Chapitre 6 : Nadia et L’esprit des eaux

Ecrit par casanova

On était Vendredi soir et j’avais fini ma semaine de partiel quand, assis sur le bord de mon lit les yeux hagards et les idées un peu chamboulées, je me mis à repenser à cette fameuse discussion que j’eus avec Nadia deux mois plutôt dans son appartement.

Pourquoi j’y repensais maintenant ? Peut être à cause de ces rêves que je ne cessais de faire depuis quelques jours et ceci sans que je ne sache pourquoi.

Dans mes rêves il se passait des choses étranges, j’étais parfois poursuivi par des hommes assez grands et musclés ou encore des femmes vraiment belles que je voyais sur une rive d’un fleuve et qui voulaient que je le traverse pour les rejoindre.

A chaque fois ces rêves finissaient de la même façon.

Dans le rêve avec les hommes, je voyais Nadia qui m’ouvrait une porte et qui la refermait juste au moment où je sentais déjà leurs souffles dans mon dos, par contre celui avec Les femmes était un peu plus différent car à la fin Grace était parmi elles vêtue de blanc.

On aurait dit une princesse entourée de ses femmes de chambres. Il y avait une qui lui tenait même un parapluie sur la tête.

Tout ceci me faisait un peu peur surtout quand je repensais un peu à tout ce que Nadia m’avait raconté. Ce jour là assis tout les deux sur le canapé de son salon ……

Nadia – Il faut vraiment qu’on parle Harlem. Il faut vraiment que je te le dise …..

Moi – Mais que tu me dises quoi Nadia ? Tu commences à me faire un peur

Nadia – Peur ?

Moi – Oui.

Nadia – Mais pourtant tu ne devrais pas bien au contraire. Tu sais Harlem il ya une partie de moi que tu ne connais pas.

Franchement je m’attendais un peu à ce qu’elle me dise qu’elle avait déjà une famille et des enfants mais cette femme avait un corps tellement parfait que je doutai en mon fort intérieur qu’elle eut une fois porté une grossesse en son sein .

Nadia – Tu sais Harlem ton corps sans me ramène dans un passé assez lointain.

Moi – Et si tu m’en parlais Nadia au lieu de tourner autour du pot

Nadia – En fait je suis une ancienne adepte de la sirène des eaux.

Moi – Humm !!

Nadia : ho non n’ait pas peur Harl, ça remonte à bien longtemps tout ça et j’ai déjà été délivrée grâce à Dieu

Moi – Non je n’ai pas peur mais en fait je ne sais pas trop le rapport avec moi.

Nadia : Tu sais à l’époque j’avais un mari de nuit, j’avais à peine 15 ans et j’étais encore vierge quand il est entré dans ma vie.

Moi : ….

Nadia : Ma mère est une togolaise et mon père un peuhl du Niger qui avait fait fortune dans le commerce au Togo.

A sa mort nous nous en fûmes chez ma grand-mère maternelle qui était un fervente adepte de ce culte.

Elle m’adorait tellement qu’elle m’amenait partout avec elle, même aux lieux de culte qui étaient souvent en bordure de la mer ou des cours d’eau.

Ma mère n’aimait pas trop ça mais grand mère finit par la convaincre de me laisser y aller en insistant sur le fait que j’avais été choisie par la divinité et que ne pas me laisser y aller finirait par apporter malheur sur notre famille.

Je me souviens encore de cette nuit là où je venais d’avoir 15 ans à peine quand en plein sommeil je sentis la présence d’un homme à mes côtés.

Je n’avais jamais été touché par un homme avant lui du moins pas de cette façon là.

Je pouvais sentir son souffle dans mon cou et ses puissantes mains parcourir mes cuisses. C’était un pur bonheur mélangé à de la peur.

Je me tortillais déjà dans ce lit quand je remarquai que je m’élevais. *

Je fus très rapidement prise de peur en voyant mon corps qui était toujours là couché dans mon lit.

J’avais l’impression de planer. << N’ais pas peur Nadia viens, suis moi >> ces mots avaient été prononcés par une voix d’homme que je ne voyais pas.

Je sentais juste sa main qui tenait fermement mon poigné gauche pendant que nous nous élevions dans les airs.

Dans les minutes qui suivirent, j’étais assise autour d’un feu de bois entourée de femmes qui avaient juste noué des pagnes blancs et qui étaient recouvertes de poudres blanches.

Où étais je donc ?

Je sentais un vent assez puissant qui soufflait et en entendant le bruit sourd des vagues, je ne mis pas du temps à comprendre que nous étions à la plage.

J’étais entouré que de femmes, il n’y avait point d’homme et la voix qui m’avait parlé tout à l’heure semblait s’être évaporée.

Je commençais déjà à paniquer quand j’entendis juste derrière << Tout est enfin prêt pour la cérémonie ma fille >>. Cette voix me rassura car c’était celle de ma grand-mère, je me retournai donc brutalement en criant Grande- mère (GM)

GM- Shuutt tu ne dois pas m’appeler comme ça ici Nadia

Moi – Mais pourquoi donc grande m … ??

GM- Ici appelle moi juste ya Djeleba car c’est mon nom en esprit et rappelle toi aussi que tu ne dois jamais prononcer ce nom dans le monde réel .
Maintenant viens suis moi on va t’apprêter pour la cérémonie.

Moi – Mais quelle cérémonie ?

