Chapitre 5
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 5 : Protection envolée
( J'aime avant de lire )
** Ogbonna **
Une semaine déjà depuis la fois où j'avais envoyé Livinus et qu'il a lamentablement échoué, j'ai alors repris les choses en main moi-même.
J'ai été convoqué par la confrérie, j'y étais et j'ai été sermoné par rapport à certains manquements enregistrés cette semaine. Je dois faire attention et éviter à l'avenir qu'une telle interruption se produise et pour cela, j'ai trouvé une raison pour empêcher à ce que Olaedo et Favor dorment ensemble. Elles l'ont fait dernièrement et pas qu'une fois et ça m'a coûté quelque chose donc non, ça ne doit plus se reproduire.
Il est 2h…
Je quitte mon lit et sors de ma chambre pour aller retrouver Favor dans la sienne.
J'ai jeté toutes les clés de sa chambre donc elle ne pourra jamais la fermer à clé et m'empêcher d'entrer.
Dès que j'ouvre la porte, je la trouve endormie dans son lit.
J'enlève mon peignoir et me retrouve tout nu puis je m'approche de son lit sans faire de bruit brusque, elle se réveille quand je lui enlève le drap.
Favor ( sursautant ) : Non, tonton s'il te plaît.
Moi ( mettant mon index sur mes lèvres ) : Shutttt !!!
Je l'ai tiré par les jambes pour mieux l'allonger sur le lit, elle s'est mise à pleurer.
Favor : Tonton je t'en prie, non! Pas ce soir, s'il te plaît. Pitié !!!!
Moi : Ne complique pas les choses Favor, laisse toi faire.
Favor ( se débattant ) : Non, pitié… pitié…
Je ne l'écoutais même pas, j'étais trop occupé à enlever ce qu'elle portait en bas malgré ses vaines tentatives pour m'en empêcher.
Favor : Je t'en prie, ne fais pas ça. Je ferai tout ce que tu voudras mais pas ça, pitié… ne fais pas ç… ( trop tard, je m'abreuve en elle ).
Elle a automatiquement cessé de pleurer.
Je la regarde, elle a simplement les yeux fermés et ne bouge pas. Cela m'importe peu, je n'ai pas besoin qu'elle fasse un quelconque mouvement. Je fais simplement ce que je suis venu faire et après, je retourne dans ma chambre.
Moi ( sans m'arrêter ) : Pense à ton frère, dis toi que tu le fais pour lui, dis toi que tu fais ça pour qu'il ait les meilleurs soins et une chance de se réveiller.
Elle a toujours la même position et moi, je continue ma besogne.
Favor est la seule personne à qui je fais l'amour, je ne le fais plus à ma femme parce que c'est la condition depuis que j'ai recueilli cette petite. C'est donc pour ça que chaque soir je gratte à sa porte.
Il y'a des jours où ce que je récolte sur elle est pour moi-même et d'autres, où c'est directement transféré à mon groupe et ça contribue amplement à notre prospérité. Nous sommes en ce moment quatre à avoir une source aussi puissante.
J'ai continué ma besogne jusqu'à ce que je me sente partir.
Je me libérais en elle quand j'ai senti une brûlure dans mon corps ce qui a fait en sorte que je me lève brusquement sans avoir terminé même.
Je la regarde, elle a toujours ses yeux fermés et s'est recroquevillée sur elle-même.
J'ai fini pour aujourd'hui, j'ai eu ce que je voulais.
Moi ( remettant mon peignoir ) : Silence… Silence…
Elle sait ce que je veux dire par là, pas besoin d'entrer dans les détails.
J'attache mon peignoir et je retourne dans ma chambre en refermant sa porte.
En ouvrant la porte de ma chambre, Chisom se réveille et me regarde entrer puis m'installer dans le lit.
Chisom : Des problèmes ?
Moi ( m'allongeant ) : Non!
Chisom : Ok.
