Chapitre 50: Lettre de maman.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 50: LETTRE DE MAMAN


**ETHAN NDZAMBA**


<<Moi: (Décrochant) Oui Myr.>>

<<Myrna : C'est vrai ?>>

<<Moi: Quoi qui est vrai ?>>

<<Myrna : Que nous déménageons la semaine prochaine, maman vient de me le dire.>>

<<Moi: Je vois. En effet, vous allez déménager le weekend prochain.>>

<<Myrna : Comment ça ? Pour aller où ?>>

<<Moi: Pour un de mes appartements aux charbonnages.>>

<<Myrna : Tu as des appartements aux charbonnages ? >>

<<Moi: Oui.>>

<<Myrna : Depuis quand ?>>

<<Moi: Depuis cinq ans maintenant.>>

<<Myrna : Comment ça se fait ? Pourquoi je ne suis pas au courant ?>>

<<Moi: Parce que tu ne m'as jamais demandé quoique ce soit sur mes avoir.>>

<<Myrna : (silence)>>

<<Moi: Tu veux que je te fasse un état ?>>

<<Myrna : Non, cela ne me regarde pas.>>

<<Moi: Il faudra bien que tu le saches un jour ou l'autre vu qu'il (avalant mes mots) te appartiendront dans bientôt.>>

<<Myrna : Pardon ?>>

<<Moi: Je n'ai rien dit.>>

<<Myrna : Hum. Maintenant que va t-il se passer avec notre maison ?>>

<<Moi: Laquelle ?>>

<<Myrna : Laquelle comment ? J'ai combien de maisons ?>>

<<Moi: (Avalant mes paroles) Une bonne dizaine.>>

<<Myrna : Je n'entends pas ce que tu dis KLEN.>>

<<Moi: Je dis qu'elle sera détruite pour en construire une autre.>>

<<Myrna : Mais qui va payer pour ça ? Je n'ai pas des fonds nécessaires pour co>>

<<Moi : (Me massant les tempes) Ai-je abordé le sujet du budget de la construction avec toi?>>

<<Myrna : Non, mais >>

<<Moi: Mais rien du tout Myr. Ne pose pas des questions inutiles alors que les réponses sont sur les bouts de tes lèvres.>>

<<Myrna : Hum. En tout cas, il faut faire, je vais te rembourser.>>

<<Moi: (Souriant) Comme pour la facture de l'hôpital ?>>

<<Myrna : (Balbutiant) Je, preu, euh. J'économise.>>

<<Moi: (Riant) Ah Myrna ! Je t'assure que si tu n'existais pas, le Seigneur allait devoir t'inventer. Tu économises hein? C'est bien.>>

<<Myrna : (Petite voix) Oui, je n'ai pas encore la somme, mais quand j'aurais, je vais te rendre.>>

<<Moi: Tu peux déjà commencer à faire des versements pour essayer d'éponger ta dette. 500 milles par mois.>>

<<Myrna : Je prends ça où pour te donner ça ? Mes économies ne peuvent pas>>

<<Moi: As-tu regardé les comptes qu'on t'a remis la dernière fois à l'école ?>>

<<Myrna : Euh non. >>

<<Moi: (Souriant) Donc tu ne sais pas combien tu as dans tes comptes, n'est-ce pas ?>>

<<Myrna : Non.>>

<<Moi: Voici pourquoi tu parles ainsi. Tu as de l'argent entre tes mains mais tu l'ignores. J'attends mes versements mensuels.>>

<<Myrna : Hein. Non. >>

<<Moi: Comment non?>>

<<Myrna : Non, parce que mon argent, ce n'est pas pour te rembourser et puis je viens de décider que je ne vais pas rembourser cet argent. D'abord parce que je n'avais pas demandé à être dans cette chambre luxueuse et en plus ce sont tes enfants.>>