GM- Mais ton mariage ma fille tu as été choisie

Moi – Mais quel mariage ? De quoi tu parles ?

GM- Viens Nadia je t’expliquerai tout ça plus tard mais pour le moment contente toi juste de faire ce que je te demande mon cœur, fais moi confiance.

Je ne comprenais rien de ce qui se passait, je voyais juste ces femmes qui ne cessaient de danser en cercle autour de ce feu qui bizarrement devenait de plus en plus ardent.

GM – Déshabilles toi ma fille
Ce que je fis sans poser de question. Ensuite elle me remit un paquet.

Moi- Qu’est ce que c’est ?

C’est une offrande m’a- t- elle répondu.
GM – Vient suis – moi

Je la suivi et là je remarquai qu’elle allait en direction de la mer.

Il faisait noir, j’étais juste derrière elle toute nue avec ce paquet en main et j’avais vraiment peur, c’est alors que je vis les femmes qui dansaient tout à l’heure autour du feu prendre des lanternes pour nous suivre.

GM- C’est ici que je dois m’arrêter ma fille, continue et va jusqu’au fond.

Moi – Mais aller jusqu’au fond ? Je ne sais pas nager je te rappelle

GM- Vas y ma fille et n’ais pas peur

Je me mis donc à marcher en direction de la mer avec cette peur en moi qui grandissait .Mais Le plus étrange c’est que je marchais depuis quelques dizaines de minutes avec cette impression de n’avoir point bougé de ma position de départ.

Les vagues semblaient toujours être à une certaine distance de moi quand je décidai de me retourner vers grand-mère pour lui demander ce qui n’allait pas.

Ce que je vis en me retournant fut tellement terrifiant que j’en ais encore des frissons rien qu’en y pensant.

J’étais en pleine mer à des centaines de mètres de ma grande- mère et les vagues ne cessaient de s’agiter comme si elles voulaient m’emporter dans leurs flow sans pour autant me toucher.

Je voulus fuir mais une me poussait à continuer, ce que je fis sans broncher.

Je marchais toujours quand j’entendis la voix d’une femme. Une voix douce oui très douce qui m’appelait

La voix – Viens Nadia tu es proche

Moi – C’est qui ? Où êtes-vous ? J’ai peur

Je ne voyais plus la plage et j’étais carrément en pleine mer avec pour seule lumière la lune qui brillait étonnamment ce jour là.

La voix – n’ai pas peur ma chérie viens et tu me verras.

A peine avait elle prononcé ces mots que je vis une porte qui s’ouvrit devant moi et ceci en pleine mer. Mais où étais- je donc ?

Elle était vraiment belle, grande et mince avec la peau vraiment claire et une chevelure exagérément longue qui descendait jusqu’au bas de son dos.

Elle était vêtue d’une longue robe blanche qui ne permettait même pas de voir ses jambes.

La voix- Approche toi de moi ma chérie n’ai pas peur je t’attendais
C’était vraiment étrange car cette femme me parlait sans ouvrir la bouche. Elle était là debout dans une grande pièce.

Il y avait du monde dans cette pièce mais mes yeux étaient fixés sur elle, c’était comme si elle m’hypnotisait.

La voix – tu me reconnais ?

Moi – ….Non madame.

La voix – Appelle moi mère

Moi – mère ? Mais pourquoi ? J’en ais déjà une

La voix – Oui celle là c’est pour le monde physique mais moi je suis ta mère dans le spirituel. Tout ce que tu vois ici ou semble voir n’est que pur fruit de ton imagination

Moi – Mon imagination ?

Quand je pris enfin la peine de regarder autour de moi, je remarquai que tous ces gens avaient plus l’air de faire partir du décor que d’être réel.

Certains étaient assis à table en train de discuter sans que je ne sache exactement de quoi ils parlaient.

Il y avait au fond 5 filles assises qui nous fixaient en chantant et qui ne cessaient de se peigner leurs cheveux.

Moi – Où sommes-nous ?

La voix : à l’hôpital

Moi : à l’hôpital ?

La voix : Oui à l’hôpital, et ce depuis que tu fais ce rêve.

Moi : Mais alors et grand-mère ? Et cette cérémonie à la plage ? Et cette offrande ?

A ce moment là je remarquai que le paquet n’était plus dans a main.

La voix : Tiens, porte ceci et retourne dans le réel ma chérie si non tu risques d’être définitivement emprisonné dans ce monde.

Elle me remit une bague que je pris sans poser de question. Quand je la portai je me mis à entendre des sanglots.

Nadia, Nadia réveille toi qu’est ce qui se passe je t’en prie ma fille bats toi ? J’ouvris les yeux et là je me vis allonger dans un lit d’hôpital sous perfusion et ma mère en larme à côté de moi.

Qu’est ce qui se passe maman lui demandais-je étonnée ?

Maman : Hooo loué soit le seigneur Dieu tout puissant

Moi : Mais qu’est ce qui se passe maman ?

Maman : Rien ma fille le seigneur est au contrôle, tu as dormi pendant plus d’une semaine ma fille, mais tu viens de te réveiller et c’est ça le plus important, reposes toi Nadia tu as besoin de reprendre des forces

Moi : Dormi pendant une semaine ? Comment est ce possible maman j’ai fermé les yeux il y a à peine quelques heures, et là je sentis comme un anneau à mon doigts …..

La vie de Harlem