Chapitre 62
Ecrit par Auby88
Chanson intro du chapitre 62
"Savoir aimer, Florent Pagny
Savoir sourire,
À une inconnue qui passe,
N'en garder aucune trace,
Sinon celle du plaisir.
Savoir aimer
Sans rien attendre en retour,
Ni égard, ni grand amour,
Pas même l'espoir d'être aimé,
Mais savoir donner,
Donner sans reprendre,
Ne rien faire qu'apprendre
Apprendre à aimer,
Aimer sans attendre,
Aimer à tout prendre,
Apprendre à sourire,
Rien que pour le geste,
Sans vouloir le reste
Et apprendre à vivre
Et s'en aller.
Savoir attendre,
Goûter à ce plein bonheur
Qu'on vous donne comme par erreur,
Tant on ne l'attendait plus.
Se voir y croire
Pour tromper la peur du vide
Ancrée comme autant de rides
Qui ternissent les miroirs (…)
Savoir souffrir
En silence, sans murmure,
Ni défense, ni armure
Souffrir à vouloir mourir
Et se relever
Comme on renaît de ses cendres,
Avec tant d'amour à revendre
Qu'on tire un trait sur le passé.
Apprendre à rêver
À rêver pour deux,
Rien qu'en fermant les yeux,
Et savoir donner
Donner sans rature
Ni demi-mesure
Apprendre à rester.
Vouloir jusqu'au bout
Rester malgré tout,
Apprendre à aimer (...)"
***************************"""
Quelques mois plus tard
Maëlly FREITAS
- Je n'arrive toujours pas à croire que nous allons avoir des jumelles. C'est sûrement ce que cette voyante essayait de me dire.
En parlant, je caresse mon ventre. Ed, qui me masse délicatement les pieds me répond :
- C'est possible, même si je ne crois pas trop en tout ça... De toutes facons, je t'avais bien dit qu'il était possible qu'on ait deux bébés d'un coup, non seulement parce que j'ai toujours voulu en avoir deux à la fois, mais aussi parce que j'ai toujours bien assumé mes obligations conjugales. Tu vois ce que je veux dire !
Je ris aux éclats.
- Oui, je le confirme. D'ailleurs, ton beau-père a aussi reconnu que tu n'avais du tout pas chômé avec sa fille !
- Ne m'en parle même pas, Maé. J'aurais été un blanc que tu m'aurais vu rougir tellement j'étais gené ce jour-là... C'est vrai que je n'ai pas de tabou en matière de sexualité, mais parler de cela avec ton père ! Oh la la !
- Arrête de me faire autant marrer, sinon je finirai par me faire pipi dessus.
Il s'exclaffe...
- Tu te rends compte Edric, bientôt je ressemblerai à une baleine !
- Et tu seras la plus jolie des baleines.
- Ed ! C'est pas gentil !
- Mais je te complimente, mon amour.
- Ed ! C'est sûr qu'ainsi je te plairai moins.
- Même si tu ressemblais à dix baleines réunies, je te regarderai avec ces mêmes yeux-ci, je t'aimerai avec ce même cœur-ci...
- Comme c'est chou !
- … Et surtout, je te ferai l'amour…
Il me fixe un instant avant de continuer sur un ton drôle :
-… Ça je ne peux mentir oh, Maé, avec ton gros bidon en devenir là, il viendra bien un moment où je ne pourrai plus te faire l'amour de la même manière qu'avant hein. Ça, c'est sûr !
- Ed ! T'es malade, dis-je en lui donnant un léger coup de pied.
Il rit à n'en plus finir et je le suis dans son délire.
*********************
Edric MARIANO
Elles sont enfin là, mes princesses Lidia et Livia. Je suis si ému. Je contemple l'une puis l'autre. Elles semblent identiques.
- Tu ne verras aucune différence pour le moment. Moi aussi, je me perds encore un peu. Peut-être qu'avec le temps, on arrivera à les différencier sans se tromper !
