Chapitre 6

Ecrit par Verdo


Je quittai monsieur Gervais avec la tête lourde. J’étais très perturbé par ce qu’il venait de me raconter. Comme ça, je devais mon travail à Yawavi. Je n'arrivais pas à m'y faire. Elle et lui avaient donc eu par le passé une relation qui n'avait abouti à rien à cause du mauvais caractère de cette dernière. Ce que je n’arrivais pas à comprendre c’était la raison pour laquelle elle s’efforçait maintenant de se ranger du côté de sa famille pourtant elle était celle qui m’avait épaulé à la première rencontre avec celle-ci ? 



Je revins à la maison, toujours contrarié lorsque Sena voulut que nous discutions. 


Il faut que nous planifiions dorénavant les choses, chéri. Vu que je suis à nouveau enceinte et que je ne pourrais plus pour le moment recommencer les cours, tu devrais me payer par mois pour m’occuper de la maison. Pour ce faire, je dois connaître ton salaire pour nos éventuelles dépenses. Qu’est-ce que tu en penses ? 


Mon cœur s’échauffa dans la poitrine. Au même moment, mon rythme cardiaque s’accéléra. Je restai muet pour ne pas dire des bêtises. Je me levai tout simplement et la quittai sans rien lui répondre. 


Quelques semaines plus tard, Sena me harcela à nouveau avec le fait de lui payer un salaire par mois et exigea que je lui communique mon salaire net. Elle va jusqu’à demander à jeter un coup d’œil chaque mois dans mon bulletin de paye. 



J’ai le droit d’être mise au parfum de toutes ces informations. Tu es mon mari et nous devons partager tout cela ensemble.


Ça ne va pas chez toi ou comment ? Qui t’a mis ces sottises en tête ? J’espère que ce n'est pas encore un plan de ta famille!


Je suis juste réaliste. Pour bien gérer les tâches de la maison, j’ai besoin de tout cela. Qu’est-ce que tu trouves d’illogique dans ça ? 


D’abord Sena, je ne te reconnais plus. Ce n’est pas toi qui travailles. C’est moi. Tu ne peux pas te lever et me forcer à te donner mon bulletin de paye. Dis-moi, depuis que nous sommes ensemble, est-ce que tu manques de quelque chose ?


Oui. Beaucoup de choses que tu ne pourrais imaginer. 


D’accord c’est bon. Il n’y a pas de soucis. Comme tu n’es pas satisfaite, tu peux aller trouver mieux ailleurs. Je ne sais plus quoi faire pour que tu sois au moins reconnaissante au minimum. Sache une chose, je ne te donnerai pas accès à mon salaire et à tout autre chose qui va avec. Je te donne déjà tout l’argent que tu me demandes.


Ça sera comme tu voudras…


J’étais traumatisé au point où je n’arrivais plus à me contrôler au travail. C’était comme si mon univers s’écroulait autour de moi. Je ne pourrais jamais imaginer que Sena serait la source de mes problèmes. 


Qu’est ce qui ne va pas ? Ces derniers temps, je ne te sens plus Thierry. me demanda Cynthia lorsque nous étions de retour de la cantine. 


Ah ne t’inquiète pas pour moi. C’est une mauvaise passe que je traverse. Ça va s’arranger avec le temps. 


Je ne crois pas. Depuis un moment, je ne te sens pas. Mais sache que si tu as besoin de quelqu’un à qui te confier, je suis là. 


Merci. 


De passage, j’ai une information confidentielle pour toi.


Ah bon ? Laquelle ?   


Paraît-il que tu ais été sélectionné pour faire le tour des usines sœurs dans le monde. Cela prendra six mois. 


Je suis étonné. L’intéressé même n’est au courant de rien. 


Si si. Ici, c’est toujours comme ça. J’ai eu à le faire aussi. C’est beaucoup d’expériences enrichissantes et au même moment beaucoup d’argent. Ton chef te le dira pour les formalités. Je suis sûre.


Et comment le sais-tu ? 


J’ai de bonnes relations ici. 


Ah je vois.


