Chapitre 6: Jeu de rôle
Ecrit par Lalie308
La réalité a dérobé mon rêve,
mes bourreaux ne veulent pas de trêve.
xXx
Michelle
Pantalon carotte noir rehaussé d'un haut blanc assorti d'une veste de la même teinte que le pantalon et de ballerines blanches, ma tenue quand je sors du taxi, ma dense tignasse sombre retenue en chignon. Je paie le chauffeur en lui rendant son sourire chaleureux et fait volte-face pour découvrir l'énorme immeuble. Mon pouls s'accélère, mon rythme cardiaque s'oppose au calme que je lui impose. Mon plus grand rêve prendra vie grâce à cet immeuble. J'observe la grande enseigne << HOMEL >> enveloppée dans un nuage de bouquins puis finis par souffler.
Je pénètre dans le bâtiment. L'intérieur me laisse bouche bée. Le hall, aussi beau que celui de l'immeuble où je vis se différencie par les couvertures, les images des auteurs ou encore les citations tirées de livres décorant les murs. Le sol recouvert d'image de livres en guise de vêtement donne l'impression de marcher sur une terre livresque. Cet endroit est atypique mais magnifique, déconcertant mais attrayant. Je me dirige vers la réception où se trouve un homme grand, blond et assez chaleureux.
— Bonjour, glissé-je en souriant, crispée.
— Bonjour mademoiselle, que puis-je pour vous ? demande-il d'une voix conciliante en me souriant.
— Je suis Michelle Lawson, j'ai rendez-vous avec...
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'il me coupa :
— Oh oui, mademoiselle Lawson. L'équipe vous attend dans la salle de réunion. Hailey va vous accompagner.
Je ne pus réprimer un sourire à l'entente du prénom de la jeune femme brune qui m'invite à la suivre. Nous pénétrons dans l'ascenseur tandis que la lourdeur de la boule qui pèse dans mon estomac crispe mes membres. Je me demande de quoi aura l'air mon éditeur, les autres membres de l'équipe. Mon cœur bat trop vite et je sens l'infarctus montrer le bout de son nez.
— Détendez-vous, tout ira bien, me conseilla Hailey de sa voix flûtée.
J'ai toujours pensé qu'il n'y avait que des robots chez Homel mais visiblement je m'étais trompée, la sympathie mielleuse de l'homme de la réception et le sourire affectueux de Hailey me le prouvent. Nous sortons enfin de l'ascenseur, je découvre un espace impressionnant. Le hall de cet étage a ses murs décorés de tout ce qui peut renvoyer à la science-fiction, plusieurs personnes déambulent et un doux parfum de livre inonde l'atmosphère pour abreuver le climat plaisant.
Hailey me conduit vers une grande porte à double battant dont le bois est décoré par des peintures de créatures mythiques : des griffons à Bécut en passant par la bête de l'apocalypse. Le sol est tout aussi coloré : des vaisseaux, des dragons, de la magie représentée par des vagues lumineuses et nuancées, des spectres. Il n'y a aucun doute : je suis bien à l'étage des rubriques science-fiction et fantastique.
Hailey appuie sur un bouton près de la porte puis cette dernière s'ouvre solennellement, me plongeant dans un film de fiction. Elle me sourit avant de rebrousser chemin. Mon temps d'admiration passé, mon cœur se remet à battre la chamade quand je pénètre dans la pièce antinomique au reste des lieux — sobre mais élégante. Je marche lentement en faisant l'effort de ne pas m'évanouir. Dès que j'entre, ils se retournent vers moi, cessant leur discussion apparemment animée. Je lance un regard circulaire qui se fige sur celui qui est au centre. Mon cœur ne bat plus, il s'arrête et sort par la fenêtre. Ma respiration s'accélère alors que je fixe William. Il est habillé décontracté — pull en cachemire au coloris gris-bleu accompagné d'un jean de la même coloration et de mocassins sombres — contrairement aux autres. Son regard vitreux, profond est renforcé par l'air plus formel assujetti à ses cheveux.