** Olaedo **
Maman m'a dit de revenir au Gabon pour les vacances parce que je lui manque et j'avoue que c'est réciproque.
Je suis en vacances de quelques semaines donc j'ai pris un billet hier et je prends l'avion demain matin.
Je vais au marché acheter un cadeau à maman comme bientôt son anniversaire, je n'ai pas envie d'arriver les mains vides pour acheter ça sur place.
J'ai demandé à Fav de m'accompagner.
Favor ( devant les pagnes ) : On lui prend lequel finalement ? Tu es trop indécise, ce n'est pas possible !
Moi ( souriant ) : Je sais, je ne fais pas exprès.
Favor : Choisis on va partir d'ici, ou bien nous sommes venues vivre ?
Moi ( rigolant ) : Non, bien-sûr que non.
Favor : Good !
Moi ( indécise ) : Mais je ne sais pas toujours quoi prendre, choisis à ma place.
Favor : C'est le cadeau de ta maman, tu dois le choisir toi même.
J'ai choisi deux magnifiques pagnes que je lui montre.
Moi : Voilà, j'en choisis deux. C'est donc à toi de départager.
Elle n'a même plus parlé, elle a simplement choisi entre les deux pagnes que je tiens en main.
Favor : Voilà, elle va aimer j'en suis sûre.
Moi : Je crois aussi.
Nous sommes passées en caisse et j'ai payé puis nous sommes allé dans la bijouterie qui est juste à côté prendre une paire de boucles d'oreilles, elle aime ça.
Achats terminés, nous retournons à la maison.
Moi ( au volant ) : Fav? Je dois te dire quelque chose.
Favor ( me regardant ) : Oui!
Moi : Ma mère m'a appelé il y'a quelques jours me disant qu'elle veuille que j'aille passer les vacances avec elle et c'est pour cela que je profite à acheter son cadeau.
Favor : Tu ne comptais pas mes lui envoyer ?
Moi : Non, j'irai avec. Elle me manque aussi, je dois y aller.
Favor ( regardant droit devant elle ) : D'accord.
Silence…
Moi : Tu penses à ce qui se passera quand je ne serai pas là, n'est-ce pas?
Favor ( sourire ) : Ne t'inquiète pas pour moi.
Moi : Comment ne pas le faire ? Crois-moi, j'y vais le cœur lourd en sachant ce que cette bonne femme te fera subir. Si Ikena allait mieux, je vous aurai même emmené tous les deux mais je ne peux pas te déplacer sachant ton frère dans cet état.
Favor : Eh, mais ne t'inquiète donc pas pour moi. Je vais supporter.
Moi : Tu n'es pas obligé de le faire tu sais? Tu peux aussi lui répondre ou refuser, elle a une fille et elle se prendre une domestique si elles se sentent incapables.
Favor : Ce n'est pas si simple que ça Ola. Si j'ose lui répondre elle va tout faire pour que ton père me chasse de la maison, tu ne seras pas là pour atténuer la situation donc imagine. Imagine on me chasse de la maison, où irai je vivre ? Vous êtes ma seule famille ici et je n'ai même pas d'argent pour dire que je vais partir et me gérer avec mon frère, je ne peux pas. Si la vie de mon frère et avoir toit nécessitent que je me raise et subisse les humeurs de tanto Chisom alors je le ferai. C'est chez toi Ola et non chez moi.
Que puis-je lui dire après ça ? Elle a bien raison!
C'est une erreur pour moi de lui demander de répondre à cette femme parce qu'elle est capable de la faire chasser de la maison et paap ne dire rien. J'ai parfois l'impression qu'il fait tout ce qu'elle dit sauf quand je suis dans les parages.
Moi : Je n'y avais pas pensé, désolée !
Favor : Tu n'as pas à t'excuser. Je vois bien que tu désire m'aider mais je ne vois pas comment tu peux m'éviter d'avoir Tanti sur le dos.
Moi : Cesse de l'appeler Tanti quand je suis là ( grimaçant ).
