Chapitre 6
Ecrit par Djelay
Je sais être bien éduqué quand il le faut. Je jette un coup d’œil à son verre et constate qu’il est déjà vide, je le remplis à nouveau. Pas que je veuille la saouler. Je veux juste qu’elle se détende.
- Ahh ! Je parie que c’est ton frère. Lui dis-je en sortant mon IPhone.
Je la vois lever les yeux au ciel. Ça veut dire quoi ça? Son frère la fait chier j’ai bien l’impression.
- Oui !
- Salut mon pote. Ma frangine est avec toi ? Me dit Tom.
- C’est pourtant ce qui est dit dans la note. Répliqué-je sèchement.
- Je voulais juste m’en assurer.
- Tu l’es à présent.
- Elle peut rester dormir chez toi si tu veux…
- Non je la ramènerai…(je consule ma montre)…à vingt-et-une heures.
- Ça ne me dérange pas tu sais.
- T’es sérieux là ? Elle a école demain.
Son comportement me dégoute. Il est carrément en train de jeter sa sœur dans mes bras. Juste parce qu’il sait que je suis friqué. Quel enculé !
- Un jour d’école manqué, ce n’est pas la fin du monde.
- J’ai dit que je la ramènerai !
Je Lui raccroche au nez. Lili me toise du regard. Pourquoi m’en veut-elle ? Qu’ai-je encore fait ? Tout se passait pourtant à merveille avant le coup de fil de Tom.
- Quoi ?
- Il t’a demandé de me garder ici c’est bien ça ?
- D’abord tu baisses d’un ton. Ensuite Est-ce ma faute si tu as pour frère un crétin?
- Qui s’assemble se ressemble.
Lili commence à me taper sur les nerfs. Si elle continue comme ça je vais devoir employer les grands moyens pour l’apprivoiser. Pour ne pas perdre le contrôle, j’inspire silencieusement puis sans qu’elle ne s’y attende je suis en face d’elle. Je l’attrape fermement par le menton et l’oblige à me regarder. Je sais que je lui fais mal mais il faut qu’elle comprenne.
- Écoute-moi bien petite poupée. C’est le dernier avertissement. Tu ne me parles plus jamais de cette façon. Est-ce clair ? Elle hoche la tête.
- Je n’ai rien entendu.
- Oui c’est compris. Dit-elle au bord des larmes.
- Très bien.
Je la relâche puis disparais dans la cuisine. La traiter de cette façon ne m’enchante pas. J’en ai même ressenti un pincement au cœur. C’est la toute première fois que cela m’arrive. D’habitude ça ne me fait ni chaud ni froid de menacer ou cogner quelqu’un qu’il s’agisse d’un mec ou d’une femme. Mais j’avoue que voir ma petite poupée sur le point de pleurer m’a presque fendu le cœur. Je n’ai jamais été du genre sentimental encore moins romantique. Les femmes, j’entends à ce qu’elles se soumettent volontairement à moi. Je les récompense en retour et même très bien. C’est ce qu’elles adorent de toute façon : le fric. Il n’y a que ça qui les intéressent toutes. Aucune ne fait exception, aucune. Pas même ma petite poupée. Je parie qu’elle acceptera mon offre quand elle aura pris connaissance du pognon qui est en jeu. Je ricane tout seul dans la cuisine adossé contre la table de travail. Je n’ai aucune idée de ce que je suis venu chercher. En fait si. J’avais besoin de m’éloigner avant de faire une bêtise, la consoler par exemple. Bien ! Elle doit s’être calmée à présent. De retour au salon, je la trouve assise bien sagement. Je reprends ma place. Tout d’un coup je me sens mal. J’ai l’impression de me conduire comme un connard. Elle doit sûrement me détester et c’est légitime.
- Ecoute poupée. Commençai-je d’une voix douce.
Elle ne daigne même pas me regarder. Ses yeux sont fixés sur ses genoux. Essaie-t-elle encore de me mettre en colère ? Putain Lili. Ne m’oblige pas à te faire du mal. Je ne veux pas t’en faire. Pensé-je à bout de patience.
- Regarde-moi ! Ordonné-je.
Elle obtempère immédiatement. Ce que je découvre dans ses yeux me déstabilise. C’est ce que je craignais : qu’elle ait peur de moi. J’observe au moins une dizaine de minutes de silence avant de me décider à parler.
- Si je t’ai amené ici c’est pour te faire une proposition. Me lancé-je sans me soucier de son état.
Bien sûr, je m’attendais à ce qu’elle reste silencieuse. Je crois qu’elle ne bronchera pas à moins que je ne l’y autorise. Même si ce n’est pas exactement l’attitude que je souhaitais qu’elle adopte je dois avouer que ça n’est pas mal non plus. Au moins elle m’obéit. C’est le plus important. Je règlerai le reste plus tard.
- Je ne suis pas de ceux qui tournent autour du pot Lili. Alors je vais aller droit au but. Elle m’observe avec appréhension.
- Tu me plais beaucoup p’tite poupée. Dès que j’ai posé les yeux sur toi, j’ai toute suite envie de te baiser.
