Chapitre 6

Ecrit par Riri

 

- Salamaleykoum, tu vas bien ? Il faut que je te parle

- Oui je vais bien hamdoullah. Sa tombe bien j’avais prévue de t’écrire aussi. Ndeya ne répond pas à mes messages… Je viens à Liberté 6 si tu veux.

-Oui merci, cette fois ci entre dans la ruelle, je t’attendrais

-Ok

   

       En attendant qu’il me réponde, je vis que j’avais reçu une demande d’ami d’un certain Idriss DIALLO. J’ai confirmé la demande parce que j’ai vu que Ndeya était une de ses amis. Et aussi je me suis dit qu’il s’agissait peut être de son grand frère. Je reçu un message de Birane qui me prévint qu’il était déjà au lieu du rendez-vous. J’écris un mot à maman pour la prévenir que j’allais à la boulangerie chercher du *Mburu (Pain) et je sortis.

 

    Saluant Ousmane SOW, le voisin  et quelques personnes âgées au passage je me suis arrêtée devant la Prado noire qui s’est mis à klaxonner à mon passage. Je vis que c’était Birane car ce dernier est descendu pour m’ouvrir la portière.

     Une fois assise à l’intérieur du véhicule, il me complimenta sur mon style de garçon manqué. Et si l’heure n’était pas grave, j’aurais rigolée car j’étais juste vêtue d’un *sarouel (pantalon ample en pagne) et d’une chemise en jean. Il avait mis un jean destroy et une chemise verte. Plus beau que jamais,j’ai remarqué qu’il était passé chez le coiffeur. W’Allah Birane c’est juste un *thiof (mec canon).
   

     L’intérieur de la voiture  était en désordre avec des tonnes de cahiers qu’il expédia sur le siège arrière. Il me demanda si je voulais qu’on se pose quelque part, pour discuter au calme. Face à mon approbation, il m’emmena au N’ice Cream qui était un de mes endroits favoris à Dakar. C’était une glacerie, où tous les jeunes dakarois se donnaient rendez-vous. La meilleur de Dakar selon certains. Pour ma part c’était notre ‘’lieu ‘’ à Ndeya et moi. Ce n’est pas très étonnant pour des mordus de bouffes et de sucreries comme nous.

 

   Il était à peine quinze de l’après-midi mais le lieu était déjà noir de monde. Une fois nos cornets de glaces achetées au comptoir on est montés au niveau supérieur pour pouvoir parlé en toute discrétion.

-Ayna, dis-moi, pourquoi vous êtes parties sans dire au revoir le jour du mariage ?

Me gavant de ma glace au chocolat comme pour prendre des forces, j’essayais de me calmée. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il me prenait pour une conne. Mais si je voulais comprendre les rouages de cette histoire il fallait que je me calme.

 

-C’est plutôt à toi d’éclairé ma lanterne. Deux heures après que Ndeya se soit éclipsée avec toi, elle est revenue en pleurs. Tu lui à fais quoi ?

- Bizarre rien d’extraordinaire…Nous sommes allée dans ma chambre, on s’est embrassé, caressé et on a failli faire l’amour.

-Stop, Stop, Stop ! Donc tu as violé ma sœur ? Lahilla  Dis-je en perdant patience et me levant d’un coup.

-Non mais tu es folle ? Je te dis qu’elle était consentante. Comment vais-je violer une femme adulte ? Tu me prends pour qui Ayna ?

 

Et là je me suis souvenu des messages que lui et Ndeya se sont échangés. Il croyait qu’elle avait 22 ans. Il fallait bien que je lui accorde le bénéfice du doute puisqu’il n’avait pas l’air méchant.

- Ndeya avais 17 ans et non 22 ans. Certes elle a eu 18 ans, il y a quelques jours  mais au jour du mariage elle était toujours mineure.

- Mais comment est-ce possible ? Elle m’a dit qu’elle avait 22 piges et qu’elle était venue te chercher le jour de notre rencontre dans la chaloupe.

 

Sacré Ndeya, bien sûr je comprends maintenant pourquoi elle se changeait chaque vendredi avant qu’on ne rentre sur Dakar. A tout le monde, elle a servi l’excuse selon laquelle, elle ne pouvait pas mettre du bleu pour une traversée maritime. C’était son totem à ce qu’il parait.