<<Moi: (Riant) C'est comme ça maintenant ?>>

<<Myrna : J'ai fini de parler. >>

<<Moi: (Riant) Ok. Sache seulement que le weekend prochain, vous déménagez.>>

<<Myrna : D'accord.>>

<<Moi: Au fait, vos passeports sont prêts, demain nous irons les chercher.>>


Nous avons encore parlé un moment avant de raccrocher. J'avais un large sourire sur les lèvres. Myr est une vraie bouffée d'oxygène pour moi, rien que le son de sa voix m'apaise et me met tout de suite de bonne humeur. Alors la voir même et surtout voir son sourire, me comble de bonheur. Je ferai tout pour mettre un sourire sur ses lèvres, elle est tellement belle et l'est davantage quand elle sourit . Ses petites lèvres s'affinent encore plus et son visage est radieux, capable d'éclairer même les ténèbres de l'enfer. Bon là je m'égare un peu. Qu'est-ce que j'ai à mélanger ce trésor avec cet horrible endroit ? Enfin bref. Tout ça pour dire qu'elle est tellement belle Ma Précieuse Myr. (Sourire)


Pour ce qui est de leur déménagement, j'y pense depuis la première fois que j'ai mis les pieds chez eux. Cette maison n'était plus en bon état et je ne voulais pas qu'ils continuent à rester là-bas. Seulement, c'était un sujet sensible et je ne pouvais l'aborder n'importe comment au risque de la vexer ou vexer sa mère. Mais comme mon Dieu organise tout parfaitement, il a permis que maman Jeanne ait un début de palu pour que je puisse aborder la question avec elle. Mon dessein était de les installer dans une maison qui devait leur appartenir et non dans cet appartement qui n'a que trois chambres. Seulement maman Jeanne m'a dit qu'elle ne veut pas définitivement quitter le quartier car sa vie et ses amis y sont. De plus, la maison dans laquelle ils vivent c'est un cadeau de Dieu donc elle ne veut pas quitter cet endroit. Je lui ai alors proposé de la casser et de la reconstruire en plus grande et en plus moderne. Elle a été d'accord. Du coup, c'est ce que nous allons faire. J'ai déjà fait appel à l'architecte avec qui je travaille d'habitude, ce weekend nous irons ensemble sur les lieux pour qu'il ait une idée sur le site et voir ce qu'il peut en faire…


Gaël : (S'asseyant en face de moi) Pasteur Yiyan, l'homme le plus occupé de la planète. Toi aussi tu peux t'asseoir deux minutes dans un restaurant pour souffler ?

Loïc/ Japhet : Je t'assure.

Loïc : Quand tu vois comme ça, peut être qu'il a la doc sur le retour de Jésus et nous vivons là nos derniers instants.


Nous avons éclaté de rire.


Moi: (Souriant) Tu as de vrais problèmes Loïc.

Loïc : Ah, il faut nous le dire. Histoire que nous aussi, on se prépare.

Moi: (Souriant) Je n'ai aucune doc dessus. Adam n'est pas avec vous ? 

Gaël : Non, il disait que.

Voix: Bonsoir les gars.


Nous nous sommes tous retournés pour tomber sur Adam qui venait d'arriver. Avec les gars, on a décidé de se voir et de faire un resto. Ce n'est pas souvent qu'on le fait à cause de nos occupations respectives mais quand il y a une ouverture, on saute dessus pour se voir. Il est vrai que je vois plus Gaël et Sara parce que non seulement nous prions dans la même église, mais ils sont aussi tous les deux bénévoles à l'orphelinat, sans compter le fait que Sara est avec moi à la clinique et presque tout le temps avec Myr que je vois régulièrement, ça s'explique un peu. Adam s'est assis à côté de moi.


Adam : (À moi) Monsieur mille et une tâches comment allez vous ?

Moi: Tu vas t'y mettre toi aussi ?

Japhet : Tu comprends que c'est la vérité.

Moi: Hum. Je vais bien.

Loïc : Ça se voit sur ton visage. Il est éclatant et tu as l'air beaucoup plus reposé. J'ai même l'impression que tu as pris un peu de poids. Vous ne trouvez pas ?

Les autres: (Sauf Gaël) Exactement.

Gaël : (Souriant) Il ne peut pas rayonner comment si depuis là il passe son temps chez Myrna.


J'ai esquissé un faible sourire.


Adam : Vous êtes au beau fixe maintenant ?

