Chapitre 57

Ecrit par Sandy's Aby's


Nouna MAPESSI.


Une semaine plus tard, je me retrouvais encore à l’hôpital, cette fois, avec Dan et Darène.

 Les enfants n’avaient pas de problèmes apparents mais ils s’évanouissaient pour un rien. 


Martin a dû faire venir un médecin spécialiste pour s’occuper d’eux sur place à la maison.

Je ne savais plus quoi faire pour sauver mes enfants. 


Même si quelque chose au fond de moi me poussait à appeler ma mère mais comment le faire puisque j’avais passé mon temps à l’insulter et la rejeter.


Il me fallait réfléchir car tant que je ne savais pas de quoi ils souffraient mes enfants étaient en danger.


 

Samuel MENDOME.


J’étais couché dans ma chambre le regard fixé au plafond essayant tant bien que mal de survivre. 


Les enfants étaient sur le point de reprendre l’école et celle qui s’occupait de ça, c’était Harmonie que ma mère et mon ex tchiza s’étaient associer à tuer.


Quelle vie !


Tout cela était arrivés par ma faute, une erreur qui a coûté la vie de ma femme, le bonheur de mes enfants.

Je n’ai aucun moyen de me racheter car ma femme ne reviendra plus jamais.


Samuelha (toquant) : Papa !


Moi (me redressant en essuyant une larme qui roulait sur ma joue) : Oui ma chérie ! répondis-je en forçant le sourire.


Samuelha (tenant la poignée) : Mamie a dit que je viens t’appeler parce que tata Kerene est arrivée.


Moi (posant mes pieds au sol) : Ok. Je viens.


Samuelha tourna le talon pendant que je chaussais mes sandales.


Lorsque je les retrouvais dans le salon, Kerene discutait avec tante, Samy-Harmy sur ses jambes et Samuelha assise à même le sol près de ses pieds. 


C’était la seule mère qui les restaient et auprès de laquelle ils se sentaient plus proche de leur mère car Kerene et sa défunte grande sœur avaient des traits communs.


Ils aimaient aussi Dorothée mais ils préféraient leur tante Kerene.


Moi (m’avançant) : Bonjour Kerene !


Kerene (du bout des lèvres) : Bonjour Samuel.

 Je suis venu chercher les enfants pour les courses car tante m’a remis les sous que tu as mis de côté pour payer leurs fournitures.


Moi (reconnaissant) : Merci pour ton aide précieuse.


Tante (se levant) : Il vaudra mieux y aller maintenant [Se tournant vers moi] je vais les y conduire et les attendre dans la voiture pendant qu’ils feront les courses.


Kerene (posant Samy-Harmy au sol avant de se lever) : C’est mieux, on gagnera en temps.


Moi (la fixant reconnaissant) : Merci pour tout ce que tu fais pour nous.


Kerene (soutenant mon regard) : Je ne le ferai jamais pour toi MENDOME ! Lâcha-t-elle sèchement.


Puis elle prit les enfants par la main en tournant les talons alors que je me demandais si c’était vraiment Kerene en face de moi.


Mais je la comprenais, elle rejetait la faute sur moi et c’était vraiment le cas, je ne pouvais pas me plaindre.

Tante devait repartir au village chercher son frère et je crois que j’irai avec elle. Les enfants resteront avec leurs parents maternels pendant ce temps.

Changer d'air m'aidera un peu à oublier.


Désiré NGUIMBI.


Le pasteur : …Je vous déclare mari et femme !

Veuillez maintenant embrasser la mariée.


[Brouhaha général]


Des minuscules particules de guirlandes découpées nous étaient projetées alors que je me délectais avec douceur des lèvres de Ma femme, celle qui venait de dire oui, devant la terre entière pour devenir la chair de ma chair et l’os de mes os.


Après six mois à travailler ensemble dans la même entreprise, nous voilà marié aujourd’hui.


Lizette (me fixant amoureusement) : Merci de me faire confiance et de m’honorer.


Moi (baisant sa main tout en la fixant) : C’est à moi de te remercier car tu as apporté de la lumière dans ma vie, tu es un pilier pour moi, tu as adopté mon fils, il est officiellement le nôtre.

 Tu m’as donné l’envie d’aimer de faire confiance à nouveau et [Me penchant vers elle près de son oreille] j’ai hâte de faire de toi ma femme littéralement parlant. 


Lizette (souriante) : Je sais. Et moi, j’ai envie de me donner à toi sans réserve.

Nous nous dirigeons enfin à la voiture pour nous rendre à l’hôtel où nous devons nous reposer un peu et troquer nos vêtements contre des vêtements prévus pour la soirée.


Richie faisait partit des garçons d’honneurs avec Donald et quelques cousins à Lizette.


Sa tante éloignée s’était déplacée pour l’occasion avec ses sœurs alors que ma famille était au complet.


Oncle Tanguy et sa femme étaient aussi des nôtres nous avons enfin fait la connaissance de son épouse.


J'étais l’homme le plus heureux qui puisse exister.


Après le mariage à la coutume qui a eu lieu deux jours avant, nous avons enchaîner avec le civil sous le régime monogamique avec bien commun.


Mes parents étaient si fiers et vraiment très heureux d’avoir Lizette comme bru. 

Elle n’avait fait que réunir la famille depuis le début et avait le cœur sur la main. Même Pamela qu’elle ne connaissait que depuis quelques mois, était devenu sa belle-sœur préférée et complice.


Pamela (se rapprochant de nous) : Pardon, arrêtez de rêver c’est vous qu’on attend comme ça !


Tout le monde est impatient.


Lizette (se rendant compte) : Ah pardon !


Moi (lui présentant mon coude) : On y va !


Elle prit mon bras et nous nous dirigeâmes vers le véhicule décorés aux couleurs du mariage : or et argent.


Jean Marc NDONG.


Après presque qu’une année à chercher ma femme dans tout Lisbonne, j’ai fini par la retrouver et affronter son père pour pouvoir la ramener au pays.


Il lui avait raconté plein de conneries sur moi au point où elle ne croyait plus,  qu'un jour que je viendrais la chercher. Ça avait été facile pour moi et surtout difficile pour elle de tenir tête, pour une fois à son père et me suivre.


 C’était la première fois depuis que je m’étais marié à elle qu’elle le faisait.


Lorsque j’étais arrivé au Portugal, je m’étais préparé en conséquence depuis Libreville. 


J’avais booké un appartement pour au moins huit mois sur internet, payé d’avance ne pensant pas que ça me prendrait tout ce temps sauf que je dû rajouter de l’argent.