Elle ouvre gaillardement les yeux avant de s’empourprer. Ça se voit qu’elle n’a pas beaucoup d’expériences. Sans savoir pourquoi, cette idée me réjouit.
- Alors je te veux comme amante. Tu auras beaucoup à gagner tu sais, tu ne manqueras de rien, je paierai tes études et prendrai soin de toi. Tu n’as pas à t’en faire de ce côté-là.
C’est fou comme il est facile de lire en elle. La panique se voit sur son visage. Pourquoi réagit-elle comme ça ? Je sais bien que je lui plais. Il suffira que je la touche pour qu’elle fonde comme du beurre dans de l’huile chaude. Alors c’est quoi cette expression horrifiée ?
- Qu’est-ce qu’il y a ?
Elle semble ne plus vouloir l’ouvrir. Je souris avant de revêtir mon air de terreur. Voilà qui est mieux. Pensé-je en la voyant trembloter.
- Ne m’oblige pas à répéter la question. J’ai horreur de ça. Souviens t’en.
- Heu…Je n’ai rien.
- Si tu le dis.
Je décide de ne pas insister.
- Alors qu’en penses-tu ? Enchainé-je
Elle paraît surprise que je lui pose la question.
- Quoi encore ?
Je hurle presque.
- C’est que… Bégaie-t-elle. Je ne pensais pas avoir mon mot à dire.
Je reste un moment sans voix. Puis j’éclate de rire. Ça n’a pas l’air de lui plaire.
- Tu crois que je t’obligerai à coucher avec moi ? T’es pas sérieuse ! Pour qui me prends-tu ?
- Un sauvage sans doute. Rétorque-t-elle sur un ton cinglant.
Je m’immobilise n’y croyant pas. Comment ose-t-elle me parler de la sorte ? Elle n’a toujours pas compris la leçon ? J’ai trop été tolérant devant son insolence. Je crois qu’une bonne fessée la calmera une bonne fois pour toute. Contre toute attente, elle se retrouve sur mes genoux, le cul en l’air. Sa surprise a laissé place à une peur bleue. Je peux entendre les battements frénétiques de son cœur. J’ai bien envie de lui enlever sa jupe pour avoir accès directement à sa chair. Mais je n’en ai pas le droit, enfin pas encore. Quand elle sera à moi là je pourrai.
- Combien de fois t’ai-je dit de ne pas me tenir tête ? Tu l’auras cherché petite poupée. Dis-je avant de faire abattre ma main sur ses fesses.
- Aie ! Hurle-t-elle.
Je sais que c’est douloureux, je n’y vais pas de main morte. Je lui assène une autre fessée, puis une autre, et encore une autre. Je l’entends me supplier à chaque coup mais ça ne me freine pas pour autant. Mon côté obscur a pris le dessus et c’est de sa faute. Elle m’y a obligé. Je lui donne une dernière fessée avant de m’immobiliser. Elle pleure à présent comme une enfant. Et je me sens mal. Très mal. Je réalise que trop tard que j’ai peut-être été trop loin. Pourquoi suis-je en train de lui faire subir tout ça alors que tout ce que je désire c’est de lui procurer du plaisir ? Rien que du plaisir. Elle ne bouge pas, n’essaie même pas de me repousser quand je la serre contre mon torse. Elle pleure à chaudes larmes et moi je veux juste la consoler. Je ne devrais pas mais impossible de résister. Malgré le mal que je lui ai fait, elle niche son visage dans le creux de mon cou à la recherche de réconfort. Son geste me pénètre jusque dans l’âme. Je l’entoure de mes bras tandis que ses mains sont posées à plat sur ma poitrine.
- Ne pleure plus s’il te plait. Dis-je d’une voix douce. Je ne voulais pas en arriver là mais tu m’y as obligé. Tu sais je ne suis plus le gentil Mike que tu as connu Lili. J’ai beaucoup changé. Je suis un autre homme qui n’a rien de bon en lui. Et je déteste qu’on me contrarie ou qu’on me tienne tête Lili.
Ses pleurs commencent à s’estomper. Ma chemise doit être trempée de larmes et de morves. Cette pensée me révulse. Mais bon, ce n’est pas vraiment grave. Je n’aurais qu’à la jeter à la poubelle. Simple non ! Enfin trêve de bavardage, il est temps que Je lui explique les choses afin qu’elle ne commette plus la même erreur. Je ne voudrais pas devoir la punir de nouveau.
- Je t’ai mis en garde mais têtue que tu es…Bref, je n’aime pas te voir pleurer alors s’il te plait ne refais plus jamais ça. D’accord petite poupée ?
Elle hoche la tête. Ça va, je crois qu’elle a compris même si mes explications n’avaient aucun sens. Je suis le pire des salauds ça ne fait aucun doute. Après ça c’est sûr qu’elle ne voudra plus me voir même pas en peinture et je ne pourrai pas lui en vouloir.
- Il se fait tard Lili. Je dois te ramener chez toi mais avant je veux savoir si tu acceptes la proposition que je t’ai faite.
