CHAPITRE 52: SOUFFLER
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
***CHAPITRE 52 : SOUFFLER.***
**PAUL EBOUMA**
Le médecin : (À nous) Vous resterez ici pendant un moment histoire de bien vous reposer et que vos cicatrices guérissent avant de partir (Regardant Alvine) Surtout vous monsieur Abessolo, vous n'êtes pas prêts de sortir de cette structure.
Moi : On comprend docteur.
Le médecin : Vous êtes sûr que vous ne voulez pas porter plainte ?
Lui/Moi : Non.
Le médecin : D’accord. Je vais vous laisser. Nous attendons les heures de visite et vos familles dehors pourront vous visiter, en attendant, reposez-vous.
Nous : D’accord .
Il est sorti de la chambre et nous a laissés tous les deux dans la chambre. Je sors de cette histoire avec un bras plâtré et une blessure au niveau de la tête. Quant à Abess, il a une jambe, un bras, le cou et une blessure à la tête, c’est terrible mais au moins personne n’est mort et je bénis Dieu pour ça. Je repense à Mfoula et je remercie le Seigneur, parce qu’Il l’a vraiment maîtrisé. Il y a une chose avec lui, il a horreur de la violence et il fait toujours tout pour se tenir à l’écart de ça mais quand il s’énerve c’est une autre personne. De nous trois, il est le plus fort, sur le plan physique et nous le savons tous. Depuis le lycée, il était le plus fort mais également le plus dangereux raison pour laquelle, il se tenait à l’écart des problèmes. Au cours d’une bagarre en boite de nuit, lorsqu’on avait 18 ans, à lui seul, il avait failli tuer 4 gars dans la colère, il avait fini au commissariat et moins un il était déféré au tribunal mais nos parents avaient plaidé et avaient fait jouer de leur relation pour le sortir de là, c’était la dernière fois qu’il avait réagi avec violence jusqu’à maintenant.
Alvine : Je suis désolé de t’avoir embarqué dans cette histoire Paul, je n’aurais jamais dû me confier à toi.
Paul : L’heure n’est plus aux regrets Abess, si tu m’avais écouté depuis le début, on n’en serait pas là.
Alvine : Il se serait toujours énervé.
Moi : Oui, mais pas dans ces proportions. Dans tous les cas ce qui est fait est fait. Il ne nous reste plus qu’à sortir d’ici et nous expliquer avec lui.
Alvine : Il ne nous écoutera pas.
Moi : Il sera bien obligé, il m’a cassé un bras donc il me doit un entretien. Le côté positif de la chose c’est qu’il a déjà explosé donc il ne pourra plus faire preuve de violence envers nous, il ne te reste plus qu’à le convaincre que tu es amoureux de Reine et vivre ton amour au grand jour.
Alvine : Tu parles toujours comme si les choses étaient si simples alors que ce n’est pas le cas.
Moi : Les choses sont simples, c’est toi qui les a compliquées dès le départ. Quand j’avais proposé ce pacte, tu aurais dû refuser de le signer vu que tu connaissais ta situation. Ensuite tu aurais pu nous en parler même après la signature du pacte mais tu ne l’as pas fait, tu as préféré coucher toutes les filles de Libreville et ses environs pour gâcher ton image et t’approprier celle de mauvais garçon. Comme l’amour a fini par te brûler, tu es revenu comme un chien en laisse vers la personne qui te tiens et tu es tombé. Apprends de tes erreurs et arrête toi, non, tu t’entêtes à jouer au con en sciant la branche sur laquelle tu étais attaché. Tu as couché avec Reine et tu as fui pour qu’elle pense du mal de toi, tu savais que ça allait péter mais tu as gardé la bouche fermée pour tout compliqué. En sortant d’ici, tu vas te comporter comme un homme et aller parler à tout le monde avant de récupérer ta femme, on ne m’a pas cassé un bras par ta faute pour rien. Tu vas te débrouiller comme tu voudras mais à la fin tu vas m’épouser cette petite sinon c’est moi qui te casserai une autre jambe et un autre bras.
Alvine : Hum.
Moi : Tu es prévenu.
La porte s’est ouverte sur JO, Terrence, Sosthène, Brice et toute la bande de Benjamin.
Jennifer : Seigneur mon mari oh, Mfoula est malade ?