Il me fallait du temps pour récupérer ma femme et l’argent n’était pour moi, le cadet de mes soucis. 


Je connaissais qui était mon beau père et j’étais même sûr qu’il était informé de mon arrivée ce qu’il confirma, bien sûr, le même soir en se présentant chez moi.


J’étais dans son territoire et je savais qu’il pouvait m’éliminer s’il le voulait mais j’avais décidé de prendre ce risque par amour pour Julia. 


Je n’ai jamais arrêté de l’aimer. J’ai juste eu quelques écarts et ça avait coûté la vie de mon fils.


En dehors de mon meilleur pote, resté au pays pour gérer mon affaire en mon absence, et peut-être mes parents, je ne sais qui aurait lancé un avis de recherche pour me retrouver puisque je n’avais rien dit à ces derniers concernant mon voyage. 


De retour à Libreville, je sentais que ma femme n’était plus la même, elle avait perdu goût à la vie et demeurait silencieuse durant les heures sur la terrasse en fixant l’horizon.


Malgré qu’elle remarchait à présent, elle n’était pas heureuse ça se voyait à mille lieux.


Chaque matin en sortant je la laissais au même endroit et parfois je la retrouvais là à mon retour.


Tout était de ma faute. J’avais fait rentré une autre femme dans notre couple sans savoir ce qui allait arriver.


J’avais très mal pour elle.


Mais que pouvais-je faire de plus ? Elle m’avait supplié de lui laisser du temps et surtout de l’espace. 


Je ne pouvais lui venir en aide même si je voulais au moins essayer pour racheter mes erreurs. 


Je voulais aller sur de nouvelles bases sans savoir la bombe que ma femme s’apprêtait à me révéler.


Malheureusement, un soir en rentrant du travail, il devait faire entre dix-sept-heure moins, car je rentrais désormais tôt et si j’avais trop de travail à finir absolument, je rentrais avec tous les dossiers à traiter, je voulais regagner la confiance de ma femme.


Je la trouvais en pleure à son endroit habituel. 


Je ne pouvais pas passer sans pourtant m’arrêter pour savoir ce qui n’allait pas. Je laissais tomber ma serviette contenant les dossiers et me rapprochant d’elle.


Elle m’avouait ce jour-là, la raison de son silence et son comportement si distant. 

Si elle avait été silencieuse ce n’était pas parce qu’elle ne m’aimait plus mais parce qu’elle attendait les résultats des tests qu’elle avait passé dans une clinique privé et le verdict était tombé ma femme ne pouvais plus avoir d’enfant son rêve de devenir mère s’était envolé à cause de ma bêtise. 


Je dénouais lentement ses mains afin de la serrez dans mes bras mais elle s’esquiva en allant s’enfermer dans sa nouvelle chambre. On vivait chambres séparées depuis notre retour.


Aujourd’hui, un an plus tard, je payais toujours pour mes actes, rien ne sera plus comme avant. Ces derniers temps, ma femme avait repris à coucher avec moi juste par devoir conjugal et ce, quand elle en avait envie. Je ne me plaignais pas et j’espérai qu’elle me pardonne réellement un jour et s’il faille qu’on adopte un enfant ça ne me dérangerais pas, l’essentiel, c’était que ma femme se sente mieux et qu’elle me fasse confiance à nouveau.


Juste SAJOUX.


La vie était si rude avec moi parce que j’avais aimé la mauvaise personne maintenant que j’y pensais. 


Harmonie était une belle âme qui ne méritait pas de mourir aussi lâchement.


Si j’avais été moins timide avec les femmes, je l’aurais abordé en Chine mais je ne l’avais pas fait et c’était la femme de Samuel et pas encore la mienne alors qu’elle était déjà enceinte de moi.


Les choses n’auraient jamais dû se passer comme cela mais je l’aimais à en perdre la tête aujourd’hui encore, je me trouve à la case départ avec plusieurs femmes qui me tournent autours.


Je rangeais la dernière chemise cartonnée dans ma mallette en parcourant du regard une dernière fois ma chambre avant de la quitter pour un nombre indéterminé de temps.


J’avais décidé d’écouter le conseil de Justice, partir rejoindre la famille à l’étranger.


 J’avais longtemps été loin d’eux mais maintenant j’avais besoin d’eux et j’étais prêt à laisser cette ville, cette maison où j’ai eu pleins de souvenirs d’Harmonie, pour me reconstruire une nouvelle vie alors qu’elle, elle n’a pas eu cette chance-là.


Je m’apprêtais à rejoindre ma sœur qui avait à nouveau laissé enfants et mari pour venir m’aider avec mon déplacement, lorsque la porte s’ouvrit à la volée sur une Lorna en larme.


Je reposais doucement la mallette, inquiet que quelque chose de grave lui soit arrivée.


Lorna (suppliante) : Juste ne t’en va pas s’il te plait dit-elle en hoquetant.


Moi (soupirant de soulagement) : Lorna, j’ai cru qu’il s’était passé quelque chose de grave, bon sang ! dis-je sur un ton dur.


Elle (se rapprochant) : Bien sûr que c’est grave ! 

Tu t’en va. 


Quand est-ce que tu allais m’informer demanda-t-elle sur un ton de reproche.


Off

Je me disais bien que Justice n’allait pas garder cette nouvelle pour elle et bien sûr il a fallu qu’elle le dise à Lorna.


Elle s’arrêta à quelques centimètres de moi au point ou, je pouvais sentir son parfum aux notes de jasmin que j’avais respiré durant plusieurs années, elle n’avait jamais changé de parfum.


Moi (d’une voix trainante) : J’allais te le dire en partant !


Elle (croisant les bras en me fixant les yeux toujours humide) : Et as-tu pensé à moi, à ce que je ressens ? 


Je ne refuse pas que tu t’en ailles mais comme tu as aimé Harmonie sans qu’elle ne te considère dans un premier temps, moi aussi, je suis dans la même situation que toi en cette période-là ! dit-elle d’une voix troublée par l’émotion.


Lorna venait de ramener à la surface le sentiment d’incapacité que j’avais ressenti en voyant la femme que j’aimais en couple avec un autre.


Je la dévisageais avec une fascination mêlée d’interrogation.

Je réalisais maintenant ce que Lorna ressentait. 


A cette époque de ma vie, en Chine, j’aurai donné la moitié de tout ce que je possédais pour ne fusse que serrer Harmonie dans mes bras ou simplement attirer son attention mais elle n’avait aucune idée de qui j’étais. Malgré cela, j’ai patienté durant des années au point de perdre espoir.


