Chapitre 6
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 6 : Court bonheur
( J'aime avant de lire )
** Chinedu / Port-Gentil **
Ma fille est arrivée il y'a deux jours et je suis très heureuse de l'avoir avec moi. Elle au moins n'est pas comme ce genre d'enfants qui adorent le confort au point d'oublier son parent qui lutte pour vivre.
Qui pouvait imaginer que je finirai seule, sans Ogbonna et sans le confort qu'il m'apportait ?
J'étais tellement amoureuse de cet homme, tellement que j'en devenais aveugle apparemment. Mon amour ne reposait pas sur son argent, non. Je l'ai aimé pour l'homme qu'il a toujours été, un homme bon… enfin, c'est ce que je croyais ou plutôt c'est ce que mon amour me faisait croire.
Tout ceci a très vite déchanté quand j'ai su que monsieur faisait des pratiques obscures. Les gens me lançaient ça souvent en route mais je n'y prêtais pas attention. Comme je vous disais, j'étais amoureuse et j'étais de ceux qui pensaient que la réussite n'est pas toujours une question de pratiques occultes mais je me suis trompée.
J'ai appris l'origine de sa richesse et j'ai décidé de le quitter.
Comment rester avec une personne aux mœurs négatives et néfastes ? Je ne pouvais, il me fallait alors m'éloigner de tout ceci et j'y suis parvenu.
Ma fille ne sait pas tout ceci et maintenant que j'y pense, je ne sais même pas pourquoi je ne lui en parle pas.
Aujourd'hui, je vis seule et je préfère d'ailleurs parce que je ne veux plus de surprise de la sorte.
Olaedo ( derrière moi ) : Maman ? Maman ?
Moi ( sortant de mes pensées ) : Oui… oui... Dis-je en me retournant
Olaedo ( me regardant ) : Qui t'a dit qu'on rêve avec un couteau en main?
Je remarque effectivement que j'ai un couteau en main.
Moi ( le posant sur la table de cuisine ) : Oh, désolée !
Olaedo : À quoi pensais tu ?
Moi ( souriant ) : A toi mon bébé.
Olaedo : Hummm.
Moi ( regardant ses mains ) : Qu'as-tu là ?
Olaedo : JOYEUX ANNIVERSAIRE MAMAN DE MON CŒUR … dit-elle en sautant sur moi.
Moi ( rigolant ) : Je n'ai plus l'âge de te soulever, tu es déjà trop vielle.
Olaedo : Tu as raison, c'est moi qui dois te soulever maintenant. Tiens ( me tendant le paquet )…
Je me suis d'abord lavé et essuyé les mains avant de prendre le paquet.
Je l'ouvre et en sort un magnifique pagne avec une jolie petite boite dans laquelle je découvre de belles petites boucles.
Moi ( contente ) : C'est magnifique ça, merci maman. Je sais déjà ce que je ferai avec ce pagne.
Olaedo : Ma cousine m'a aidé pour l'achat du pagne.
Moi : Celle dont tu m'as parlé ?
Olaedo : Oui, c'est elle qui a choisi le pagne et elle t'a souhaité un joyeux anniversaire d'ailleurs.
Moi : Si seulement elle pouvait être là , pour que je la vois et la remercie.
Olaedo : J'aurais bien aimé mais comme je t'ai expliqué, elle ne peut se déplacer.
Ma fille m'a dit vivre avec sa cousine, la petite Favor. Je l'ai déjà vu mais elle était toute petite donc aujourd'hui, je ne peux même pas la reconnaître.
De ce qu'elle me dit, cette petite est maltraitée par la femme de son père et je suis bien triste pour elle.
Un orphelin doit normalement recevoir tout l'amour et l'affection possible et non le contraire.
Moi : Oui oui, je sais.
Olaedo : Tu la verras une autre fois. Ça te dit de revenir au pays même pour quelques semaines ?
Moi : Je ne sais pas, on verra.
Olaedo : Il faut savoir, je ne sais pas ce que tu fuis là -bas depuis déjà 16 ans. Ça ne te manque pas?
Moi : J'y ai vécu toute ma vie, si je respire un peu l'air d'un autre pays ça va tuer qui?
