Chapitre 6: Confession secrète

Ecrit par kaynaliah

*******Annick******

Je viens de terminer ma réunion quotidienne avec mon responsable sur Skype. Il est satisfait des résultats plutôt prometteurs pour l'avenir de l'entreprise. Je lui serai éternellement reconnaissante pour la chance qu'il me donne en venant représenter l'image de I’entreprise. J'avoue qu'au début j'ai eu peur de me faire avaler toute crue dans ce monde de requins. Il a fallu que je me maîtrise et fasse preuve de grande confiance en soi pour pouvoir tenir face à toutes ces personnes et surtout ces hommes qui n'hésitent pas à nous dénigrer parce qu'on appartient au sexe faible. Ce n'est pas vraiment facile pour nous les femmes de nous faire un nom dans certains milieux mais il ne faut pas se décourager ni baisser les bras pour autant. Il faut du courage et de la confiance en soi.

J'éteins mon ordinateur et le range soigneusement dans le dernier tiroir de la commode près de mon lit. Je file à la salle de bains pour me changer. Je me suis prévue un programme d'enfer pour cette journée. Vu qu'il n'y a pas conférence aujourd'hui, je vais en profiter pour visiter cette magnifique ville qu'est Cotonou. J'ai décidé de me fondre dans le décor aujourd'hui avec un autre groupe de conférenciers. Il est temps de profiter de la capitale un petit peu. Je prends mon sac à main et prends tout ce dont j’ai besoin d’important avant de partir. Je rejoins les autres à la réception et ils sont presque tous prêts. Je demande quelques informations à la réceptionniste concernant la ville et surtout les plats typiquement locaux lorsque je dépose la clé de ma chambre. Je note tout sur ma tablette avant de la ranger. En me retournant, j’aperçois Charles qui s’’est mélangé au groupe. Le voir là m’énerve sérieusement. Je ne sais pas à quoi il joue. Si j’ai bonne mémoire, il a toujours détesté ce genre de visite. Vaut mieux que je m’attarde même pas sur son cas car il ne m’apporte rien de bon. Il salue tout le monde et en arrivant vers moi, le regard noir que je lui lance le dissuade de venir me faire une bise. Je lui dis un « bonjour » froid et glacial. Il sourit avant de continuer à saluer les autres. Tchip regarde sa tête on dirait la papaye. Genre j’ai besoin de son « bonjour ». Qu’il passe sa route de grâce pour ne pas m’énerver. J’en profite pour essayer de joindre ma fille et Gabriel avant de prendre place dans l’une des voitures qui ont été louées pour l’occasion.

On vient d’arriver à la célèbre place de l’étoile rouge. Elle est vraiment impressionnante cette place. Toutes ces voitures et surtout ces zémidjans qui tournent continuellement autour de cette place. Je suis vraiment émerveillée même si jamais je ne monterai dessus. J’ai la phobie des motos. J’en profite pour filmer pendant qu’on fait le tour. On s’arrête quelques instants plus tard au grand marché de Dantokpa. On a surtout plus vu les ruines car cet illustre marché a subi un véritable incendie il y a près d’un an. Je reçois un appel entrant de mon frère. Je me mets à l’axe pour avoir un peu d’intimité. Il m’informe qu’Amina est en plein travail. Le bébé aurait dû naître normalement dans quelques jours. Il est à la clinique avec elle et me tient informé. Je remets la vie d’Amina et du petit prince entre les mains de Dieu. J’espère que tout se passera bien pour eux. Je raccroche mon téléphone et en me retournant, je surprends Charles devant moi qui me fixe.

-« Je peux savoir ce que tu fais là ? »
-« Je t’attendais. Les autres ont avancé. Je ne voulais pas que tu penses qu’on t’a abandonnée »
-« Je suis une grande fille pour retrouver mon chemin »
-« Tu es dans une ville que tu ne connais pas. Tu aurais pu tomber sur des voyous »
-« Je n’ai pas besoin de toi Charles»
-« Tu n’es pas obligée d’être si méchante »
-« Je ne t’ai rien demandé Charles. Je ne veux pas te parler ni encore que tu m’approches »
-« Tu auras beau tout dire, je ne te lâcherai pas d’une semelle »
-« Pff »

Il m’exaspère tellement que je préfère l’ignorer pour ne pas plus m’énerver. Je décide d’avancer sans lui accorder la moindre attention.

