Chapitre 50

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 50





**** Esther




Femi : Tu iras à son invitation ce soir?


Moi : C'est chez ses parents, pour l'anniversaire de sa mère.


Femi : Et alors?


Moi : Comment ça et alors?  Tu te rends compte qu'il va me présenter à ses parents et toutes les personnes qui y seront comme étant sa petite amie ?


Femi : Tu as peur ?


Moi : Évidemment que j'ai peur, il est question de ses parents.


Femi : Dis toi au moins qu'il considère que entre vous c'est du sérieux.


Moi : Qu'est-ce que tu en sais ? Les hommes, c'est difficile de faire confiance. Les seuls hommed en qui j'ai confiance et les seuls hommes que je connais sincères et honnêtes, pas joueurs sont mes frères. 


Femi : Tu n'es plus une petite fille et lui est légèrement plus grand que toi, je ne pense pas qu'il soit du genre à jouer. Tu sais, sur cette terre il en existe des hommes comme tes frères c'est juste qu'ils se ton rares.


Moi : Tu penses donc que je dois y aller ?


Femi : Évidemment, il faut assumer ta relation maintenant.


Maman : Eeeeeeh, enfin oh... 


Femi : C'est ta mère qui crie ?


Moi : Oui.


Femi : Vous célébrez quelque chose?


Moi : Laisses moi aller voir, je reviens.


Je coupe la tête et me dirige vers le salon où je trouve ma mère en train de danser et crier.


Moi : Maman, pourquoi tu cries comme ça ?


Maman : Elle a accouché oh... Elle a accouché.


Moi : Qui ?


Maman : La deuxième femme de ton frère Chidi.


Moi : La quoi ?


Maman : Comment ça la quoi ? Tu n'as pas entendu ce que je viens de dire ?


Moi : Je ne te suis pas, à quel moment Chidi s'est marié ? 


Maman : Ce n'est pas encore le cas mais je sais que ça ne va pas tarder.


Moi : Et Cécile dans tout ça ?


Maman : Je viens de te dire que la deuxième femme de ton frère a accouché et toi tu as me pose des questions ?


Moi : Mais je ne comprends pas maman. Quelle deuxième femme ?


Maman : Tchuips, laisses moi dans ma joie.


Elle m'a laissé au salon et est allée dans sa chambre sans pour autant arrêter de crier de joie. Je me suis mise à réfléchir puis , je suis allée la retrouver.


Moi : Il a Trompé Cécile ?


Maman : Que il y avait encore quoi pour que ça soit considéré comme une tromperie.


Moi : Ils sont mariés que je sache.


Maman : Ce n'est plus qu'une formlité.


Moi : Maman ... maman !!


Maman : Quoi ?


Moi : Je comprends pourquoi mon oncle a interdit à ce que tu retournes au Gabon.


Maman : Pfffff !!


Moi : Maman, actuellement ils traversent une situation difficile par rapport au décès de ton petit-fils. Je ne sais pas ce qui s'est passé, je ne sais pas qui est cette femme avec qui il a eu à faire un enfant mais il est question d'une infidélité. Au lieu d'être contente, tu devrais être celle-là qui lui fait prendre conscience de son acte.


Maman : Je dois être triste parce que mon fils a un enfant ? Un enfant est une bénédiction Esther.


Moi : Je n'en disconviens pas mais est-ce que tu penses à Cécile ?


Maman : Tchuips !


Moi : Maman c'est quoi exactement ton problème contre cette femme ?


Maman : Toi, au lieu d'être content pour ton frère, tu viens me faire le bruit.


Moi : Je ne serai jamais contente pour sa maman. Cécile et sa femme, si il a fait un enfant dehors alors c'est que il a trompé sa femme et je ne peux pas me réjouir pour cela. Regarde moi, moi ta fille, si un homme me fait ça tu pourrais te réjouir ?


Maman : Il n'est pas question de toi.


Moi : Mais bien sûr qu'il est question de moi maman. Tout ce que tu fais retombera sur nous maman, il est toujours de nous tes enfants. Je ne sais pas ce qui s'est dit à la réunion avec mon oncle mais toi-même, tu n'as plus le droit d'aller chez tes deux fils, ça ne te fait rien ? Tu n'as pas mal ? Tu ne peux autant faire preuve d'indifférence. Si tu n'aimes pas Cécile, sois au moins courtoise pour ton fils parce que elle est sa femme. Maintenant si Cécile demande le divorce tu seras contente ? Maman...


Maman : Cette femme n'a jamais été source de bénédiction pour mon fils.