Olaedo : Tu vas venir, je trouverai le moyen. Ce n'est pas toi qui décide.
Moi : Ị kwenyere na ị bụ nne ( tu te crois mère ) ?
Olaedo ( rire ) : Oh yeah !!! Bon, maintenant tu vas dans ta chambre te faire belle. Personne ne touche à une marmite, je t'emmène manger où tu veux.
Moi : Vraiment ?
Olaedo : Choisis seulement maman.
Moi : Ok, laisse moi aller m'apprêter et fais de même aussi.
Olaedo : Oui, je range d'abord ce que tu avais commencé ici.
Je l'ai laissé à la cuisine, me rendant dans ma chambre afin de prendre une douche et m'apprêter.
Se faire chouchouter par sa fille, au plaisir ( sourire ) .
** Chisom **
Voilà qu'elle chute des escaliers et se retrouve allongée au sol. Si cette chute la fait disparaître de ma vie, tant mieux.
Tandis qu'elle est sur le sol sans mouvement, je vois la dame de ménage courir vers elle en panique.
Onye : Favor ? Favor ?
Silence…
Onye : Madame, à l'aide oh Favor… chebe Chineke m, nyere aka ( Protège la mon Dieu, à l'aide ) !!! Favor ? Favor ? Favor ?
Agudo descend précipitamment les marches dans le but d'aider Favor.
Moi ( descendant à mon tour ) : Laissez la, laissez la.
Agudo : Mais maman, tu vois bien qu'elle ne bouge pas. Le choc a sûrement été violent, il faut l'emmener à l'hôpital.
Moi : Je vous ai dit de la laisser que je sache ? Toi ( à Onye ), retourne dans ta chambre et toi Agudo, vas dans ta chambre aussi et laisse moi gérer ça.
Elles : …
Moi : Tout de suite !
Seule Onye s'est exécutée.
Agudo : Mais maman, on doit emmener Favor à l'hôpital.
Moi : Tu l'aime maintenant ?
Agudo : Je n'ai jamais dit ça mais je ne veux juste pas être accusée de meurtre.
Moi : Dans ce cas, remonte dans ta chambre et ferme la porte. Je vais appeler les secours et si on te voit, tu risqueras la prison surtout que c'est à cause de toi qu'elle a fait cette chute.
Agudo ( se levant ) : Tu as raison !
C'est avec précipitation qu'elle a remonté les escaliers pour se rendre dans sa chambre et J'étais désormais seule au salon avec Favor.
Je n'ai même pas l'intention d'appeler quelqu'un pour venir l'aider, mieux elle disparaît totalement.
Ogbonna ( arrivant en furie ) : Favor ? ce n'est possible ! Que s'est-il passé ?
Moi ( surprise de le voir ) : Ogbo ? Depuis quand rentre tu à cette heure?
Ogbonna ( la portant ) : C'est cette question que tu trouve à poser quand Favor a eu un accident ?
Moi : Laisse la, on aura plus besoin d'elle et certainement sa mort nous sera bénéfique.
Il n'a pas répondu est sorti avec elle dans la cour pour la mettre dans la voiture.
Ogbonna ( renfermant la portière ) : Tu deviens folle? As-tu oublié que j'ai lié une part de mon argent à ce qu'elle me procure ? En quoi sa mort me sera bénéfique dis moi?
Moi ( me mettant face à lui ) : Mais non justement, rien n'arrivera à notre argent. J'ai discuté avec le Général Ebubo, c'est lui qui me l'a expliqué et…
Ogbonna ( rire nerveux ) : Ebubo ? Es-tu aussi naïve que ça ? Qui t'a dit qu'on fait confiance aux gens de cette façon ? Si on prend la peine de tromper et faire du mal autour de nous pense tu qu'entre nous ce sera difficile de le faire ? Oh que non alors, écoute moi très bien… il t'a menti pour que je dégringole et ainsi il élimine toutes les personnes susceptibles de le remplacer et comme tu es naïve, tu l'as cru… laisse moi passer.
Moi ( l'empêchant de passer ) : Mais non, que raconte tu?
Ogbonna ( hurlant ) : Merde mais dégage de mon chemin, le temps ne joue en la faveur de personne.
