Chapitre 54: Les caprices d'une femme enceinte
Ecrit par kaynaliah
Dans la tête de Ross
Je viens de démarrer la voiture et sans vous mentir j’éprouve des
sentiments contradictoires à cet instant précis. Pourquoi ? Maira s’est
murée dans un silence bizarre qui me gêne. Je ne sais pas ce qui lui
arrive là. Tout à l’heure pourtant elle semblait heureuse. Moi je suis
heureux d’être papa en tout cas mais elle je n’en sais
rien encore. Elle semble ailleurs. J’ai une photo de mon enfant même
s’il est encore une crevette. J’ai hâte qu’il soit là. Je dois même
passer à la pharmacie prendre les vitamines que la gynécologue a
prescrit à Mademoiselle silencieuse. Je veux prendre le chemin de la
maison mais elle m’indique un autre chemin. Je respecte son choix.
Quelques minutes plus tard, je suis entrain de garer devant la RTI.
-« Tu te demandes certainement ce qu’on fait là ? »
-« Oui et je me demande pourquoi tu ne parles plus depuis tout à l’heure aussi »
-« Tout à l’heure quand on nous a annoncé qu’on allait avoir un bébé,
notre bébé, j’étais heureuse et je le suis toujours mais… »
-« Mais qui Maira ? »
-« Je ne saurai profiter pleinement de ce bonheur, de cette grossesse si je ne parviens pas à faire quelque chose avant »
-« … »
-« Il y a bientôt 5 ans…J’ai eu un accident qui a coûté la vie à notre enfant... Cet accident s’est produit exactement ici »
-« Maira…. »
-« Certes du temps s’est écoulé mais je n’ai toujours pas fait mon
deuil et cette grossesse si inattendue et soudaine m’effraie. J’ai peur
que quelque chose d’autre encore se produit. Je ne pourrai pas le
supporter. Je n’y survivrai pas tout simplement. J’ai peur de perdre cet
enfant Ross »
-« Viens là…Mais pourquoi tu ne me l’a s pas dit plus tôt ? » dis-je en la serrant dans mes bras
-« Parce que j’ai peur et que je suis effrayée. Je ne voulais pas te décevoir en plus »
-« Je veux que tu me parles de tes états d’âme, de ce que tu ressens.
Je veux être là pour toi et tu dois tout me dire si tu veux que je
t’aide »
-« Je suis désolée »
-« Moi aussi j’ai peur mais je
préfère positiver. Je suis sûr et certain que Dieu ne permettra pas
qu’on perde cet enfant. Il grandira normalement dans ton ventre et tu
lui donneras naissance. Cet enfant sera aussi beau et intelligent que sa
mère »
-« Et son père lol »
-« Tu vois j’ai réussi à te faire sourire. Je veux que tu positives Maira. Si tu commences à douter, on ne s’en sortira pas.
-« Tu as raison bébé »
-« Je préfère ça »
-« J’ai envie d’une glace vanille-fraise »
-« Ce sont tes envies de femme enceinte qui commence là ? »
-« Peut-être »
-« Avec toi c’est clair que je suis foutu jusqu’au dernier jour de ta grossesse »
-« Pourquoi ? »
-« Quelque chose me dit que tu seras chiante »
-« T’es pas gentil »
-« Je sais lol. Je t’aime ma princesse et tu verras que tout se passera
bien. En plus, je serai toujours là. Tu ne seras pas seule. Dieu est au
contrôle »
-« Amen »
On remonta en voiture mais je
connaissais maintenant le lieu où notre premier enfant avait perdu la
vie. Je n’avais jamais su où elle avait eu cet accident. J’en suis
toujours meurtri jusqu’aujourd’hui. Mais un passage du livre d’Esaie me
revient en mémoire. J’ai eu du mal à le comprendre à une période de ma
vie où je pensais que le Seigneur m’avait abandonné en me faisait vivre
tout ce que j’ai eu à traversé. Mais j’ai finalement compris qu’il
m’éprouvait. Esaie 49, 13-15 : « On peut comme Sion penser un moment
que Dieu nous a abandonné. C’est chose impossible ! Tôt ou tard, dans
notre détresse, la consolation de Dieu nous visitera et nous relèvera !
la fidélité de Dieu est la gage de Sa consolation ! ». Aujourdhui, je
dois regarder vers l’avenir et me concentrer sur cet enfant à venir, cet
enfant si béni. Apprendre sa venue apporte encore plus de bonheur dans
ma vie. Nous sommes passés en pharmacie et ensuite chez le glacier où
Maira a fait un truc incroyable : elle a voulu se battre avec une autre
femme pour le dernier pot de glace à la fraise. J’étais ébahi par cette
scène. Je me suis excusé auprès de la dame. Maira s’en foutait
royalement. Tant qu’elle avait sa glace, le reste l’importait bien peu.
