Chapitre 55: Incompréhensions

Ecrit par kaynaliah

Trois mois plus tard

Dans la tête de Maira

Depuis que mon directeur est parti, je vivais un véritable enfer au travail et cela se ressentait sur mon humeur. A chaque fois que j’arrivais au boulot, j’appréhendais car je savais qu’un sale truc allait encore me tomber dessus à cause de cet Edouard de merde là. Lorsque j’ai su que j’étais enceinte, j’ai été voir mon directeur pour lui faire comprendre que je ne pouvais pas accepter son offre et que je me retirais de la compétition. Il semblait déçu et m’avoua que c’est moi qu’il aurait choisi de toute façon. Il me demanda de lui donner une seule raison pouvant expliquer ma décision. Je lui a dit que j’attendais une heureux événement et que c’était secret pour l’instant. Il m’a félicitée chaleureusement avant de me rassurer quant à la tenue de mon secret. Il a passé le flambeau quelques semaines plus tard à Edouard et tout s’est transformé dans le mauvais sens. L’autorité de ce mec vire à la tyrannie. Il n’est jamais content et passe ses humeurs sur tout le personnel. Cela crée un véritable chaos au sein de l’entreprise. Tout le monde est sous pression mais moi je refuse de l’être car mon médecin m’a bien dit d’éviter toute situation de stress et avec ce qui se passe au boulot ici ce n’est pas facile. J’ai d’abord voulu cacher la situation à Ross un moment mais je me suis ravisée. Si à cause de moi il arrivait quoique ce soit à notre enfant, non seulement je ne me le serai pas pardonné mais lui non plus ne me l’aurai pas pardonné. Je tiens trop à notre bout de chou pour lui faire du mal.

Ross a plutôt été calme quand il a été mis au courant de la situation et m’a exigé de placer une caméra dans mon bureau. Il n’avait pas confiance en Edouard et il m’a dit quelque chose qui m’a vraiment réfléchir : « Dans la vie, il vaut mieux prévenir que guérir ». Edouard a commencé à m’harceler de travail de jour en jour comme s’il voulait me tester ou me provoquer. J’en ai eu marre au bout d’un moment et j’ai déposé ma démission une première fois qu’il a refusé. Ross et moi étions vraiment inquiets à partir de moment là. Mais il m’assura que nous trouverons une solution. Il m’appelait toutes les demies-heures pour savoir si j’allais bien et si ce chien d’Edouard ne m’avait pas encore fait un sale coup. C’était un enfer vraiment. Ross a eu du mal à me convaincre que je n’avais pas besoin de ce travail pour réussir dans ma vie. Mais cette entreprise était comme mon bébé car j’y avais apporté tellement de choses que j’avais du mal à m’en séparer.

De nombreuses démissions ont été enregistrées depuis qu’il a pris les rennes de la direction en particulier du côté de la gente féminine. J’étais tellement obnubilée par ma haine et mon ressentiment envers cet être si malsain que je ne me rendais pas compte de la réalité néfaste de son règne au sein de cette entreprise. Lors d’une de nos réunions hebdomadaires, je me suis rendue compte que sur les 12 femmes employées depuis lors dans l’entreprise, on n’était qu’u nombre de quatre. Je crois que je venais de réaliser quel était le problème même si je me le refusais. Une seule femme l’a détruit et il en veut à toutes les personnes de sexe féminin. Des jours plus tard, je suis passée voir ma collègue Jérémie (Jeremie S’Ky ‘ Girl Sandrine BITEGHE) chez elle car ça faisait un petit moment que je ne l’avais pas vu. Elle avait démissionné des semaines auparavant car elle avait trouvé un meilleur job dans une autre entreprise. J’appuie sur la sonnerie durant longtemps avant qu’elle ne vienne ouvrir la porte. Lorsque je l’ai vue, j’eus un mouvement de recul. La belle femme si joyeuse et heureuse que je connais n’a rien à voir avec cette personne qui est devant moi et complètement terne. J’entrai dans son appartement et allai la rejoindre sur son canapé.