Moi : Mais explique moi.
Ogbonna ( me tenant les bras fermement ) : Et c'est la dernière fois que je le ferai donc ouvre bien grand ok? Alors écoute, nous sommes quatre à avoir une source dite '' spéciale '' ce pourquoi nous avons lié une bonne partie de notre richesse, c'est une condition et ce durant quelques années. Ce qui signifie que si elle meurt, je perds et c'est justement ce qu'Ebubo souhaite et c'est malheureusement ce qu'il a réussi à faire avec l'un d'entre nous en passant aussi par son incrédule ( me bousculant ) de femme. Maintenant, j'espère que tu as entendu ( me poussant ) quitte devant moi désormais.
Je ne suis même pas quitté de moi-même vu qu'il m'avait déjà poussé sur le côté pour monter dans son véhicule.
Je suis restée debout à le regarder démarrer sa voiture et sortir de la concession.
Le Général m'a-t-il menti alors?
Je crois que oui, sinon s'il avait raison mon mari ne devait être dans cet état.
Il m'a mise dans de gros problèmes parce que je vais sentir s'abattre sur moi la colère d'Ogbonna, et moi qui pensais bien faire.
Agudo ( me sortant de mes pensées ) : Maman ? Elle est où Favor ? J'ai cru voir la voiture de papa.
Moi ( la regardant ) : Oui, il a emmené Favor à l'hôpital. On aura de gros problèmes Agudo, je te le dis.
Agudo : Comment ?
Je n'avais même pas envie de répondre, je retourne dans la maison et me dirige directement dans la chambre.
Je me suis allongée dans mon lit…
J'espère qu'elle vivra sinon je ne sais pas ce que je deviendrai et surtout je ne sais pas ce me fera Ogbonna.
** Favor **
Je ne sais pas vraiment où je suis, je me suis réveillée dans un endroit.
Un endroit très sombre et je marche sans vraiment savoir où je vais vu que je ne vois pas et la route me semble interminable.
J'avance et j'entends des voix m'appeler et je perçois celle de Tonton Ogbonna & Tanti Chisom
Eux : Viens, suis nous.
Moi : Tonton, tanti ?
Eux : Approche, viens avec nous.
Moi : Où allons nous ?
Enfin une faible lumière et je peux les voir.
Tonton Ogbonna ( grondant ) : Cesse les questions et suis moi, je ne vais rien te faire pour l'heure. Je te promets que j'arrête de venir dans ta chambre.
Je m'appretais à les suivre quand une autre personne me saisi le bras, je me retourne voir.
Moi ( surprise ) : Olaedo ? Mais que fais-tu là ? Tu es sensée être en voyage avec ta maman non?
Olaedo : Oui, je suis juste venu te chercher pour t'emmener quelque part.
Moi ( souriant ) : Oh mais non, ne t'inquiète pas, je vais rentrer avec tonton et tanti. Ils sont venu me chercher.
Olaedo : Tonton? Je ne vois que sa sorcière de femme, ne la suis pas… viens avec moi.
Comment ça elle ne voit que Tanti quand moi je les vois bien les deux ?
Tonton Ogbonna : Si tu la suis, je vais venir dans ta chambre chaque seconde désormais et ton frère je vais arrêter de m'occuper de lui.
Moi : Ola, laisse moi aller avec eux.
Olaedo : Tu ne peux aller avec cette femme, suis moi ( me tenant la main ).
Elle me tient la main et m'emmène je ne sais où en courant.
Moi : Ola mais lâche moi, je dois aller à la maison.
Elle ne me répond pas et derrière moi, Tonton et Tanti nous courent après.
Tonton Ogbonna : Tu vas le regretter Favor, tu vas le regretter, dis adieu à ton frère.
Mon Dieu mais pourquoi Olaedo ne veut pas me laisser ? Elle va me causer des problèmes, elle va causer des problèmes à la santé d'Ikena.
Moi ( essayant de l'arrêter ) : Olaedo, arrête toi…
Elle continue de courir me tenant fermement la main et elle ne me répond même pas.
Moi ( hurlant ) : ARRÊTE TOI !!!!
Elle s'arrête enfin et me laisse la main.
