Chapitre 51

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 51





**** Chidi

Je suis resté quelques minutes devant la porte, front contre porte.

Je suis parti de là pour mon bureau dans le but de dormir mais rien, impossible. 


Il y'a longtemps, pratiquement un an, qu'on n'a pas été aussi proche l'un de l'autre ce qui fait que j'ai le coeur qui palpite. Je ressens un feu et c'est elle qui peut l'éteindre. Il ne fallait pas qu'on se touche.

J'ai connu des femmes dans ma vie mais Cécile c'est la femme par excellence. C'est cette femme-là que Dieu a réservé uniquement pour moi.

Ce qui fait que sa simple présence suffit à me troubler donc imaginons après tout ce temps, ce simple contact ... toucher son corps...sa bouche... 


Mon DIEU cette femme je l'aime !


Quelle connerie ai-je faite avec Alida !?


Je me suis mis à penser à ce que mon beau-père m'a dit quand j'étais chez lui.



* Flashback *



Beau-père : Viens t'asseoir, ne te sens pas gêné d'être en ma présence.


J'ai pris place juste à côté de lui.

En fait si je suis autant gêné c'est parce que depuis que Cécile est à la maison c'est aujourd'hui seulement que j'ai remis les pieds chez ses parents.


Beau-père : Comment ça se passe entre vous ? Comment elle se comporte ? A-t-elle encore des crises, des écarts ?


Moi : Non, ça va.


Beau-père : Tu me dirais si c'était le cas ?


Moi : Évidemment ! On se fait suivre constamment et d'après le psy, si d'ici quelques mois elle continue ainsi alors il pourrait donner un diagnostic final.


Beau-père :Et vous deux ?


Moi : On vit dans la même maison mais on est loin l'un de l'autre... J'ai l'impression que... qu'elle veut divorcer 


Beau-père : Tu ne peux lui en vouloir si elle décide cela.


Moi : Non mais je l'aime et je ne peux pas vivre sans elle. Je sais que j'ai fait une connerie mais je suis en train d'essayer de faire le tout pour le tout pour me faire pardonner. J'ai besoin d'elle à mes côtés, j'ai besoin qu'elle reste avec moi, je l'aime et je ne peux pas accepter qu'on se sépare... Je ne peux pas.


Beau-père : Et que compte tu faire avec ta fille ?


Moi : Je ne sais pas, je n'ai jamais traversé ce genre de situation mais ce que je sais c'est que je ne veux pas divorcer.


Beau-père : Alors je vais te dire quelque chose, bats-toi pour ton couple le fait de ne pas vouloir que vous divorcez ou le fait de te plier en quatre pour elle ne signifie pas forcément quelque chose tu sais. Tout ce que tu fais est petit face à la situation. Tu as fait un enfant dehors, est-ce que tu te rends compte de l'ampleur de la situation ? Est-ce que tu te rends compte de ce que ça lui fait ? Est-ce que tu te rends compte de comment elle le prend ? Nous en tant que homme, on ne se rend pas forcément compte de ce qu'on fait. Une infidélité déjà ça brise une femme donc imagine si de cette infidélité ressort la naissance d'un enfant. Tu te rends compte un peu ? Elle sait qu'elle n'est pas la mère de cet enfant et elle sait que tu vas devoir accorder ton attention à une autre personne. Et laisse-moi te dire que peut-être maintenant tu ne ressens rien pour la mère de ta fille mais que sait-on de ce que la présence de ta fille pourrait créer en toi par rapport à cette femme. Cécile t'aime ça, il n'y a rien à dire mais il y a trop de choses en jeu actuellement. Si elle décide de divorcer tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même. Maintenant, si tu veux éviter ça la chose à faire c'est de te battre pour ton couple. Montre-lui que tu es là, montre-lui que tu t'en veux et que tu veux que les choses changent. Pose des actes. Elle a besoin de savoir quel est le centre de ta vie mais malheureusement ce n'est plus le cas parce qu'il y a quelqu'un d'autre. Écoute, si tu veux garder ton mariage sur les rails dire je suis désolé ne se suffira pas forcément. Il faut faire plus que ça.



* Fin du flashback * 


Il faut faire plus que ça mais quoi ? Qu'est-ce que je peux bien faire de plus que m'excuser ? Je ne sais pas comment m'y prendre, je sais que je l'aime et que je ne veux pas qu'on se sépare mais je ne sais pas comment m'y prendre.

J'ai peur d'être maladroit et de faire en sorte qu'elle s'éloigne encore, je ne sais pas.


Ce qu'il y a ce que j'ai tellement envie de me faire pardonner par ma femme que j'ai peur de delaisser ma fille.