-« Jérémie qu’est-ce que tu as ? »
-« Rien »
-« Comment ça rien ? Tu t’es regardée dans une glace ces derniers temps ? »
-« … »
-« Qu’est-ce que t’a ma chérie ? Tu me fais peur »
-« Snif…Snif ..J’ai tellement honte de moi »
-« Eh mais pourquoi pleures-tu ? Jérémie… Parle-moi stp »
-« Je suis désolée… snif Tellement désolée »
-« Pourquoi es-tu désolée ? »
-« J’ai tellement honte de moi si tu savais snif »
-« Explique-moi tout car je ne comprends rien »
-« J’ai démissionné sans vous donner les véritables raisons »
-« … »
-« Je n’ai jamais trouvé de meilleur job ailleurs »
-« …. »
-« Je suis victime d’harcèlement moral »
-« Quoi ? Mais que racontes-tu ? »
-« Edouard est à l’origine de mon mal et je le hais de toutes mes forces. »
-« Reprends depuis le début stp et racontes-moi tout »

Ce qu’elle que raconte m’horrifie tellement que je pose la main sur mon ventre. Edouard aurait eu pour habitude de s’inviter dans son bureau et de la minimiser ouvertement devant certains hommes de la société. Les salauds. Il lui interdisait de s’exprimer normalement et critiquait de façon négative son travail. Elle a même reçu des courriers et mails de menace. Je suis en état de choc. Pourquoi ne m’a-t-elle rien dit ? J’aurai pu l’aider en lui disant simplement de se rendre à la police déposer plainte. Une chose est sûre : je ne retournerai plus dans cette entreprise. Pas que j’ai peur, mais je ne veux pas qu’on aile me faire la peau là-bas alors que je porte la vie. Mon enfant, je compte bien le mettre au monde et je n’irai donc pas me compromettre auprès de personnes lâches. Je regarde mon téléphone et je vois un appel manqué de Karl. Il me veut quoi encore celui-là ? Ce n’est vraiment pas le moment.

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Dans la tête de Karl

Je sui à l’hôpital psychiatrique de Bingerville et je fais les 100 pas dans le couloir en attendant que le médecin arrive. Les choses se sont vite enchaînées dans ma vie et tout est parti en vrille comme dans un tourbillon. La guerre froide a été déclarée entre mon père te moi. Je ne veux nullement faire référence à ma génitrice car elle n’a tout simplement pas sa place dans ma vie et ça le restera au plus grand désespoir de mon père qui ne comprend pas mon point de vue. Une chôse est sûre : je ne suis pas idiot. Je refuse d’envoyer ma fille Kendra chez lui car cette femme est là-bas tout simplement et ça m’énerve. Je ne sais pas ce qu’elle a fait à mon père mais ça va se savoir très bientôt. J’ai d’autres soucis à régler. La mère d’Amber m’a appelé il y a quelques semaines et a eu à me faire des révélations qui me donnent encore la chair de poule. Ca m’a fait bizarre de lui parler car je n’ai jamais été amené à la voir ou encore à la rencontrer car je la croyais morte dans un incendie d’après les dires d’Amber il y a quelques années lors de la première année de notre relation. Je crus à une blague premièrement quand elle s’est présentée à moi.

Elle recherche sa fille depuis des années. Amber s’est enfuie de la maison à l’âge de 15 ans et elle l’a cherchée partout sans succès. Elle ne sait pas ce qu’elle a fait de sa vie et se pose de nombreuses questions. Vu qu’elle n’a pas de moyens financiers, elle ne pouvait pas faire grand chose. Elle a rencontré par hasard une femme il y a quelques semaines qui n’arrêtait pas de lui demander après Amber. Elles se sont rencontrées dans une boutique et la dame en question, Emily, n’arrêtait pas de lui dire qu’elle ressemblait énormément à une de ses condisciples quand elle était encore étudiante. Par les informations qu’elle a reçu de cette femme, elle a compris que sa fille a vécu un long moment à Londres et qu’il y aurait peut-être encore une trace de son passage ainsi que celle de sa nouvelle résidence.