Et maintenant c’était au tour de Lorna sauf que cette fois-ci c’était un peu différent.


J’avais fait mon deuil et j’étais prêt à m’envoler et refaire ma vie mais je laissais derrière-moi une âme en peine.


Je tendis le bras et l’attira lentement vers moi pour la serrer contre moi en caressant ses cheveux. 

Elle s’y refugia sans arrêter de pleurer. Cette situation me déconcertait et me fit me sentir profondément ému mais que pouvais-je faire de plus ? 


Rien.


Moi (contre ses cheveux) : On va y aller lui soufflais-je alors qu’elle s’était un peu calmée.


Elle se détacha lentement en levant les yeux vers moi.


Elle (murmurant) : Juste, je t’en supplie embrasse-moi ne fusse qu’une seule fois s’il te plaît.


Moi (refermant mes mains sur ses épaules) : Lorna crois-moi, j’aurai fait un gros effort pour toi mais pour quel but ? Je ne voudrais pas que tu souffres plus car je ne resterai pas et mon retour n’est pas pour maintenant.


Lorna (l’air abattu) : S’il te plaît c’est la dernière chose que je te demande pour pouvoir t’oublier, j’ai trop attendu, trop espéré pour que tu me laisses comme ça.


Elle versa encore plus de larmes et ça me déchirait de la voir se lamenter pour quelqu’un qui ne la méritait pas.


Moi (essayant de lui expliquer) : Lorna…


Elle posa un doigt sur mes lèvres pour m’empêcher de continuer.


Elle (déterminée) : Je n’accepterai aucune excuse pour cette fois, tu sais ce que je veux. 

Je ne t’ai pas demandé de coucher avec moi, je te demande juste… [sa voix se brisa] de m’embrasser juste quelques minutes.


Et n’ouvre la bouche que pour le faire et pas pour dire quelque chose.


Je levais le menton en soupirant les yeux fermés tandis qu’elle retirait sa main.


Je perçu un mouvement, le temps de redresser la tête elle était déjà à genoux en attrapant de chaque main un bout de tissus de mon pantalon.


Moi (lui tendant la main) : Lève-toi tout de suite et ne refais plus jamais ça que ce soit pour moi ou un autre homme, Lorna dis-je en m’emportant.


Lorna (se releva) : Pardon, mais je t’en prie je t’aime Juste. Je n’en peux plus de…


Depuis qu’elle s’était mis à débiter ses paroles, je la scrutais longuement avant de prendre possession de ses lèvres sans lui laisser le temps de terminer en me rapprochant progressivement d’elle, en l’étreignant lentement. 


Elle me rendit mon baiser, submergée par une excitation qui réveilla un frisson chez elle.


Le baiser fut salé dans un premier temps ensuite doux puis sensuel, fougueux et pour finir, délicieux elle entoura mon cou de ses bras alors que je la tenais par la taille.


Je n’aurai jamais cru qu’un jour je ressentirai quelque chose en l’embrassant mais j’étais dressé.


Justice (tapant dans ses mains avec un gros sourire aux lèvres) : Allez les amis ! Fini les amourettes on va pas trop faire attendre Dylan.


Lorna se détacha de moi haletante, retirant ses mains en reculant d’un pas à contre cœur les yeux clos savourant les dernières secondes du contact de nos lèvres pendant que de mon côté, je tentais de retrouver mes esprits. 


Moi (me dirigeant vers le lit récupérer ma mallette en m’adressant à ma sœur) : Désolé de t’avoir fait attendre longtemps ! 

On y va fis-je en tendant l’autre main libre à Lorna qui la prit en souriant.


Justice (nous devançant) : Je savais qu’il se passait des choses mais pas ce genre de chose.


Moi (descendant les marches avec Lorna) : C’est toi qui a orchestré tout ça ! dis-je sur un ton de reproche feint.


Justice (descendant la dernière marche en se retournant) : Ah non, je ne vous ai pas envoyé vous échanger les salives !


Quelques minutes plus tard, nous étions en route pour le Radisson blu (hôtel de Libreville au bord de mer)


Nous rejoignîmes Dylan qui nous attendait depuis près d’une heure quinze, en prenant place autour de la table.


Lorsque nous eûmes terminé notre repas, nous prîmes la direction de l’aéroport pour les enregistrements avant le vol pour les Etats unies avec deux escales prévus.


Les passagers du vol AF6110 d’air France à destination de Paris sont priés de se présenter à la salle d’embarquement pour embarquement immédiat.


Justice (se leva) : Je crois qu’on s’adresse à nous là !


Moi (l’imitant) : Eh bien ! Il est temps de partir.


Justice se rapprocha de Lorna pendant que je tendis ma main à Dylan avec qui mon entreprise était désormais en partenariat.


Justice (prenant Lorna dans ses bras) : Occupe-toi bien de l’entreprise de mon frère et sache que tu seras toujours la bienvenue si tu décides de faire un saut à L.A (Los Angeles)


Lorna (reconnaissante) : Merci Justice ! Tu es une bonne personne et tu vas beaucoup me manquer ! 


Justice (caressant sa joue) : Toi aussi !


Lorna (frottant son œil) : Salut les garçons pour moi et aussi ton mari.


Justice (souriante) : Je n’y manquerai pas.


Alors que ma sœur se déplaçait pour dire au revoir à Dylan, je me dirigeais vers Lorna et la serrais contre moi en aspirant pour une fois encore son parfum.


Lorna (murmurant près de mon oreille) : Merci ! même si j’aurai souhaité plus !


Mais sache, que je suis prête à t’attendre même si c’est après dix ans.


Moi (me détachant lentement de l’étreinte en prenant sa tête entre mes mains) : Je préfère te savoir avec Dylan et regretter plus tard de t’avoir laissé partir que d’avoir à te faire perdre du temps pour ensuite me marier avec une autre. 

Ne m’attend pas, soit heureuse pour moi et surtout pour toi, s’il te plaît.

Puis, je reculais avant de faire signe à Justice.


Nous nous dirigeâmes vers les escaliers pour regagner la salle d’attente. Justice que je tenais par la main leur fit un dernier signe de main alors qu’on traversait le hall en direction des escaliers avant de disparaitre derrière une porte large.


Lorna JOUMAS.


Juste me tournait le dos une fois de plus et cette fois-ci c’était peut-être pour de bon. Il me fallait l’oublier une bonne fois pour toute ! 


C’était si difficile sinon impossible mais je n’avais pas le choix.

Finalement, je réalisais qu’il n’était pas pour moi.


Je m’en rendais compte malheureusement, tout était clair comme de l’eau de roche.