Je sais que le problème part de l'infidélité mais je sais que le problème réside surtout dans le fait que j'ai eu à faire un enfant avec une autre femme qu'elle.


Dans mon analyse, si j'essaie d'éliminer le problème cela reviendra à dire que je dois complètement m'éloigner de Alida et si je m'éloigne de Alida c'est que je m'éloigne de Alizée et c'est mon enfant... Je n'ai pas envie d'être irresponsable et de faire subir la situation à une innocente.


Je me suis perdu dans mes pensées jusqu'à ce que l'on frappe à la porte. 


Moi ( ouvrant ) : Cécile ?


Cécile : Euh....  Tu dormais déjà ?


Moi : Non, je n'arrive pas à dormir.


Cécile : Moi non plus.


Silence..


Cécile : Désolée du dérangement ...


Elle voulait se retourner et retourner dans la chambre mais je l'ai attrapé fermement par le bras en la tirant vers moi.


Depuis toute cette histoire c'est aujourd'hui seulement que je me sens revivre.

C'est comme si c'était la première fois qu'on faisait l'amour, c'était... c'était tout ce dont on avait besoin.

Se retrouver, être aussi proche l'un de l'autre.


On s'est endormi sur le canapé.

Je ne voulais même pas dormir de peur de me réveiller et constater qu'il est question d'un rêve.


Quand je me suis réveillé ce matin elle n'était pas à mes côtés. J'ai fouillé dans toutes les pièces de la maison mais elle n'y est pas et j'ai tenté de l'appeler mais son téléphone à sonner dans la maison.


Je ne sais pas où est allée et elle ne m'a rien dit du tout.


[ Sonnerie de téléphone ]



Moi : Bonjour Alida.


Alida : Bonjour Chidi, ça va?


Moi : Oui et toi ? Alizée ?


Alida : On va bien.


Moi : D'accord. 


Alida : J'appelle pour te rappeler qu'on doit aller voir l'ostéopathe aujourd'hui dans une heure. Tu seras toujours là ?


Ah !! J'avais oublié.

Le pédiatre ostéopathe mobilise le corps du bébé. Il le manipule doucement, pour éliminer les tensions et contraintes liées à la compression dans le ventre de sa mère et aux traumatismes de la naissance. C'est très important donc on avait pris rendez-vous pour aujourd'hui.


Moi : Oui, bien sûr... je m'apprête et je viens.



 **** Cécile



Je me suis réveillée dans les bras de Chidi aujourd'hui. J'ai vite fait de me lever et d'aller dans ma chambre prendre une douche et m'apprêter pour mon rendez-vous au cabinet avec mon avocat quant à la procédure de divorce.


J'avoue que je ne suis pas bien, je tremble. 


Il m'explique tout ce que je dois savoir.


Me MBENG : Cette procédure de divorce par consentement mutuel s'adresse particulièrement aux époux qui parviennent à se mettre d'accord sur leur séparation et sur leurs conséquences. Chacun doit avoir recours à un avocat, il n'est plus possible de prendre le même. Votre époux, son avocat, vous et moi ... tous les quatre pour mettre au point et négocier la convention de divorce devrons nous retrouver. La première étape c'est ce que vous faites et qu'il devra faire puis les autres suivront. La deuxième étape c'est la rédaction de la convention de divorce. Elle rassemble toutes les conséquences de la séparation sur lesquelles les époux se sont mis d’accord. Chaque point de la convention doit être accepté par les deux époux et consigné par écrit. C'est l'acte qui matérialise votre volonte de divorcer. Puis il y'a le délai de réflexion qui consiste en ce que chacun des avocats adresse un exemplaire de l'acte à son client qui doit alors respecter un délai minimum de réflexion de 15 jours avant de pouvoir procéder à sa signature. Une fois ce délai passé, la convention est signée par les époux puis contresignée par leurs avocats respectifs qui garantissent ainsi le consentement libre et éclairé de leurs clients, ainsi que, le cas échéant, le respect de l'intérêt des enfants. Dans un délai de 7 jours suivant la date de signature de la convention, l'avocat le plus diligent la transmet alors à un notaire.A sa réception, le notaire dispose à son tour d’un délai de 15 jours pour enregistrer la convention au rang des minutes, ce qui lui conférera date certaine et force exécutoire. Le notaire remettra ensuite aux avocats une attestation de dépôt de la convention. C’est à réception de cette attestation de dépôt que les avocats des parties pourront transcrire le divorce en marge de l'acte de mariage ainsi que des actes de naissance des époux. En gros, c'est ainsi que ça se passera mais sachez que vu que vous êtes suivie par un psychologue vous n'êtes personnellement pas apte à signer un quelconque acte... Il me faut votre pleine responsabilité avant.