Je prends les mains de ma Maé et les embrasse.
- Merci Maé, merci de m'avoir fait père. Merci pour ces deux cadeaux si précieux… Merci de faire de moi l'homme le plus heureux au monde. Merci pour tout.
- Tu n'as pas à me remercier, Ed. Nous l'avons fait à deux. Comme toujours. Viens, mon amour.
Je me rapproche plus d'elle et la laisse me serrer dans ses bras...
Mon téléphone sonne. Un numéro que je ne connais pas. J'hésite à prendre l'appel.
- Allez, décroche. C'est peut-être quelque chose d'important.
- Peut-être, Maé, mais je n'ai pas envie d'être derangé à un moment si spécial.
- Allez, décroche ! Les trois femmes de ta vie n'iront nulle part !
Je souris.
- Ok, tu as raison.
J'écoute les conseils de madame MARIANO et finis par décrocher. Quand je raccroche, je la fixe avec étonnement.
- C'est toi ?
- Moi quoi ?
- C'est toi qui as proposé mon nouveau roman pour le Grand Prix Littéraire…?
Pour toute réponse, elle affiche un large sourire que je prends pour un OUI.
- Figure-toi que je suis parmi les trois nominés pour le prix. Je serai fixé dans deux mois à la cérémonie de remise du prix au lauréat. Merci Maé. Merci beaucoup.
Elle affiche à nouveau un large sourire.
- J'ai l'impression de rêver, Maé. Les événements heureux s'enchaînent dans ma vie. D'abord, c'était cet homme anonyme qui avait payé le premier exemplaire du roman à 5 millions de francs qui ont servi aux orphelins que nous parrainons. Maintenant, c'est la naissance de nos filles et bientôt le Grand Prix Littéraire. Certes, rien ne garantit que je serai le lauréat de cette année, mais je suis déjà heureux d'être en lice.
- Tu mérites tout ça et plus encore pour t'être autant acharné à travailler. Et…
On vient de cogner contre la porte. Je me lève et vais ouvrir. C'est Eliad et Nadia. Je suis bien heureux de les voir.
- Bienvenue dans la grande famille des papas ! débute Eliad en me serrant contre lui.
Il vient de me lâcher. J'embrasse son épouse.
- Félicitations, Edric.
- Merci, Nadia. Je suis désolé de n'avoir pu honorer notre rendez-vous littéraire, mais l'heure était très grave hier !
- Je comprends parfaitement.
- Vous n'allez quand même pas encore parler de livre aujourd'hui. Voyons ! J'ai bien hâte de voir les princesses, moi !
- Ok, frérot. Tu as raison ! Allez, entrez !
- Bonjour, maman ! adresse gentiment Eliad à Maé.
- Bonjour !
- Ces fleurs sont pour toi, poursuit Eliad. Elles viennent directement du jardin de ma mère.
- Bonjour à tous deux... Merci beaucoup. J'espère qu'elle va mieux.
- Oui, on rend grâce.
- Allez, prenez place dans le canapé, interviens-je.
Quelques minutes plus tard.
- Elles sont si mimi, vos filles ! s'exclame Nadia. Elles ressemblent autant à leur mère qu'à leur père. Un joli mélange de vous deux !
- C'est vrai, accepte Maé en souriant grandement.
- En plus, elles ont toutes cette fossette unique qui les singularise.
- Elles le tiennent de leur feue grand-mère paternelle.
- Ah ! D'accord.
- Si j'ai bien compris, elle c'est Livia et elle c'est Lidia.
- Non, Eliad ! rectifie Maé. C'est plutôt le contraire.
Il regarde Maé et moi, l'air perdu, puis dit :
- Finalement, j'abandonne.
Nous rions allègrement.
Ils restent avec nous une demi-heure encore puis s'en vont.
La porte s'ouvre une fois encore et je vois... mon père.
- Bonjour ma fille !
- Bonjour papa.
A moi, il n'adresse aucun mot. Je le salue quand même. Il me répond à peine. Comme d'habitude.