Moi : Ce n’est pas Mfoula le responsable de mon état.
Jennifer : C’est qui ?
Moi : C’est Abessolo.
Alvine : Il dit vrai.
Jennifer : Ce n’est pas Mfoula qui vous a mis dans cet état ?
Nous : Si.
Moi : Mais c’est à cause d’Abess.
Jennifer : Le sujet de prière ?
Moi : Oui.
Jennifer : (Giflant sur l’épaule d’Al) Toi tu es comment même ?
Alvine : Aïe.
Linda : Jen il est déjà mal en point.
Jennifer : Il n’est pas mal en point, c’est un imbécile et un lâche. C’est toi seul que Mfoula devait tuer et tu as embarqué mon chéri dans tes bêtises.
Alvine : Je suis désolé Jo.
Jennifer : Mais Mfoula aussi ça c’est quoi ? Il était obligé de s’énerver de la sorte ? Maintenant si vous étiez morts ?
Terrence : C’était le but. Dieu merci, il ne s’en est pas pris à moi. Seigneur, je ne savais pas qu’il était autant fort. Mfoula qui n’aime pas la violence, c’est lui qui fait des dégâts comme ça.
Fresnel : Tu comprends maintenant pourquoi il évite les problèmes.
Sosthène : Rappelez-moi de ne jamais le provoquer.
Karl : C’est clair.
Benjamin : Vous comptez faire quoi de vos familles ?
Alvine/Moi : Profil bas.
Benjamin : Je vois. Vous savez où il est et comment il va ? Son numéro est fermé.
Moi : Il doit être avec sa chérie, je verrai comment lui écrire tout à l’heure pour prendre des nouvelles.
Benjamin : Je crois que pour le moment il a besoin de souffler dans son coin histoire de digérer.
Moi : Oui.
Benjamin : On espère que les choses vont s’arranger, dans tous les cas, on reste en prières.
Moi : Merci.
Ils sont restés avec nous jusqu’à la fin des visites avant de se retirer. JO a été autorisée à passer la nuit avec nous mais j’ai refusé, les enfants sont à la maison et ils ne peuvent pas rester seuls. De plus, je préfère rester avec Abessolo tout seul afin de le travailler plus en profondeur parce que pour être têtu, il peut l’être . En sortant d’ici , il peut décider de se retirer et voyager pour se tenir loin de Reine parce que dans son cas, il a déjà goûté et à moins qu’il disparaisse totalement ou qu’il ait une réelle discussion avec Mfoula pour arranger les choses, il tombera encore et encore, faisant beaucoup plus de dégâts que maintenant. Donc mieux j’essaie déjà de lui faire rentrer ça dans le crâne afin qu’il sache qu’il n’aura aucune autre option que celle de se battre pour celle qu’il l’aime et pour cela, il est préférable que nous ne soyons que tous les deux.
Les infirmières sont venues nous faire des soins avant de nous laisser. J’ai tourné ma tête vers lui et je l’ai observé pendant un moment, il était perdu dans ses pensées. J’ai regardé les émotions qui traversaient son visage et sans l’ombre d’un doute, je savais que ses pensées n’étaient pas bonnes et j’ai décidé de les interrompre.
Moi : Tu sais que je l’ai vu ?
Alvine : Vu quoi ?
Moi : Ton mariage.
Alvine : (Silence)
Moi : Et il ne tient qu’à toi de le concrétiser en faisant ce qu’il faut.
Alvine : (Silence)
Moi : Aucune relation n’est garantie d’avance et tout le monde se prend un chevron à un moment ou à un autre mais quand tu sais que c’est la bonne, que lorsque tu fermes les yeux et les ouvres, tu essaies de te projeter dans l’avenir et tu ne vois personne d’autre qu’elle, tu te bats pour faire en sorte que ça marche. Je sais que tu as peur de ne pas être à la hauteur, du fait que si tu te lances et tu n’y arrives pas, tu as peur qu’elle ne soit pas heureuse. Premièrement, tu ne le sauras jamais si tu ne tentes pas, deuxièmement, tu n’as pas à choisir pour elle, Reine sait qui tu es, mise à part le mensonge que tu as entretenu tout ce temps, cela ne l’a pas empêché d’être amoureuse et de t’aimer, elle sait ce qui en toi l’a attiré. Troisièmement, nous t’avons vu avec elle durant toutes ces années, bien que nous ne sachions pas la profondeur des choses, nous avons vu l’alchimie qu’il y avait entre vous et je ne pense pas que cela puisse en être autrement une fois en couple, je pense plutôt que cela s’intensifiera davantage. Quatrièmement, tu as toujours été protecteur avec elle, un peu trop même à son goût mais cela se comprend. Cinquièmement, sous tes airs de gars olé olé là, tu es une bonne personne, s’il en était autrement, nous ne serions pas frères jusqu’à aujourd’hui.