Favor ( souriant ) : Comment vais-je l'appeler ? C'est ma tante.
Je sais bien que ce petite sourire qu'elle affiche est pour masquer ce qu'elle veut réellement exprimer.
Moi : Ça m'énerve quand même de partir et te laisser.
Favor : Arrête voyons, ce n'est pas comme si je ne pourrai pas supporter.
Je n'ai même plus de mots pour lui répondre. C'est une fille forte et elle garde toujours le sourire malgré ce qu'elle ressent.
On vient d'arriver devant la maison, je me gare et on descend. On trouve Agudo au salon.
Agudo : Les meilleures amies.
J'ai tiré Favor, on a pas le temps de lui répondre. On va directement dans ma chambre.
Favor ( s'asseyant sur le lit ) : Pourqupi elle ne t'aime pas ? Moi, je peux bien comprendre mais toi je suis perdue.
Moi ( posant mon sac m : Est-ce que je perds mon temps à savoir ça ?
Favor : C'est quand même bizarre, toi sa propre sœur.
Moi ( allant dans la salle de bain ) : Je ne sais pas ce qu'elle a pourtant petites on s'entendait bien. Peut-être qu'avec le temps elle s'est rendue compte qu'elle veut être enfant unique ( rire ).
Favor : Très drôle !
Je suis sorti de la salle de bain en sous vêtements, faut voir comment elle est gênée.
Moi : Tu es terrible hein Okafor ! C'est Moi qui suis presque nue et c'est toi qui est gênée ? Eh begin saches que je ne suis pas pudique moi.
Favor : Je vois ça.
Je suis allé me prendre un pagne pour ne pas abîmer les yeux de la petite Favor ( rire ), elle est drôle.
Je l'aime bien cette petite, elle est plus ma petite sœur que ne l'est Agudo.
J'ai fait ma valise avec son aide puis on s'assure qu'il n'y ait personne au couloir et on fait sortir sa valise de chaussures pour la mettre dans sa chambre.
Moi : Tu as combien déjà avec toi ?
Favor : 50.000
Moi : Tu vois que ça avance non?
Favor : Oui oui.
Moi : Voilà, je vais continuer mon travail et tu feras toujours le tien. Rien ne change, ok ?
Favor : D'accord, tu sais que ma porte ne se ferme pas on va mettre ça où ?
Moi ( réfléchissant ) : Tu n'as même pas de cachette ici… Mettons ça sous le lit alors.
On a mis la valise sous le lit puis sommes sorties et avons trouvé papa, sa femme et Agudo. J'ai pris place sur le canapé…
Moi ( regardant Favor ) : Assieds-toi Fav, que fais-tu debout ?
Elle a d'abord regardé papa avant que je la tire pour qu'elle s'asseye à côté de moi.
Moi ( regardant mon père ) : Papa?
Papa ( me regardant ) : Oui Ola.
Moi : Je voyage demain.
Papa : Tu voyages demain? Et où vas-tu ?
Moi : Chez maman, elle m'a appelé.
Papa : Tu y vas pour combien de temps?
Moi : J'ai deux semaines de vacances donc j'y vais pour deux semaines.
Papa : Ok et tu comptes partir quand?
Moi : Dès demain.
Tanti Chisom : Et c'est aujourd'hui que tu nous dis ça ?
Moi : C'est aujourd'hui que je dis ça à mon père.
Papa : Tu as déjà le billet alors ?
Moi : Je l'ai.
Papa : Ok, j'irai te laisser à l'aéroport alors.
Moi : Sans problèmes, ça ne fera encore un moment PERE-FILLE ( appliquant sûr les deux mots ).
Agudo et sa mère m'ont regardé, ce n'est tellement pas mon problème tout ça.
Mon seul problème ici c'est laisser Favor toute seule pendant deux semaines entre les mains de cette femme.
** Favor **
Nous sommes restés là au salon encore durant plusieurs minutes, je ne parlais pas, je les écoutais simplement.