Je les regardais s’éloigner en tremblant au point où Dylan me prit dans ses bras pour m’aider à me calmer.


Dylan (posant sa joue contre la mienne) : Je sais que tu es très forte et que ça te passera.


Apparemment il était informé de ce que je ressentais pour Juste.


Moi (contre son torse) : Qu’est-ce que tu en sais !


Dylan (avec humour) : Je le sais parce-que si Juste t’a laissé la gestion de son entreprise c’est qu’il te fait totalement confiance et tu en est capable.


Lorna (se détachant) : Je crois qu’il faudra que je me ressaisisse et que je fasse comme lui : tourner la page.


Il haussa juste les épaules accompagné d’une grimace.


Helena MAGUISSET.


Driiiing.


Moi (récupérant mon téléphone sur la table avant de prendre place sur le canapé) : Allo mon lapin !


Cassidy (d’une voix douce) : Tu as pu toucher l’argent que je t’ai envoyé ? 


Moi (tendant mes jambes) : Oui mon lapin ! mais tu me manques trop !


Lui (sur le même ton doux) : Ne t’inquiète pas ma carotte, je serais de retour dans deux jours et je viendrais explorer ta vulve encore une fois.

 Si ce n’était pas les affaires, je serai déjà rentré. J’espère que tu as rasé comme j’aime ?


Moi (aguichante): Bien sûr !


[Sonnerie de porte]


Moi (fronçant les sourcils en regardant en direction du couloir) : Je crois que quelqu’un sonne, il faut que j’aille ouvrir !


Lui (coupant court) : Ok. Je te rappellerai plus tard bisou.


Clic.


Je me rendis à la porte et découvrit une dame, la cinquantaine révolue très coquette et élégante.


Elle (me tendant la main) : Bonjour ma fille !


Moi (fixant sa main hésitante) : Bonjour ! Que puis-je faire pour vous ?


Elle (retirant sa main) : J’aimerai discuter avec vous si vous voulez bien m'accorder cette faveur.

 Je suis prête à aller dans un endroit de votre choix, je paierai pour la consommation mais il faut vraiment que je vous parle.


Moi (intriguée) : C’est à quel sujet ?


Elle (calmement) : Au sujet de Raymond Cassidy DJOUMBI, mon mari…


Cette situation me prit de court.


Moi (posant la main sur la poignée en faisant mine de refermer la porte) : Je n’ai pas envie…


Elle (bloqua la porte avec sa main) : C’est vraiment très capital ce que j’ai à vous dire et vous me remercierez après m’avoir écouté. 

Je ne viens pas chercher des noises mais, je viens vous dire ce que mon mari ne vous a pas dit…je viens en paix et je ne le fais pas pour vous mais plutôt pour ma fille et pour soulager ma conscience !


Moi (intriguée) : …


Elle (l’air sincère) : Croyez-moi, il est question de vie où de mort.


Moi (cédant en ouvrant la porte) : Entrez donc mais pas plus de cinq minutes car j’ai un rendez-vous.


Elle (me regardant droit dans les yeux) : Vous ne le regretterez pas je vous assure !


Après un instant d’hésitation, je la conduisis dans le salon alors qu’elle parcourait la pièce du regard tout en s’avançant.


Moi (tirant une chaise) : Prenez place.


 [Ce qu’elle fit aussitôt.]


J'étais sereine même si au fond j'avais peur qu'elle soit armée et mandatée pour m'éliminer


Je vous sers quelque chose à boire ? demandais-je sans le moindre enthousiasme.


Elle (posant son sac sur ses genoux) : Non, c’est bien gentil de votre part.


Écoutez, je vous cherche depuis longtemps et je ne suis pas obligé de faire ce que je suis en train de vouloir faire mais bref.


Moi (tirant un siège en m’asseyant à mon tour) : Je vous écoute ! perdant patience.


Elle (tenant les manches de son sac avec ses mains) : Comme vous l’avez certainement deviné, je suis l’épouse de Cassidy.


Off

Et qu’est-ce que j’en ai à fouetter songeais-je intérieurement.


Moi (désinvolte) : …


Elle (poursuivant sans prêter attention) : Je suis marié à lui depuis plus de vingt-cinq ans, nous avons eu quatre enfants, trois sont mort il ne reste que notre première fille.


Et je ne suis plus en âge d’en faire dit-elle l’air soudain malheureux

Nos enfants sont morts de VIH.


KOUM mon cœur rata un battement.


Moi (la fixant) : Pourquoi vous me racontez tout ça ? demandais-je d’une voix ferme.


Elle (calmement) : Parce que si je suis séropositive aujourd’hui c’est parce que c’est mon époux qui me l’a refilé. 

Il me l’a caché pendant longtemps avant que je le découvre après la mort de nos enfants seule ma première fille n’est pas porteuse car nous l’avons fait avant qu’il n’attrape cette maladie.


Moi (secouant la tête, dépassée) : Non ! ça ne peut pas être vrai !


Elle (ouvrant la fermeture de son sac) : Puisque je savais que vous n’allez pas forcément me croire aussi facilement, 


[Fouillant son sac en retirant un document qu’elle posa devant moi]


 Je vous assure que c’est pour ma fille que je le fais et vous avez à peu près son âge et je n’aimerai pas que ça lui arrive. Je n’ai jamais compris pourquoi vous les jeunes filles d’aujourd’hui êtes si naïve à ce point. Vous rencontrez une personne, vous ne cherchez pas à le connaître, connaître son statut sérologique, directement vous couchez avec lui sans vous protéger…


Troublée, je ne l’écoutais plus, ma vie était en train de défiler sous mes yeux.

 Cassidy mon distributeur d’il y a à peine neuf mois de relation, celui qui loue cet appartement pour moi qui m’a offert une range rover rouge sang, ce Cassidy là, bel homme soigné, celui que j’avais accepté d’épouser à la coutume ! Ce Cassidy ? 


IMPOSSIBLE.


Moi (repoussant la chaise en me levant brusquement) : Je vous prie de vous en aller dis-je, encore secouée par ce qu’elle venait de me révéler.


Elle (se levant de son siège) : Il faudra que vous allez consulter et commencer à vous faire prescrire des antirétroviraux.


Moi (perdant patience) : Je vous en prie, je veux être seule ! répliquais-je les dents serrées.

Je ne vous connais même pas qu'est-ce qui me dit que vous êtes réellement celle que vous prétendez être.


Elle (hocha la tête, ignorant mes propos) je vous comprends. Ça a été difficile pour moi aussi lorsque j’ai appris cette nouvelle désastreuse.