Gaël : Ça c'est la question ou c'est la réponse ? Tu ne vois pas leurs interventions dans le groupe ? Est-ce que Myrna commentait ses propos avant ?

Japhet : Non.

Gaël : Et maintenant ?

Adam : Elle répond à tous ce qu'il écrit dans le groupe. (Me regardant avec un sourire en coin) Blague à part, tu es un véritable sorcier.

Moi: (Riant) Comment ça ?

Adam : Comment tu as retourné le cerveau de la sœur en moins de 5 mois. 

Japhet : La première fois, il l'avait fait en moins de trois mois.

Loïc : Pasteur ou non, un tigre, reste un tigre et il faut s'en méfier. C'est toujours un animal dangereux.

Moi: (secouant la tête en riant) Vous êtes terribles.

Japhet : Alors, c'est quand la demande. Parce que je crois bien que c'est ça ton projet avec elle non? Oubien l'idée selon laquelle tu ne comptes pas te marier tient toujours.

Gaël : Frère, la façon dont il est amoureux là, tu crois qu'il peut encore dire qu'il ne va pas se marier ? Le gars même est déjà marié mais il n'est pas encore au courant.

Loïc : Dans tous les cas s'il n'est pas chaud, je me jette à l'eau.

Moi: Tentes et t'es un homme mort.

Loïc : (Riant) Yé, pasteur criminel, criminel comme ça. Tes brebis sont au courant ?


Nous avons ri. 


Moi: (Après un moment) Je suis en train d'y penser. Mais je ne pense pas que ce soit le moment. Nous sommes encore en train de reconstruire ce lien que j'avais autrefois brisé. Je sais qu'elle m'aime et moi aussi mais je sens encore ce blocage. Je sens qu'il y a encore cette partie en elle qui l'empêche de se laisser aller pleinement.

Adam : Tu crois que ça a un lien avec la perte de ses parents ?

Moi: Je le crois. Il y a cette dualité en elle.

Adam : Je vois. Ça ira, nous restons en prière pour vous.

Moi: Merci. 

Gaël : En tout cas, moi je sais que c'est juste une question de temps. Tôt ou tard, vous allez vous marier car nous savons que cette femme est la tienne.

Moi: Amen. (À Japhet) Et les préparatifs ?

Japhet : C'est tranquille. Ça avance tout doux. 

Loïc : Ah, ça doit avancer. Août ce n'est plus loin.

Moi: C'est en début de mois n'est-ce pas ?

Japhet : Oui. Le 10.

Moi: Ok. Ça m'arrange. Car le 17 Myr, les enfants, sa mère et moi seront en Allemagne pour le mariage d'Alex.

Gaël : Tu comptes tous les emmener ?

Moi: Oui.

Loïc : Ouais. C'est pour ça qu'on dit "Ayez beaucoup d'argent dans vos vies et vous voyagerez comme bon vous semble".


Nous avons ri. 


Adam : (À Loïc) Toi là, voici Japhet qui se marie en Août et on entrevoit le bout du tunnel d'Ethan. Mais toi à quel niveau ?

Loïc : (Riant) On t'a envoyé ? La Bible même dit que celui qui désire se marier, ne désire pas une mauvaise car cela est bon et agréable à Dieu. Mais celui qui ne veut pas le faire, c'est encore mieux car ainsi il pourra pleinement de consacrer à l'œuvre du Seigneur. C'est la consécration qui est là comme ça.


Nous avons éclaté de rire. L'enfant là a des foutaises.


Loïc : (Plus sérieux) Dernièrement, j'étais en train de regarder les filles et puis je me suis fait la réflexion selon laquelle Sophie était belle.

Adam : Mais c'est un fait, elle est belle.

Loïc : Bien-sûr que je sais qu'elle est belle. Sauf que ce jour, ma conscience me l'a dit. Mon esprit l'a trouvé belle.

Nous : D'accord.

Loïc : (Souriant) Quand vous voyez là, vous voyez ça comment ? 

Japhet : Tu veux notre avis ?

Loïc : Non, celui de Moïse.

Gaël : (Éclatant de rire en mettant sa main sur le visage) Je me demande ce que nous allons faire de toi Loïc, tu n'es pas possible.