Moi : Mais qu'est-ce que tu racontes maman ? Qu'est-ce qui te fait dire que la femme avec qui il a eu un enfant sera source de bénédiction pour lui d'autant plus qu'elle est aussi étrangère.


Maman :Cette femme, je la sens bien. Regardes, une nuit un enfant. 


Moi :Parce que tout repose sur ça tu penses ? L'amour dans toi ça?


Maman : Il finira par l'aimer. D'ailleurs, il faut que je me prenne un billet ( prenant son téléphone ).


Je lui arrache le téléphone.


Maman : Remets le moi.


Moi : On t'a interdit d'y aller, tu n'as pas le droit de me faire maman. Pourquoi tu ne comprends pas ? À chaque fois que tu y vas il y a toujours un problème, écoute un peu ce qu'on te dit.


Maman : Remet moi mon téléphone et ce que je fais ne te regarde pas.


Moi: Si maman, ça me regarde. Regarde moi, tu penses que je suis un garçon ? Je suis appelée à aller en mariage... imagine que une femme me fasse ce que tu fais à l'enfant d'autrui, serais tu heureuse ? 


Maman : Remets-moi mon téléphone immédiate.


Moi : En réalité, je viens de comprendre que tu crie partout que tu fais tout pour notre bien mais en réalité non. La seule personne à qui tu penses réellement c'est toi parce que si tu pensais réellement à nous, tu éviterai de faire du mal autour de toi. Tu veux ton téléphone ? Prends-le ( lui donnant ). Prends-toi un billet et vas au Gabon, laisse-moi te dire que ton fils tu le perdras si tu y vas avec tes mauvaises intentions. D'ailleurs, je pense que je dois éloigner de Toi et demander pardon à DIEU pour éviter de recevoir les malédictions de tes actes.


Je suis allée dans ma chambre faire un petit sac. Je vais aller rester chez Ik. Maman honnêtement je ne le comprendrai jamais.



****Cécile***


* Deux mois plus tard *



Ça fait deux mois déjà que je suis revenu chez moi et deux mois que cette femme a accouché.


Par rapport à cette situation, je ne sais vraiment pas. J'ai l'impression de ne rien ressentir, d'être vide mais je sais que ça me fait mal.


Je n'ai pas encore vu cet enfant et je ne suis pas prête à la voir maintenant. Tant que je ne peux pas décider ce que je vais faire, je ne pourrai et je ne sais même pas si je veux la voir parce que je ne sais pas comment ça va se passer... Ça va certainement me choquer plus que je ne le suis déjà et je ne veux pas de ça.



Chidi fait tout ce qu'il peut pour se faire pardonner, je le sais mais la situation ne l'aide pas.

En une semaine, il va voir sa fille après un jour. Je ne peux pas lui en vouloir pour cela, c'est son enfant et il se doit d'être là mais de mon côté j'ai du mal à gérer.


Certes on a discuté de tout cela mais ça ne veut pas dire qu'on a trouvé une solution. Pour l'instant, on essaie juste de voir comment concilier les choses, on essaie de vivre avec mais c'est tellement difficile.


Si il n'était question uniquement que d'une infidélité, peut-être les choses auraient été différentes mais là il y a un enfant au milieu. 

Un enfant lie les parents et j'ai peur que le pire arrive... Rien que penser à cela, ça me fait mal et ça me fait frissonner.


Quant à tous les deux, on continue de se faire suivre.

Il a dit qu'il veut se faire pardonner donc il fait vraiment tout ce qu'il peut et se plie en quatre pour moi.

Je ne vais plus seule à l'église parce que il vient maintenant avec moi et je crois que il s'y fait... ça lui fait du bien.


Je me rappelle que la dernière fois quand le pasteur a demandé à ce que les gens qui veulent accepter Jésus se lèvent et aillent devant il s'est levé de lui-même et est parti.


Je me dis que si réellement c'était uniquement la présence de Dieu dans notre foyer qui manquait les choses devraient se faire comme elle doivent se faire. C'est Dieu qui décide. Mais même là encore, j'ai l'impression qu'il reste silencieux pour voir comment on va agir tous les deux.


Je n'en peux plus !!


Aujourd'hui nous étions à l'église. Après l'église nous sommes passés chez mes parents pour les déposer mais j'ai profiter de l'instant pour m'asseoir avec maman et discuter un peu.


Maman : Ça a l'air d'aller mieux entre vous.


Moi : Tu l'as dit, ça a l'air mais ce n'est pas le cas.


Maman : Comment ça se passe ?


Moi : Je ne sais pas maman, c'est bizarre.


