Chapitre 5: Secret

Ecrit par Lalie308

Notre lien est fort, de l'affaiblir, tu as tort. 


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Michelle

Chapitre 5 : Secret

Assise sur un des tabourets du comptoir de la cuisine, je sirote mon jus de pomme, mon péché mignon. Tandis que le liquide s'infiltre à travers mes papilles, je lis le mail que vient de m'envoyer mon éditeur :

De : HOMEL company

A : Michelle Lawson

Bonjour demoiselle Lawson,

Je suis le responsable de la rubrique fantastique et science-fiction. Notre entrevue et la signature du contrat officielle se fera le vendredi à huit-heures.

En vous souhaitant la bienvenue dans notre équipe, je vous souhaite une bonne journée,

Cordialement, Harry Daniels.

Mon cœur tonne dans ma poitrine parce que c'est l'un des responsables de Homel, il a l'air gentil mais bon, c'est juste un mail. Je finis par me lever, prends mon téléphone et mon sac puis me dirige vers la porte. À peine l'ouvré-je que Liam se présente à moi, vêtu d'une marinière, d'un bermuda gris et de baskets blanches. Il me sourit, m'attire doucement vers lui et enroule ses bras autour de mes épaules, mon visage plongé dans son cou, j'aspire son parfum si sécurisant. J'étends un peu notre étreinte parce que je suis soudainement en manque d'affection, comme si une fêlure s'était décidée à entraver mon cœur. Lorsqu'on se détache, il me scrute durant un moment — ses yeux tentent de lire dans mon âme, je déteste quand il fait ça — et prend la parole d'une voix cajoleuse :

— Que s'est-il passé hier ?

Je déglutis.

Je te raconte en chemin.

*

Nous venons de débarquer dans un parc, nous nous installons à une table du café et commandons.

— Il t'a vraiment tapé dans l'œil on dirait, remarque Liam.

— Je ne sais pas ce qui m'arrive mais j'ai envie de le revoir, Liam, grogné-je.

— Mais fais attention, il n'avait pas l'air intéressé, me rappelle-il sans douceur.

Je déglutis de nouveau, tombe des nues et pose mon regard fuyant sur les quelques personnes autour de nous. Mais je le sais, c'est une certitude, claire comme l'eau de roche, douloureuse comme des épines qui traversent l'épiderme : Liam a raison. William n'avait pas l'air aussi enjoué que moi et c'est ce qui me blesse le plus. Le téléphone de Liam se met à sonner, son air s'assombrit quelque peu.

— Il a encore merdé ? commence-il directement, ses traits sont tendus et ses poings serrés.

— Ne bouge pas.

Il raccroche et se passe une main nerveuse sur le visage.

— Liam, que se passe-il ? le questionné-je, inquiète.

— Euh, rien. Je suis vraiment désolé mais je dois y aller. Tu peux rentrer seule ?

— Je... oui. Mais dis-moi ce qui se passe.

Il n'attend pas et se précipite déjà vers la voiture. J'ai un mauvais pressentiment mais j'espère qu'il fera attention. Il avait laissé quelques billets sur la table pour mon trajet, je roule des yeux en les remarquant. Je lui rendrai ce soir, je ne suis pas à sa charge. J'observe le paysage londonien pendant un long moment et décide de me promener dans le parc. Non loin de là, j'aperçois une silhouette assez familière mais ne m'y attarde pas. Je dois être en train de rêver, ce doit être une erreur. Il ne peut pas être ici, mais si c'était le cas ? Aurait-il menti ? Ma gorge se serre et mon sang boue dans mes veines, l'homme disparaît dans la foule. Ce doit être une erreur, il n'aurait jamais menti ainsi, aussi lâchement. Il n'aurait pas fait autant de mal aussi vainement.

Je souffle un coup, remets mes idées en place et continue ma marche. Il doit être plus de midi, le soleil se fait persistant. Je marche vers un coin un peu reculé, j'aime ce genre d'endroit, ils sont assez ressourçant. Le bois des arbres est plus vieux, le sol moins verdure. Je m'enfonce alors entre les arbres pour découvrir un peu plus de paysage. L'endroit semble infréquenté, plus sombre que les autres coins du parc. Je m'assois quelques instants sur le vieux banc en bois à la teinture blanche et laisse ma tête tomber en arrière. Je respire une longue bouffée d'air qui me rafraichit les poumons, je ne sais pas pourquoi mais je suis tendue. Mes muscles sont raids et une boule me pèse l'estomac. J'espère que ça n'a aucun lien avec Liam, je ne supporterai pas qu'il lui arrive quelque chose. J'essaye de l'appeler mais il ne décroche pas et mes craintes s'accentuent. J'imagine les pires scénarios possibles et secoue ma tête pour me détendre. Le vent est plus tendre ici, il caresse mes cheveux, m'impose une détente nerveuse imminente. Je sors enfin de mon petit coin et continue ma marche dans le parc. Il est beaucoup plus grand que ce je pensais.