Olaedo : ( regardant son père ) : Papa, je veux que tu me rende un service s'il te plaît.
Tonton Ogbonna ( soutenant son regard ) : Lequel ?
Olaedo : Promets moi d'abord que tu le feras.
Agudo : Comment va-t-il te promettre de faire quelque chose dont il ne connait le fond?
Olaedo ( ignorant Agudo ) : Aller, papa!!!!!
Tonton Ogbonna : Ok, je t'écoute.
Agudo : Pfffff!!!
Olaedo : Je veux qu'on embauche une dame de ménage.
Agudo : Pourquoi ? Favor est bien là.
Olaedo : Tu en dis quoi papa?
Tonton Ogbonna : C'est nécessaire ?
Olaedo : Évidemment ! Favor est au même titre que nous. Si pour d'autres elle ne l'est pas, c'est ma sœur et je ne vois pas pourquoi elle doit être traitée comme une dame de ménage sachant que nous ses sœurs sommes à l'aise.
Tanti Chisom : Parce qu'il le faut. On la garde ici ce n'est pas cadeau et on plus ton père s'occupe de l'hôpital de son frère.
Olaedo : Est-ce une raison? Donc si quelqu'un garde ton enfant, elle doit faire la dame de ménage ? Voyons ! Papa, toi même tu vois ça comment? Ce n'est pas bien, elle doit être traitée comme une Okafor surtout que c'est la fille de ton défunt frère.
Tonton Ogbonna : C'est vous qui gérez ça, je ne sais pas quoi dire.
Tanti Chisom : Parce qu'il n'y a rien à dire, on a pas besoin d'une dame de ménage.
Olaedo : Dans ce cas, chacun fera le ménage.
Tanti Chisom l'a foudroyé du regard.
Olaedo ( la regardant ) : Ah mais oui. La vie est un choix. Papa ?
Tonton Ogbonna : Écoute Chisom, on va prendre une femme pour le ménage. Je ne vois pas ce que ça va enlever si ce n'est pas Favor qui le fait et on finit avec ce sujet.
Agudo : Il ne manque plus que tu la mette à l'école.
Olaedo ( regardant Agudo ) : Ce n'est pas une mauvaise idée aussi ( souriant ).
Tonton Ogbonna ( regardant Ola ) : C'est bon, on a fini ?
Olaedo ( gros sourire ) : Oui papa.
Tonton Ogbonna : Très bien !
A cette dernière phrase, il s'est replongé dans son émission. Tandis que Olaedo manipulait son téléphone en souriant, tanti Chisom et Agudo me regardaient et je pouvais bien percevoir les éclairs dans leurs yeux.
Après ça, nous sommes passés à table
Pour la première fois, depuis que je suis dans cette maison, je suis assise à table en train de manger.
Ça me fait penser à ma famille, nous faisions ça tout le temps. Manger à table en famille, dans l'harmonie, c'était notre crédo. Même s'il n'y a pas d'harmonie à cette table, j'y suis quand même assise et c'est un premier pas.
Olaedo m'aide bien à peser un peu dans cette maison mais je sais que quand elle va partir tout ce qu'elle vient de faire va retomber sur moi, je vais sentir tout passer tout ceci.
Après le repas, nous sommes allées rester à la terrasse à bavarder.
Chika, sa copine est venue nous trouver et on a bien rigolé. Croyez-moi, pour la première fois je me sens vraiment bien. Mieux que d'habitude même et j'arrive même à oublier que Ola voyage.
On a passé une belle journée et la nuit, Ola a demandé à ce que l'on dorme toutes les trois dans sa chambre.
J'ai dormi tard cette nuit là, je n'avais pas sommeil parce que je pensais à tout ce que je subi depuis la mort de mes parents.
Tonton Ogbonna qui me tue l'âme lentement en abusant de moi chaque soir.
Je me rappelle de chaque jour de chacune des fois où il entre dans ma chambre, le voir est devenu un supplice et la colère apparaît telle une morsure.