Dis, si j’ai raison, je prépare un bon dîner et je t’invite pour fêter cela. Es-tu d’accord ? 


On verra. 


Allez, je veux une vraie réponse.


Euh…


S’il te plaît.


D’accord. Je viendrai. 


Cynthia n’avait pas menti. La même soirée, j’étais dans le bureau des ressources humaines à propos du projet dont elle m’avait parlé. Il m’avait été demandé de fournir les pièces nécessaires pour les procédures administratives. Je partais dans un mois pour les États unis, ensuite l'Europe, l'Asie puis l'Australie. 



Cynthia était dans un décolleté bleu qui mettait en valeur sa poitrine époustouflante à mon arrivée chez elle. Elle avait mouillé ses cheveux et avait également mis du parfum. Sa table à manger dégageait une très bonne odeur. Sincèrement, cela m’avait ouvert l’appétit. 


Prends place mon cher Thierry. M'avait-elle dit en m'indexant l’une des chaises de la table à manger.


Elle ferma la porte et me rejoignit. 


Alors j’ai raison ou pas à propos de ton voyage ? Me demanda-t-elle en me servant du vin rouge.


Si. Je n’y ai jamais douté. Je pars dans un mois comme tu me l’avais dit.  


Ce n’est que le début d’une carrière brillante Thierry. Je sais que tu es très intelligent. Tu graviras vite les échelons ici je te promets.


Merci. Sincèrement, je te remercie d’être là pour m’épauler. 


Les amis sont faits pour ça non ? Dis, tu as pu arranger les choses avec ta femme ? J’espère que tout va bien maintenant entre vous.


Euh oui. Ça va. Mentis-je pour que cette discussion soit close.


 Je ne voudrais aucunement parler de mes déboires avec ma femme avec elle.


Pourquoi ne passons-nous pas à table vu que tu as préparé ce que j’adore ? 


D’accord, si tu veux. 


Elle me servit de la bonne pâte avec de la sauce adémè. Nous dégustâmes tout en parlant de notre entreprise. J’évitais souvent les questions qui concernaient Sena. Elle finit par comprendre que je ne voulais pas en parler avec elle. 

Après le repas, elle me demanda gentiment de l’aider avec la vaisselle. En y faisant, elle me touchait incessamment les mains et les bras. Elle riait à toutes mes blagues ; même les moins drôles puis m’exhibait sa poitrine. C’est une très belle femme avec des rondeurs extraordinaires mais je n’avais pas l'intention de tromper ma femme avec elle même si rien ne fonctionnait dans notre couple. 



Je dois partir maintenant. Lui dis-je pour qu’elle arrête ses crises de séduction.


Déjà ? S’étonna-t-elle. Nous n’avons pas terminé la bouteille de vin. Reste un peu s’il te plaît. Ne t’en va pas.


S’il te plaît Cynthia. Tu sais très bien que nous irons au boulot demain. Alors, il faut faire gaffe avec l’alcool. Je crois que j’en ai assez bu aujourd’hui. Je vais m’en aller. Merci beaucoup pour le repas. J’ai très bien apprécié.


Allez, ne t’en va pas s’il te plaît. Bois juste un dernier coup avec moi. 


J’aurais bien aimé mais je vais devoir m’en aller. 


Alors s’il te plaît, embrasse-moi avant de partir. Je te désire tellement. 


Quoi ? Comment ça t’embrasser Cynthia ? Tu sais très bien que je suis marié. Et aussi je te considère comme une amie. 


Allez, viens Thierry ! ça ne change rien si tu me faisais l’amour juste une seule fois. Tu es très séduisant et attirant. Ta femme ne sait pas ce qu’elle rate en te menant la vie difficile. Juste cette fois-ci Thierry. Fais-moi l’amour comme jamais. Laisse-toi t'aider à te déstresser.


Tu es saoule Cynthia. Ne fait pas une bêtise que tu vas regretter. 


Mais de quelle bêtise parles-tu ? Tu me plais bien et cela fait longtemps que je te désire. Je sais que tu n’es pas heureuse dans ton foyer. Pourquoi ne pas essayer avec moi ? 