— Bonjour Michelle, je suis Cyril Williams, le représentant de madame Victoria Davis, présidente de Homel, m'aborde un homme chauve quadragénaire en me tendant la main.
Il porte un costume bleu ciel très élégant, ses yeux marrons brun clair pailletés de petites pétales noirs couvrent un nez saillant et une silhouette athlétique. J'observe tremblante sa main mais finis par la saisir en arborant un sourire crispé.
— Enchantée, soufflé-je d'une voix à peine audible.
Puis une femme entre deux âges, rousse et tout aussi élégamment vêtue me sert la main.
— Sophia Roberts, responsable du service marketing de cette rubrique, annonce-t-elle cérémonieusement.
— Enchantée, répliqué-je.
Là je dois passer pour une coincée tellement je tremble et je me fais petite. Finalement, le troisième membre du trio se rapproche en s'assurant de ne pas détacher son regard du mien. Il n'a absolument pas l'air surpris de me voir, il ose même me sourire et me tend la main. Je la serre timidement et il parle :
— Harry Daniels, responsable de la rubrique.
C'est donc lui mon éditeur. Et puis merde. Bordel de putain de merde, enfin je veux dire banane de purée de mercredi, c'est comme ça que mes parents me transcrivaient ces gros mots. Je n'arrive pas à y croire. J'ai déjà enfreint la règle primordiale de cet empire. Mais en soit nous n'avons aucune relation, juste un baiser qui est effacé par le temps. Je tente de calmer mes nerfs et lui souris en retour.
— Veillons procéder à la lecture du contrat pour le tome un, vous rencontrerez les autres membres au fur et à mesure de notre partenariat, déclare monsieur Cyril.
— D'accord monsieur, répondis-je timidement.
Il me renvoie un sourire bienveillant.
— Chez Homel, on s'appelle par nos petits prénoms, m'informe-il.
— Oh, d'accord. Désolée.
Je suis pathétique. Pourquoi je m'excuse déjà ?
— Il n'y a pas de soucis, m'intime Sophia.
Je lui souris. Ils s'installent en face de moi et je me retrouve seule d'un côté. Lorsque je décide enfin de m'asseoir, je trébuche et tombe à côté de la chaise en cuir. Ma chute fait un énorme fracas puisque certains documents tombent, je me suis cognée la tête et la douleur se répand rapidement dans mon corps.
— Oh, vous allez bien ? panique Cyril avant que le trio ne se dirige vers moi.
Je ne fais aucun geste pour me lever et éclate de rire. La douleur et la honte me font rire, je ne peux m'empêcher de laisser échapper ce rire de frustration et moqueur. Ils m'observent tous incrédules mais m'aident à me lever. Je vacille un peu parce que je ris toujours, aux éclats. Je souffle longuement et finis par calmer la tempête de rires qui m'a déstressée, mes mains posées en plat sur la table en verre. Je crois que la discrétion vient également de rejoindre mon cœur en passant par la fenêtre.
— Je vais bien, les rassuré-je.
Ils me sourient, gênés. Du moins sauf William, enfin Harry qui réprime un fou rire. Ils s'installent de nouveau, me tendent une copie du contrat et nous procédons à la lecture.
— Pourquoi aurais-je besoin d'un garde-corps ? demandé-je au cours de la lecture.
— Homel étant un empire, nous avons assez d'ennemis. La protection de nos auteurs est donc primordiale, me répond Sophia.
— Du genre on pourrait m'assassiner pour nuire à Homel ? plaisanté-je.
— J'en ai bien peur, rétorque sérieusement Cyril.