Plus j'avance, moins c'est fréquenté. En marchant, j'aperçois une silhouette familière, ces cheveux blancs, cette carrure. Mon cœur rate un battement, les souvenirs de la veille me reviennent et mon corps est sujet à de légers tremblements. Tania m'a dit qu'il n'y avait rien de mal à être entreprenante, alors je préfère me lancer au lieu d'espérer qu'il le fasse. J'ai la chance de retomber sur lui. Je presse le pas pour le rejoindre. Nous marchons silencieusement pendant un moment mais il finit par tourner la tête pour me regarder. J'esquisse un sourire crispé, il m'en rend un d'assez chaleureux, étonnant.

— Je suis une psychopathe, murmuré-je sur un ton conspirateur.

Il me dépasse d'une tête et demie. Il sourit et me lance un dernier regard avant de tourner dans une nouvelle ruelle du gigantesque parc.

— Je n'aurais pas deviné.

— Et tu es lunatique.

Contrairement à hier, il a un sourire pendu sur les lèvres, un sourire complètement fondant qui m'encourage dans ma petite drague inoffensive. J'avoue que le tutoiement est venu naturellement, je me détends un peu plus.

— Peut-être, souffle-il en s'arrêtant.

Nous sommes dans un coin pas très différent de celui où je m'étais arrêtée quelques minutes plus tôt. Il est adossé contre un arbre et je lui fais face, tentant de calmer mon cœur qui tente de percer ma poitrine afin d'en sortir. Il me fixe aussi intensément qu'hier et mes jambes flageolent. Je sais que tout ça me passera d'ici une semaine mais pour le moment c'est incontrôlable, la vague de sensations est bien trop instante, présente dans chaque parcelle de ma peau et de mon âme.

— Toujours dans la phase attachée ? me demande-il.

— Eh bien oui, soupiré-je.

Il sourit de nouveau mais ne me répond pas. Il pose pour la première fois sa main sur ma joue et mes poils se hérissent. Il m'observe sans retenue, mais pourtant son regard est vide et perdu, triste et sans vie. Il se rapproche de moi et son souffle me caresse le visage. Il finit par se redresser. Lorsqu'il se détache, j'ai un pincement au cœur.

— Tu vas continuer à jouer aux tentateurs ou me parler de toi ? demandé-je sur un ton un peu froid.

— Il n'y a rien à savoir sur moi. Toi par contre, tu m'as donné un faux nom alors je suppose que...

Mes yeux s'agrandissent, mes joues s'empourprent. Je détourne mon regard, honteuse.

— Tu sais quoi ? Puisque tu n'en auras plus rien à faire de moi dans une semaine, on n'a pas besoin de vrais noms, continue-il.

Je le scrute du regard et plisse les yeux.

— Le tien n'est pas ton vrai ? m'étonné-je.

Il hausse les épaules et je comprends que non. Son idée me tente bien et je lui souris.

— Que fais-tu toute seule en plein Londres alors ? me demande-il.

— Je suis venue pour quelque chose d'important. J'étais avec mon ami mais il a eu une urgence, réponds-je.

Mon ventre, pour se joindre à la discussion gargouille et nous arrache des sourires même si le mien est assez gêné.

— Je vois qu'il y a une autre urgence, se moque-il.

Je roule des yeux.

— Alors Hailey, je t'invite à déjeuner, déclare-il en insistant sur mon faux prénom.

— Je ne dirai pas non.

Nous quittons alors le parc et embarquons dans sa voiture. Il ne me pose aucune question sur moi alors j'évite de lui en poser plus. Je dois paraître folle d'embarquer avec un inconnu mais j'aime bien le danger et puis « William » est assez gentil aujourd'hui. Nous arrivons finalement dans un petit restaurant et commandons. Pendant le déjeuner, nous discutons mais ne parlons pas directement de nous, un vrai mystère nous entoure et rend les choses beaucoup plus excitantes.

— Ce n'est pas mon livre préféré mais je respecte tellement J.K Rolling, cette femme est une légende, m'extasié-je.