Je veux qu'il meurt, que Dieu me pardonne mais c'est la seule chose que mon âme crie désormais.
'' Tonton Ogbonna : ( sans s'arrêter ) : Pense à ton frère, dis toi que tu le fais pour lui, dis toi que tu fais ça pour qu'il ait les meilleurs soins et une chance de se réveiller. ''
Cette phrase fait si mal à entendre.
Parce que il aide sa famille, je suis obligée d'être abusée. Mon cœur est meurtri et seul mon Seigneur peut m'aider.
Ce soir là, je n'avais plus réellement de larmes à verser alors j'ai fermé les yeux.
J'ai fermé les yeux et j'ai prié.
J'ai prié dans mon âme demandant à Baba God de m'aider. Si c'est la solution pour que mon frère soit pris en charge alors qu'il m'aide à supporter mais si ce n'est pas elle, qu'il éloigne cet homme de moi.
J'ai prié, j'ai prié et au moment où tout mon être a crié au feu de l'esprit saint, tonton s'est retiré de moi et est sorti de ma chambre.
Si seulement cela pouvait être définitif.
Le lendemain avant de partir, une dame s'est présentée à nous et Ola nous a dit qu'elle est désormais la dame de ménage de cette maison.
~ Deux jours plus tard ~
Ça fait deux jours qu'Olaedo a voyagé et donc deux jours que cette femme travaille à la maison.
Je ne fais plus tout ce que je faisais avant qu'elle ne soit là mais tanti me fait toujours faire des choses. Je ne refuse pas, je m'exécute simplement. Ai-je même le choix quand on me menace? Je ne pense pas.
Elle m'a demandé de lui laver ses vêtements et d'aller ranger ceux que je vais plier dans sa chambre.
J'ai lavé et repassé comme on me l'a demandé puis je suis montée dans sa chambre dans le but de ranger les vêtements repassés.
Quand je voulais ouvrir son placard, elle est arrivée en me criant dessus.
Tanti Chisom : Ne touche pas ce placard, tu cherches quoi là-bas ?
Moi : Je veux ranger tes affaires comme tu as demandé tanti.
Tanti Chisom : M'as-tu demandé quel était mon placard ? Quand tu vas ouvrir pour ton oncle, tu veux désormais voir ses sous-vêtements ?
Moi : Abomination, jamais !!!
Tanti Chisom : Pourtant tu t'apprêtais à le faire.
Moi : Mais je ne savais pas, ce n'est pas que j'avais une intention particulière … Je ne savais pas.
Tanti Chisom ( me toisant ) : Poses ça sur le lit et déguerpis immédiatement.
J'ai fait comme elle a dit et je suis sorti de sa chambre. Je suis allé m'apprêter pour aller à l'hôpital voir l'enfant.
J'ai fait 3h de temps là-bas puis j'ai décidé de rentrer à la maison.
En rentrant dans la maison, je n'ai vu personne. Je suis donc allée Dans ma chambre afin de poser ma sacoche mais qu'elle ne fut pas ma surprise ? Ma chambre est saccagée.
Moi ( choquée ) : Mais que s'est-il passé ici?
Mon panier de linge est renversé ainsi que plusieurs autres choses. Je me Suis immédiatement baissée pour voir ma valise, elle n'y est plus.
C'est Agudo, j'en suis sûre. Je sors de la chambre en criant son prénom.
Moi : Agudo ? Agudo ?
Personne ne me répond dans la maison.
Moi ( allant à la terrasse arrière ) : Agudo ? Agudo?
Plus j'avance, plus je sens le brûlé.
Non, j'espère que ce n'est pas ce à quoi je pense. J'allonge les pas et l'image que je trouve est horrible pour moi : Tanti Chisom et Agudo en train de sortir les chaussures de la valise une par une en les mettant dans le feu allumé.
Moi ( me précipitant vers ma valise ) : Mais que faites-vous ? C'est à moi ça et qui vous a dit de rentrer dans ma chambre ?