Moi ( en colère ) : Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi? Tu veux me causer des problèmes ? Je pensais que tu étais mon amie mais aujourd'hui tu viens de me prouver le contraire et en passant, tu as tué mon frère.
Olaedo ( avançant ) : Favor, é…
Moi ( reculant ) : Reste à ta place, tu es comme ta sœur au final… Mon Dieu, Ikena ( en larmes ) que va-t-il faire de lui ? Il faut que j'aille le retrouver avant qu'il ne décide de ne plus s'occuper de nous.
Je me retourne et cours vers la direction que nous avons pris pour arriver où nous sommes. Je cours pourtant mais je n'ai pas l'impression d'avancer, je cours sur place.
Mais que se passe-t-il ?
Olaedo m'appelle derrière mais je ne réponds pas, je veux juste rentrer à la maison et m'excuser auprès de tonton.
Elle m'appelle toujours et je ne réponds toujours pas jusqu'à ce que je l'entende à nouveau m'appeler mais cette fois-ci avec la voix d'une autre personne, je me retourne immédiatement.
Ikena : Favor ( souriant ).
Moi ( surprise ) : Ike?
Ikena : Oui, c'est moi.
Moi ( le prenant dans mes bras ) : Ikena? Mais…
Je desserre l'étreinte pour regarder Olaedo mais je ne la vois nulle part. Je constate simplement que l'endroit où je suis a changé, ce n'est plus cet endroit sombre avec une faible lumière mais plutôt une cour. Pas n'importe laquelle, la cour de ma maison au village… je la reconnaîtrais toujours entre 1000.
Ikena : Tu viens jouer avec moi ?
Il me montre la voiture que je lui avais acheté le jour où j'étais allé le voir à l'hôpital.
Moi : Mais que fais-tu ici? Tu es dans le coma pourtant.
Ikena : Non, je vais bien… Ne t'inquiète pas pour moi! Je suis peut-être dans le coma mais je ne suis pas mort pour autant.
Moi ( le regardant ) : Je le savais ! Mais pourquoi ne te réveille tu pas?
Ikena ( haussant les épaules ) : Je ne sais pas, j'ai envie mais je n'y arrive pas. Mais maintenant je vole ( souriant ), comme un oiseau.
Moi ( perdue ) : Comment?
Il voulait me répondre quand une autre personne a parlé.
Maman : Les enfants, venez vous, je vous attends depuis.
J'ai regardé derrière Ikena pour voir maman assise sous l'arbre, elle a toujours aimé s'asseoir ici. Elle nous disait qu'assise ici, elle nous surveille mieux.
Moi : Maman?
Elle me sourit et sans que je ne contrôle quoi que ce soit, je sens mes larmes couler sur mon visage. Ma mère ?
Elle se lève et ouvre ses bras, je cours immédiatement me blottir contre elle.
Moi ( pleurant ) : Maman, je suis si heureuse de te voir.
Maman : Shut, calme toi ma perle.
Je pleure dans ses bras et elle passe sa main dans mes cheveux pour me bercer en chantonnant une courte chanson qu'elle me chantait quand je pleurais toute petite.
Maman : 🎶 Ne pleure plus ma petite perle, tu risque d'éteindre la flamme de mon cœur. Ne pleure plus mon gros bébé, tu risque de briser mon cœur de mère. Te voir pleurer meurtri mon âme mais te voir sourire l'emplit de joie. 🎶
Le résultat reste toujours le même, je cesse de pleurer. Elle me relève la tête et essuie mes larmes. Cette chanson ne s'arrête pas qu'à mes oreilles, elle touche mon coeur au plus haut.
Maman ( souriant ) : Même à 22 ans tu reste toujours réceptive à cette chanson ? Tu n'es pas si grande que ça finalement.
Moi ( resserrant l'étreinte ) : Maman, je pensais ne plus jamais te revoir.
Maman : N'ai-je pas dit que je serai toujours avec toi?
Moi ( la tête dans son cou ) : Mais l'accident ? L'enterrement ? Maman j'ai cru t'avoir perdu pour toujours.
Maman : Viens qu'on s'asseille.
