CHAPITRE 57: LA BÊTISE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 57: LA BÊTISE ***


**LUCIA MANGA**


Nous sommes en train de dîner et depuis qu’il est rentré à la maison, Ciel n’arrête pas de tourner en rond, il me fixe comme pour me dire quelque chose mais n’y arrive pas. Quand nous sommes passés à table, il a picoré dans son plat qu’il a présentement du mal à terminer et il ne fait que me regarder.


Bhernie : Je, j’ai quelque chose à te dire Lucia.


J’ai levé mes yeux pour le regarder et il est resté en train de me regarder sans plus rien dire.


Moi : Elle est enceinte c’est ça ?


Il a sursauté sur sa chaise.


Moi : Cette femme avec laquelle tu me trompes depuis le début de cette année est enceinte, n’est-ce pas ?


 Bhernie : Ce n’est pas ce que tu crois Lucia.


Moi : Elle est enceinte oui ou non ?


 Bhernie : (Avalant sa salive) Oui.


Moi : Je vois.


J’ai levé ma tête en l’air pour m’empêcher de pleurer. Il a quitté sa place et est venu s’agenouiller devant moi.


Bhernie : Je t’assure que je n’avais pas le choix, j’ai essayé de résister mais les anciens m’ont parlé des rituels à faire et du fait que l’héritage devait se poursuivre. Je ne l’ai pas fait de gaieté de cœur Lucia je te le jure sur la tombe de mon père. Je te demande pardon. Je sais que je n’ai pas pu tenir la promesse que je t’ai faite mais Lucia c’est toi que j’aime, mon cœur, mes pensées, mon âme tout c’est toi qui les a bébé je te le promets. J’avais juste besoin d’un enfant pour que la famille me laisse tranquille. Je t’en supplie Lucia.


Moi : (Gorge nouée) Eh bien félicitations, tu, tu vas être père.


Je me suis levée et je suis sortie de table en courant pour aller à l’étage


Bhernie : (Derrière moi) Lucia.


Je suis allée m’enfermer dans la salle de bain et je me suis mise à pleurer en éclatant en sanglots. Il y a un peu plus de deux mois, il est rentré ici autour de 22h sans pour autant me toucher et est immédiatement parti s’enfermer dans la salle de bain. Il a duré là-bas et à son retour il m’a dit qu’il ne se sentait pas bien et avait mal à la tête, je lui ai donné un comprimé et il s’est couché sans manger. J’ai mis la nourriture au frais et je l’ai rejoint. En allant prendre mon bain, j’ai vu les vêtements qu’il avait cette journée dans le panier à linge et je les ai humés. Il y avait une odeur de parfum de femme dessus. Mon cœur s’était mis à battre à l’intérieur de ma poitrine en me demandant si c’était vraiment ce que je croyais. Cette nuit ni lui ni moi n’avions dormi car quand je me questionnais intérieurement, lui il pleurait en me pensant endormie.  Le lendemain j’ai aperçu des marques d’ongle sur son dos et cela a fini de me conforter dans cette idée là. J’ai repensé à son attitude pendant la dernière semaine de l’année et au début de celle-ci et j’ai compris que c’était sa manière à lui de me dire au revoir. Pas dans le sens où il devait me quitter mais dans celui où je devrais désormais le partager avec quelqu’un d’autre. J’ai pleuré et maudit ma condition parfois dans mon bureau, parfois dans la voiture et parfois toute seule à la maison mais je ne lui ai rien dit, j’ai fait celle qui ne savait pas et j’ai attendu qu’il vienne lui-même me le dire. Je savais que cette femme allait très certainement tomber enceinte d’ici là et que c’était cela qui allait l’obliger à parler. Il l’a fait mais j’ai toujours autant mal au cœur et je suis triste comme jamais auparavant. 


Bhernie : (Derrière la porte) Chérie je suis désolé, je te jure que je m’en veux de t’infliger une telle souffrance Lucia. Stp, ne fait pas une bêtise sors de là je t’en supplie. 


Il a parlé pendant je ne sais combien de temps avant de s’en aller. Je suis restée assise à même le sol avec mes jambes recroquevillées sur moi en me demandant ce que j’allais bien pouvoir faire maintenant. Partir ? Pour aller où ? Toute ma vie je l’ai planifiée avec lui. Il aura un enfant dehors c’est vrai mais cela ne changera rien. J’ai fini par me lever après je ne sais combien d’heures assise là. Je me suis rincée le visage et j’ai ouvert la porte. Il était assis parterre de l’autre côté et lui aussi avait pleuré. Il s’est agenouillé devant moi en ayant l’air désespéré.