Moi : Après ça, on sera divorcé ?


Me MBENG : Oui.


Je n'ai pu empêcher mes larmes de couler.


Me MBENG ( me présentant des mouchoirs ) : Qu'est-ce qui se passe ? 


Moi ( en larmes ) : Je ne veux pas divorcer.


Me MBENG : Pourquoi êtes vous là alors ? Que se passe-t-il ?


Tant bien que mal je me suis mise à lui expliquer toutes la situation.


Me MBENG : Écoutez certes mon rôle est de vous assister dans une procédure mais je peux aussi vous conseiller. Je vous connais, je connais votre époux et malgré ce que vous venez de m'expliquer j'ai envie de vous dire une chose, réfléchissez. Essayez d'utiliser tous les moyens, essayer de voir toutes les options, essayez de faire tout ce que vous pouvez pour votre mariage et après seulement si rien ne se passe, si rien ne s'arrange, si vous sentez tous les deux que plus rien ne peut s'arranger alors là maintenant vous pourrez opter pour l'option du divorce. Je vous écoutais me donner les raisons de votre envie de divorcer mais en même temps j'écoutais aussi une femme amoureuse mais blessée. Je sais que c'est difficile mais je me dis quand même que vous pouvez faire quelque chose... essayez ! Je peux vous mettre en contact avec quelqu'un pour que vous puissiez suivre une thérapie de couple si vous voulez.

Je n'ai plus rien dit. Je l'ai regardé, je l'ai écouté me parler puis je me suis levée en disant que je rentre chez moi.


J'ai sécher mes larmes, je me suis installée derrière mon volant et je me suis mise à penser.

Je ne peux pas laisser mon mariage voler en éclats. J'ai pensé au divorce, la preuve je suis venu aujourd'hui pour ça. En étant dans ce bureau, en écoutant parler de la procédure, j'ai compris que ce n'est pas ce que je voulais. Plus il me parlait de divorce plus ça me faisait mal et plus je tremblais. 


Je sais que j'ai du mal à gérer, je sais que la situation est difficile mais je refuse de prendre la solution la plus facile sans avoir essayé de me battre pour mon mariage.


Je ne sais pas comment je vais faire mais je sais que je vais laisser Chidi m'aider à me relever et à reconstruire notre mariage même si quelque chose s'est brisé.


Je ne sais pas non plus si je fais bien, si je prends la bonne décision mais ce que je sais c'est que je ne peux pas vivre sans mon mari.


C'est décidé, il faut que je lui parle de la décision que je viens de prendre.

J'ai mis le contact, j'ai quitté le cabinet... direction la maison.


Je conduisais toute concentrée, j'ai tellement hâte d'être à la maison de voir mon mari et de lui dire ce que je pense... De lui dire qu'on doit essayer d'avancer en se tenant la main pour s'en sortir.


Le cabinet se trouve en ville ce qui fait que en quittant de là-bas je suis passé devant une sorte de structure hospitalière chinoise et j'ai cru voir le véhicule de Chidi se garer.

Étant de l'autre côté de la route, je me suis garée en regardant en direction du véhicule. Quand les portières se sont ouvertes, c'est bien lui que j'ai vu descendre du véhicule et de l'autre côté une femme avec un bébé.


Mon coeur s'est resserré subitement et j'ai senti toute la haine du monde me saisir. Je voulais descendre et courir vers cette femme lui dire de disparaître de la vie de mon couple mais je suis restée dans mon véhicule comme bloquée.


Les larmes n'ont pas tardé à perler sur mon visage. Larmes de haine... pas de colère mais de haine du fait de les voir tous les deux.


J'ai coupé le contact.

Je vais patiemment attendre.


J'ai longtemps attendu d'ailleurs et quand ils en sont sorti tout sourire aux lèvres j'ai décidé de les suivres.

Le temps de tourner, j'étais à deux voitures d'eux.

Il a marqué un stop pour une boulangerie avant de continuer.

La climatisation est en marche mais je transpire à très grosse goute.


Arrivé chez elle certainement, il a garé à l'extérieur.

Je suis restée à une Bonne distance et j'ai continué pieds nus, ma talon restée dans le véhicule. 


Il n'a pas duré à l'intérieur qu'il est ressorti de la concession et a repris la route sans repasser par la route prise pour venu ici... DIEU merci !


Je suis restée derrière les briques où j'étais puis je suis allée reprendre mon véhicule pour le garer où était celui de Chidi.

Je suis descendu en me rendant présentable.