Elle a enlevé le banc pour mettre la natte sur le sable et nous a demandé de venir s'asseoir entre ses jambes de sorte à ce qu'on soit adossé sur chacun de ses bras.
Maman : Même si tu ne me vois pas, saches que je suis toujours à côté de toi. Je t'ai promis que je serai toujours là alors je le serai, en tout cas pas tant que tu n'es pas heureuse avec ton frère.
Moi : Comment être heureuse, quand je ne vous ai pas à mes côtés ? Vous êtes mon bonheur et si je ne vous ai pas, je ne peux qu'être triste. Toi, Ike et papa êtes… papa? Où est papa ?
Maman : Il va bien, ne t'inquiète pas. Il se repose et tu sais qu'il a horreur qu'on le réveille non?
Moi : Oui, je me rappelle qu'il avait grondé Ikena à cause de ça.
Ikena : Par ta faute, c'est toi qui m'avait envoyé.
Moi : C'est maman qui m'avait envoyé.
Ikena : Maman ? Donc c'est toi ?
Maman ( feignant de ne pas savoir ) : Je ne sais de quoi vous parlez.
Ikena : Ah oui? Ok, on va voir ça.
Il s'est redressé et a commencé à la chatouiller lui demandant d'avouer. Maman est sensible aux chatouilles donc on a toujours fait du chantage avec. Cette fois-ci, au lieu d'un chantage, ça s'est transformé en un jeu auquel nous participons tous les trois.
Moi ( rire ) : J'abandonne , j'abandonne.
Maman : Moi aussi, tu as gagné comme toujours Ike.
Rire général …
On rit …
Je ris jusqu'Ã pleurer.
Ikena : Mais pourquoi tu pleure grande sœur ?
Moi ( essuyant mes larmes ) : Ce n'est rien Ike, ce n'est rien. Juste que, ce genre de moment me manque tellement, vous me manquez.
Ikena : Mais à nous aussi. N'est-ce pas maman qu'elle nous manque ?
Maman : Mais bien sûr mon grand, elle nous manque aussi.
Moi : Maman, je suis seule sans vous… Tonton Ogbonna, il… il … ( éclatant en sanglots ) ..
Maman ( me prenant dans ses bras ) : Je sais, je sais.
Moi : Je n'ai pas de choix, quand je m'y oppose il me menace, je ne peux pas faire autrement.
Maman : Je sais tout ceci et j'ai tellement envie de t'aider mais je ne sais pas comment ? Il faut que tu pries, continue de prier plus fort que d'habitude et je suis sûre que Dieu va t'aider.
Moi : Quand? Dieu était où quand vous avez eu cet accident? Il était où quand on m'a chassé de chez nous ? Il était où quand Tonton Ogbonna est venu dans ma chambre la première fois ? Il était où les autres fois? Et il est où pour Ikena? Je prie, je prie mais il ne me répond pas, alors dis-moi où il est.
Maman : Ne dis plus jamais de telles choses! T'ai je appris à douter de Dieu ( je fais non de la tête ) ? Alors pourquoi ? Chaque chose en son temps, il sait ce qu'il fait et toute chose concoure à la réalisation de ce qu'il souhaite faire. Il te réserve quelque chose de meilleur et te demande d'être patiente. D'ailleurs, qu'est-ce qui te fait dire qu'il ne te parle pas? Ne te demande tu pas si ce n'est pas toi qui n'écoute pas ? Les choses que Dieu fait ont toujours un sens, rends grâce et arme toi de patience, courage, détermination et force dans la vie. Que la volonté de Dieu s'accomplisse dans ta vie, je sais que de belles couleurs s'ajouteront à ta vie, d'accord ?
Moi : Oui mais…
Maman : Il n'y a pas de mais qui tienne… la foi ma perle, la foi.
Ikena : Je n'ai pas tout compris dans ce que tu disais maman.
Maman ( rire ) : C'est parce que tu es encore petit.
Ikena : Pourtant tu m'appelle mon grand.
Moi : Un grand petit ( rire faible ).
Ikena : Hein? Ça ne veut rien dire.
On a rigolé puis j'ai vu Olaedo arriver devant nous.
Olaedo : Il faut qu'on y aille.
Moi : Aller où ?