Merci de votre temps.


Elle quitta la pièce sans demander son reste alors que je me précipitais sur mon téléphone pour composer le numéro de Cassidy que je connaissais par cœur.


Cassidy (ne se doutant de rien) : Oui ma carotte ?


Moi (déversant ma colère sur lui) : Espèce d’enfoiré, con de merde de ta mère salopard chien indigène ! tu vas me le payer car je vais te tuer de mes propres mains et faire ta prison espèce de chien vert, sorcier sniff.

Je craquais en versant toutes les larmes de mon corps.


Cassidy (d’un ton calme et égal) : As-tu terminer de m’insulter ?


Moi (réprimant ma rage) : …


Cassidy (pas du tout surpris) : Je vois que ma femme t’a informé !

 C’est la seule occupation qui lui reste : trouver mes maitresses et leur annoncer la nouvelle ah ah ah ! fit-il le rire cynique.


 Mais ma carotte, toi, tu es exceptionnel. J’ai besoin de toi à mes côtés !


 Ne t’inquiète surtout pas, tu ne vas pas mourir, je suis là, j’ai de l’argent. Tu vas juste être obligée de prendre des médicaments toute ta vie à part ça tu devras bien t’en sortir…


Outragée et envahit par la colère, je propulsais mon téléphone de toutes mes forces contre le mur pour ne plus pouvoir entendre l’horrible voix de ce criminel qui venait de bousiller toute ma vie sans regret.


Comment suis-je arrivée là ? et qu’allais-je devenir à présent ?


Il venait de bouleverser ma vie pour toujours je n’avais jamais envisagé de terminer ma vie de cette manière. Et qu'allais-je bien pouvoir raconter à tous ceux avec qui je suis sorti en même temps que lui ? 


Quelle poisse !


Shirley DIVOUNGUI.


Diane (cognant à ma porte entrouverte) : Ma petite, tu as de la visite !


Moi (soulevant l’oreiller posé sur mon visage) : Roooh Didi ! je n’aime pas quand tu m’appelle comme ça dis-je boudeuse. 


En tout cas ne le fait jamais devant les gens.


Elle sourit sans rien ajouter.


Moi (me redressant) : C’est qui même ?


Diane (les mains derrière le dos) : C’est Désiré …


Je me levais brusquement en tournant comme une folle dans la chambre à la recherche de ma robe verte.


Moi (affolée) : Comment tu me trouves ? la questionnais-je en m’arrêtant devant elle.


Diane (essayant d’en dire plus) : Mais il n’est pas venu seule…


Moi (la poussant doucement hors de ma chambre en refermant sans tenir compte de ce qu’elle voulait ajouter) : C’est bon Didi !

Je n’ai plus besoin de toi, dit-lui que j’arrive, qu’il m’attende stp.


Je me précipitais dans la salle de bain prendre un bain rapide puis tirer mon chignon avant de me maquiller. En deux quatre six tout était parfait.


J’enfilais finalement ma robe fourreau, une touche de parfum et le tour était joué.


Pour la petite histoire j’étais de retour chez mes parents car après l’arrestation de Grazy et tous les évènements qui ont suivi, nous n’avions plus rien à faire ensemble, chacun a dû prendre sa route, le club de tchiza est mort et enterré. 


Lorsque j’arrivais au salon je trouvais plusieurs personnes, et lui, était debout au milieu de la pièce, plus beau que d'habitude, en train de discuter avec Didi. Richie se précipita sur moi.


Je le serrais contre moi.


Moi (contente de le voir) : Oh ! Le grand garçon de sa mère tu vas bien ?


Richie (me montrant un petit ordinateur portable) : Regarde ce que maman Lizette m’a offert à mon anniversaire Lorsqu’il prononça ce prénom précédé de maman,, mon sourire s’effaça et ce n’est qu’à ce moment que je me rendis compte qu’elle était présente.


Lizette (poliment) : Bonjour Shirley !


Moi (me redressant en gardant la main sur l’épaule de mon fils) : Désiré, étais-tu obligée de l’emmener ici demandais-je en m’emportant.


Désiré (d’un ton ferme) : Je suis désolé mais tes parents ont voulu rencontrer Ma femme, celle qui s’occupera désormais de Richie quand il sera chez Nous !


Moi (le regard méprisant) : Ta femme dis-je amusée.


Désiré (glissa ses mains en poche) : Nous nous sommes mariés.


Moi (recevant un choc) : Quoi ?


Lizette (touchant le bras de Désiré qui se tourna vers elle) : Je ferai mieux de t’attendre dans la voiture ! dit-elle à mi-voix.


Lui (calmement) : Tu ne bouges pas chérie on ira ensemble.


Moi (me tournant vers mon fils en affichant un sourire feint) : Mon cœur, tu peux aller te changer et saluer mamie !


Richie (incrédule) : Je l’ai déjà salué elle était, elle et grand père avec papa et maman Liz…


Moi (tentant de maitriser le ton de ma voix) : Ça suffit comme ça ! 

Va alors te changer s’il te plaît ajoutais-je avec un sourire sans joie.


Richie (à contre cœur) : Ok man !


Diane (se sentant de trop) : Attend ! Richie, je vais t’accompagner.


Moi (je me dirigeais vers le canapé en me laissant tomber, dépitée) : … Désiré, tu ne m’as jamais épousé mais elle, si.

Dis-moi un peu, es-tu sûr que tu m’aimais ?


Désiré (souriant) : Nous n’allons pas revenir là-dessus et tu connais la réponse à cette question nous allons te laisser car Pamela nous attend depuis déjà une heure.


Je secouais la tête perdue pendant qu’ils se dirigeaient vers la sortie.

Donc comme ça, Pamela était rentrée !


Comment digérer une nouvelle pareille alors que j’avais encore un petit espoir qu’il se lasserais d'elle d’un moment à l’autre.


 Il l’a épousé, il est Directeur d’une grosse boite pétrolière mais que rêver de plus ! 

J’ai raté toutes ces bonnes choses pour suivre un blanc qui m’a abandonné sans donner des nouvelles. Je ne sais même pas s’il vit encore.


Tous mes amies avaient ‘’réussit leur vie".


Natacha vivait chez sa sœur qui a hérité de tout l’argent de Martin, Heinerick s’est marié avec une jolie fille punu et même Eyoubangoye à désormais sa propre boite.


Je lui ai proposé d’être sa petite amie mais il voit quelqu’un d’autre. 

A présent.

Moi, je vie chez mes parents.


 Jusqu’à quand ?


Nouna MAPESSI.