Alvine : Je ne sais pas Ebouma et si
Moi : (L’interrompant ) Et si rien du tout. Cette fille est tienne, arrête de trop réfléchir et commence à mettre en place une stratégie pour la séduire et revenir dans ses bonnes grâces. Sincèrement, quand tu regardes la folie de Divokou, qui à part toi peut la calmer ? (Il a esquissé un sourire) Voilà, s’il faut que tu ressortes ton fouet, tu le feras mais c’est un dossier qui t’a été confié depuis des années. Je sais que Mfoula est fâché aujourd’hui mais même toute la colère du monde n’enlèvera pas l’amour qu’il nous porte et une fois calmé, il va reconsidérer sa position. Mfoula a toujours été celui qui voulait qu’on se case depuis le lycée, tu crois qu’il a changé ?
Alvine : Non. La semaine dernière, on en parlait encore et il voulait que je le fasse.
Moi : Voilà, cela prouve que dans le fond il veut ton bien et la colère ne pourra pas annihiler ce fait. (Après un moment) La fuite n’est pas une option Abessolo. Où nous en sommes, elle ne l’est plus donc stp, supprime la déjà.
Alvine : D’accord .
Moi : Tu me le promets ?
Alvine : Tu as ma parole.
Moi : Tant mieux.
Alvine : (Après un moment) Merci.
Moi : De rien. C’est ce à quoi sert la famille. Frères de cœur et de sang. Même dans les coups on se soutient.
Nous avons éclaté de rire tous les deux.
Alvine : (Plus serein) Cet enfoiré de Mfoula ne nous a vraiment pas raté.
Paul : Pourtant on lui avait dit de ne jamais diriger ses coups contre nous mais plutôt contre les ennemis.
Nous avons une fois de plus éclaté de rire avant de changer progressivement de sujets et parler de l’endroit où il devait habiter vu que Mfoula a cassé sa maison.
Alvine : Je vais aller à Likuala.
Moi : Dans la maison des vieux ?
Alvine : Oui. Ils ne sont pas là-bas depuis plusieurs mois et actuellement elle est libre.
Moi : Et c’est aussi un moyen pour toi de te rapprocher d’elle.
Alvine : Oui.
Moi : Je vois.
Alvine : Et puis Mfoula disait que ma maison actuelle n’était pas propice à une relation sérieuse et stable car elle était souillée. Il me demandait de la changer.
Moi : (Souriant) Il a lui-même réglé le problème. Tu commenceras ta nouvelle vie ailleurs et pendant que tu y es, commence par couper le contact avec toutes tes conneries, à ton niveau je te conseillerai même de changer de numéros de téléphone pour repartir à zéro car même ces numéros sont souillés.
Alvine : Ok.
Nous avons encore parlé un moment avant que je ne discute au téléphone avec Jo et les enfants, ils ont pris de nos nouvelles et dit qu’ils viendront demain pour nous voir. J’ai fini par leur souhaiter une bonne nuit après avoir prié avec eux au téléphone avant de raccrocher. J’ai pris ma Bible que Jo a laissé en partant et j’ai lu quelques versets puis j’ai prié, pour ma famille, pour Alvine et Reine, pour Mfoula, pour notre amitié, que Dieu intervienne et trouve Lui-même une issue favorable à cette situation. J’ai prié afin qu’il puisse toucher Leslie pour qu’elle trouve les mots pour apaiser le cœur de Mfoula, qu’elle soit une bonne consolatrice et une bonne conseillère pour lui, après tout ça, j’ai fini par m’endormir avec le cœur apaisé et reconnaissant du fait que mes prières pour eux étaient en train de trouver leurs accomplissements…
*DEUX SEMAINES PLUS TARD*
**LESLIE OYAME**
Je sors de la chambre pour aller trouver les autres et je suis interrompue par mon téléphone qui sonne sur les fauteuils, je le prends et vérifie l’identité de l’appelant , c’est Paul. Je décroche et mets à l’oreille.