Comme si ça ne suffisait pas, elle est allée ramasser presque tous les
pots de glace de la boutique. Bon si ça commence comme ça, je suis sûr
que cette femme là me fera souffrir.
Nous sommes rentrés
ensuite à la maison où nous nous sommes attelés à la préparation de
notre déjeuner. On n’a pas mis notre nez dehors par la suite de la
journée. On a passé l’après-midi à se reposer et à regarder les séries
américaines. On a également dîné tranquillement à la maison. Elle m’a
confié vouloir que l’information de la grossesse reste entre nous deux
pour l’instant. Elle voulait d’abord passer le cap du premier trimestre
avant qu’on ne l’annonce à tout le monde. On ne l’annoncera qu’à nos
familles respectives en privé au moment venu.
Il était deux
heures du matin quand je me suis réveillé et que j’ai remarqué son
absence dans le lit. Je me suis levé et suis sorti automatiquement de la
chambre. Lorsque j’étais dans le couloir. J’ai entendu du bruit venant
du rez-de-chaussée. Je m’y suis dirigé et plus j’avançais, j’avais
l’impression de percevoir des reniflements. Maira était entrain de
pleurer. Je la retrouvai à la cuisine assise sur une des chaises du bar.
-« Eh bébé qu’est-ce qui t’arrive? »
-« Snif…Oui »
-« … »
-« Snif…Je veux manger des escargots »
-« ??? »
-« Snif…J’ai faim d’escargots »
-« ??? »
-« Et tu n’en as pas ici….J’avais même oublié que tu n’en mangeais pas »
-« Et vu l’heure, il n’y a personne qui en vend dehors »
-« Snif… »
-« Tu ne veux pas autre chose à la place ? »
-« Non »
-« Ok mais si t veux on peut se faire au gâteau au chocolat »
-« Mais ce sont les escargots que je veux »-
-« On fera ceci : ce midi je te promets que tu mangeras des escargots dignes de ce nom »
-« Tu promets ? »
-« Oui bébé. Allez viens dormir stp »
On retourna se coucher. Elle s’endormit rapidement. Donc c’est pour des
escargots qu’elle m’a fait cette scène là. Sacré Maira ! A peine on
découvre qu’elle est enceinte que ses envies là se dévoilent même la
nuit. Je suis fini en tout cas. Elle n’est enceinte que d’un mois et
demie et c’est déjà comme ça. J’ai fait exprès de ne pas lui souhaiter
un bon anniversaire car avec nos familles, on lui prépare une surprise.
Il faut que j’appelle Maman Lyne le matin pour lui dire d’ajouter des
escargots sinon celle-là peut nous taper un gros scandale comme ça.
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Dans la tête de Maira
Je me suis levée ce matin par une violente nausée. J’ai juste eu le
temps de bondir du lit et de m’accroupir au niveau du WC avant de
dégueuler. J’entends la porte s’ouvrir et je sais que c’est Ross. Il se
tint derrière moi et m’attrape les cheveux pour ne pas que je les
salisse d’une main et pose son autre main sur mon dos pour me
réconforter. Je vais ensuite me brosser les dents et prendre une douche
aidée de Ross. On retourne à la chambre et je disparais dans le dressing
pour chercher quoi mettre aujourd’hui tandis que Ross est descendu à la
cuisine. Il faisait beau aujourd’hui. Je suis descendu le retrouver. On
a tout disposé sur la table de la terrasse et on a mangé dans la bonne
humeur.
Ross m’a confisqué mon téléphone momentanément car il
m’a dit qu’il avait une surprise pour moi. Mais je n’ai pas compris
quand nous nous sommes arrêtés devant le portail de mes parents. On a
garé sur le parking et il est descendu avant de venir m’ouvrir la porte.
Il m’a pris la main et on a entrelacés nos doigts avant d’avancer vers
la maison. J’ouvris la porte de la maison et la refermai derrière moi.