Maman ( se levant ) : Il faut que tu te réveille maintenant.
Moi : Mais non, je veux rester ici avec vous et attendre que papa se lève pour entendre encore sa voix.
Maman : Il faut que tu retourne maman.
Moi ( furieuse ) : Retourner où ? Dans une maison où je suis maltraitée et abusée ? Non, je veux rester ici pour toujours.
Maman ; Et tu fais quoi d'Ikena? Lui aussi doit retourner donc si tu reste ici, qui sera à son chevet quand il va se réveiller? Qui?
Je sens les larmes couler sur mon visage.
Moi : …
Olaedo : Elle a raison Fav, qui va rester avec lui? Tu passe tes journées à te battre pour le voir chaque jour qui passe, tu espère être là quand il ouvrira les yeux et aujourd'hui tu veux abandonner tout ça ?
Je regarde Ikena qui ne comprend rien mais me regarde.
Maman : Écoute, je t'ai dit que je serai toujours à tes côtés alors tu peux retourner en paix et attendre le réveil de ton petit frère ou bien tu veux le laisser à cet homme?
Moi : Jamais !!!
Maman ( prenant mes mains et celles d'Ikena ) : Alors, vas-y et continue de veiller sur ton frère jusqu'à ce qu'il parvienne à ouvrir les yeux. Je dirai à ton père que tu es venu nous rendre visite à son réveil, promis ( souriant ).
Je la regarde sans répondre.
Je vois une larme descendre le long de sa joue et je vois son magnifique sourire.
Moi ( en larmes ) : Ne pleure pas …
Maman : C'est bien de ta faute si je pleure, que t'ai je toujours dit ? Ne pleure plus ma petite perle, tu risque d'éteindre la flamme de mon cœur. Ne pleure plus mon gros bébé, tu risque de briser mon cœur de mère. Te voir pleurer meurtri mon âme mais te voir sourire l'emplit de joie.
Elle chantait et me regardait droit dans les yeux, je n'ai donc pas vu Olaedo me tenir les mains à la place de maman.
Elle répétait encore et encore et sa voix changeait car elle chantait en pleurant désormais et de plus en plus, je la vois s'éloigner de moi telle une image qui était en zoom.
Quand je constate que Olaedo est en train de m'emmener je ne sais où, je crie.
Moi : Non, lâche moi… non… non… maman, maman, reviens….
Et là , mes yeux s'ouvrent et je vois Ikemefuna qui essaie de me retenir avec l'aide d'une infirmière.
Moi : Non, non,non… Faites moi dormir à nouveau je vous en prie… Pitié, faites moi dormir…
Ikemefuna : Calme toi, calme toi s'il te plaît.
Je le regarde et je ne peux m'empêcher de pleurer car je constate amèrement que je suis revenu à la réalité, cette dure réalité. Pourquoi ?
Je sens la douleur me prendre de l'âme et les larmes coulent, j'eclate en sanglots.
Ikemefuna me prend dans ses bras et chante….
Ikemefuna : Ne pleure plus ma petite perle, tu risque d'éteindre la flamme de mon cœur. Ne pleure plus mon gros bébé, tu risque de briser mon cœur de mère. Te voir pleurer meurtri mon âme mais te voir sourire l'emplit de joie.
Je me redresse et le regarde…
Moi : Comment ? Qui t'a appris cette chanson ?
Ikemefuna : Tu l'as chanté deux fois déjà dans ton sommeil…
Est-ce vrai?
J'essuie mes larmes et m'allonge en repensant à ce que je viens de vivre, j'étais avec maman et mon petit frère ( sourire ). Je savais qu'il était en vie et je vais toujours insister, aujourd'hui plus que d'habitude, à ce qu'on ne le débranche pas.
J'ai vécu en quelques minutes un moment de bonheur, un court bonheur mais c'était un BONHEUR.
Je ferme les yeux et écoute la voix de maman dans mon cœur…
Ne pleure plus ma petite perle, tu risque d'éteindre la flamme de mon cœur. Ne pleure plus mon gros bébé, tu risque de briser mon cœur de mère. Te voir pleurer meurtri mon âme mais te voir sourire l'emplit de joie.