J’aime ma femme et je ne compte pas la tromper. Laisse-moi passer.



Elle sauta et s’agrippa à moi puis frotta ses seins contre ma poitrine. Ella alla jusqu’à me faire presser ses fesses. Je ne voulus pas faire du forcing. Je craignais que les alentours nous écoutent et que cela ne s'ébruite puisqu’à la cité, les appartements sont presque collés les uns aux autres. Cela n'aura pas une bonne image de moi. 


J’arrivai à me détacher d’elle. Lorsque je voulus sortir, je remarquai que la porte était fermée à clé. Elle l’avait fait sciemment. 


Pourquoi fais-tu ça Cynthia ? Lui demandai-je, poliment. 


Juste une fois, c’est tout ce que je désire. 


Mais je suis marié chère amie ! Et nous sommes des collègues de travail.


Alors là, viens chercher la clé. Dit-elle en la mettant dans son slip.


Je restai momentanément muet. J’allai ensuite m’assoir dans le canapé. Elle me dévisageait sans cesse. Ça sautait aux yeux qu’elle voulait que nous passions à l’acte mais je n’étais pas ces genres de mecs qui trouvaient du plaisir à noyer leur amertume en couchant avec d’autres femmes à par leurs épouses.



Elle ôta son encolure et se retrouva dans un slip blanc. Ses seins raidis de plaisir étaient pointus et regardaient tout droit vers le ciel. Elle s’avança vers moi puis s’assit sur mes cuisses. Elle y titilla ses rondes fesses jusqu’à ce que je n’eusse d’érection. Sincèrement, je ne pouvais plus lui résister. Je ne savais plus non plus comment me défendre. Elle débuta avec les boutons de ma chemise puis parcourus mon cou et tout mon torse avec sa langue jusqu’à mon pénis qu’elle branla et suça comme une professionnelle. 


On toqua à la porte.Cynthia ignorait au début mais l’on toqua la porte pour une deuxième fois.



Cynthia, c’est moi Ella. Ta petite-sœur. 


Elle se leva sur moi et alla s’habiller. Je fis de même avec ma chemise et mon pantalon. C’était vraiment agaçant. Je profitai de l’entrée de sa petite sœur pour m’en aller. Je l’avais échappé belle. Elle m’appela plus tard dans la soirée à plusieurs reprises mais je ne décrochai pas.



Je profitai du week-end pour aller à Lomé et informer Sena que je voyageais dans un mois. Bien avant que je ne parte, je reçus un appel d’Akpedzé. Elle voulait me voir urgemment. Je fis escale chez elle avant de rentrer à la maison.



La famille de Sébastien s’en prend à moi tous les jours parce que je suis incapable de lui donner un enfant. M’avoua-t-elle à chaudes larmes.


Calme-toi Akpedzé et explique-moi ce qui se passe.


Cela fait quelques mois que les parents de Sébastien me harcèlent même bien avant son départ pour l’Italie. Ils prétendent que je ne sers à rien à leur fils si je ne peux pas garder une simple grossesse. Et maintenant qu’il est parti, ça va de mal en pire surtout lorsque ma petite sœur est venue s’installer chez moi pour continuer ses études. Selon eux, Sébastien ne peut pas nourrir toute ma famille sans que je ne lui donne un enfant. Mais dis-moi Thierry, est-ce de ma faute si je fais des fausses couches répétitives ? Ce n’est pas de ma faute. Je ne sais plus quoi faire. 


Hum. Cette situation est vraiment compliquée. Qu’est-ce que ton mari dit par rapport à cela ? 


Il est passif. Je ne le comprends pas. Parfois je me demande s’il ne s’est pas rangé du côté de ses parents.


Je ne pense pas ma chère. Permets-moi de discuter avec lui et de te revenir. On verra comment arranger les choses auprès de la famille. 


Tu me promets ? Parce que là j’ai vraiment la trouille qu’il me laisse tomber ou soit qu’il prenne une seconde épouse.


Calme-toi Akpedzé. Ne va pas encore loin. On va trouver une solution. Je vais devoir m’en aller.