Dan (debout près de moi, les mains aux hanches) : Maman on retourne quand chez papa ! Depuis là, tu nous dis qu’on va repartir mais rien on est toujours au village.


La grande sœur de maman (qui avait tout entendue) : Eh Makosso, tu te calmes ok ? Ton père na ton père, Martin à fécondé l’ovule de ta mère pour que tu viennes au monde ? 


Ton père Makosso est où ? n’est-ce pas il t’a rayé de la liste de ses enfants ? Toi c’est Martin que tu demandes aujourd’hui ? tchiup !


Dan (interloqué) : Mais…


La grande sœur de maman (dans son élan) : Ah ferme ta grande gueule là !


Maman (sortant de la maison) : MAPESSI, il faudra laver le linge de tes enfants moi, j’ai mal au dos oh !


Moi (attisant la flamme avec un couvercle) : Ok maman ! 


Darène ! appelais-je.


Darène (depuis la chambre) : Maman !


Moi : Vient surveiller le feu s’il te plaît.


Darène (sortant de la maison, boudeuse) : Mais Dan fait quoi ?


Tante (intervenant) : Imbécile sort ici ! Vilaine.


Darène sorti en tirant la tronche.


Depuis que j'étais arrivée au village c’était ma routine allumer le feu tous les matins et tous les soirs, m’occuper de mes enfants etc…


Et il fallait en plus avoir tante sur le dos. Elle passait son temps à se mêler de tout et rien puisque maman avait décidé de mettre la maison de papa en location pour nous permettre d'économiser.


Nous étions obligés de vivre chez sa sœur.


J’avais tout abandonner et couper les ponts avec Martin pour venir au village car Martin voulait utiliser mes enfants à des fins mystiques. 


Jusqu'à présent nous n'avons aucune de ses nouvelles et c'était mieux ainsi.


Grâce à ma mère, aujourd’hui nous étions à l’abris du danger même si pour moi c’était un échec lamentable de ne pas avoir pu m’en sortir en étant en ville. 


Mais, j’ai appris une chose au sortir de cette situation : Il vaut mieux mourir pauvre que d’être riche et servir de pâture à un homme surtout s'il est sataniste.


J’ai tout abandonné, voiture, vêtements, maison de luxes et j’ai coupé les ponts avec lui.


Comment ça s’était passé :  Après une énième rechute, je n’en pouvais plus malgré le soi-disant médecin qui logeait chez nous. 


Il était évident que quelqu’un s’amusait avec la vie de mes enfants et cette personne était Martin. 


J’étais la seule qui lui accordait encore le bénéfice du doute.


Je mis mon orgueil de côté et j’appelais maman en cachette car selon moi, le soit disant médecin que Martin avait fait venir à la maison pour les enfants n’était qu’un espion qu’il avait placé là pour surveiller mes faits et gestes en son absence. 


Lorsque je réussis à l’avoir et que je lui expliquais la situation dans laquelle je me trouvais elle écouta attentivement et me dit de prendre les enfants et faire comme si j’allais quelque part, prendre de l’air, sans prendre ni vêtement ni sac de voyage de prendre seulement de la liquidité juste pour le passage rien de plus et de me rendre à la gare. 


J’expliquai au médecin que j’emmenais les enfants prendre de l’air et nous prendre des glaces et comme il ne vit aucun sac de voyage, il accepta.


Je démarrai le véhicule avec les enfants à bord, le gardien ouvrit le portail et je sorti de là sans plus jamais remettre les pieds. 


La voiture, je l’abandonnais près d’une station-service, j’étais sûr qu’il ne la ratera pas en rentrant le soir. 


J’abandonnais mes téléphones, montre, bijoux tout ce que maman m’avait recommandé de faire. 


Les enfants ne comprenaient pas pourquoi on s’en allait ils voulaient voir leur père Martin.


 Je dû les rassurer que tout ira bien et que Martin allait nous rejoindre pour qu’ils se calment.


Célia MIKALA.


Lucas-Martin (un livre entre les mains) : Maman tu me lis une petite histoire ?


Moi (sortant de ma rêverie) : Oh ! mais bien sûr chéri, sauf que les histoires on les lis avant de s’endormir, pas en après-midi !


Tata Natacha dit qu’on peut les lire à tous moment de la journée !


Je souri. 


J’étais fière de mon petit garçon précoce que Martin m’avait donné et il aurait été fière de lui s’il était encore en vie mais malheureusement ce n’était pas le cas et j’en souffrais énormément.


Mon fils ne comprenait pas encore mais il ressentait le besoin d’avoir un père à ses côtés.


Cet enfant, je l’ai élevé avec l’aide de mes sœurs et parents car mon mari est mort lorsqu’il avait à peine huit mois de vie.


Lorsqu’il a eu cet affrontement avec ma sœur au restaurant, il  prit peur et est venu me demander pardon mais je l’ai repoussé déjà qu’il ne vivait presque plus avec moi.


Un bon matin alors que je faisais la grâce matinée soit un mois après l’affrontement avec ma sœur, il arriva à la maison et sans au préalable me réveiller, il vida son bureau qu’il avait transformé en chambre secrète, il était furieux.


Alertée par le bruit je sortis de la chambre.


Moi (le rejoignant, effrayée) : Qu’y a-t-il Martin ? 


Martin (tenant sa tête entre ses mains) : J’ai essayé de sortir de cette spirale mais c’est presqu’impossible tu te rends compte hurla –t-il à mon endroit.


Moi (inquiète) : De quoi est-ce que tu parles ?


Martin (me pointant du doigt) : Arrête de me prendre pour un couillon, je n’aime pas que tu me prennes pour un couillon !


Il s’assit sur le fauteuil le plus proche et pris une fois encore sa tête entre ses mains.


Martin (levant ses yeux vers moi) : Je l’ai fait uniquement pour te mettre à l’aise, pour que tu ne manques de rien.


Moi (bredouillant) : Tu n’étais pas obligé Martin, je ne t’ai pas demandé de le faire.


Martin (frottant ses yeux) : Tu n’as pas eu besoin, il te suffisait de me demander de l’argent pour tes voyages qui n’en finissaient pas [levant les yeux vers moi] Tu crois que cet argent je le prenais où ?

 Dans mes économies et lorsque mon compte a été vidé, je n’ai eu d’autre choix que d’accepter la proposition que m’avait faite mon chef. Je voulais que tu sois complètement à moi, que tu sois amoureuse de moi bébé !


Moi (retenant les larmes qui embuaient mes yeux) : Sniff tu rejettes la faute sur moi maintenant ?


Lui (baissant ses yeux) : Non !