-« Tu pourrais au moins avoir la décence de m’attendre ? »
-« …. »
-« Je te parle Annick »
-« …… »
-« Ok très bien »

J’ai rapidement retrouvé les autres et nous avons continué notre excursion tranquillement jusqu’au soir. On a prévu de diner au restaurant tous ensemble aux alentours de 20 heures. J’ai rappelé Terrence qui m’informe de la naissance de son nouveau prince. J’ai longuement parlé avec Amina et lui avant de recevoir les premières photos du nouveau-né. Il est trop beau. Subitement, mes pensées se sont tournées vers ma mère. Même si elle m’a faite les pires crasses dans ma vie et a profité de ma faiblesse face à elle en raison de ma maladie, elle me manque malgré tout. Je secoue légèrement la tête pour ne plus avoir à y penser. En sortant de la douche, je me suis dépêchée pour aller retrouver les autres avant que ça ne parle. Je ne veux pas me faire remarquer.

Il est environ 1 heure du matin et nous sommes tous rentrés il y a une heure. Je ne me sens pas très bien et j’ai vomi à trois reprises déjà en moins de 30 minutes. Je commence à paniquer et pense à tous les scénarios possibles. Je suis sûr que c’est cet alcool typiquement local que j’ai bu. Je fonce dans la baignoire après m’être déshabillé avec peine et ai pris une douche froide. Je me suis emmitouflée dans un peignoir et suis allée m’allonger après avoir pris un anti-vomitif que j’ai ramené de Libreville. J’ai appelé Gabriel sur son téléphone. Je lui ai expliqué ce qui m’arrive et il m’a demandé de me connecter sur skype car il allait m’appeler dans quelques minutes. Il devait être environ deux heures et demie à Libreville et il dormait déjà surtout. Il m’a tenu compagnie jusqu’à ce que je parvienne à m’endormir et surtout à me rassurer. Si je ne vais pas bien demain, je dois voir un médecin de toute urgence.
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Quelques heures plus tard

Je sens quelque chose de froid sur mon front. J’ouvre doucement mes yeux et je vois Charles devant moi. Je n’ai même pas la force de m’énerver tellement je suis mal. Il me parle mais je sens juste ses lèvres bouger sans comprendre ce qu’il me raconte. Je l’entends parler avec quelqu’un mais j’ignore qui est-ce. J’entends juste la porte de la salle de bains s’ouvrir et se refermer. Je m’endors à nouveau. Je sens qu’on m’enlève la couverture qui me protégeait et qu’on me soulève surtout du lit. J’ouvre les yeux et je vois Charles. Mais qu’est-ce qu’il fait ? Il se dirige vers la salle de bains et je vois Patricia et Magalie, deux dames avec lesquelles j’ai sympathisé ici à l’intérieur. Il me pose au sol et je manque de tomber avant qu’il ne me rattrape. Je suis juste lasse et spectatrice de tout ce qui se passe. Il me laisse entre leurs mains avant de s’en aller. Elles m’aident à prendre une douche froide avant de me faire porter une nuisette qu’elles ont tirée dans le placard et de me ramener au lit.

Charles est assis sur une chaise du lit et me montre le plateau plein de victuailles qu’il m’a ramenée mais j’ai juste une expression de dégoût et d’horreur. Il n’insiste pas et me laisse me reposer. Je sens qu’il prend ma main dans la sienne pensant que je dors avant de venir s’allonger près de moi.

-« Je suis désolé pour tout ce que tu as subi par ma faute et surtout pour mes choix. Je te demande pardon Annick. J’espère qu’un jour tu pourras me pardonner et me voir comme je te vois » souffle-t-il près de moi
Je me demande bien ce qu’il raconte.
-« Je ferai tout pour toi. Je t’aime tellement »

Koum koum koum.

Mieux je dors. Cette maladie me fait entendre des choses invraisemblables.

Charles: Le prix de...