 

-Je comprends mieux, mais cela n’exclut pas le fait que tu l’as violée. Si tu n’as rien fait pourquoi elle s’est mise à pleurer ?

-Elle à dû se sentir rejetée. On n’a pas fait l’amour parce que mon stock de préservatif était épuisé. Elle voulait qu’on le fasse sans mais je lui ai dit non.

 

Hébétée, j’avais du mal à croire ce que j’entendais. La Ndeya que je connaissais n’était pas comme ça. Je ne savais plus qui croire. Mais les évènements d’aujourd’hui avec sa tante me poussaient à croire la version de Birane. Que se passe-t-il donc ?

 

    J’avais besoin d’être seule. C’est la raison pour laquelle j’ai refusé que Birane me raccompagne. Il a accepté mais à la condition que je le prévienne une fois rentrée. Il a voulu me payer mon taxi mais par principe j’ai refusé direct. J’ai marché un moment avant de me décider à prendre un taxi. J’avais déjà assez trainé dehors pour quelqu’un qui était censée aller à la boulangerie.

   A peine j’ai ouvert le portail que ma mère m’attendait devant le seuil de l’entrée du salon. Elle était vêtue d’un grand boubou et s’était voilée la tête. Assise sur le tapis qui lui servais à effectuer ses zakats quotidiennes.

-        Ma fille vient t’asseoir dit-elle en me faisant de la place sur son tapis

Me déchaussant et déboutonnant deux boutons de ma chemise, je m’assis aux côtés de cette dame qui représentait mon tout. Elle me semblait fragile et épuisée mentalement. Je me suis alors rendue compte à quel point la vie l’à éprouver. Elle était à l’aube de ses quarante ans mais elle avait déjà vécu énormément d’épreuve. Sa voix me tira de ma rêverie.

-Mon enfant, tu as grandis et les évènements d’aujourd’hui me poussent à te parler de certaines choses que tu ignores. Je sais  que demain tu dois reprendre les cours et je ne veux en aucun cas que tout ce tohu bohu te stresse et t’empêche d’avoir ce bac. J’ai toujours été fière de toi et je le serais toujours. *Beugue’Nala (je t’aime) ma vie

-*Ma la raw néné (moi aussi maman). Je t’aime plus que tout. Quels sont ces choses dont tu veux me parler ?

-Tu vois Soukheyna la tante de Ndeya c’est une dame très compliquée. Il ne faut jamais chercher à la contrariée, sans quoi elle riposte et fait très mal. Roukhya, Allah ya rahmo ma très chère amie en a fait les frais. Le fait de m’avoir choisi moi plutôt qu’elle pour s’occuper des enfants et de ses biens à énervée et frustrée Soukheyna. Seul Allah connaît le pourquoi du comment mais je te prie de ne pas en vouloir à Ndeya. Au contraire plus que jamais elle a besoin de tes *douas (prières).

-Maman je suis dépassée rek. Je savais que tata Soukeyna était tout sauf gentille .W’Allah j’espère pour elle que jamais elle ne te cherchera des noises sans quoi je ne répondrais plus de rien. Mais Ndeya là, elle m’a déçue deh.

 

   Aujourd'hui je retourne au pensionnat. La rentrée étant prévue pour le lendemain matin. La discussion que j'ai eue avec maman hier soir m'a trotté dans la tête durant toute la nuit. Mais j'ai préféré ne pas y pensé de toute les façons maman dis qu'elle va s'en charger.

J'ai alors accompagnée maman au salon de beauté ce matin histoire de pouvoir parlé à Oumou FALL de vive voix.

Une fois sur place, je lui ai demandé encore une fois de plus de veiller sur maman. Quand elle a appris que Ndeya étais partie avec sa tante, elle failli péter un câble.

-Ha Ndeya déconne waye, après tout ce que maman Assy à fait pour elle .Ayna t'inquiète ta mère c'est ma mère j'en prendrais grand soin. Pars le cœur léger et qu'Allah veille sur toi et t'assiste. Tu auras ce bac inch'Allah.

-Merci Ta Oumou, bon j'y vais sans quoi je vais rater la chaloupe.

Après avoir dit au revoir à tout le monde, et aussi après les prières accompagnatrices, je suis partie le cœur lourd car peu importe ce qu'on dit Ndeya DIALLO me manquait énormément.

AYNA