Chapitre 6 : la voleuse de mari

Ecrit par Verdo

 DE COUPLES* (Roman)



Chapitre 6 : La voleuse de mari.


Quelques jours plus tard...


Avec l'avènement des problèmes que j'avais eus ces derniers jours, j'oubliai complètement l'état de santé de Julien. J'avais même oublié qu'il était dans la clinique de mon quartier. Ce matin, bien avant d'aller faire mes courses, j'allai le voir. Au moins, il allait mieux par rapport à la fois dernière que je l'avais vu. Cette fois ci, il avait les yeux ouverts et regardait bien mais il ne pouvait pas articuler ni encore faire des mouvements même avec sa tête. Je restai un bon moment avec lui avant de s'en aller. Si et seulement si il pouvait parler. Je lui aurais déchargé tout ce que je traversais. J'avais envie d'en parler à quelqu'un hélas...


J'avais rendez-vous avec le directeur de l'usine de pétrole où ma femme travaillait.


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L'usine de pétrole se situait dans la  zone franche. C'était un endroit vivement animé et au même moment très pollué par les déchets et les fumées des entreprises qui s'y trouvent. Une fois au parking, un vigile, me connaissant, vint me saluer et voulut prendre mon sac. Je le remerciai. À vrai dire, ne ne suis pas un adepte de ces genres de choses. Je discutai avec lui quelques minutes avant de s'en aller. Le directeur me reçut immédiatement puisqu'il attendait mon arrivée. 


Après les salutations.


  - J'ai tout ce que vous m'avez demandé monsieur Florent. Et tout est normal. Voici toutes les décisions de mission et les rapports de mission de votre femme ces dernières années. Elle les a vraiment effectuées. Sincèrement,  je n'arrive pas à croire ce qui se passe actuellement. Madame Aliwa a toujours été exemplaire. Tous ses collègues peuvent en témoigner. Je suis troublé.

 

Après un long moment de silence. 


  - Pas plus que vous monsieur le directeur. Dites-moi, dans ces circonstances, que feriez-vous si vous étiez à ma place?

  - C'est une question à très grande responsabilité. Sans te mentir, je ne sais pas. Peut être qu'il y a des anguilles sous roches sous cette affaire. Mais vous pouvez compter sur mon entière disponibilité et aussi mon aide. N'hésitez pas à me faire signe en cas de besoin. 

  - Je vous remercie pour tout. 


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Madame le pasteur était dans un état lamentable lorsque je me rendis chez elle. Elle avait les yeux rouges et le visage enflé. Tout portait à croire qu'elle avait énormément pleuré. À ma vue, Elle essaya de cacher ses émotions mais j'engageai la conversation concernant ce sujet puisque si elle avait des problèmes personnels à résoudre, elle serait incapable de m'aider à résoudre les miennes. C'est pour cette raison que je voulais d'abord qu'elle me parle de ce qui lui arrive.


  - Vous avez l'air pâle et même malade et votre visage? Qu'est ce qui se passe guide? Lui demandai-je. 

  - Ça se voit aussi que ça? 

  - Si. 

  - Je suis supposée aider les brebis égarés et aussi les fidèles qui ont des soucis. 

  - Ça c'est vrai mais n'oubliez pas que vous êtes aussi un être humain qui peut aussi avoir des problèmes. 

  - Merci mon fils. Tu sais, je ne sais pas ce que je ferai au cas où cette affaire éclatera au grand jour. Mais ce dont je suis sûre, c'est que cela arrivera et je dois m'apprêter à y faire face. 

  - Mais de quelle affaire parlez-vous ?

  - Tu te souviens de la femme pasteur gabonaise que nous avions invitée lors de notre dizième anniversaire à l'église? 

  - Oui. Comment pourrais-je l'oublier. Elle avait marqué ce jour là par son éloquence et sa manière de prier. 

  - Effectivement. Eh bien cette femme, soit disant pasteur s'est enfuie avec mon mari au Gabon il y a quelques semaines. 

  - Quoi? Non je ne crois pas. Elle avait dit le jour là qu'elle était mariée et était mère de deux enfants. Je me souviens qu'elle nous avait longtemps sermonés sur l'infidélité et l'adultère dans les couples. Qu'est-ce qui lui a pris? Et votre mari aussi l'a suivi aussi bêtement ? 

  - Tu crois que je peux te mentir? Regarde ces photos. 

  - Ce n'est pas possible... Dis-je en écarquillant les yeux. 


Elle me montra des photos sur son téléphone portable. On voyait clairement son mari et madame le pasteur en train de se câliner à l'aéroport de Libreville et aussi dans un grand salon. 


  - Cette photo; celle du salon, cela fait seulement un jour qu'elle l'a publiée sur sa page Facebook. 

  - Et votre mari? Il dit quoi dans tout cela? A-t-il perdu la tête ? C'est quoi ces manières de se comporter ? 

  - Hum. Il a vendu le terrain où l'église est construite à une entreprise de BTP puisque ça lui appartient. C'est lui qui me finançait. Cela fait deux jours que l'entreprise m'a contactée et m'a demandée de venir vider les lieux sinon ils mettront tout dehors. Nous n'avons plus d'église où nous pourrons adorer le seigneur mon fils. J'ai perdu à la fois mon mari et mon église à cause de cette femme. Toutes ces années de mariage se sont envolées. 

  - Mais comment peut-il faire ça? Yako...


Les pleurs s'intensifièrent...


Pendant un moment, j'oubliai que je portais aussi le poids du monde sur mes épaules et la réconfortai. Notre monde devient de plus en plus bizarre et commence par faire peur. Tous les coups sont permis et même les hommes de Dieu ne  sont pas épargnés. Un pasteur qui vient arracher le mari d'un autre pasteur à ciel ouvert devant tout le monde. Vraiment, c'est le monde à l'envers. 


  - Guide, je suis vraiment navré pour ce qui vous est arrivé. Le seigneur même s'occupera de tout. C'est très difficile mais vous allez vous en sortir. Vous devez être forte pour vous même et aussi pour nous. Pour votre église, ne vous en faites pas. On trouvera une solution. Tout ce que vous avez perdu vous reviendra. C'est ce que vous nous avez toujours appris. 

  - Merci pour le réconfort. Comme tu l'as si bien dit, le seigneur pourvoira. Même si c'est difficile pour moi de temps en temps. 

  - Hum. Ce sont les alinéas de la vie.  J'étais venue me confier à vous mais je crois que je vais repasser plus tard. 

  - Non. Et pourquoi? 

  - Je ne voudrais pas vous déranger plus. Vous avez déjà assez de soucis. Ce n'est pas important ce que je voulais vous dire. Je passerai lorsque vous irez mieux. 

  - D'accord. Je suis vraiment désolée. J'espère que tu n'es pas fâchée contre moi. 

  - Non. Loin de là. Je ne suis pas fâché. Je vais devoir vous laisser. Prenez soin de vous. On discutera de l'église dans les prochains jours. Que le seigneur vous garde et qu'il vous fortifie. 

  - Amen. Qu'il vous en fait de même fils. 


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L'avocat m'appela dans la soirée et m'informa que les empreintes d'Aliwa correspondaient à celles trouvées sur l'un des armes qui était utilisé pour braquer Laurent. Selon ce qu'il avait dit, la police avait opéré dans la zone de la frontière comme elle avait prévu. Mais les assaillants avaient fui. Néanmoins, ils avaient pu récupérer leurs armes et aussi la moto volée. 


  - Sacrée menteuse d'Aliwa! Vociférai-je... Moi qui commençais à croire en ton innocence...


*À suivre...*


Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol; nouvelliste togolais. 


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