Maman : Vous en avez parlé ?


Moi : Oui, on en a parlé et à vrai dire on en parle peut-être tous les jours. Il veut une autre chance, il veut que je lui pardonne et que je ne divorce pas. Il fait ce qu'il peut, je le vois tous les jours se plier en quatre pour moi.


Maman : Mais ?


Moi : Mais je ne sais toujours pas maman. Quelque chose s'est brisé dans mon mariage et je ne sais pas quoi faire.


Maman : Parce que il y a cette autre femme et ce bébé ?


Moi : Oui ! Rien ne peut être modifié et si j'accepte de lui donner une autre chance ça veut dire que je vais devoir vivre tout le reste de ma vie en ayant en tête qu'il y a une autre femme et un enfant quelque part à qui mon mari accorde de l'attention.


Maman : Juste au bébé et non à la mère.


Moi : Il n'y a qu'un pas entre l'indifférence qu'il a pour elle en ce moment et les sentiments que la présence de sa fille pourrait faire naître.


Maman : Je sais que si tu es la c'est c'est parce que tu as besoin d'aide, tu as besoin que je t'aide à prendre une décision mais je ne prendrai pas cette décision à ta place ma fille. Dans tous les mariages il y a des hauts et des bas mais tu es seule capable de décider de l'avenir de ton mariage. Ton mari n'a pas su être là alors que tu avais besoin de lui. Pour couronner le tout, il t'a trompé et de cette infidélité est né un enfant. C'est tout à fait normal que tu sente que quelque chose s'est brisé dans ton mariage et ce qui s'est brisé ne peut pas être arrangé à défaut il ne pourra qu'être recollé en laissant transparaître les fissures. Ce qui s'est brisé ne peut pas être arrangé mais remplacé  si seulement tu as la force pour le faire. Tu veux divorcer ? Tu ne peux pas supporter ce qui se passe ? Es-tu prête  à laisser ton mari, à souffrir de cette rupture tout en attendant le jour où tu pourras enfin te relever et recommencer ta vie loin de cette douleur ? Parce que oui, ta vie tu la referas peut-être mieux que celle que tu as eu avec Chidi et peut-être moindre. Ou, au contraire, es-tu prête à te battre pour ton mariage? A accepter cet enfant qui devra vivre quelques fois chez vous ? Es-tu prête à accepter la mère de cet enfant qui peut être source de problème ? Es-tu prête , au nom de l'amour à pardonner et avancer avec ton mari ? Toutes ces questions je ne peux pas répondre pour toi. Tu es la seule à pouvoir le faire parce que si moi je le fais, ce ne serait pas t'aider. Mon rôle est de t'aider et je viens de le faire en te conseillant maintenant, la décision te revient mais saches que je serai toujours là pour toi peu importe ce que tu décideras. 



Elle m'a beaucoup conseillé, elle a beaucoup parlé et après j'ai décidé de m'en aller. On a retrouvé papa et Chidi en train de discuter au salon.


J'ai dit au revoir aux parents en les embrassant puis je suis allée attendre Chidi dans la voiture.

Il est venu me retrouver puis on a pu prendre la route pour la maison.


Je suis directement allée dans ma chambre prendre une douche et quand j'en suis ressortie Chidi y était. Il se cherchait des vêtements vu qu'on ne dort pas dans la même chambre depuis que je suis rentrée, il a son bureau.


Chidi : Désolé, je n'ai pas frappé vu que j'ai entendu l'eau dans la salle de bain.


Je ne réponds pas et me rapproche de mon placard. On en deux grands parce que on a toi les deux trop d'habits. Je sors une robe de chambre et l'enfile sans oublier d'enfiler ma petite culotte bien sûr.


Chidi : Tu veux manger quelque chose ?


Moi : Non... 


Chidi : D'accord ( allant vers la porte ). Je reviens pour la prière.


Moi : ok.


On ne dort pas dans la même chambre mais avant de dormir on s'assure de prier tous les deux.


Le temps qu'il aille prendre sa douche, j'ai fait un mail à mon avocat pour confirmer le rendez-vous de demain. 


Il y a quelques jours de cela que j'ai contacté mon avocat par rapport au divorce, j'aimerais avoir toutes les informations relatives. Je veux savoir comment ça se passe,  je veux connaître la procédure et voir peu...


Chidi est revenu dans la chambre quelques minutes plus tard.

C'était à lui de diriger la prière donc il l'a fait après que l'on ait adoré et louer.


Quand on a fini de prier il est resté assis à me regarder en gardant mes mains dans les siennes. On faisait une prière d'accord c'est pour cela que on se tenait les mains.


