Chapitre 5~ Un jeudi infructueux pour Peter ~
Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
5~ Un jeudi infructueux pour Peter ~
Après cette rencontre, les choses ne sont plus les mêmes
pour moi.
Je rêve de cette femme, de ses courbes, de la forme opulente
de ses seins.
Je me lève le lendemain, toujours décidé à ne pas pointer le
bout du nez au lycée.
Je m'apprête comme pour une première communion.
Je suis dans la merde car dans ma tête, dans mon cœur et
dans la mémoire de mon sexe (oui, il en a une), il n'y a que ce visage qui s'y
affiche.
Il faut que je sache qui elle est.
Il faut que je le sache.
C'est la seule chose qui m'importe pour l'instant.
J'en ai même zappé un rendez-vous avec cette coquine de
Marc-Elise.
Il faut que je sache qui est cette dame.
Il faut que je sache où elle vit.
Il faut que je trouve le moyen de l'approcher.
Que dis-je, le moyen de la mettre dans mon lit.
Non pour une danse mais pour beaucoup plus.
Mon instinct me dit qu'avec elle se ne sera pas une
étincelle, mais un véritable feu de brousse.
Et je me mets au défi de la conquérir.
Je suis fou.
J'aime oser.
Et c'est la première fois que je m'attaque à un aussi gros
morceau.
Elle a de la classe.
Elle est distinguée, instruite.
Une dame de poigne.
Tout pour me faire jouir en pensée.
Direction la zone portuaire où se trouve les locaux de la
fameuse entreprise.
Je demande mon cousin Johnny à la guérite.
Le type de la sécurité me répond : « Il est en
déplacement pour le reste de la semaine. »
J'insiste pour savoir où il se trouve et l'on m'apprend
qu'il est à Gamba.
C'est une petite bourgade dans laquelle je n'ai jamais atterri.
Je me demande bien comment sont les corps là-bas ?
Sont-il aussi passionnés et fougueux qu'à Port-Gentil ?
Va savoir.
J'ai goutté à ceux de Libreville et je dois dire que cela a
été plus qu'un délice.
Mon cousin n’étant pas là, je demande si la belle dame est
dans les bureaux.
Le type me regarde avec incrédulité et me répond :
« Jeune homme apprend à respecter les femmes des
autres ! »
Encore un papa qui aurait mieux fait de se taire.
Les femmes des autres, moi ça m'a toujours intéressé.
Les petites copines de mes coéquipiers ont un jour ou
l'autre, atterri dans mes bras.
Se faire embrasser ou sauter par le meilleur joueur de
l'équipe, elles en rêvent toutes.
Rentré bredouille de mon excursion vers la zone
industrielle, je me dis : je l'aurai. Peu importe l'endroit où elle se
cache.
Cette femme devient alors mon Himalaya.
J'y grimperai jusqu'au sommet.
Quand je rentre chez moi à 18 heures, ma mère est dans tous
ses états.
C'est ainsi depuis qu'elle a appris que je vais devenir
père.
Je devrais dire que c'est ainsi à chaque fois qu'elle apprend que je vais devenir père.
Je ne veux pas en parler.
C'est une tâche dans mon CV.
J'aimerais garder cette partie de ma vie dans un tiroir.
Ma mère peut crier autant qu'elle veut.
Je vis avec elle.
Je dois supporter ses humeurs.
Mais, heureusement pour moi quand j'arrive dans ma chambre,
il y a toujours quelqu'un qui m'attend.
Elles font la queue devant chez moi pour être celle que je
choisirai.
Et ce corps à mes côtés cette nuit est plutôt
affriolant : il y a de la chair là où j'en ai besoin.
J'aime les fesses charnues.
J'aime les seins fermes, peu importe qu'ils soient gros ou
petits.
J'aime les bouches pulpeuses.
J’aime les mains actives sitôt qu’elles sentent ma présence
sur le lit.
Ce corps à côté de moi a la technique imparable qui me fera oublier
ne serait-ce qu'une seconde, cette journée infructueuse.
Je me mets en mode musique hip hop.
Je jongle sur ce corps.
Il se balance à mon rythme.
Il se cambre sous le poids de mon désir.
Il se soumet à la hardiesse de mes assauts.
Et là, je me laisse aller à me faire chérir par une bouche
avide de plaisir charnels.
Elle visite mon corps, cette bouche.
Elle prend mes couilles en otage et ma verge succombe en y
injectant ce liquide providentiel.
Et je n'ai pas d’état d'âme.
Je suis jeune et con.
Et je n'ai pas le sou pour me fournir en capote.
Alors, là encore, j'ai remis ma vie à mère chance pour que
cette fée du sexe qui me crie :
« Oh chéri, tu es un taureau. », soit saine.
En m'endormant, j'appelle de tout mon être ce corps aux
formes mortellement bandantes, dont je ne connais ni le nom, ni le numéro de
téléphone. Et au fond de moi, je dis à ce corps : « Tu seras mien. Je
te ferai gémir jusqu'à décrocher les étoiles. »