Par la plus grande coïncidence, nous nous sommes mis à parler de nos livres favoris ou de ceux qui nous ont le plus marqués, évidemment dans une bonne conversation autour des livres, le célèbre Harry Potter revient toujours.

— Ils sont naturels tes cheveux ? demandé-je.

Il n'y a pas grand changement, j'ai l'impression d'être un mec qui tente désespérément de draguer une fille et c'est assez étrange. Je fais toute la conversation.

— Je suis bien né avec, oui, répond-il.

— Peut-être que quand tu vieilliras ils deviendront comme ceux des enfants. Peut-être que tu es né papi et que tu vieilliras jeune, me moqué-je sur un ton de petite fille.

Il esquisse un sourire voire un petit rire qui attendrit son visage.

— Donc tu veilleras bien vieille toi, dommage, précise-il, un sourire narquois dessiné à l'ourlet de ses lèvres.

— Tu ne sais pas si je suis membre de la famille de Pharel Williams, rétorqué-je avec un sourire sournois.

— Un point partout, avoue-il.

— Faux, deux pour moi. N'oublie pas que je t'ai traité de papi, blandinet. M... Je veux dire Hailey est toujours en avance.

— Ton prénom commence par un M. Intéressant. Madison ? Maddie ? Michelle ?

Je tente de garder mon calme pour qu'il ne me grille pas. Michelle n'est même pas un prénom britannique, si ? Je roule des yeux.

Après des heures de discussions quelques peu mouvementées, nous nous séparons. Je rentre en taxi et m'engouffre rapidement dans mon appartement. Malgré que la situation avec ma nouvelle connaissance soit un peu plus détendue, mon cœur ne peut s'empêcher de battre, tel un moteur en marche qui n'arrive pas à s'arrêter. Le péché enterré est sorti de sa tombe, bien tôt, peut-être trop tôt. La tête dans les nuages, je discute au téléphone avec Tania et plus tard avec mon père et mon frère. Liam n'a toujours pas fait signe de vie et je m'inquiète de plus en plus.

*

Plus tard dans la soirée, je tente de toquer à la porte de Liam. Personne ne me répond. Lorsque je suis sur le point de rebrousser chemin, je l'aperçois sortant tout juste de l'ascenseur. Il s'arrête un moment comme s'il hésitait à se rapprocher mais marche finalement vers moi. Il a une mine assez triste et son T-shirt est taché de sang ? Je le scrute à mon tour, il ne dit mot, me lance un regard coupable puis entre dans son appartement. Je m'installe sur le sofa, toujours silencieuse. Il s'installe près de moi après que je le lui ai ordonné.

— Je me suis inquiétée comme une malade. Que se passe-il Liam ?

Ma voix est tirée vers les aiguë et tendue. Mes yeux se promènent sur les bleus qui ornent son visage et son arcade ouverte. Il s'ébouriffe les cheveux et tente un sourire.

— Je suis désolé Mich, mais cette fois je préfère garder le secret.

Je fronce les sourcils mais n'insiste pas. Je risque ma main sur son visage, j'y lis une profonde colère, une sorte de détresse. Mais je respecte son choix. Je le prends dans mes bras et le serre fortement. Il le fait pour moi quand j'ai besoin de lui alors cette fois je lui rends la pareille. C'est assez triste de voir une personne toujours heureuse aussi mal en point, parce qu'on pense que ses sourires doivent briller ad vitam, ce qui n'est le cas. Quelques minutes après, je le laisse seul et rentre. Je ne sais pas grand-chose de ce qui a pu se dérouler dans sa vie ces dernières années et Liam reste assez secret, ce qui m'a toujours ennuyée. J'ai toujours eu l'impression que nous étions dans une amitié à un sens dans laquelle je suis la seule à me livrer mais avec du recul, je sais que Liam tient à notre amitié puisqu'il ne l'a pas laissée mourir avec le temps. Je vais être patiente mais surtout présente quand il aura besoin de moi.