Moi (prenant place près de lui) : ça remonte à très longtemps la dernière fois où j’ai fait un voyage.


Lui (d’un ton plus calme) : Je sais, et mon compte était déjà au rouge.


Moi (sentant mes yeux se remplir de larme) : Et tu as une maîtresse dehors que tu entretiens aussi.


Lui (pensif) : Elle, c’était mon refuge lorsque tu me faisais des misères mais plus tard j’ai dû faire un choix entre elle et toi et je t’ai choisi toi et elle je l’ai utilisé pour que toi et moi puissions avoir la vie dont tu as toujours rêvé.


Tu n’as pas idée de combien de fois je t’aime. Et maintenant il me faut faire un sacrifice.


Moi (prise de panique) : Qui vas-tu sacrifier à présent ?


Lui (baissa la tête en soupirant) : J’en sais rien.


[Me fixant]


Ses yeux traduisaient la profondeur de son angoisse.


Moi (la gorge nouée) : Mais tu disais que tu avais Nouna n’est-ce pas ?


Lui (me fixant désolé) : Elle m’a quitté, elle a fui sans me dire où elle se rendait en laissant tout derrière. Elle est partie avec les enfants dont j’avais besoin.


Moi (tentant désespérément de trouver une solution) : Mais vas-y prendre une autre tchiza et fait-lui un enfant.

Il se mit à rire d’un rire sans joie.


Lui (l’air grave) : Ils ne veulent plus attendre, ils ont besoin de sang.

Je regrette de m’être embarqué là-dedans et je ne pourrais en sortir si facilement.


Moi (dans une dernière tentative) : Et Dieu dans tout ça ! 


Lui (amusé) : Toi-même tu n’y crois même pas.


Il se leva et je reculais d’un pas, instinctivement.


Lui (remarquant mon geste) : Tu as toujours peur de moi ?

C’est normal tu dois me prendre pour un monstre.

Mais ne t’inquiète pas, je crois que je sais ce que je ferai pour régler ça.


Sur ce, il sortit de la maison et je le revis une semaine plus tard.


À la clinique où mes sœurs m’avaient conduite, j’accouchais d’un garçon et quelle ne fus pas ma surprise de voir Martin rentrer dans la salle au moment de la coupure du cordon ombilicale. 


Si je me souviens bien, ce fut à ce moment-là que je tombais littéralement amoureuse de lui. 


Je voyais mon mari sous un autre angle.


Et il était très heureux de voir son fils au point où il versa quelques larmes.


Je découvris plus tard que c’est Natacha qui l’avait informé et qui l’avait demandé de nous rejoindre et il était arrivé à point nommé.


Tout se passait très bien, mon mari et moi faisions l’amour à nouveau après le retour des couches.


L’harmonie s’était installé dans mon foyer et je remerciais mes sœurs d’avoir gardé le secret de mon mari, tout filait le parfait amour.


 En quelques sorte, je découvrais mon mari comme si c’était la première fois jusqu'à oublier l'épée de Damoclès qui pesait sur nos têtes.


Malheureusement, toutes choses bonnes à toujours une fin. 


Un jour alors que je prenais un bain, et que Martin s’occupais de notre fils, j’écoutais un bruit sourd suivit d’un grognement.


Sans attendre, je me précipitais dans la chambre où je trouvais mon mari au sol en train de se débattre tous seul.


Paniquée, je pressais la dame de ménage d’appeler une ambulance et quelques minutes plus tard elle arriva. Ils  embarquèrent mon mari et mes sœurs me rejoignirent à l’hôpital.


Natacha (m’attirant à elle) : Soit forte la Cé !


Moi (contre son épaule) : J’ai peur Nath !


Rebecca (posant sa main apaisante sur mon épaule) : ça va aller Cé.


Lorsque l’infirmière me permis d’entrer voir mon mari, il allait mieux mais son côté droit était paralysé, je me mis à pleurer toutes mes larmes mais il me rassura.


Lui (souriant pour me rassurer) : Soit forte mon amour et ne pleure pas pour moi, je suis en train de m’en aller car j’ai décidé de me livrer moi-même pour que tout ceci prenne fin. 


Je suis désolé d’avoir accepté d’intégrer cette secte et je ne voudrais pas te l’imposer mais soit forte, j’aurai souhaité vivre ce que je vie aujourd’hui avec toi depuis le début de notre mariage mais tout ce que Dieu fait est bon et merci à Natacha de m’avoir accordé son pardon et Rebecca de me supporter et toi, de m’aimer.


Malheureusement, deux jours plus tard il fit une deuxième rechute mais cette fois-ci, elle était fatale.


 Aujourd’hui, quatre ans après, il me manquait toujours et je le revois chaque jours sur le visage de Lucas-Martin MEVIANE : notre fils.


Lucas-Martin (me tirant de ma rêverie) : Maman ?


Moi (le souriant) : Mon chéri ?


Lucas-Martin (excité) : Tata Rebecca est revenu avec ya minion.


Moi (me tenant debout près de lui) : Tant mieux alors va les rejoindre !


Lui (s’en allant en courant) : Ouéééé !


Je vivais désormais dans la maison que mon mari avait faite construire avec Natacha et Rebecca qui avaient pris la décision de quitter son homme marié et refaire sa vie avec quelqu’un qui sera son homme à elle seule.


Natacha elle n’avait pas encore de petit ami à l’horizon, Rebecca aussi moi je n’étais pas intéressée pour le moment.

Le plus important c’était mon fils.


Nathacha MIKALA.


J’ai revu Jean-Marc alors que je faisais le tour des écoles supérieures pour me renseigner sur les tarifs car je souhaitais reprendre mes études là où je m’étais arrêtée.


Un véhicule se gara alors que j’attendais Rebecca. Nous nous étions donné rendez-vous près de l’école de Minion.


La vitre fut baissée et je vis Jean-Marc il me fit signe de monter mais au lieu de ça je me rapprochais et lui demandait.


Moi (inquiète) : Tu es sûr que ta femme ne va pas se fâcher ?


Lui (me rassura) : Nous ne faisons rien de mal et je crois nous avons des choses à nous dire.


J’ouvris la portière et grimpais à l’intérieur du véhicule.


Moi (attachant ma ceinture) : Bonjour !


Lui (me regardant brièvement) : Tu vas bien ?


Moi (hochant la tête en le fixant) : Oui !


Quelques minutes plus tard nous étions assis autour d’une table et il engagea la discussion.


Jean-Marc (sur un ton sérieux) : Je tiens à m’excuser de t’avoir embarqué dans cette relation et…


Moi (me tournant vers lui en l’interrompant) : Marc, c’est à moi de m’excuser car c’est moi qui ai fait du tort à ta femme. 

