Chapitre 50
Ecrit par Auby88
Petite précision : Paroles je mets là, c'est à défaut de pouvoir vous faire écouter extrait musical pour mieux vous imprégner des scènes de chaque chapitre en lisant ohh. C'est tout. Moi-même, je sais j'exagère parfois, mais c'est plus fort que moi. C'est avec chansons là, chro trouve inspiration pour écrire. Donc désolée. Faut prendre ça comme ça ! Ou bien faut fermer yeux dessus. Chro est comme ça (Rires). Merci pour la compréhension et bonne lecture.
Paroles intro du chapitre
" All love can be - Charlotte church, theme musical du film A beautiful mind (Un homme d'exception).
I will watch you through the darkness
Show you love will see you through
When the bad dreams wake you crying
I'll show you all love can do (…)
I will watch through the night
Hold you in my arms
Give you dreams where none will be
I will watch through the dark
Till the morning comes (…)
I will guard you with my bright wings
Stay till your heart learns to see
All love can be
Je veillerai sur toi à travers l'obscurité/les ténèbres,
Te montrerai que l'amour t'aidera à t'en sortir / à traverser ces difficultés.
Quand les mauvais rêves/cauchemars te réveilleront en pleurs,
Je te montrerai tout ce que l'amour peut faire.
Je veillerai toute la nuit
Te garderai dans mes bras
Te donnerai des rêves où personne ne sera
Je veillerai toute la nuit
Jusqu'à ce que le matin vienne / le jour se lève.
Je veillerai sur toi avec mes ailes brillantes
Je resterai jusqu'à ce que ton coeur apprenne à voir
Tout ce que l'amour peut être."
*********************
Maëlly FREITAS
Ils me regardent attentivement et me sourient à n'en plus finir. Je m'efforce de leur sourire, même si en réalité, j'aime pas trop l'endroit où je suis. Eux, ce sont des enfants. Nous sommes dans un orphelinat de Zounta à Allada. Nous, c'est-à-dire Edric et moi. D'ailleurs, c'est lui qui m'a invitée à l'accompagner dans ce lieu plutôt…
Il vaut mieux que je me taise avant de heurter encore la sensibilité de qui que ce soit encore. Et puis j'en ai assez qu'on me colle une réputation de "femme trop hautaine".
- Mon conte roule, roule et tombe sur…
La suite du conte raconté par Edric, je ne l'écoute pas. Je suis perdue dans mes réflexions.
Edric, le bon samaritain…
C'est ainsi que je l'ai surnommé. (Rire)
Je reprends. Edric, le bon samaritain, parraine cet orphelinat et bien d'autres. En plus, il y va chaque fin de semaine pour lire de petites histoires à ses petits protégés. Je trouve tout ça banal et d'un ennui mortel, mais je me réserve de dire quoi que ce soit.
En ce moment, Edric reste le seul qui me soutient et je ne veux pas perdre son amitié. Car je supporte de moins en moins la solitude qui a élu domicile dans ma vie.
En plus, je veux avancer. Seule, je n'y arriverai pas. J'ai besoin d'une main aidante. Celle d'Edric est là à ma portée, alors je m'y accroche en attendant de pouvoir à nouveau voler de mes propres ailes.
Tu es égoïste, Maëlly ! dirait-on. Peut-être que oui, peut-être que non. Que celui/celle qui n'a jamais été égoïste me lance la première pierre !
Il n'y a personne, n'est-ce pas ? Voilà, c'est bien ce que je pensais. Bon, passons.
- Maëlly, c'est ton tour.
Il me tend le livre de contes. Je commence à me défiler.
- Euh, je...
- Allez, tu me l'as promis !
Où avais-je la tête quand je lui ai fait cette promesse. Moi j'ai plutôt envie de déguerpir d'ici.
- Maëlly !
- Oui, donne-le moi, finis-je par dire malgré moi.
Je soupire intérieurement, ouvre la page concernée puis commence à lire à voix haute les mots devant mes yeux. Au début, je le fais d'une manière nonchalante, mais finis par y prendre goût en entendant l'écho de ma voix qui me semble encore plus belle que d'habitude. Mieux encore, je lève les yeux vers "mon auditoire" et les trouve bien concentrés à m'écouter.
Je tourne brièvement la tête vers Edric et lui souris avant de continuer ma lecture avec plus d'assurance.
Je viens enfin de réaliser pourquoi Edric m'a conduit dans cet endroit que je trouvais sans intérêt, pourquoi il m'a incité à faire cette activité qui m'apparaissait plutôt banale : RETROUVER PROGRESSIVEMENT MA "CONFIANCE EN SOI" ET POUVOIR A NOUVEAU PARLER EN PUBLIC SANS STRESSER.
Maëlly FREITAS ! Combien tu peux être parfois bête ? Bête, oui bête !
Sur le chemin du retour.
- Merci, Edric. J'ai adoré.