*

Le lendemain est assez détendu, Liam a en partie retrouvé son sourire et pour se faire pardonner de m'avoir abandonnée hier, décide de m'accompagner dans un des meilleurs parcs d'attraction londonien, mon âme de petite fille m'oblige à bouillir d'impatience. Je suis donc dans l'appartement de Liam et il m'indique que nous attendons encore certaines personnes. Je suppose qu'il s'agit des autres membres de l'équipe. Pendant que je joue seule à la console, Liam prend sa douche. Je fais partie de ces personnes qui ne se lasseront jamais de jouer à Naruto. Lorsqu'on sonne à la porte de l'appartement, je devine que ce sont nos compagnons de jeu alors je mets ma partie en pause et me lève pour aller ouvrir. Derrière la porte, le quatuor est en pleine discussion animée mais finit par poser son regard sur moi. Je me lance un petit défis mémoire et essaye de me rappeler de leurs prénoms. Le roux, moyen de taille avec des yeux bleus doit être Jake, le noir clair très grand et divinement musclé qui ressemble aux américains dans les films doit être Bryan, le brun qui doit être un peu plus grand que Liam est Carl et enfin le blond aux yeux marrons avec un charme assez fou est Abel. Je me félicite intérieurement de m'être souvenue de leurs prénoms. Ils m'observent tous étrangement, je m'écarte pour les laisser entrer. Ils entrent en file indienne et pour jouer à la fille cool, je commence :

— Salut Jake, Bryan, Carl et Abel.

Ils se retournent tous vers moi puis éclatent de rire. J'affiche une expression confuse et souris de gêne. Qu'est-ce qui est aussi drôle ? Ils s'arrêtent après une éternité de rire et je peux même voir Jake se nettoyer une larme au coin de l'œil.

— Si tu n'aimes pas nos prénoms, tu peux toujours te plaindre à nos parents, remarque Carl.

Je les observe avec incompréhension alors qu'ils affichent toujours de petits sourires.

— Moi c'est Ivan, déclare le blond.

Je comprends tout de suite que j'ai eu faux pour les prénoms et mon visage se chauffe tellement j'ai honte.

— Elton, continue le roux.

— Derek, ajoute le brun.

— Chad, termine l'américain.

J'avais au moins raison pour lui, il a un accent purement américain.

— Et mon prénom ? demandé-je sur un ton de défis.

— Calista ? ose Elton.

Il a l'air sérieux et je plisse les yeux. Ils éclatent tous de rire ; Chad se rapproche de moi, entoure mes épaules de son bras et m'entraîne avec lui vers le sofa, suivis par le groupe.

— Michelle, au moins on sait que tu nous prends pour des tarés, commence Derek.

— Parce que penser qu'à quatre et sobres on aurait loupé un prénom, tu y vas vraiment fort, termine Elton en ricanant.

— Je suis vraiment désolée, j'avais un peu la flemme hier, avoué-je en me triturant les doigts.

Nous sommes assis sur le sofa, je suis entre Elton et Ivan.

— Aller, t'inquiète. Au moins tu as prononcé nos faux prénoms avec classe, affirme Ivan.

— Normal, j'ai de la classe, rétorqué-je, la gêne passée.

Ils éclatent encore de rire et je me laisse prendre au jeu. Je les aime bien ces mecs.

— Bon ce n'est pas tout mais je continue ma partie, finis-je en me saisissant de ma manette.

— On comprend tout de suite pourquoi tu es si spéciale pour Liam, déclare Derek en riant.

Je leur indique que Liam est sous la douche. Elton me provoque en duel et j'accepte avec plaisir.

— Que font ces loups autour de ma princesse ?

— J'ai gagné ! déclaré-je au même moment. Dans ta face Elton.

Je sautille assise et tire la langue à Elton qui fait la moue.

— Si tu prends toute ta vie pour te doucher, c'est normal que le champ soit libre, répond Ivan.

Liam roule des yeux puis vient s'installer sur un des poufs.

— Maintenant, tous au parc ! m'extasié-je mais personne ne bouge.

— On attend encore quelques personnes, m'annonce Liam.

Je fronce les sourcils et croise mes bras sur ma poitrine en boudant.

— Fallait me le dire si c'était une excursion scolaire, me plains-je.

Bien que j'aime bien les amis de Liam, j'aurais préféré que cette journée ne soit qu'à nous. Tous les membres du groupe sont là alors je me demande bien qui l'on peut bien encore attendre. Je remarque l'expression un peu confuse de Liam et décide de ne pas faire de scène.

— En attendant, dites-moi comment vous avez eu l'idée de former ce groupe qui vous pompe le compte bancaire, leur demandé-je en me rhabillant de mon sourire et de ma bonne humeur.

Ils sourient, permettant à Liam de se détendre. Je ne sais pas trop ce qui lui arrive mais je suppose qu'il m'en parlera en temps voulu.

— Liam et moi avions notre petit duo aux Etats-Unis, après nos dix-huit ans, nous avons décidé de tenter le Royaume-Unis, commence Chad.

— Nous autres avions déjà notre groupe, on a juste fusionné, termine Elton.

— Depuis on évolue ensemble et l'entente est assez facile à part les quelques embrouilles, ajoute Derek.