D’accord. Tiens-moi au courant s’il te plaît.


Je ne comprenais pas pourquoi Akpedzé voulait me mêler à son problème de couple. Peut-être qu’elle avait jugé bon que je puisse parler avec son mari vu que nous étions de bons amis. Si je me rappelle bien, c’était elle-même qui avait forcé Sébastien à faire le premier avortement sous prétexte qu’elle n’était pas encore prête. Voilà que les choses se compliquent pour elle maintenant qu’elle avait les moyens. J’avais trouvé bizarre le fait qu’elle hébergeait sa petite sœur chez elle et que Sébastien lui payait l’écolage. De toutes les façons, ce n’étaient pas mes oignons. J'essaierai de discuter avec Sébastien pour connaître sa version des faits.


J’arrivai chez moi à Sanguera un peu tardivement dans la soirée. La boutique était fermée. Toutefois, je remarquai une voiture, un vrai bolide à l’entrée de mon garage. Elle n’avait pas encore d’immatriculation. Lorsque je fouillai du regard l’intérieur, les sièges étaient plastifiés. C'était une neuve alors. 

J’ouvris le portail et entrai. Trinidad, m’ayant aperçu, vint se jeter dans mes bras pour me faire des câlins et me souhaiter la bienvenue. 



Où est maman ? Lui demandai-je.


Elle est au salon avec un monsieur. Répondit-elle. 


D’accord. Allons-y.


Une fois au salon, Sena était à table avec un homme que je ne connaissais pas. Ils papotaient en mangeant. Elle se leva dès qu’elle m’aperçut et vint me rencontrer. Elle me souhaita la bienvenue et voulut prendre mon sac mais je refusai. Sur le champ, elle savait que j’étais en colère. Je saluai son hôte puis allai dans notre chambre. Elle se dépêcha de me rejoindre.



Ne m’en veut pas d'avoir amené un inconnu chez nous. Au fait, c'est mon pasteur. Je voudrais te le présenter. Il est venu bénir ma voiture. C’est Yawavi qui me l’a offerte il y a deux jours. 


J’étais cloué sur place. À vrai dire, j’avais perdu la parole. Difficilement, je lui répondis.



Il peut partir maintenant. Je veux qu’il dégage de chez moi.


Mais chéri, pourquoi réagis-tu comme ça ? Je t’avais parlé d’église et toi-même tu avais donné ton accord. Là, c'est le pasteur qui est venu bénir ma voiture et tu veux qu’il s’en aille ? Est-ce qu’au moins je peux te présenter afin qu’il te connaisse ? 


Je ne vais pas me répéter. Fait sortir cet homme de chez moi ou je le ferai moi-même.


C’est toujours toi. Tu trouves toujours à dire à toutes choses. Je ne sais même pas ce qui m’a poussé à me mettre en couple avec toi. 



Elle s’en alla. Peu de temps après, le prétendu pasteur disparut. Sena revint vers moi.



Tu es maintenant satisfait ? 


Dis-moi un truc, pourquoi Yawavi t’achète une voiture sans que je ne sois au courant ?


Tu as refusé de m’acheter une voiture. Ma sœur l’a fait pour moi alors, c’est quoi le problème ? 


Tu dois rendre cette voiture à ta frangine Sena. 


Il n’est pas question. C’est un cadeau de ma sœur et je ne compte pas le refuser. 


Pourquoi aimes-tu bafouer mon autorité ? C’est parce que j’ai construit une maison au lieu de t’acheter une voiture que tu acceptes ce cadeau de ta sœur pour me narguer ? C’est quoi ton problème Sena ? Ouvre les yeux bon sang ! Ta famille te manipule. Elle ne veut pas ton bonheur.


Je ne te permets pas de parler de ma famille de la sorte ! Quoi qu’il en soit, je vais garder la voiture. 



D’accord, il n’y a pas de soucis. 


Je ne voulus plus continuer la discussion avec Sena vu qu’elle faisait la sourde oreille. De toutes les façons, elle ne changera pas d’avis.



À suivre…


Écrit par Koffi Olivier HONSOU. 


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