Tout en gardant ses yeux sur le volant, il me répond :
- Je suis content que cela t'ait plu.
- J'avoue qu'au début, je trouvais ça banal, mais j'ai fini par comprendre ton objectif.
- Tant mieux.
- On y repart quand tu veux.
- D'accord, Maëlly.
- Je me sens même déjà prête pour reprendre mes conférences publiques.
- Pas si vite, Maëlly. Je te conseille de faire un pas à la fois. Sans te précipiter.
- Je t'assure que je me sens prête !
- Pas à pas, Maëlly. C'est mieux. Je te suggère d'abord de réintégrer les toastmasters pour te remettre à niveau. Ensuite, tu…
- Je ne veux pas attendre davantage avant de…
- Tu me fais confiance, n'est-ce pas ?
- Oui, m'entends-je dire.
- Alors, suis mon conseil. Tu ne le regretteras.
- Ok ! fais-je en haussant les épaules. De toutes façons, je ne perds rien à essayer ce que tu me proposes.
- Voilà !
Il affiche un sourire en ma direction. J'en fais autant. C'est bizarre, mais je me sens bien près d'Edric. Il dégage une telle sérénité qui finit par contaminer toute personne à proximité de lui. Et ce, qu'on le veuille ou pas. (Sourire).
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Edric MARIANO
Avec attention, j'écoute Maëlly qui restitue son discours préparé. Où suis-je ? A une séance ordinaire de Toastmasters, là où élégance rime avec éloquence et intelligence...
Tout comme les autres participants, je l'ovationne. Elle le mérite bien pour avoir fait un discours remarquable après quelques séances. De toutes façons, ce n'était qu'un recyclage pour elle…
A la fin de la rencontre, je la laisse discuter avec ses "condisciples". Je vais l'attendre à l'extérieur de la salle...
- Edric !
C'est Maëlly. Je me retourne aussitôt
et chancelle, surpris par Maëlly qui vient de se jeter à mon cou.
- Merci, Edric.
Je la regarde sans dire mot.
- Excuse-moi. J'ai failli te faire tomber. C'est juste que je déborde de joie.
- T'inquiète, je comprends et je suis content pour toi.
J'esquisse un sourire.
- A présent, il faut que je retourne à l'intérieur saluer d'autres personnes.
J'attends qu'elle soit à l'intérieur avant de prendre plusieurs respirations successives, pour me calmer. (Sourire)
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Nadia PAGE AKLE
Mes mots, pourtant réconfortants, ne parviennent pas à calmer Annie. Elle reste inconsolable.
- Garde la foi, Annie. Garde la foi et sois patiente.
- Ça fait déjà six mois, PAGE. Six mois que nous sommes mariés et pourtant rien. Je n'arrive pas à tomber enceinte, malgré toutes mes tentatives !
Là, je suis à court d'inspiration. Impuissante, je la regarde Annie pleurer.
- Pourquoi la vie est si injuste, PAGE ?
- Je ne sais pas trop, Annie. Disons qu'elle nous confronte à des situations qui nous aident à devenir plus forts.
- Je ne sais plus quoi penser, PAGE.
- Et moi, je ne sais plus quoi te dire pour te consoler. Parce que je me sens la moins placée pour te conseiller… Parce que je ressens une certaine gêne, une certaine "culpabilité" vis-à-vis de toi... Toi, tu vis un amour parfait avec ton homme, tu es mariée et pourtant, tu peines à avoir un bébé. Tandis que moi, l'ex pute, la célibataire, j'en ai eu un sans forcer, sans même y penser, sans même le désirer. Oui, tu as raison, Annie, la vie est bizarre, pleine de controverses, voire même injuste. Je te le concède.
- Nadia !
Du revers de la main, j'essuie les larmes qui coulent de mes yeux.
- Je suis censée te consoler et voilà que je pleure aussi ! Pardonne-moi.
Sa main vient se poser sur la mienne.
- Tu n'as pas à te sentir gênée ou coupable vis-à-vis de moi, Nadia. Et puis tu es ma meilleure amie, celle qui me comprend le plus, celle qui a toujours été là pour moi dans les bons comme les mauvais moments, celle qui a toujours été loyale envers moi. Alors, je te le redis : ne te sens gênée.
- Ok, je vais essayer. Mais je reste certaine que ton jour viendra, Annie. En attendant, ton fileul est là et tu peux le cajoler à volonté.
- T'as raison ! Il est encore plus beau quand il dort !
- Oui, accepté-je en me penchant comme elle au-dessus de Camilo.
- Si seulement, je pouvais en avoir un comme lui. Juste un, mon bonheur serait à son comble !
Je pose une main sur son épaule. Elle m'offre un frêle sourire...
**********
Eliad MONTEIRO
- PAGE, tu es là ?
Je me répète avant qu'elle m'entende.
- Oui.
- Il dort ?
- Oui. Enfin.
J'affiche un large sourire avant de poursuivre :
- Et toi, ça va ?