Voilà c’est dit. J’attends qu’elle refuse. J’aurai mal certes mais je ne peux pas la forcer. Jamais je n’ai forcé une femme à baiser avec moi. Si j’ai bonne mémoire c’est plutôt l’inverse qui se produit souvent. Lili s’écarte lentement de moi. Les yeux baissés, elle me murmure une chose qui me cogne en pleine figure :
- Tu vas tout le temps me frapper comme ça ?
Je me maudis aussitôt pour m’être comporté comme un sauvage, un enfoiré, un connard. Putain ! Elle est effrayée. C’est tout à fait normal merde. Quel homme saint d’esprit peut-il frapper une meuf et lui demander ensuite d’être sa copine. Bon…dans mon cas ce ne sera pas vraiment ma copine, disons ma partenaire sexuelle. Mais bon sang à quoi m’attendais-je ? Qu’elle me saute au cou et me dise oui ? Parce que je suis un beau gosse ? C’est la première fois que je me retrouve dans une situation pareille où je ne sais quoi dire. Et si pour une fois j’essayais de la mettre en confiance ? Je désire cette fille plus que tout et je ne serai pas complet tant qu’elle ne sera pas à moi. Alors j’ai intérêt à l’amadouer, la baratiner si nécessaire pour qu’elle m’accepte ou sinon je deviendrai fou et Dieu seul sait ce qui arrive lorsque je pète les plombs.
- Non ma poupée. Lui dis-je en caressant sa joue. Je sais que j’ai déconné. Mais avoue que tu m’y as poussé…
Merde Mike ! Tu es censé la mettre en confiance et non justifier ton acte. En plus tu lui rejettes carrément la faute. Bravo. Tu peux dire Adieu à son joli petit cul. Non, non, non. Je peux rattraper la situation.
- Enfin ce que je veux dire c’est que tu m’as mis en colère et je n’ai pas su me contrôler. J’aurai dû pourtant. Putain ! (j’inspire profondément) Ce que j’essaie de te dire c’est que je suis désolé.
Voilà, Je l’ai dit. Mike Ibara, vous venez de vous excuser auprès d’une femme. Le ciel va surement nous tomber dessus.
Je ne sais pas si mes excuses suffiront mais j’espère que oui. Lili ne me regarde toujours pas. Excédé, je lui attrape le menton pour relever son joli petit visage. Ses yeux fuient les miens. Elle est toujours effrayée et je comprends.
- Tu veux bien me pardonner petite poupée?
- Oui. Dit-elle d’une petite voix sans pour autant me regarder dans les yeux.
- Regarde-moi ! Ordonné-je. Elle tressaille au ton de ma voix.
- S’il te plait. M’empressé-je d’ajouter.
Elle finit par obéir. Putain qu’est-ce qu’elle est canon. Et dire que cette bombe est sur le point de m’échapper. Jamais, je ne le permettrai même si pour cela je dois feindre d’être une autre personne.
Lili
Mike a le regard plongé dans le mien. Il a de nouveau changé. Il se montre plus doux. J’ai cru mourir lorsqu’il m’infligeait cette punition. J’avais beau le supplier d’arrêter il ne m’écoutait pas. Comme s’il n’était plus lui-même. Il veut que je sois son amante. Ça veut dire quoi ça ? Nous serons un couple normal ou non ? Ce n’est pas ça le problème pour l’instant. Il m’a frappée bon sang. Si en plus de subir des coups chez moi je dois supporter ceux de Mike, mieux vaut que je m’inscrive dans un club de « je veux me faire tabasser ». Putain, mais c’est quoi ce délire ? Le Mike que j’ai connu et aimé n’est plus. Ce n’est pas lui ça. En plus il a dit ouvertement qu’il n’était plus le même. Que s’est-il passé pour qu’il passe de chevalier servant à assistant du diable ? Il me dit que j’ai été insolente raison pour laquelle il m’a frappée. Mais de quel droit se permet-il de lever la main sur moi ? Peu importe ce que je fais, ça ne lui donne pas le droit de me frapper comme il l’a fait. Je devrais aller le dénoncer à la police.
Arrête de raconter n’importe quoi, tu n’auras jamais le cœur à le faire. Tu l’aimes trop pour ça.
C’est vrai que je ne pourrai jamais porter plainte contre lui. Mais que faire ? Si j’accepte sa proposition…Comment ça si tu acceptes ? Me gronde ma conscience.
- Alors Lili ?
Je sursaute en réalisant que je regardais Mike sans vraiment le voir. J’étais perdue dans mes pensées. Comment puis-je accepter d’être son jouet parce que c’est ce qu’il veut que je sois : son jouet. En même temps je suis tellement attirée par lui que le perdre serait comme me planter un poignard dans le cœur. Que faire putain ? Quand j’y pense, si je me comporte bien, je ne risque pas d’être punie…Non mais tu t’entends ? Encore ma conscience qui s’en mêle. Tu vas me lâcher à la fin !
- Lili ! Dit-il d’un ton pressant.
- Tu me fais peur. Répondis-je instantanément.
Fin du sixième chapitre. Bizbi.
PS: Mes amours, les jours de publication seront désormais les "samedi et dimanche". Mouack.