Moi : Pourquoi me regardes-tu ainsi ?


Chidi : Parce que tu es belle.


Moi ( fuyant son regard ) : Il faut que je dorme.


Chidi : Tu me manques Cécile.


Je ne sais pas pourquoi avoir entendu cette phrase a fait battre mon cœur plus vite qu'il ne battait déjà.


Chidi : Je peux te prendre dans mes bras ?


Moi : Chidi s'il te plaît.


Chidi : S'il te plaît Cécile, je te promets que après ça je te laisse dormir. J'ai juste besoin de te sentir, de te toucher, de t'avoir dans mes bras.


Je n'ai pas répondu, il se rapproche de moi et me prend dans ses bras.

J'avoue que cette sensation, ce que je ressens, ça fait tellement longtemps qu'on a été proche comme ça l'un de l'autre.


Au moment de se séparer, il a simplement desserré légèrement l'étreinte. Il a plongé son regard dans le mien... On s'est perdu l'un dans le regard de l'autre.


Je ne sais pas comment les choses se sont passées, je crois que à un moment donné j'ai perdu le fil du temps... Peut-être qu'il y a eu un saut dans ma tête mais je sais juste que à l'heure actuelle, il se retrouve au-dessus de moi à m'embrasser tendrement.


Quant à moi, je me laisse faire, je ne le repousse pas. J'ai l'impression d'en avoir besoin, j'ai l'impression que ça me fait du bien, j'ai l'impression que c'est un soulagement, qu'il m'a manqué et que tous les deux on a besoin de ça... d'être l'un très proche de l'autre.


Il est tendre, il est câlin, il me dit qu'il m'aime et que je lui manque. Le contact de sa main sur ma peau, je crois que j'en ai des frissons.


Je ne sais pas pourquoi mais j'ai ouvert les yeux pendant qu'on s'embrassait et la réalité m'a frappé. Je me suis dit merde, qu'est-ce que je fais ? Pourquoi je le laisse profiter de moi. Il sait que je l'aime, il sait que je suis faible devant lui, il fait exprès. 

Il profite de moi.


Moi : Chidi ... Chidi ... arrête s'il te plaît ( le coeur battant ).


Chidi ( quittant complètement le lit ) : Je suis désolé , je ne voulais pas.


Moi ( remontant ma bretelle / quittant le lit ) : Sors de ma chambre ( ouvrant la porte ) !!


Il marche jusqu'à moi et s'arrête devant la porte.


Chidi : Désolé Cécile.


Moi ( Ne le regardant pas ) : Bonne nuit !


Chidi : Je t'aime Cécile.


Il sort et je referme derrière lui.

Je crois que il est resté quelques instants devant la porte et moi aussi d'ailleurs, je suis restée front contre la porte.


Mine ne de rien, ça va faire pratiquement un an qu'on ne s'est pas ainsi touché.


J'ai éteint la lumière puis je suis allée me mettre dans mon lit en me couvrant. J'ai essayé de dormir mais je n'y arrive pas, je ne fais que tourner et tourner et ça fait une heure déjà que je le fais. 


Je me lève subitement, je sors de la chambre et marche en direction du bureau de Chidi.

J'ai envie de retourner dans ma chambre, ma tête me dit non n'y vas pas… elle me crie de retourner dans ma chambre mais c'est comme si je suis téléguidée.


Je m'arrête net devant la porte du bureau et je frappe.

Il ne tarde pas à ouvrir.


Chidi : Cécile ?


Moi : Euh....  Tu dormais déjà ?


Chidi : Non, je n'arrive pas à dormir.


Moi: Moi non plus.


Silence..


Moi : Désolée du dérangement ...


Je voulais me retourner et retourner dans la chambre mais il m'a attrapé fermement par le bras en me tirant vers lui.


Il est tout contre moi, je peux sentir son cœur qui bat rapidement et le mien aussi d'ailleurs.


Il pose un baiser innocent sur mes lèvres et me regarde.

Mon regard a quitté ses yeux pour ses lèvres puis j'ai eu marre de me retenir, je l'ai embrassé.


Tout à l'heure dans la chambre nos gestes étaient très doux mais après ça justement, tout est plus fougueux.

Il y'a un feu qui s'est allumé, on brûle de désir.


Nos gestes sont maladroits.

Son regard est de braise et sa voix plus rauque.


Il me porte en me tenant fermement par les fesses et me pose sur le bureau tandis que moi, j'ai mes mains autour de son cou.


Ce qui se passe actuellement en moi est un combat entre ma raison et mon coeur.


Un goût amer