«Moi : Allô ? »
«Paul : Bonjour ma belle, comment vas ? »
«Moi : Ça va et toi ? Le retour à la maison s’est bien passé cette semaine ? »
«Paul : Oui t’inquiètes, ce n’est pas encore ça mais on s’habitue avec un seul bras et jo m’aide donc ça va. »
« Moi : D’accord. Et Alvine ? »
«Paul : Il en a encore pour deux semaines là-bas mais il se remet bien lui aussi, je t’enverrai des photos tout à l’heure. »
«Moi : D’accord. »
«Paul : Et sinon vous, comment ça se passe là-bas ? Vous comptez encore rester là-bas la semaine qui arrive ? »
«Moi : Non, nous allons rentrer ce week-end, j’ai réussi à leur faire entendre raison tout les deux et donc ils ont accepté de revenir. »
« Paul : Merci pour ce que tu as fait et d’être là pour eux. »
«Moi : Tu n’as pas besoin de me remercier pour ça, c’est normal, c’est ma famille. »
«Paul : Tu es véritablement celle qu’il lui fallait, je remercie le Seigneur de t’avoir mis dans la vie de mon frère. »
«Moi : C’est gentil. »
« Paul : Et c’est sincère. Sinon, et mes neveux ? »
« Moi : (Souriant)Dehors en train de gambader dans les champs avec leur père. Ils se prennent pour de grands fermiers et cultivateurs.»
«Paul : (Souriant) J’imagine, dans tous les cas, ils apprennent déjà le métier pour ne pas avoir des problèmes plus tard avec leurs futurs employés. »
« Moi : C’est sûr. »
« Paul : Bon, ma belle je vais te laisser. Prends soin de vous. »
«Moi : Merci, toi aussi. Et surveille bien Alvine. »
«Paul : Comme le lait sur le feu, t’inquiète. »
«Moi : D’accord. Bye. Bisous. »
« Paul : Bisous chérie. »
Clic !
Il a raccroché, j’ai posé mon téléphone et juste après, il s’est mis à vibrer. Je l’ai repris et c’était des images que Paul m’a envoyé de lui et Abessolo d’aujourd’hui . Je lui ai confirmé que j’ai reçu avant de me concentrer sur les images. Ils vont mieux que les semaines précédentes. Toutes leurs blessures de surface ont guéri et Paul a pu sortir de l’hôpital la semaine dernière, il n'a fait qu’une semaine là-bas. Alvine qui a eu les plus grands chocs y sera pour un mois mais il se remet bien, même si à sa sortie il utilisera un fauteuil roulant pour se déplacer vu qu’il a un pied et une main plâtrés. Son cou aussi a eu un choc mais Dieu merci il est vivant.
Quand je repense à ce jour, j’ai froid dans le dos, je n’avais jamais vu Mfoula dans cet état, il était méconnaissable, on aurait dit un fou quand il partait de la maison ce jour pour chez Alvine et les dégâts qu’il a fait on n'en parle même pas. Paul m’a dit en discutant avec moi cette semaine pour prendre des nouvelles que c’est la raison pour laquelle il évite la violence car quand il s’y met il fait énormément de dégâts. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde, s’il agit comme ça quand il est en colère, ce n’est pas moi qui irai le provoquer. Quand je pense à tout ce qui s’est passé entre nous depuis que nous nous sommes revus, je crois que j’ai eu beaucoup de chance, parce que s’il s’était mis en colère contre moi un seul jour comme il l’a fait avec les gars, il m’aurait tué. Est-ce que j’ai peur de lui pour autant ? Non, j’ai juste appris qu’il sait s’énerver et que pour lui dépasse largement pour moi donc je saurai comment marcher à l’avenir.