Mon sourire s'évanouit, engouffré par la peur et mon sang se glace dans mes veines. Je commence à me dire que je me suis peut-être embarquée dans une grosse merde. Nous finissons enfin la lecture et Cyril reprend la parole :
— En signant ce contrat, vous acceptez toutes les conditions. Le garde-corps, votre disponibilité absolue, et surtout à n'avoir aucun type de relation non professionnelle avec le personnel sous peine de lourdes conséquences. Bien sûr, l'amitié est permise et même conseillée puisque nous sommes une famille. Vous comprendrez qu'il n'y aura pas de marche arrière, c'est pour cela qu'on a plusieurs contrats, un pour votre arrivée à Londres et votre prise en charge ainsi que votre entrée à Homel et un pour chaque tome, explique Cyril.
Je lutte pour ne pas regarder Harry, aussi placide qu'un agneau. Ce contrat me fait de plus en plus peur. Je prends le stylo sur la table, la main frissonnante. Je me dis qu'en le signant, je joue avec le feu., un feu sauvage et imprévisible, un feu indélébile Mes yeux, fidèles à leur indiscipline finissent par s'égarer sur Harry, je déglutis et pointe mon nez sur le contrat. Je finis par le signer et ils en font de même. Plus de marche arrière possible.
— Bienvenue alors dans la famille. Nous laissons Harry discuter avec vous des dernières modalités, déclare Cyril en me serrant la main, suivi de Sophia.
— Nous sommes ravis de vous compter parmi nous, me dit cette dernière.
Ils finissent par s'en aller.
— Michelle, suivez-moi dans mon bureau, annonce Harry en jetant un coup d'œil à l'angle droit de la pièce.
Je repère la caméra de surveillance et acquiesce. Nous nous rendons dans son bureau. Plusieurs personnes le saluent en chemin, je découvre un Harry différent de celui du bar, beaucoup plus souriant et sociable. Trop, je dirai. Les salutations restent assez affectueuses, enjouées et n'ont rien avoir ces salamalecs dignes des grands empires. Il referme le bureau derrière lui. Je n'attends pas d'invitation et m'écroule sur une chaise. Le bureau est assez simple mais chic dans l'ensemble. Il y a quelques cadres des couvertures de certains ouvrages sur le mur. Le bureau est en bois sombre et les chaises sont confortables. Il vient s'installer en face de moi, pose ses mains sur la table et me sourit.
— Il n'y a pas de caméra ici, m'intime-t-il.
J'ai l'impression qu'il se moque un peu de moi. Il s'adresse à moi comme s'il n'y avait jamais rien eu entre nous, comme si nos lèvres ne s'étaient jamais rencontrées. Je suis consciente du fait que ce qui s'est passé était un égarement, un flirt qui n'engageait rien, mais... Je l'observe incrédule, plisse les yeux.
— Qu'est-ce que tu fous ici...William ? demandé-je en simulant des crochets sur le William.
Il hausse les épaules, une étincelle d'ironie habille son regard.
— Je pense que je travaille ici, répond-il.
Je roule des yeux.
— Tu as conscience qu'on a brisé la règle principale ?
Il arque un sourcil et son visage s'assombrit discrètement.
— Je ne crois pas. Nous n'avons aucun type de relation et le baiser était avant la signature officielle. Il n'avait aucun sens, m'indique-t-il d'un ton ferme.
Il a raison, péniblement raison.
— Tu...tu savais que...bégayé-je en le dévisageant.
— Oui, confesse-t-il.
Je fronce les sourcils en me cambrant sans me ménager, la surprise fait s'échapper un glapissement de ma gorge.
— Et tu n'as pas daigné me le dire ? m'indigné-je.
— Je ne l'ai su que lors du déjeuner. J'aime bien conserver le mystère jusqu'à la rencontre des auteurs. Mais dans ta manière de parler des livres, j'ai compris directement qui tu étais.
Je l'observe silencieusement durant un long moment. Je finis par soupirer.
— Je n'arrive pas à y croire, soufflé-je en fixant un point derrière lui.