Bhernie : Lucia je t’en prie ne me quitte pas (coulant des larmes) Je t’en supplie Lucia. Je ferai tout ce que tu voudras que je fasse mais ne me quitte pas, ne m’abandonne pas pour l’amour de Dieu. 


Moi : Je ne partirai pas.


Il s’est levé et est venu me serrer dans ses bras en pleurant.


Bhernie : Merci ma lumière, merci bébé.


Moi : Ok. J’ai besoin de partir.


Bhernie : (Affolé) Partir où ?


Moi : Débarrasser la table.


Bhernie : (Grattant la tête) Je vois, oui tu peux y aller. D’ailleurs je viens t’aider.


Il m’a attrapée par la main et nous sommes descendus débarrasser la table, j’ai mis la vaisselle en machine, cadeau de Lucrèce et j’ai rangé les restes au congélateur. Nous sommes remontés prendre notre douche et nous nous sommes couchés. J’étais dans mon coin et lui faisais dos alors il s’est rapproché et s’est mis en cuillère derrière moi. Il n’a pas tardé à me caresser, je me suis laissée faire avec à l’esprit qu’il était monté sur une autre femme que moi et avait également eu du plaisir avec elle, une tristesse sans nom est venue m’étreindre le cœur mais j’ai pris sur moi et je lui ai laissé me faire l’amour cette nuit (…)


Moi : Où l’as-tu rencontrée ?


 Bhernie : (Arrêtant sa fourchette devant la bouche pour me regarder)


Moi : La mère de ton enfant, où l’as-tu rencontrée?


 Bhernie : C’est un de mes oncles qui me l’a présenté.


Moi : Comment s’appelle-t-elle ? Elle a quel âge et que fait-elle dans la vie ?


Bhernie : Elle s’appelle Chancelle, 25 ans et elle ne fait rien. C’est une fille du village qui n’a pas fréquenté ou du moins pas plus que l’école primaire.


Moi : Je vois.


Nous avons continué à manger jusqu’à ce que d’autres questions viennent se bousculer dans ma tête.


Moi : Comment est-elle ? Elle me ressemble ? Elle est plus belle que moi ?


Bhernie : (Soupirant) Lucia.


Moi : Je veux juste savoir avec qui je vais devoir partager mon homme (essuyant une larme qui a coulé de mes yeux) n'est-ce pas normal de me poser ce genre de question ? Je me retrouve à vivre une situation qui m’a été imposée, où on ne m’a de laissé le choix alors je pense avoir le droit de te demander ce genre de choses.


 Bhernie : Elle est plus petite que toi en terme de taille, elle est pleine et est claire de peau. Et non, à mes yeux elle n’est pas plus belle que toi. Tu as d’autres questions ?


Moi : Elle embrasse mieux que moi ? Et tu as aimé lui faire l’amour ?


Bhernie : Pour la première question, je ne saurai te le dire car je ne l’ai jamais embrassée et pour l’autre c’est non. Je n’avais aucune envie de toucher cette fille Lucia mais je l’ai fait par devoir.


Nous sommes restés en train de nous fixer dans les yeux puis j’ai baissé les miens et j’ai continué à manger. À la fin, nous avons débarrassé ensemble puis nous sommes partis prendre nos affaires pour nous rendre au travail. Il m’a embrassée sur la bouche en me souhaitant une bonne journée et j’ai fait de même en montant dans la mienne. J’ai salué Confidence qui a repris le boulot cette semaine parce qu’il faisait une petite formation que je lui ai conseillé de faire. Il a roulé et nous sommes partis. En chemin j’ai repensé à cette histoire et mes larmes se sont mises à couler. 


Confidence : Tout va bien la grande ?


Moi : (Essuyant mes larmes) Oui tout va bien, ne t’inquiètes pas . 


Il m’a regardée avec insistance mais n’a plus rien dit (…)


Moi : Nous allons être parents.


Lucrèce : (Arrêtant l’eau qu’elle buvait devant sa face) Hein ?


Moi : J’ai dit que Bhernie et moi allons être parents.


Son visage s’est automatiquement illuminé et elle s’est levée de sa place pour venir me prendre dans ses bras.


Lucrèce : (Contente) Toutes mes félicitations tata Luce ô mon Dieu, je suis tellement contente pour vous. Enfin une bonne nouvelle depuis que cette année a commencé. Ça va un peu me changer du cas de Jérôme là où je ne sais plus où donner de la tête. 


Moi : (Esquissant un faible sourire) Merci. 


Elle est retournée s’asseoir sur sa chaise.


Lucrèce : Finalement ça s’est fait quand vu que c’est le mois prochain que vous étiez censés retourner pour le second tests ?