— Et vous avez un capitaine ou un truc du genre ? Un boss ? continué-je en mode journaliste.

— On travaille à notre propre compte, on signe des contrats pour des shows, on a des investisseurs mais Liam est notre capitaine parce qu'il a de très bonnes idées qui nous ont menés ici. Surtout la nouvelle de construire une grande école de danse, répond Ivan.

Liam ne me parle pas beaucoup de son boulot, je suis assez fière d'entendre qu'il s'investit aussi bien dans ce qu'il aime et espère qu'ils iront très loin. Après quelques minutes, on finit par sonner et Liam se lève un peu nerveux. Dès qu'il ouvre, mes yeux se posent d'abord sur un petit bonhomme d'environ sept ans aux cheveux blonds puis ils remontent sur Ashley. Elle n'a pas l'air très en forme mais mime un sourire en entrant avec le petit bonhomme. Elle doit être embarrassée parce que nous les observons sans cligner des yeux. Ils se rapprochent de nous.

— Coucou, commence Ashley.

— Hello, nous faisons en chœur.

— Andrew, salue, indique-elle au petit qui semble bouder.

— Pas de sucette, pas de bonjour, s'oppose-il.

Ashley roule des yeux et lui tend une sucette. Un grand sourire déforme alors le visage d'Andrew, ses étincelles brillent dans ses grands yeux marrons parsemés de paillettes grises.

— Bonjour tout le monde, fait-il de sa petite voix craquante.

Nous éclatons de rire.

— Ce bonhomme ne changera jamais, déclare Ivan en riant.

Andrew sourit fièrement, un petit capricieux apparemment. Je suppose directement qu'Ashley est sa mère. Lorsqu'il est temps de partir, je laisse tout le monde sortir avant nous et glisse à Liam.

— Juste du sexe inh.

Il se crispe légèrement et me sourit. Son comportement me trouble parce que Liam n'a jamais paru aussi gêné face à moi. Nous embarquons dans les deux voitures, je suis avec Liam, Ashley, Andrew et Elton. Ashley est assise sur siège passager, elle ne dit pas un mot et Liam est concentré sur la route. Andrew n'arrête pas de m'espionner, je finis par me tourner vers lui. Il a sa sucette en main et de la salive entoure ses lèvres.

— Petit thug, pourquoi tu m'observes comme ça ? je lui demande en arquant un sourcil.

— Parce que tu es jolie, me répond-il innocemment.

— Ah oui ? Toi tu dois être le plus beau garçon du monde, lui intimé-je. Et le plus flatteur, murmuré-je comme si c'était un secret.

Il sourit fièrement et reconcentre son attention sur l'avant.

— Maman, je peux me marier avec la jolie tata chocolat ?

Je ne peux m'empêcher de sourire devant son innocence, il détend l'atmosphère.

— Mais tu ne m'avais pas dit que tu avais une amoureuse toi ? déclare Elton.

— Je ne vois pas de quoi tu parles, se défend-il.

— Un vrai coureur ton fils, indique Elton à Ashley.

Nous éclatons de rire.

— Tu dois être gentil avec ton amoureuse de l'école, indiqué-je à Andrew.

— Elle n'est pas grande comme toi, se plaint-il.

— Mais c'est ton amoureuse et je suis sûre qu'elle est très belle.

— C'est vrai. Je suis ton ami alors, finit-il.

— Michelle et Andrew les meilleurs amis, reprends-je.

Il me sourit encore. Le long du trajet, il me raconte des anecdotes sur son école et aussi sur ses vacances. Je l'écoute d'une oreille attentive et participe à la conversation.

*

Nous arrivons finalement au parc. Andrew est à côté de moi et on oblige les autres à avancer plus rapidement.

— Deux enfants pour le prix d'un, se plaint Derek.

Je lui tire la langue et suis Andrew vers le manège qu'il veut à tout prix faire. La journée fut assez amusante et relaxante, m'amenant presque à oublier « William ». Sur le chemin du retour, je m'assoupis et ne remarque pas que nous sommes déjà devant l'immeuble.

— Michelle, m'appelle Liam.

Je me réveille doucement, mes yeux mi-clos se posent sur un Andrew endormi, un vrai ange quand il dort.

— Je dépose Ashley et Andrew puis je reviens.

J'acquiesce et sors de la voiture après avoir souhaité une bonne soirée à Ashley. Je prends une douche, dîne et me couche. Vendredi, sera un grand jour. Ma première fois chez Homel, le début de mon aventure, le point de départ.  

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Lalie


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