— Ne t'inquiète pas. Il n'y a aucun problème. Je me suis dit qu'il n'y aurait aucun souci vu que tu m'as dit que tu n'étais pas de trop longue attache. Je ne sais pas ce qui m'a pris de t'embrasser, c'était absurde.
C'est ça, remue le couteau dans cette plaie visqueuse. Je fronce encore plus les sourcils mais finis par me détendre, il a raison. Tirons juste un trait sur le passé. Je lui souris timidement et lui tends cérémonieusement la main.
— Amis et collègues ?
— Amis et collègues, répète-t-il en me souriant.
Pourtant, je ne peux réprimer les frissons qui me parcourent à son toucher. Ça va me passer, me convaincs-je.
— Comment cela se fait-il que tu sois éditeur en chef aussi jeune ? demandé-je, curieuse.
— Disons que je suis perspicace, répond-il.
Il me fournit enfin le calendrier pour la publication, m'explique plusieurs choses et me propose une visite des lieux. Nous sortons finalement du bureau et visitons chaque rubrique. Chaque étage a une sorte de personnalité en fonction de la rubrique et je me sens comme au paradis, un paradis livresque. Je le redis mais Harry est différent de William, il a souri toute la journée et a été au petit soin mais je sens que rien de tout cela n'est réel. Harry joue toujours un rôle, qu'il soit William ou Harry, il n'est jamais lui, je le sens. Je passe finalement la journée dans la maison d'édition, je me suis assez vite familiarisée et j'ai même aidé un peu beaucoup. Je me sens ici comme chez moi, là où j'aurais toujours dû être.
— Bon bah, à plus, glissé-je à Harry en me levant.
Il finit de ranger et lève la tête dans ma direction. Je n'en peux plus de ses yeux verts profonds et de son regard intriguant qui me dépouillent de mon âme.
— Tu rentres comment ? me demande-t-il.
— Taxi.
— Attends, je te dépose.
Je fronce les sourcils et recule.
— Non, non. Ce n'est pas nécessaire, m'opposé-je en balançant mes mains en avant.
Il se rapproche de moi.
— Pourquoi ? Ça ne me gêne pas, enchaîne-t-il.
— Moi si ! m'opposé-je.
Ma voix devient très aiguë. Je secoue la tête et reprends calmement.
— Je ne voudrais pas abuser de ta bonté envers moi, lui indiqué-je.
— Tu n'abuses pas encore de moi ! lance-il en faisant un clin d'œil.
En comprenant le sous-entendu, je mime une mine dégoutée et il sourit, satisfait.
— Aller, viens, continue-il.
Il ne me laisse pas le temps de répondre, me prend par la main et me tire vers l'ascenseur. Nous montons en voiture, je me sens un peu tendue. Il allume la radio et la musique Pine and Ginger prend le contrôle de la voiture. Je me mets d'abord à chantonner à voix basse, puis une fois à mon aise, je monte de plusieurs tons pour chanter à tu tête en y intégrant les gestuelles. Je suis bizarre, peut-être parce que je me sens de nouveau à l'aise, trop à l'aise, comme si je connaissais Harry avant de le connaître, comme si notre rencontre avait déjà été marquée dans les étoiles. Il me suit assez rapidement et l'ambiance se détend. Nos voix ne sont pas si moches que ça mais pas comme celle de Beyoncé quand même. On finit par éclater de rire.
— Baby, there is nothing holding me.back...nous chantons en chœur quand il s'arrête devant l'immeuble, la chanson de Shawn Mendès finissant.
— Merci, soufflé-je en lui souriant.
— De rien, Ginger.
Je roule des yeux face au surnom. Il me sourit et je sors de la voiture. Je monte rapidement à l'étage et sonne chez Liam, trépignant d'impatience à l'idée de lui raconter cette journée de fou. J'attends quelques minutes et perçois des rires de l'autre côté de la porte. La porte s'ouvre finalement sur Ashley, les cheveux en bataille, dans une simple chemise qui ne laisse aucun doute sur leur activité précédente. Son sourire devient un peu gêné quand elle me voit.