Moi : Oui.


Lucrèce : Alors comment ? Ils avaient prélevé le sperme de Bhernie ou comment vu que vous n’avez pas bougé ?


Moi : On n’a plus eu recours à cette méthode. Nous avons fait la fécondation directe.


Lucrèce : (Fronçant les sourcils) Je ne comprends pas.


Moi : Nous avons utilisé la manière traditionnelle de fécondation ici au Gabon et ça a marché.


Lucrèce : Tu as une grossesse miraculeuse ?


Moi : Je ne suis pas enceinte Lucrèce et tu sais bien que c’est impossible .


Lucrèce : Alors comment…(Écarquillant les yeux) Non ne me dis pas que Bhernie…


Moi : (Bougeant affirmativement la tête) Oui.


Lucrèce : (Se levant) Le chien. Oh non il n’a pas osé. Je jure sur la tête de ma mère qu’il va m’entendre et je vais bien l’insulter aujourd’hui là.


Moi : Lucrèce calme toi.


Lucrèce : Je ne me calme pas tata Luce, je ne me calme pas. Il a le culot d’aller te faire un enfant dans le dos alors qu’il est le responsable de ton état ?


Moi : Lucrèce ne dit pas ça.


Lucrèce : Je le dis et le redirai jusqu’à la fin de mes jours. Et je l’attends ici pour le lui cracher au visage.


Moi : Lucrèce arrête. Je n’ai pas envie que tu fasses quoique ce soit. Je te rappelle que certes nous blaguons ensemble mais Bhernie n'est pas ton ami, c’est ton oncle et tu lui dois du respect comme tu m’en dois à moi. Si jamais tu t’en prends à lui, je saurai que tu ne me respectes pas.


Lucrèce : (Fulminante, silence)


Moi : Bhernie m’a trompée c’est vrai mais j’ai déjà accepté. Le plus important est que nous aurons un enfant peu importe la façon dont il naîtra. Si c’est son enfant, alors c’est le mien aussi c’est tout ce qui compte. 


Lucrèce : (Silence)


Moi : Je ne veux pas non plus que tu le dises à qui que ce soit dans la famille. Au moment opportun, je le ferai moi-même.


Lucrèce : (Silence)


Au même moment nous avons entendu quelqu’un klaxonné au portail, le gardien a ouvert et la voiture de Ciel a fait son entrée dans la cour. Il est descendu et est venu jusqu’à nous.


Bhernie : Bonjour.


Elle l’a regardé de haut en bas sans lui répondre.


Moi : (Me levant pour lui faire la bise) Bonjour chéri et bonne arrivée.


Lucrèce : Je préfère rentrer tata Luce sinon je risque effectivement de te manquer de respect.


Elle est rentrée dans la maison et est ressortie avec son sac. 


Lucrèce : (Me faisant une bise sur la joue) Je t’appelle parce que je ne supporte pas les bêtises.


Elle a toisé Bhernie et est partie monter dans sa voiture pour partir chez elle. Bhernie s’est mis à me regarder en silence.


Moi : Je lui ai dit pour la grossesse et elle s’est énervée mais je sais que ça va lui passer. 


Bhernie : Ok. Je vais aller prendre ma douche. 


Moi : D’accord. 


Il est allé à la chambre et je l’y ai suivi. Il est passé à la douche et plus tard nous sommes passés à table. 


Bhernie : J’aurais besoin d’un des studios pour loger Chancelle vu que là où elle vit actuellement n’est pas très commode et ce n’est pas non plus accessible en voiture. Je veux lui permettre de facilement se déplacer pour aller aux visites et éviter toute possibilité de maladie. Bien évidemment si tu n’en vois aucun inconvénient au cas contraire, j’irai lui louer un truc ailleurs.


Moi : Tu peux prendre le studio, ça ne me dérange pas. Il y en a deux qui sont encore vides donc elle peut y aller.


Bhernie : Merci. 


Je ne lui ai rien répondu. Nous avons terminé et avons tourné dans la maison jusqu’à l’heure du coucher. À 2h du matin, son téléphone a sonné à 2 reprises, il a fini par décrocher.


« Bhernie : Allô ? »


« ….. »


«Bhernie : C’est vraiment douloureux ? »


 «……. »


 « Bhernie : Ok, j’arrive. »


 Clic.


Moi : Qu’est-ce qui se passe ?


Bhernie : Chancelle dit ressentir une forte douleur au niveau du ventre et elle veut aller à l’hôpital pour voir de quoi il s’agit.


Moi : Il est 2h du matin Ciel.


Bhernie : Et tu veux que je fasse quoi ? Que je laisse mon enfant mourir ?


