) [La mine renfrognée] Vous avez 03 minutes pas plus. Attendez ici.
Vroum vroum vroum , un mini van blanc noir bariolé de barreaux de sécurité aux persiennes s’arrêta juste à 05 cm de moi. Je sursautai et j’eus un mouvement de recul brusque. Les instructions qu’on lisait Agence Pénitentiaire Du Bénin: Maison d’Arrêt de Cotonou eurent raison de moi. Je manquai de défaillir à nouveau. Mon cœur déjà brisé s'éclata en lambeaux au sol. J’étais présente comme si je ne l’étais pas. Mon esprit ayant complètement déserté les lieux, des voix lointaines me tentaient de me reconnecter à la réalité, ma réalité. Celle de mon fils qu’on m’enlevait. Mon unique enfant que l’on m’arracha de plein gré et que l’on convoyait vers un lieu de désespoir.
-( un officier de police) Madame vous êtes sourdes où quoi, il me manquait de peu pour que je vous écrase.
- (Le second) Quittez là avec votre malchance tchip.
-(Iya Bédji) [ inédite] Je suis… Arrêtez, enfin! Ne pouvez-vous pas montrer un peu de compassion?
Réprimant mes émotions, je tentai de calmer la situation.
Ma phrase s'est tue dans ma bouche quand je vis mon fils menotté et surtout malmené.
-(Moi) [ éclatant en sanglots] Mon fils [...].
C'était tout ce qui avait pu sortir de ma bouche ,le reste bloqué dans ma gorge. Ma langue pesa toute une tonne à cet instant. Je haïssais du plus profond de mon être, tout ce qui s’acharnait sur mon rejeton. Je faillis devenir folle. Mais c’était quoi ce monde? C’était quoi cette injustice?
-( Lui) Maman ne pleure pas ,je ne ferai juste que 2 ans. On se reverra bientôt , ne t’inquiète pas. Essuie tes larmes je te promets que...
-( un officier de police) [le bousculant ] Ne t'arrête pas,tu n'as rien à dire. Espèce de meurtrier.
- ( un autre) [ En lui administrant un coup dans les côtes à l'aide de sa ceinture] Toi je crois qu'on va bien s'amuser tous les deux. Vas y ,bouge dit-il en lui assénant un coup dans le dos.
- ( L'inspecteur) [S’adressant à Iya Bédji] Madame vous viendrez voir votre fils tous les mercredis de chaque semaine. Mais pour l'instant il aura un 03 mois fermes à faire sous les violons. Donc après ce délai ,vous pourriez le voir à la prison civile.
Et la voiture m'emmena mon fils .La dernière fois où nos regards se sont croisés, je lisais le regret et la culpabilité sur son visage crispé par la douleur.
Mes camarades vendeuses de s’entourer de moi toutes compatissantes.
Courage. Ça va aller.
Mais c’est quelle injustice celà
Comment on peut arrêter quelqu’un parce qu’il a couché avec une fille.
Non, la fille a dit qu’il l’a violée.
Violer? Comment? Elle n’est même pas belle. Est ce que c’est ce genre de fille on viole? Ça se voit même que c’est une fille légère.
Mais on pouvait régler celà à l’amiable non?
Non. Les ordres viennent d’en-haut. Le cousin de Iya Bédji a dit que c’était la fille d’un grand quelqu’un
Les commentaires allaient bon train…. Assise ,au niveau des escaliers d'un des bâtiments du tribunal de première instance de Cotonou. J’avais seule pour soutien, Iya Bédji. Elle était à mes côtés, appelant des connaissances à elle. Chaque fois, c’était la même rengaine. Les ordres viennent d’en haut. On ne peut rien faire. Ce monsieur est intraitable.[...].
Une heure plus tard, toujours assise les mains dans la tête, je fixai sans le voir l’horizon. Le monde était injuste. Dans mon cerveau déjà surchauffé, mille et un scénaris se profilaient.
Iya Bedji : [S’adressant à moi] Tu crois que tu peux te lever?
Je voulu me lever et faire un pas mais c'était quasi impossible.
Et tout ses souvenirs de refluer en moi, amplifiant ma douleur et mon malheur, tous ces chagrins depuis la mort de mes parents, à la méchanceté d’Irène la mère de Marcel, passant par la trahison de ce dernier et de ma meilleure amie aboutissant à l'arrestation de Jean Claude m'ont rechutés.
Mon pauvre cœur déjà fragilisé ne put supporter toute ses vagues déferlantes de tristesse. L'air se raréfiant dans mes narines, j’eus l’impression de voir le monde tourbillonner et tout d'un coup je m'affailai lourdement comme une massue sur le sol pavé. Ma tête heurta le bout d'un escalier et mon sang de gicler telle les eaux d'une rivière déchaînée.
J'eus juste le temps de voir cette fille l'air satisfaite, un sourire éclatant au visage qui s’en allait, Iya bédji qui me criait et ce fut le trou noir.
À l'autre bout du monde
Narrateur Externe
- Ne t'en fais pas chéri, tout ira bien . J'en ai la conviction lui disait Vicky Sue d’OLIVEIRA, sa charmante épouse.
-(Lui) Je le sais chérie, j'en ai l'habitude mais j'ai comme un mauvais pressentiment. Vivement que cette journée passe. Je suis très angoissé mais je ne sais pour quelle raison .
-(Elle) [ L'embrassant ] Ne dis pas ça mon coeur,tout ira bien . Ne sois pas morose et triste. Tiens ! Prends tes pilules contre l'anxiété. Souviens-toi de l'importance de ce gala. [...].
C'était étrange mais depuis son saut du lit, il savait que cette journée allait être épique tellement elle brillait par son mauvais pressentiment, son angoisse et sa tristesse.
Et la réponse lui parvint très claire pendant son discours de remerciement quelques heures plus tard.
-( Lui ) Si nous sommes réunis aujourd'hui dans cette splendide salle de cet hôtel de l'île de Manhattan , c'est parce-que la société Malou Transport and Corporation à été nominée meilleure société de l'année de la ville de New York. Celà n’aurait été possible sans vous. Sans nos agents, sans nos clients et sans tous ceux qui sont présents dans cette salle. Néanmoins, nous tenons à adresser nos sincères remerciements à …
La foule ravie attendait la fin de son speech. Mais sans aucun effort apparent les émotions contradictoires eurent raison de lui. De ce grand homme redoutable dans le monde des affaires.
La foule hébétée ,le regardait scotchée, se demandant quelle était le but de ce cirque.
Mais pour lui c'était la vérité, la triste vérité qu'il ignorait depuis fort longtemps.
Néanmoins il parvint avec beaucoup de peine à terminer son discours, remercia d'un coup de tête l'orchestre puis retourna à sa place.
Juste le temps de faire une diversion et de pouvoir laisser ses émotions le dominer pour une fois.