Je l’ai presque tué et je le regrette… je me demande comment tu arrives à me regarder sans vouloir m’étrangler.


Lui (riant aux éclats avant de me dévisager) : Tu n’as pas tellement changé et tu es encore plus belle avoua-t-il en lançant un regard soutenu dans ma direction.


Moi (avec suspicion) : Tu n’es pas pour me séduire à nouveau n’est-ce pas ?


Lui (concentré sur la route en reprenant son sérieux) : Non. J’ai retenu la leçon et je voulais juste te revoir car je ne te cacherai pas.


 [Baissant les yeux] 


Te voir me fait de l’effet mais j’ai pris une décision, de respecter ma femme désormais et toi et moi on n’est pas ennemi.


Moi (secouant la tête) : Oh du tout !


Merci de m’avoir pardonné.


Comment va ta femme ?


Lui (haussant les épaule) : Elle essaie de s’en sortir mais ça ira !


Moi (baissant les yeux) : Je suis vraiment désolé pour votre fils, je prie que vous en ayez beaucoup d’autres enfants.


Il se tut un instant et changea de sujet.


Après ce jour, je ne l’avais plus revu et je bénissais le Seigneur qu’il m’aidait à me maintenir et changer de vie.


Dorothée épouse OVONO.


Mon mari et moi avions décidé d’ouvrir un restaurant dans la zone d’owendo et nous avons placé un gérant car lui et moi allions pour un séjour en Italie retrouver notre fils. 


Avant de partir, je tenais à revoir mes enfants, ceux qu’Harmonie nous avait laissé et passer une journée avec eux car nous ne nous reverrons pas de sitôt. 


J’étais très fière d’eux car ils faisaient honneur à leur défunte mère avec les bonnes notes qu’ils rapportaient. Kerene s’occupait d’eux comme leur mère le faisait de son vivant. 


Maman Mado aussi gérait la boutique d’Harmonie et mon café avec l’aide de Kelly une jeune dame de trente-deux ans que j’avais embauché.


Leonel avait presque terminé ses études et était prêt à rentrer mais mon mari et moi avions décidé de le rejoindre pour un bon bout de temps avant de revenir tous ensembles.


Je bénissais le Seigneur tous les jours pour ma famille et je ne cessais de fléchir les genoux c’était là le secret pour une vie victorieuse.


Graziella Sarah OKOME MBA.


Je suis loin de purger ma peine et j’ai de drôle d’idées qui me traverses ces derniers temps.


Ma seule préoccupation c’est que mon fils. Il me manque et toutes mes nuits, je pleure de n’être pas près de lui, je pleure d’avoir sacrifié sa joie d’avoir une mère, la véritable, à ses côtés. À cause d’un homme qui ne m’aimait pas, j’ai presque tout sacrifié.

 J’ai tué pour lui, menti pour lui, arrêté avec mes distributeurs pour lui pour qu’au final il ne me montre même pas de la compassion.


Depuis que je suis à la prison centrale, Samuel n’est jamais venu me rendre visite.

 Les seules personnes qui venaient étaient : Helena, Shirley, Freddy qui me rapportaient les nouvelle de notre fils qui avaient de bonne notes à l’école grâce à Elisa qui s’occupait comme une mère selon les mots de Freddy.

C’est insoutenable. J’ai besoin d’être près de mon fils et lui de moi. Ma vie n’a plus de sens derrière ces barreaux.


Parfois, je croisais la mère de Samuel et elle m’en voulait à mort de l’avoir dénoncé et me menaçait tout le temps. Je ne suis quasiment pas en sécurité dans cette prison. Elle, n’ont plus, ne recevait les visites de Samuel à part de son mari et sa belle-sœur.


L’officier (méprisant) : Mademoiselle Sarah, tu as un visiteur, suis-moi.

Je me lèvais de là ou je me trouvais et le suivit, ça devait être Helena c’est elle qui me visitait le plus et m’apportait des petites choses pour ma toilette etc.

Ça faisait un bout de temps elle n'était pas passé je m'inquétais déjà


Mais en arrivant en face du parloir, je me raidis.


Moi (m’avançant lentement) : Mon…bébé !


Fred me fixait un peu désorienté puis il fixa son père qui lui murmura quelque chose.


Je pris place en soulevant le combiné pour le mettre à mon oreille et Freddy en fit autant.


Lui (d’une voix grave) : Bonjour Grazy.


Moi (bouleversée) : Bonjour Freddy [Essuyant mon nez du revers de la main] Tu m’as…apporté notre fils !


Freddy (souriant) : J’aurai dû l’apporter depuis longtemps mais c’est interdit donc tu l’as maintenant devant toi.


Il remit le téléphone à notre fils.


Fred (positionnant le combiné à l’oreille) : Bonjour maman !

Rien que le son de la voix de mon fils m’emplit de bien-être.


Moi (le regard chargé de tendresse) : Bonjour mon amour ! 


Fred (se tournant vers son père, le combiné à l’oreille) : Qu’est-ce qu’elle fait à l’intérieur ?


Mon cœur se serra.


Freddy (posant une main sur son épaule) : Comme je t’ai expliqué, ta maman doit rester un long moment ici avant de rentrer chez elle.


Fred (se tournant vers moi) : Tu reviens quand maman ?


Moi (le regard remplit de chagrin) : Bientôt, j’espère que tu es bien sage avec ton père et ton autre maman ?


Fred (hochant la tête) : Oui maman ! À bientôt et sans me laisser le temps de répliquer, il remit le combiné à son père, content d’avoir accompli sa mission.


Moi (reconnaissante) : Merci de l’avoir emmené !


Freddy (me fixant) : C’est le moins que je pouvais faire.

Comment tu te portes ? demanda-t-il concerné.


Moi (pensive) : Mal ! soufflais-je.


Je regrette amèrement tout ce que j’ai fait et je voudrais tant réécrire le livre de ma vie, changer le mal pour le bien, être avec notre fils dis-je en hoquetant...


L’officier (d’un ton sans appel) : Sarah, il est temps de regagner votre quartier.


Freddy (me rassurant) : Soit forte et ne t’inquiète pas pour notre fils, je prendrai soin de lui jusqu’à ce que tu sortes d’ici. Je veillerai à lui inculquer les bonnes manières, il aura une bonne éducation dit-il avant de reposer le combiné.


Photo crédit : Google.

Model : Nadia Buari

Character : Graziella OKOME MBA.


Fin.

Le club de tchizas