- Oui ! me répond-t-elle en soupirant.
- Je viens de croiser Annie. Elle semblait bien soucieuse comme toi à l'instant. C'est toujours à cause de…
- Oui.
Je m'assois en face d'elle. Ses yeux continuent de fixer le vide.
- Il lui faut être patiente et arrêter de stresser autant !
Elle lève les yeux vers moi un court instant. Je continue :
- Pas facile d'être patiente quand la belle-famille te met la pression et qu'ils te menacent de prendre une autre épouse pour leur fils.
- Peut-être. Mais Ivan la soutient et ils s'aiment énormément tous les deux.
- En effet. Mais j'espère que les parents d'Ivan ne finiront pas par les séparer.
- Espérons-le. C'est déplorable, mais en Afrique, quand tu épouses quelqu'un, tu épouses sa famille aussi. Et au moindre problème, tu les a tous sur ton dos.
- Malheureusement, oui.
- A propos, PAGE, j'aimerais en apprendre davantage sur ta famille.
- Parce que tu veux leur demander ma main ? réplique-t-elle aussitôt sur un ton ironique, presque insultant qui ne plaît du tout pas. Cependant, je garde mon calme.
- Oui. Pourquoi pas ?
- Tu es amnésique ou quoi ? Notre relation est finie, il y a bien longtemps.
- Je sais, mais je ne l'accepte pas, PAGE.
- C'est beaucoup mieux ainsi, Eliad.
- Pour toi peut-être, mais pas pour moi. Mon amour est sincère. J'ai fait des erreurs hier. Aujourd'hui, je m'efforce de changer, d'être meilleur. J'essaie chaque jour de me rapprocher de toi, mais tu continues à rester distante... Tu ne me vois que comme le père de Milena et de Camilo. Pourquoi agis-tu ainsi PAGE ? Moi, je veux vraiment que tu me vois aussi comme."TON HOMME".
- Pourquoi, tu dis ? Eh bien, parce que le père de Milena et de Camilo est sincère, aimant, gentil… Mais l'homme Eliad MONTEIRO me fait toujours peur, m'est toujours inconnu, reste imprévisible, n'accepte pas mon passé et ne s'est pas détaché de son passé.
- Les deux ne sont qu'une même personne, PAGE. Et tu trompes PAGE, quand tu dis que je reste attaché à mon passé.
- Je ne me trompe pas.
- Si, tu te trompes. Et je peux te le prouver si tu m'en donnes l'occasion.
- Je ne suis pas intéressée. N'insiste pas, Eliad. Je t'en prie.
Je me lève un bref instant, inspire profondément, puis me rassois.
- Ok ! Comme tu veux.
(Silence entre nous)
- Au fait, PAGE, tu peux recommencer à travailler, si tu le désires. Camilo pourra rester en garderie si nécessaire ou on pourra employer une nounou. Je n'y verrai aucun inconvénient.
Elle me fixe.
- Je ne devais pas avoir toute ma tête quand je t'ai demandé de démissionner du centre d'appels. Je m'excuse pour cela aussi.
- Ok. De toutes façons, je songeais déjà à faire une formation en pâtisserie ou en création de bijoux fantaisie.
- Quoi que tu choisiras, je te soutiendrai.
- Merci, Eliad.
- Papa ! crie Milena en descendant précipitamment les escaliers. Elle vient sauter sur moi. Je l'accueille à bras grand ouverts, tout en lui demandant de parler moins fort pour ne pas réveiller son petit-frère.
PAGE nous regarde en souriant.
- Comment va ma princesse ?
- Bien.
- Qu'est-ce que tu m'as ramené ?
- Moi-même !
- Mais toi, Papa, on te voit tout le temps ces jours-ci Papa ! N'est-ce pas, maman ?
- Oui, ma chérie, agrée PAGE.
Je laisse un éclat de rire s'échapper.
- Ok, ma princesse. Maintenant, ferme les yeux.
Elle s'exécute. J'ouvre mon sac et en sors deux livres.
- A présent, ouvre les yeux... Tiens, c'est pour toi.
- Wouaoh. Deux livres pour enfants !
- Oui, celui-ci c'est papa qui l'a achèté pour toi pour que tu apprennes des contes locaux. Et celui-là, c'est tonton Edric qui l'a spécialement écrit et illustré pour sa nièce chérie. On l'appellera tout à l'heure pour que tu puisses le remercier.
- Super papa ! Merci.
Je suis récompensé par un tendre bisou sur la joue.
C'est à ce moment-là que mon champion se réveille. C'est bien drôle de le regarder s'étirer à son réveil. Je le prends et le faire asseoir sur mes genoux. Il gazouille en me souriant. J'en fais autant. Milena, assise près de moi, aussi.
- Je suis un homme comblé ! m'exclamé-je en regardant mes enfants.
Puis, j'ajoute en direction de PAGE :
- Ou presque.
Elle me regarde un court instant avant de détourner la tête.