Nous avons encore ri avant de lui donner nos avis. Sophie est une très belle femme qui de surcroît est célibataire. En plus d'être une jeune femme pieuse et très calme. J'aurais peut être pu m'intéresser à elle, si mon cœur n'était pas déjà pris par quelqu'un d'autre. Quant à Loïc, mis à part son côté très blagueur, c'est quelqu'un de vrai et engagé avec le Seigneur. S'ils se donnent une chance, ça pourrait donner quelque chose de solide et bon comme ce fut le cas de Sara et Gaël. J'ai prié que Sophie puisse m'oublier et rencontrer quelqu'un de bien. Si cette personne peut être Loïc alors je suis content et assez rassuré. J'ai dit à Loïc de tenter sa chance mais de bien lui faire la cour comme un vrai homme doit le faire à une femme et pas les histoires que comme on est"spirituels" elle va tout comprendre seule. Je lui ai donné quelques conseils dessus qu'il a dit qu'il mettra en pratique et me fera des retours. Nous avons encore passé du temps ensemble, avant de prier et nous séparer…



UNE SEMAINE PLUS TARD


**MYRNA NZAOU**


C'est aujourd'hui que nous déménageons pour aller dans le nouvel appartement. C'est un endroit déjà meublé. Nous l'avons visité la semaine dernière et hier avec maman et les filles nous sommes quand même allés un peu nettoyer même s'il faut l'avouer tout était bien propre. Je me suis posée la question de savoir ce que nous allons faire de nos anciens meubles car à vrai dire, en dehors de la table que maman avait acheté récemment, la télévision et les plantes, rien ne cadre avec le nouvel environnement. Mais nous tenons tellement à ses choses que nous avons du mal à nous en séparer. Hier même, maman s'est mise à tourner dans la maison la nuit en pleurant. Quand je lui ai demandé ce qui se passait, elle m'a dit qu'elle disait aurevoir à la maison et s'est mise à se rappeler tout ce que nous avons fait ici, me faisant moi aussi pleurer au passage. Ces dix dernières années à l'intérieur de ces murs en planches nous ont apporté des précieux moments. Nous n'avions rien de luxeux et avions tout juste le nécessaire pour vivre mais la bonne main de Dieu était sur nous et pour dire vrai, cette maison va énormément nous manquer. Les voisins aussi, même si je ne parlais pas beaucoup avec eux.


Maman Jeanne : Sara viens d'arriver et elle a dit que les autres sont en chemin. Le pasteur Lilian viendra en dernier avec les déménageurs.

Moi: Est-ce que c'est nécessaire ?

Maman Jeanne : Ah, je vais te dire quoi. 

Moi: Ce n'est pas mieux qu'on mette seulement ce qu'on emmène de côté et puis on appelle les voisins pour qu'ils prennent ce qu'ils voudront dans le reste?

Maman Jeanne : C'est vrai. On va faire comme ça.


Elle est ressortie et est allée appeler les voisins. Sara est venue me trouver à la chambre pour m'aider avec le linge des enfants. On les mettait dans des valises. 


Sophie : (toquant à la porte de ma chambre) Toc, toc, je peux rentrer? 

Moi: Oui. 


Elle est rentrée et nous a fait des bises.


Sara: Tu es venue avec qui?

Sophie : Avec Loïc. Il est au salon avec maman Jeanne, les enfants et les voisins. 

Nous : D'accord. 

Sophie : Finalement, c'est quoi qui part? Parce que je vois que vos voisins sont en train de prendre les choses là-bas.

Moi: Je sens qu'on n'ira seulement avec nos vêtements .

Sara: Mais donc il faut déjà appeler Ethan pour lui dire de ne plus prendre les déménageurs vu qu'il n'y a pas grand chose. Nos voitures pourront prendre ce qui partira avec vous. 

Moi: C'est vrai.


J'ai pris mon téléphone et je l'ai appelé.


<<Moi: Allô KLEN>>


Sara: (À Sophie) Mais pourquoi elle gorge ?

Sophie : (Riant) Demande lui.


<<Ethan : Oui Myr.>>


Moi: (Riant) Je ne gorge pas, c'est comme ça que je parle.