**** Alida




[ Toc-toc ]



Ah, il est revenu.

J'ai pris Alizée qui pleurait, j'ai pris le téléphone de Chidi puis je suis allée ouvrir.


Moi : Je pensais que tu ne revien ... ( ouvrant ). 


Ce n'est pas lui mais une dame.


Moi : Je peux vous aider ? Bonjour.


... : Oui.


Moi : Vous êtes ?


... : Cécile... Cécile NOUAH.


Moi : L'épouse de ...


Cécile : de Chidi, oui.


Je ne sais pas pourquoi mon coeur s'est mis à battre et Alizée qui pleure.


Moi : Que puis-je pour vous ?


Cécile : J'aimerais qu'on discute.


Moi : Je ne pense pas qu'on ait quelque chose à se dire.


Cécile : J'insiste.


Je l'ai laissé rentrer en lui demandant de prendre place puis j'ai posé Alizée.


Cécile : Non merci.


Moi : Veuillez m'excuser mais je dois m'occuper d'elle ( regardant Alizée ).


Elle a automatiquement posé son regard sur elle... J'ai baissé les yeux une seconde et en les ouvrant elle avait les larmes aux yeux.


Moi : Vous allez bien?


Cécile : Vous me demandez si je vais bien alors que j'ai devant moi l'infidélité de mon mari ? 


Moi : Écoutez madame...


Cécile : L'enfant c'est fait, c'est quoi la suite ? Prendre ma place?


Moi ( me levant ) : Je crois que vous devez vous en allez.


Elle s'est rapprochée de la table à manger poser son sac.


Moi : Cécile vous devez... Seigneur ( me levant ).


Elle a pris le couteau que j'avais laissé plus tôt sur la table.


Moi : Cécile, posez ça s'il vous plait.


Cécile ( le brandissant / venant vers moi ) : Tu es venu briser mon foyer, imposer un enfant a mon mari et tu me demande si je vais bien ( rigolant )... je vais te repondre. Je ne vais pas bien parce que je suis obligée de partager mon mari avec toi. Son attention n'est plus mienne, son temps encore moins... apres ça, comment suis-je sensée aller ?


Moi ( regardant Alizée qui s'est calmée ) : Je suis desolee ... Je vous jure que c'était une erreur qu'on regrette aujourd'hui. On était saoule et on n'a rien contrôlé... Je ne veux pas de votre mari , je ne veux rien avec lui... Je peux lui dire de ne plus s'approcher de moi, de nous oublier si vous voulez. Je ne veux pas me placer entre vous.


Cécile ( en larmes ) : Pourtant c'est déjà fait... avec...tu l'as déjà fait en étant devenue la mère de sa fille.


Elle s'est tournée vers Alizée, j'ai failli faire un arrêt cardiaque.


Moi : Ne vous approchez pas d'elle( m'avançant ).


Cécile ( me présentant le couteau ) : Restes où tu es.


Elle s'est mise à regarder Alizée attentivement en pleurant de plus en plus.


Cécile : Tu n'as rien fait de mal... j'ai moi-même brisé mon foyer, je suis seule responsable et aujourd'hui, tu es là. Offrant à Chidi le bonheur que je lui ai arraché.


J'ai profité de ce moment pour me jeter sur elle tentant de lui arracher le couteau mais je n'ai fait que me blesser et j'ai reculé.


Moi : Ne lui fais pas de mal s'il te plait, elle n'a rien fait de mal.


Cécile ( hurlant ) :Je ne vais rien lui faire.. toi aussi tu penses que je ne suis pas une bonne mère et que je fais du mal aux bébés  c'est ça ? J'avais un fils et parce que j'ai été une mauvaise mère il est mort... ( regardant le couteau )... je suis un danger et peut-être que tu es dans la vie de Chidi pour une bonne raison... Tu sais quoi Alizée ( la regardant ), je n'ai pas envie de te faire mal comme je l'ai fait avec Godwin parce que je ne suis pas une bonne personne... ma belle-mère me le dit tout le temps. Peut-être qu'elle va t'aimer toi ( me regardant ).


Moi : Je ne veux...Cécile pose ce couteau ...  ( criant )... 


Elle a tourné la lame du couteau de son côté , sur son abdomen.


Cécile : Je suis désolée...


Moi : Cécile , ne fais pas ça... pose ce couteau ( m'approchant d'elle lentement )...


Cécile : Ne t'approche pas...


Moi : Donnes moi ce couteau... Pose le, s'il te plaît... 


Cécile : Je suis déso...


Moi : CECILEEEEEEEEEEEEEEEE !!!!


Un goût amer