CHAPITRE 6: Les Problèmes !!!

Ecrit par Bobby21

Après avoir pris notre petit déjeuner, les filles se proposèrent pour faire la vaisselle. C’était du pain béni pour nous. Je voulus profiter de ce petit temps pour aller parler à Julius et avoir les idées claires mais Sami me suggéra d’en parler directement avec Fira. J’attendis donc qu’elle ait fini avec la vaisselle et je l’approchai. Sa réaction était telle un volcan en éruption, elle était vraiment remontée telle du magma. Elle avait mal pris le fait que je doute d’elle et de son amour. Elle m’expliqua vivement qu’elle était agoraphobe et que Julius n’était qu’un simple pote avec qui elle se sentait bien, moi hormis bien sûr. Mais après des explications quant à ma crainte de la perdre, elle me comprit. Toutefois, elle souhaita que cela soit la dernière fois que je lui posais ce genre de questions. Je le lui promis. Avant de se séparer, elle me dit qu’au fond d’elle, elle était contente que j’ai peur de la perdre, ça lui a prouvé combien elle compte pour moi et à quel point je tiens elle. Un long et chaleureux câlin clôtura notre toute petite discussion. J’y ai échappé bel me suis-je dis. A peine on s’est séparés qu’elle rejoint Julius. Tout heureux, lui n’arrêtait pas de sourire. C’est vrai qu’il était mignon et du coup, beaucoup de filles s’intéressaient à lui mais Julius en revanche préférait vraisemblablement ma chérie car c’était la seule fille à qui il accordait beaucoup d’attention. Même si j’avais une crainte au fond de moi que Fira craque un jour pour lui, je gardais en tête que c’est une fille de caractère et de principes à l’instar de la majorité des natifs de mai.

Après deux jours supplémentaires à la demande des estivants qui voulaient encore passer du temps ensemble et du fait de l’indisponibilité des promoteurs du camp à cause de leurs emplois du temps, nous étions à la veille de notre cérémonie de fin de camp. Elle devrait connaître la présence effective des contributeurs principaux de cette initiative. En effet, les cadres du pays et autorités civiles et religieuses allaient assister à la clôture du camp sous forme d’un après-midi culturel au cours duquel, les estivants exposeront les fruits de leurs ateliers divers ; feront des récitals, joueront des scènes, chanteront et danseront avant de repartir chacun dans sa région, chez lui. Pour toutes ces raisons, des comités avaient été mis en place par l’encadreur général Angelo avec l’aide des autres Tontons et Tata : qui au théâtre, à la chorale et musique, qui à la décoration, qui à la restauration, aux expositions… bref, tout était peaufiné et les choses s’activaient de gauche à droite pour que la soirée soit une réussite totale. L’enthousiasme était présent dans les cœurs. Fira aimait la scène et était enrôlée dans la troupe théâtrale. Elle allait jouer comme par hasard le rôle de la femme de Julius. Même si ce n’était qu’une mise en scène, mon cœur bouillonnait à chaque fois que j’y pensais. Sami lui avait une voix exceptionnelle et a été sollicité à la chorale où il était avec Francesca. Presque tout le monde était à une répétition. Je n’avais pas spécialement un atelier particulier ; je me rendis donc en dortoir pour commencer à faire mes valises. Là, je tombai sur Japhelito, mon gars sûr. Lui, depuis qu’il a parlé à la belle Emilie, une fille jolie comme une déesse et très moins bavarde ; il était devenu un poète en herbe. Il lui écrivait un poème quand je rentrai. Il me le fit lire afin d’avoir mon avis. Je fus surpris et à la fois ému. Je ne savais pas si c’était l’effet de l’amour mais il avait du talent : les strophes, les rimes, les enjambements, bref, tout était parfait. « Il ne manque plus que des dessins de petits cœurs et le tour est joué », lui lançai-je.

         L’heure du repas du soir était arrivée. Ce soir nous mangions une spécialité de la localité. Du ‘’donkounou’’ ou ‘’kôm’’ pour certains. C’est un plat de boules de pâte de farine de maïs fermenté que l’on déguste avec une sauce de tomate, des oignons frais, du piment noir et du poisson fris de préférence. Il était très prisé surtout en période fraîche comme celle-là. Nous nous étions bien régalés. Dans les coins de la cour après le diner, les dernières mises à jour étaient entrain d’être faites. Des couples se décidaient. C’était l’heure ou jamais de savoir si les déclarations étaient juste occasionnelles ou si après la colonie, elles seront toujours valables. Pour mon couple, les sentiments étaient vrais et réciproques. En revanche, une difficulté se dessinait : la distance. Nous n’étions pas, Fira et moi, de la même région. Il fallait que je lui en parle, je décidai donc d'aller lui parler... 

Mon premier amour