Chapitre 6: Opération séduction

Ecrit par MTB

Il avait tellement envie de l’inviter encore à déjeuner car il n’a jamais oublié qu’il s’était senti très bien en sa compagnie. Peut-être que cela l’aiderait peut-être à clarifier ce qu’il ressentait. Etait-ce juste de l’attirance physique ? Ou avait-il réellement des sentiments pour elle ? Il fallait quand même en tant que gentleman être courageux et ne plus attendre qu’elle demande une invitation d’abord. Il fallait aussi qu’il soit élégant. Il mit donc ce jour-là, un costume noir avec une chemise bleue. La cravate était bien assortie et il mit au moins vingt minutes à vérifier si tout était bien dressé sur lui. La veille, il avait pris soin de passer chez le coiffeur pour se faire couper les cheveux. A son arrivée au bureau, il ne pouvait pas comprendre pourquoi il faisait l’objet de regards curieux. Ce n’était quand même pas la première fois qu’il portait cette veste. Mais bon Dieu, qu’est-ce qu’ils ont tous à me regarder comme cela se disait-il intérieurement à tel point qu’il commença à se sentir un peu mal à l’aise. Pour chasser ce sentiment bizarre, il se mit rapidement derrière son bureau et se laissa absorber par le travail.

Il était presque dix heures quand il osa jeter un coup d’œil au bureau d’Odette. Elle était là, encore toute belle aujourd’hui. Généralement elle portait du tailleur en semaine sauf le vendredi où elle optait pour un tissu en bonne femme africaine. Ce jour-là, elle avait porté une petite robe évasée s’arrêtant au niveau des genoux taillée dans du tissu woodin. Et pourtant c’était un jeudi. Elle ressemblait à ses mannequins qu’on voyait dans les magazines de mode. Elle était, disons, sublime. Mais une question ne cessait de le torturer. Comment faire pour l’inviter ? Et surtout de façon discrète ? Fallait-il se déplacer vers son bureau ou l’appeler au téléphone. Il ne mit pas longtemps à décider d’utiliser le téléphone.

·         Bonjour Eric, comment vas-tu et que puis-je pour toi ?

·         Bonjour Odette. Je vais bien. Et toi, comment vas-tu ?

·         Bien également. Et si tu me permets, je te trouve très beau aujourd’hui.

 

Quelques secondes passèrent sans qu’il ne puit prononcer un mot. Elle venait de dire qu’elle le trouvait beau ? Dire à quelqu’un qu’il était élégant est quand même différent que de lui dire qu’il était beau. Il avait rougi mais savouré le fait qu’il était toujours attirant. Un film de son adolescence au village pendant les vacances repassa en une fraction de seconde.

·         Euh ! Oui, merci balbutia-t-il ?

·         Eric, tu es sûr que tout va bien ?

·         Oui, parfaitement. Tout va bien. Ou bien ai-je dit quelque chose de travers ?

·         Oui, et devine quoi.

·         Là, je donne ma langue au chat vu que je ne suis pas doué dans les devinettes.

·         Eric, tu viens de dire Oui comme si je t’avais posé une question.

·         Ah bon ! Excuse-moi alors. J’avais la tête ailleurs.

·         Donc tu avais la tête ailleurs et c’est pour cela qu’après une minute de silence, tu dis oui ? Ou bien il y avait une autre fille au bout de ton téléphone portable.

·         Non, pas du tout. En fait, ce midi, je ne pense pas pouvoir rentrer déjeuner chez moi à cause de la réunion de treize-heures avec des clients. Mais je ne peux pas non plus rester sans rien manger et je voudrais savoir si tu pouvais me recommander un restaurant ou un lieu pour manger.

·         Pas de problème. Je te recommande L’Albatros. Ils ont une cuisine africaine impeccable qui n’a rien à envier aux restaurants français.

·         Tu peux m’indiquer le lieu s’il te plait ?

·         C’est dans le quartier administratif non loin du monument aux esclaves.

·         Si tu es disponible, cela te dirait de m’accompagner ?

·         Volontiers !

Sa réponse avait été rapide comme si elle attendait cette invitation depuis la dernière fois. Ce sera son deuxième déjeuner avec elle. Il sonna à peine midi qu’elle se pointa dans son bureau.

·         Eric, on y va sinon ce sera difficile de trouver de la place après. Et en plus vu que tu as une réunion dans une heure et demie, il vaut mieux faire vite

·         Ok. Je te suis. Tu me prends sur ta moto ?

·         Sans problème.

·         Non, je dis cela juste pour blaguer.

·         T’inquiète. La moto est plus rapide. En plus j’ai un deuxième casque.

UN MATIN PAS COMME L...