— Salut, dis-je en balançant ma main.
— Hello !
Liam apparaît derrière elle en short et T-shirt avec le même sourire gêné. Je ne les comprends pas vraiment ces deux-là.
— Je vais repasser, j'annonce.
Je ne leur laisse pas le temps de parler que je m'engouffre dans mon appartement. Je n'ai rien contre leur relation mais je sens qu'elle n'est pas très saine et je n'aime pas que Liam me cache des choses. Aussi, possessive que je suis, j'ai peur de perdre l'ami que je viens de retrouver. Après ma douche, je fais à manger puis passe des heures au téléphone avec Tania. Elle me manque vraiment ma folle. Je m'assoupis dans le canapé devant une comédie ivoirienne — que j'ai lancée sur mon Mac et que j'ai regardé une centaine de fois sans me lasser — quand j'entends la sonnerie. Je me réveille, endormie et va ouvrir. Liam se tient devant moi.
— Hey ! fait-il en me souriant légèrement.
— Hey ! répliqué-je en me frottant les yeux.
Je me pousse sur le côté pour le laisser entrer, il s'exécute. Je referme la porte derrière moi et vais m'asseoir. Liam est crispé, depuis quand est-il ainsi avec moi ? Je pensais que nous étions amis. Je lui indique finalement de s'installer et il s'exécute. Je m'allonge et pose ma tête sur ses cuisses, il me caresse les cheveux et je sais que ça le détend. Notre relation paraît ambigüe, c'est bien pour cela que nous avons confondu notre amitié un peu spéciale à de l'amour quand nous étions plus jeunes.
— Tu es fâchée ? souffle-il, la crainte se lisant dans son interrogation.
Je garde mes yeux rivés sur le plafond que je n'avais jamais eu le temps d'admirer. J'aime admirer ces petits détails autour de moi, ces petites choses qui rendent d'autres grandes. Ces merveilles qui... Michelle tu es en pleine conversation ! me réprimande ma conscience. Si on n'a plus le droit de philosopher ! Je souffle d'exaspération et réponds un peu froidement à Liam qui doit le ressentir.
— Je ne vois pas pourquoi je serai fâchée.
Il arrête de jouer avec mes cheveux et une colère dont je ne connaissais pas l'existence fait surface en moi. J'aurais pu comme à mon habitude ne pas insister sur le sujet et lui raconter cette folle journée. Mais je me sens tellement conne d'être celle qui se livre et ne reçoit rien en retour que je préfère me taire. S'il fait des efforts, je les récompenserai, sinon cela me confortera dans l'idée de la moindre valeur de cette amitié. Je me redresse et plonge enfin mon regard dans le sien. Il a l'air effrayé. De quoi ? Je ne sais pas. Je risque ma main sur sa joue, et tente de déceler ses craintes dans son regard, mais autant pour moi, je ne lis pas dans l'âme. Je retire ma main.
— Pourquoi tu n'as pas confiance en moi ? lui demandé-je, cette question me déchirant les lèvres.
— J'ai confiance en toi Michelle, je n'ai juste pas confiance en moi, m'intime-il.
— Alors dit moi ce qui se passe, je ne veux que t'aider, insisté-je.
— D'accord. Ashley et moi, ce n'est pas que de sexe comme je te l'ai dit. Enfin si, on est amis et aussi sex-friends, commence-il.
J'imagine en cet instant mon blandinet dans ce rôle et me gifle mentalement.
— Mais tu as des sentiments pour elle je suppose ? deviné-je.
Il acquiesce.
— Alors dit lui, je suis sûre qu'elle n'est pas insensible à ton charme. Tu es génial Liam, elle n'aurait pas pu résister, lui assuré-je.
J'ai vu Ashley et je l'ai vue avec Liam et ce qui se passe entre eux n'a rien de purement charnel. Il y a cette connexion entre eux qui trouble.