Moi : (Silence)


Bhernie : (Se passant la main sur le visage) Écoute Lucia.


Moi : Vas-y Bhernie. 


Bhernie : Je te promets de ne pas mettre du temps. On va juste voir ce qui se passe et je reviendrai.


Moi : Ok.


Il s’est levé, a enfilé ses vêtements et est revenu vers moi.


Bhernie : (M’embrassant) Je t’aime.


Moi : Moi aussi je t’aime.


Il est parti et je suis restée assise jusqu’au matin à l’attendre. C’est à 7h qu’il est revenu.


Moi : Je t’ai attendu toute la nuit.


Bhernie : J’étais à l’hôpital. Elle a fait un malaise et a effectivement failli perdre le bébé. Heureusement que nous sommes arrivés à temps. 

Je suis allée lui faire un câlin.


Moi : Je suis vraiment désolée et Dieu merci tout s’est bien fini.


Bhernie : Oui.


Moi : Ils ont été internés, enfin elle ?


Bhernie : Non, je suis allé la laisser chez maman qui a souhaité qu’elle y aille pour s’occuper d’elle.


Moi : D’accord .


 J’ai eu un pincement au cœur en pensant que sa mère a souhaité que cette autre femme aille là-bas alors que moi elle n’a jamais voulu me voir même en peinture. 


Bhernie : (Me sortant de ma rêverie) Tu peux me faire un café le temps que je prenne une douche ?


Moi : Bien-sûr. J’ai déjà apprêté ta tenue. 


Bhernie : Merci.


Il est parti et je suis allée faire nos deux tasses car moi aussi je n’ai pas dormi de la nuit (…)


Je suis assise sur le lit en nuisette sexy et j’attends Bhernie qui est sous la douche. Il est rentré là à 22h comme il le fait de plus en plus souvent et des fois il ressort dans la nuit quand on l’appelle pour un malaise et il ne revient plus. J’ai des fois envie de me fâcher mais je prends sur moi pour ne pas qu’il pense que je suis contre la mère de son enfant ou quelque chose du genre. Ça va faire 2 mois que cette femme avait fait le malaise et depuis lors il passe énormément de temps là-bas, même faire l’amour avec lui il ne l’a plus fait depuis cette nuit et ce soir j’ai envie de lui car il me manque. Il sort de la salle de bain vêtu de son bas de pyjama. Il éteint la lumière et viens se coucher de son côté.


Bhernie : (Me faisant un bisou sur le front) Bonne nuit Lucia.


Il se tourne et me montre son dos. Je me redresse et le regarde tout en regardant ce que je porte. Je ne me décourage pas pour autant et je décide de le caresser.


Bhernie : (Sans me regarder) Pas ce soir Lucia, je suis fatigué.


Moi : (Insistant) J’ai envie de toi Ciel. (Touchant son sexe à travers son pantalon) Je


Bhernie : (Attrapant ma main pour la rejeter) J’ai dit pas ce soir Lucia.


Moi : Pas ce soir Ciel alors quand ? Ça fait deux mois que tu ne m’as pas touché. Deux mois que tu me dis pas ce soir et que tu es fatigué.  Tu es fatigué tous les soirs Ciel alors ce sera quand ? Comme ça je vais prendre un rendez-vous afin que tu me touches. 


Il se lève et prend son oreiller avant de descendre du lit. Je descends à mon tour et je le suis.


Moi : Où vas-tu ?


Bhernie : Trouver un endroit où j’aurai un peu de paix.


Moi : C’est moi qui te vole ta paix Ciel ?


Bhernie : Oui Lucia, tu me voles ma paix. Ça fait 6 mois que je suis stressé de toute part. Je suis stressé au boulot, ma famille me stresse, cette grossesse me stresse. Je pensais avoir un peu de tranquillité et de paix auprès de toi mais tu es devenue pire que ma mère à me faire chier en longueur de journée. Si je voulais me prendre la tête, je serai allé voir ma mère. Je vais avoir un enfant Lucia et c’est quelque chose de nouveau pour moi mais je ne peux pas convenablement me poser pour réfléchir parce que tout le temps tu veux baiser. À croire que c’est devenu une obsession pour toi, c’est quoi ? On était à la fac et on faisait plus de temps que ça d’abstinence sans que tu t’en plaignes. Ou alors tu allais voir ailleurs c’est ça ? Parce que je ne comprends pas ton appétit soudain pour le sexe. Je suis stressé Lucia et toi plus que tout le monde tu me stresses. 


Il est sorti de la chambre en claquant la porte. Je suis restée debout en train de pleurer…

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...