En ce qui nous concerne, ça fait deux semaines que nous sommes ici, nous avons tous manqué le travail et les études. Cela va sans aucun doute nous porter préjudice, notamment à moi sur mon salaire dans lequel une partie sera retranchée mais ce n’est pas très grave, au moins je ne le perdrai pas car j’ai longuement parlé avec monsieur Rogoula pour lui dire que je ne pouvais pas venir et que j’avais urgemment dû quitter la ville. Les enfants vont rattraper des cours et on leur fera des mots mais il fallait qu’on le fasse pour le bien de mon homme. Les deux premiers jours après notre arrivée, il n’est pas sorti de la chambre et a préféré rester à l’écart de tout le monde, ce n'est que le troisième jour qu’il est arrivé au salon et après une semaine qu’il est sorti de la maison pour parler avec ses employés. Cette deuxième semaine, il a retrouvé le sourire même si ce n’est pas totalement ça. Sur le plan physique, il s’est remis de ses blessures et son genou va beaucoup mieux. Il en est de même pour Reine qui a également retrouvé le sourire et nous avons réussi à lui faire apprécier le fait qu’elle soit enceinte. Nous avons fait un tour dans une clinique ici pour une échographie, le gynéco nous a dit que le bébé était dans l’utérus et la grossesse évoluait bien. Elle est à 7 semaines. Il a dit que comme la grossesse évoluait bien, elle n’avait pas besoin de revenir ou de suivre un gynécologue maintenant, elle devait attendre 12 semaines pour bien commencer le suivi prénatal. Juste quelques conseils sur le repos, éviter le stress, bien se nourrir, éviter l’alcool et la cigarette et nous sommes rentrées. Elle va bien, le fait d’avoir passé du temps avec Arsène et nous lui a fait énormément de bien. Son frère et elle voulait vivre dans leur bulle mais j’ai réussi à leur faire comprendre qu’on avait tous des obligations à Libreville et qu’il fallait que l’on rentre. Elle nous a demandé de ne rien dire à ses parents sur l’identité du père de son bébé et de ne rien dire au concerné non plus. Arsène a dit qu’il était d’accord mais je sais que c’est juste pour un temps, quand sa colère va lui passer, il ne pourra pas ne pas parler avec Alvine de son enfant, je le connais, c’est impossible qu’il garde ça pour lui.
En ce qui concerne Alvine, quand Reine m’a dit ce qu’il lui avait fait cette fois à la douche, j’étais assez remontée contre lui et je me disais que c’était vraiment bas ce qu’il lui avait fait. Mais après j’ai réfléchi, je me suis dit qu’il était quasiment un frère pour Mfoula, pour ce que j’ai vu de leur relation, il avait l’air sincère, j’avais donc du mal à croire qu’il ait pu prendre Reine comme une fille quelconque qu’il pouvait coucher et passer sachant que cela mettrait à mal son amitié avec Arsène. En parlant un peu plus avec Reine elle m’a donné des détails sur la période où il ont couché ensemble et j’ai fait le lien avec le comportement d’Alvine à ce moment là. Arsène me disait qu’il s’inquiétait pour lui parce qu’il était bizarre, distant et se saoulait sans aucune raison, c’était d’ailleurs la raison pour laquelle il l’avait ramené chez lui car il n’allait pas bien. Durant cette semaine où il était avec nous, il avait l’air tracassé et triste malgré les efforts qu’il faisait pour masquer ça. Ayant longtemps vécu dans les apparences lorsque j’étais amoureuse de Benjamin, je pouvais sans peine voir qu’il était question de ça mais je ne savais pas qui. Paul m’a confirmé la théorie en disant qu’il y avait un pacte entre eux qui leur interdisait de faire quoique ce soit avec les sœurs des autres. J’ai compris la position d’Alvine, même si je pense qu’il a mal géré le problème, j’ai compris. J’ai montré des photos de son état à Reine et même si elle a voulu faire genre, elle était inquiète, son frère aussi. Alors je prends des nouvelles et je leur donne au fur et à mesure pour les rassurer.
Je suis sortie pour aller les retrouver dans les champs où nous avons tous travaillé même Reine qui passe tout son temps à se plaindre. Après là-bas nous sommes allés à la rivière pour nous laver et nous amuser comme des enfants avant de rentrer à la maison. Dans la nuit, nous avons veillé dehors autour du feu avec quelques employés jusqu’à très tard puis nous sommes allés nous coucher. Le lendemain on a pris la route pour revenir à Libreville. Nous nous sommes arrêtés un moment chez leurs parents avant que Reine n’aille nous déposer chez moi et rentre chez elle. Nous avons tous souffler ces deux dernières semaines, maintenant la vie reprend son cours…