Quand j’entrai dans le salon avec Ross, tout le monde me cria surprise.
J’ai juste eu le temps de voir la banderole Maira et Malia pour
comprendre que c’était mon anniversaire. J’ai vite compris que Ross
était dans la mascarade. Il a juste profité du fait que j’ai oublié.
Quel homme merveilleux celui-là !
Je sera ma sœur dans mes bras
car pour la première fois depuis longtemps, nous allons passer un
anniversaire ensemble sans aucune ombre au tableau et j’en suis
heureuse. Nos deux familles sont réunies pour cet événement. J’entends
Déborah envoyer des petites piques à Malia et cela me gêne vraiment.
J’aimerais tant qu’elles puissent s’entendre. Après tout, je ne peux
vraiment pas en vouloir à Déborah aussi. La mère de Ross me regarde et
me sourit. Je lui renvoie son sourire avant d’aller me serrer dans ma
couverture préférée : les bras de REK.
On se rassembla tous
dans le jardin où une table vait été dressée sous la terrasse. Après que
Papi Andrew ait fait la prière pour bénir le repas, nous nous
installons à table enfin. Je regardais avec envie les escargots qui
étaient dans un plat et je savais que j’allais enfin succomber à mes
envies. On a passé un excellent moment et Ross me lançait des sourires
quand je mangeais. Il savait que j’étais heureuse d’avoir mes escargots
dans mon estomac. Lui au contraire ça le débecte. Après le repas, les
hommes s’éclipsèrent d’un côté et les femmes d’un autre côté. J’observai
ma sœur et elle rigolait. Je crois qu’elle était vraiment heureuse à ce
moment là.
Je suis assise au salon avec toutes les femmes
quand le drame se produit. Cynthia revenait de sa chambre car elle était
allée chercher le nouveau parfum qu’elle a acheté hier et qui sentirait
divinement bon. Elle l’a vaporisé dans la pièce et je crus que j’allais
m’effondrer.
-« Comment tu trouves Maira ? »
Je me sentais mal. J’avais envie de gerber.
-« Je te jure que si tu pompes encore ce produit une seule fois, je vais gerber »
Tout le monde se retourna pour me regarder.
-« T’aime pas l’odeur ? » demanda Déborah
-« Du tout. J’ai envie de vomir »
-« Mais qu’est-ce que tu racontes ? » demanda Maman Lyne
Je me levai automatiquement et me rendis aux toilettes où j’ai vomi
toutes mes tripes. En sortant de là, je croisai ma mère et ma
belle-mère.
-« Mais que faites-vous là ? vous m’avez fait peur hein »
-« Désolée ma chérie mais j’ai l’impression que tu me caches quelque chose » dirt maman Lyne
-« Quoi ? »
-« Ne serais-tu pas enceinte par hasard ? » demanda ma belle-mère
Eh Dieu, il a fallu que ça tombe encore sur moi. Qui va me sauver de là
? Si je le dis à ma mère, elle le dira à mon père forcément alors que
je veux passer le premier trimestre tranquillement. MA belle-mère ?
C’est sûr qu’elle ne me lâchera plus. Depuis le temps, qu’elle rêve que
Ross fasse un enfant.
-« Non je ne suis pas enceinte»
-«J’avais cru bon c’est pas grave. Sinon ça va mieux ? » demanda ma belle-mère
-« Oui beaucoup »
Elle s’éclipsa tandis que maman me demanda de la suivre dans la chambre. Elle referma la porte.
-« A combien de semaines es-tu ? »
-« 6 semaines »
-« Je le savais. Féliciations ma fille. Comment te sens-tu ? »
-« Beaucoup de nausées mais ne dis rien à papa pour l’instant stp »
-« Motus et bouche cousue »
-« Mais pourquoi tu as menti à ta belle-mère ? »
-« Elle ne va plus me lâcher quand elle saura ça. Je veux souffler d’abord »
-« Enfin y aura un bébé à pouponner ici là »
Dîtes-moi si toutes les futures grand-mères sont aussi enthousiastes
hein ? JE regarde maman faire ses plans seulement quand le bébé sera né.
« Qui tu sois mon petit bébé, sache que tu es attendu et
aimé. Tu es l’enfant de l’amour, tu es une bénédiction, un rayon de
soleil » dis-je en posant ma main sur mon ventre.