<<Ethan : Pardon ?>>

<<Moi: (à lui) Ce n'est pas à toi çoh, c'est Sara qui est en train de m'embêter.>>

<<Ethan : D'accord. Que dis tu ?>>

<<Moi: Je voulais te dire que ce n'est pas la peine de prendre un déménageur. Nous n'allons pas avoir de grands bagages. Nos sacs pourront tenir dans vos voitures.>>

<<Ethan : Tu es sûre ?>>

<<Moi: Oui.>>

<<Ethan : D'accord. Je me mets alors en route pour chez toi.>>

<<Moi: D'accord. À tout à l'heure.>>

Clic.


Sara: (simulant un appel en modulant excessivement la voix) Allô KLEN.

Moi: (Riant) Tu es une menteuse Sara, ce n'est pas comme ça que j'ai fait.

Sara: Sophie pardon, il faut témoigner.

Sophie : (Riant) C'est la vérité.

Moi: (Riant) Jamais. J'ai parlé avec ma voix habituelle.

Sara : (Simulant) Diaccor, à tout à l'heurrrrr.


J'ai éclaté de rire. Pourquoi la fille là ment comme ça ? J'ai parlé avec ma vraie voix.


Sara: C'est comment la sœur ? On sait que tu as une voix douce, même lui le sait, ce n'est pas la peine d'abuser. Vraiment les choses de l'amour hein.

Moi: (Souriant) Je ne suis pas amoureuse.

Sara: Oui je sais. Moi je suis vierge.

Sophie : (Riant) Le rapport est où ?

Sara: (Riant) La même façon dont elle n'est pas amoureuse là, c'est comme ça que moi aussi je suis encore vierge.

Moi: (lui lançant un oreiller) Va là-bas.

Sara: (Riant) Oh, tu ne crois pas à ma virginité.

Moi: Dégage. 


Nous avons continué à rire avant de nous remettre à ranger les choses et Sophie s'est jointe à nous. Une fois le linge bouclé, nous avons commencé à mettre les affaires de l'école des enfants et moi dans des cartons. Ce faisant, Sophie a soulevé un carton qui était tout en bas de la pile des cahiers.


Sophie : C'est quoi qui est dedans ?

Moi: (Regardant) Où ? 

Sophie : Dans ce carton ?

Moi: (Changeant d'humeur) Il y a la photo de mes parents et la Bible de mon père. 


J'ai tiré ça et je l'ai ouvert. J'avais caché ça à l'intérieur quand les enfants commençaient à ramper partout et déchirer les choses. Je ne voulais pas qu'ils cassent le cadre ou qu'ils arrachent une page de la Bible. Quand j'ai regardé, la photo était intacte. Je l'ai prise et l'ai mise de côté avant de toucher la Bible de mon père. C'est le dernier objet qu'ils ont touché tous les deux. 


Sara: C'est encore intacte ? Je veux dire que les pages n'ont pas vieilli?

Moi: Je ne le sais pas. Depuis que je l'ai récupéré à l'hôpital, je n'ai jamais eu le courage de l'ouvrir.

Sara: Il faut vérifier.


Je l'ai soulevé et j'ai ouvert la fermeture. Un papier qui était plié et posé sur la préface est tombé à mes pieds. Sophie l'a ramassé et me l'a donné.


Sara : Qu'est ce que c'est ?

Moi: Je ne sais pas.


J'ai déplié le papier. C'était écrit "pour Myrna". J'ai tout de suite reconnu l'écriture de ma mère. Ma mère m'a écrit une lettre avant de mourir. 


Sara: (Me regardant) C'est quoi ?

Moi: (Voix tremblante) C'est une lettre de ma mère. 

Sara : Tu devrais lire ce qu'elle a écrit. ( À Sophie) Je crois qu'on devrait la laisser seule.

Sophie : D'accord.


Elles sont toutes les deux sorties de la pièce. Je me suis assise sur le lit avec cette lettre les mains tremblantes. Dès les premiers mots, mes yeux se sont remplis de larmes et elles se sont mises à couler le long de mes joues…



LE JOUR OÙ MA VIE BA...