Tanti Chisom : C'est ma maison donc je fais ce que je veux ( jetant à nouveau une chaussure ).
Moi : Pitié tanti, ne fais pas ça.
Agudo a éclaté de rire.
Je vais saisir le sac essayant d'empêcher ce qu'elles font.
Moi : Ne fais pas ça Tanti, pardon pour l'amour de Dieu.
Tanti Chisom : Ah, donc c'est à toi et Olaedo ment.
Moi : C'est à Olaedo.
Je pensais qu'en disant cela, elle devait se calmer mais rien.
Agudo : Menteuse !!! C'est à toi
J'ai supplié de toutes mes forces mais rien, elle a tout brûlé… tout et là je n'avais récolté que 80.000. Pourquoi et comment être si cruelle ?
Ma marchandise brûlée, je suis allée dans la chambre en jetant ma sacoche sur la table de nuit en colère et triste.
J'ai juste vu deux silhouettes debout face à moi.
Agudo : Où est l'argent ?
Moi ( me redressant ) : De quel argent parles-tu?
Agudo : L'argent des chaussures vendues. Tu croyais que je ne devais pas savoir? De bouche à oreilles tu fais ta publicité et bhein saches que j'ai tout entendu donc donne l'argent tranquillement.
Moi : Il n'y a pas d'argent ici.
Tanti Chisom : Favor, si tu ne veux pas de problème … Donne simplement, Olaedo n'est plus là pour t'aider.
Moi : Tanti je ne peux pas et il n'y a pas d'argent ici d'ailleurs.
Tanti Chisom : Ok !!!!
Elle s'est mise à jeter mes affaires dans toute la pièce, elle retourne ma chambre avec l'aide de sa fille.
Je ne comprends pas ce qu'elles ont, elles ont déjà brûlé les chaussures maintenant elles veulent mon argent pourquoi ?
En s'approchant de mon lit, Agudo a vu ma sacoche et l'a prise.
Moi ( me levant ) : Remets la moi.
Agudo : Pourquoi ? N'as-tu pas dit que tu n'as pas d'argent ?
Moi : Agudo, remets la moi simplement.
Agudo ( rire ) : Parce que tu compte faire quoi si je refuse ?
Tanti Chisom : Prends ça et on sort d'ici.
Moi : Agudo !!?
Elle m'a tourné le dos.
Je ne peux pas la laisser partir avec mon argent comme ça, j'ai besoin de ça.
Dans ma sacoche je n'ai que 20.000, le reste c'est Ikemefuna qui me garde ça.
Je crie son prénom et elle ne s'arrête pas, elle continue d'avancer avec sa mère jusqu'aux escaliers.
Tanti Chisom ( sortant l'argent de la sacoche ) : Tu disais que tu n'avais pas d'argent non? Qu'est-ce c'est ?
Moi : J'ai besoin de cet argent, remettez-moi ça s'il vous plaît.
Tanti Chisom : Considère que tu n'en as plus.
Elles descendaient les escaliers et moi J'attendais que Tanti remette l'argent à Agudo pour lui prendre des mains.
Dès qu'elle l'a fait, j'ai encore demandé à ce qu'elle me remette l'argent mais elle ne l'a pas fait je me suis donc approchée d'elle pour lui arracher.
En voulant prendre, elle s'est collée au mur des escaliers et ce geste a fait en sorte que je manque une marche.
Je ne sais pas ce qui se passe, je me sens rouler sur les escaliers.
Je roule, je roule, je roule et tout d'un coup… boum !!!!
Plus rien, je suis allongée à plat ventre sans pouvoir bouger. Je sens une douleur, j'essaie de regarder les escaliers et je les vois sans bouger.
J'entends simplement une voix qui m'appelle…
… ( apeurée ) : Favor.
Je reconnais sa voix, c'est Onye la dame de ménage.
Elle m'appelle en criant à l'aide.
Favor… Favor… Favor…
Plus rien, je n'entends plus rien.