Elle m’a trouvé grâce à mon acte de mariage avec Amber en se rendant à la mairie. Elle est passée à mon cabinet où un collègue lui a remis mon numéro de téléphone. Comme je suis en roaming, je suis joignable peu importe où je me trouve dans le monde. Elle m’a donc appelé et m’a expliqué son histoire mais que surtout elle recherchait sa fille car il ne lui restait plus beaucoup de temps à vivre. Elle m’annonça qu’elle était atteinte d’un cancer du sein. Elle l’a déjà vaincu une première fois mais elle a replongé sans le savoir. Les médecins ne lui laissent que 6 mois voir 7 mois encore à vivre.

Je savais qu’Amber était toujours en Côte d’Ivoire mais où exactement. Je l’ignorais. Il y a de nombreuses femmes dans ce pays correspondant à son profil : longs cheveux blonds, yeux bleus, taille moyenne. C’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. J’ai demandé de l’aide à une personne qui a déjà eu à travailler dans le passé avec mon père quand il était ministre de la défense. Cette personne m’a assuré faire son possible en tout cas pour avoir des résultats. J’avais dit à la mère d’Amber que je l’appellerais quand j’aurai des nouvelles de sa fille. Je ne pouvais pas lui dire qu’elle était dans le même pays que mais j’ignorais où elle se trouvait. Ce serait de la pure folie car nous sommes tout de même toujours mariés légalement.

J’étais vraiment à cran à cause de cette histoire car je n’avais toujours pas de réponse. Mon père s’était permis en plus permis de donne mon numéro de téléphone à la sorcière me servant de génitrice. De plus, Kendra pleurait de plus en plus. Je crois qu’elle commence à ressentir l’absence de sa mère mais on a comme l’impression qu’elle s’est volatilisée dans la nature. Toutes ces raisons m’ont poussé à me disputer avec Maira qui n’a rien à voir dans ces histoires. Je me suis senti mal après ça car elle ne le méritait pas et j’ai vraiment été injuste sur ce coup.

J’entends mon téléphone sonner. Je le saisis et je remarque que c’est le Lieutenant KONATE, la personne commissionnée pour retrouver Amber. Je regarde l’heure et il est 3H30 du matin. Je décroche et il m’annonce qu’il a eu une piste par un de ses contacts. Une personne correspondant au profil d’Aber se trouverait depuis un mois à l’hôpital psychiatrique de Bingerville. Il faudrait que je vienne sur place et voir s’il s’agit vraiment d’elle. Je lui ai juste dit OK avant de raccrocher. Honnêtement, je ne croyais pas vraiment en cette piste mais je ne perdais rien en allant vérifier. J’ai alors attendu le lendemain pour m’y rendre et j’eus le choc de ma vie. L’infirmière me présent la personne et c’était bien elle mais elle avait vraiment perdu la raison car elle disait des choses incohérentes. Le médecin faisant sa tournée, je devais attendre. J’étais dans sa chambre en attendant et elle s’est mise à prononcer le nom de MAira.

-« Je dois lui parler urgemment. Maira. Je dois te parler »
-« Mais c’est quoi cette histoire ? »
-« … »

Je suis sorti de là et me suis mis à réfléchir. Qu’est-ce qui se passe ? Il faut que je l’appelle. Il faut que j’appelle MAira. Je décroche mon téléphone et compose son numéro mais je tombe sur sa boîte vocale. Shit. Je m’apprêtais à relancer son numéro quand j’aperçus le médecin traitant d’Amber. Il est temps qu’il m’explique ce qui se passe car je suis largué.

Maira: La valse des...