— Ce n'est pas si facile Mich, je ne peux pas. Je ne dois pas, bredouille-il amèrement.
— Pourquoi ?
Il se passe une main nerveuse sur le visage.
— J'ai fait des efforts Mich, le reste je n'ai pas le droit de te le dire puisque ça ne concerne pas que moi, tu vois ?
J'acquiesce et souris, satisfaite. J'aurais été tellement blessée si Liam n'avait pas fait cet effort. Je m'allonge de nouveau.
— Devine qui est mon éditeur, commencé-je.
Il se détend beaucoup et arbore un air malicieux.
— J.K Rowling ? se moque-il.
Je roule des yeux et lui donne un coup à l'épaule alors qu'il sourit à pleine dent.
— Je déconne, alors je dirai un personnage du livre de J.K Rowling : Harry, Harry Daniels.
Je fronce les sourcils, surprise.
— Comment le sais-tu ? l'interrogé-je.
— Tout le monde le sait, tu m'étonnes toi. Tu ne connais pas l'utilité d'internet ? continue-il de se moquer.
Je n'ai rien à répliquer puisqu'il a raison. J'ai toujours fait attention à ne pas savoir grand-chose de Homel, je trouvais leur univers bien trop loin du mien et ne voulais pas inutilement me faire du mal.
— Mais au moins tu ne sais pas que c'est lui William, répliqué-je.
Liam a maintenant l'air étonné.
— Ton William ?
— Oui. Bon pas mon mais oui, réponds-je.
— Alors là, se moque Liam. Bonne chance.
— J'en aurai besoin, soufflé-je. Mais pour le moment tout va bien.
*
Le lendemain, je suis installée devant ma télévision et suis les actualités du pays. Oui, je suis devant la télévision un samedi soir à 24 ans, au téléphone avec Tania.
— Tu es d'une bêtise incroyable Tania, articulé-je, ma meilleure amie éclate de rire.
— Non mais tu devrais m'écouter Mich, il est tellement sexy et puis personne ne le saura si vous faites attention.
Cette fille est folle. Elle a passé les trente dernières minutes à me convaincre d'avoir une aventure secrète avec Harry.
— Je sais au moins que tu tiens à moi maintenant, puisque tu veux que je me crée des problèmes avec un mec qui n'en a rien à faire de ma face de timbrée, me plains-je.
Tania rit toujours.
— Excusez-moi de suggérer. Je vis encore en pleine démocratie et la présente Michelle Lawson m'appartient, chante-elle.
Je roule encore des yeux en souriant.
— Sérieusement...
Je n'arrive pas à finir ma phrase puisque la télé attire rapidement mon attention. Je cligne plusieurs des yeux pour être sûre de ce que je vois. Cyril, accompagné de Sophia. Quelques membres de Homel mais surtout Harry au bras d'une femme. Mon cœur se serre involontairement.
— Michfolle t'es là ? me rappelle Tania.
— Oui, oui. Je te rappelle, bredouillé-je en raccrochant.
Je concentre enfin mon attention sur le visuel.
« Nous sommes à l'une des plus grandes soirées culturelles du pays, nous accueillons déjà Harry Daniels accompagné de sa charmante petite amie... »
Je n'arrive plus à rien entendre. J'ai un pincement au cœur parce que je ne m'y attendais pas, pas du tout. Je laisse maladroitement mon bol de céréales sur la table basse et m'avachis sur le sofa, en grognant bruyamment. Après tout, je ne suis pas en droit d'être en colère. Mais je ne m'empêche pas de me demander ce qu'elle de plus que moi, enfin à part ses longs cheveux châtains ondulés, ses yeux clairs, sa silhouette fine, son charisme, sa... Enfin bref. Je ne lui arrive pas à la cheville. Michelle, encore une preuve de ton existence pitoyable.
****
Alors les révélations ?
Des idées pour la suite ?
Merci de lire, kiffer et commenter.