- Comment vont mes petites-filles ?
- Bien, papa.
Comme d'habitude, je me mets à l'écart tandis que mon épouse et mon père discutent. Finalement, je sors de la salle pour me retrouver à l'extérieur de la clinique. J'ai besoin de souffler un peu.
******************
Deux mois plus tard
Edric MARIANO
Je retiens mon souffle tandis que le président du jury annonce :
- … Le Grand prix littéraire … de cette année est decerné à l'auteur… pour son roman …
Les syllabes que l'homme vient de prononcer à l'instant ne sont pas celles qui composent mes nom et prénoms, encore moins le titre de mon roman.
J'expire bruyamment. Très déçu, je suis. Maé met une main sur la mienne.
- Je suis désolée, mon amour.
- Je suis déçu certes, mais ce n'est que partie remise. Aujourd'hui, je suis un homme tellement comblé que l'échec ne me fait plus peur. Ça ne m'empêchera pas de redoubler d'ardeur au travail... Quoi qu'il en soit, je te remercie d'avoir proposé mon roman.
Elle sourit juste, comme à chaque fois quand je lui en parle.
Une heure plus tard.
Nous venons de rentrer. J'ai bien hâte d'embrasser mes filles et de leur dire une fois encore combien je les aime. Je desserre ma cravate et pousse la porte d'entrée de notre salon, avec Maé à mes côtés.
- SURPRISE !
Il y a devant moi plein de visages familiers.
- J'ai failli avoir une crise cardiaque ! Maé, tu es derrière tout ça, je suppose.
- Nous sommes tous de connivence avec ton épouse, mentionne mon beau-père. Nous avons tenu à être tous là pour t'encourager, mon fils.
- Oh, comme c'est gentil !
Les uns après les autres viennent m'embrasser : Eliad, son père, son épouse, ses enfants, mes beaux-parents, Delmundo et sa femme qui séjournent encore au pays… et bien sûr Maé et mes princesses.
Hormis la mère d'Eliad, le seul qui manque à l'appel, c'est mon père... (Soupir)… Pas grave.
- Ça me fait vraiment chaud au cœur de vous voir là, tous présent pour moi. Dommage, je n'ai pas gagné. Mais je n'abandonne pas... Toutefois, je reste un peu déçu pour Maé qui s'est peinée pour m'inscrire. Je…
Elle m'interrompt.
- Justement à ce sujet, il y a quelque chose que tu dois enfin savoir.
Elle me parle sur un ton sérieux.
- Maé, ce n'est pas à toi de le faire ! s'oppose son père.
- Tonton, je pense qu'on ne peut plus se taire, renchérit Eliad.
Je vois les têtes hocher pour dire oui.
- Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce que je dois savoir ? m'enquiers-je aussitôt.
Delmundo s'approche de moi.
- Ce n'était pas Maëlly qui a proposé ton roman, mais… ton père. Il m'a contacté pour avoir une copie du manuscrit, il l'a lu, il a tellement aimé qu'il a décidé de le proposer au Grand Prix littéraire.
Mon cœur bat à tout rompre.
- Ce n'est pas tout Edric, ajoute Eliad en se rapprochant de moi, c'était aussi lui qui avait acheté le premier exemplaire à 5 millions le jour du lancement. Il s'était fait représenter par quelqu'un d'autre et a préféré garder l'anonymat.
Dans ma tête, j'essaye de regrouper tous les morceaux du puzzle.
Je ne tiens plus bien debout. Je remets Livia et Lidia à Maé et Nadia puis me laisse choir dans le canapé... Je baisse la tête un instant puis la lève.
- Pourquoi personne ne me l'a dit avant ?
Le père de Maëlly vient s'asseoir près de moi.
- Parce que ton père ne voulait pas que tu le saches. Il nous a formellement interdit de te le dire.
- Mais pourquoi tenait-il tant à ce que ce soit secret ?
- C'est lui seul qui saura te donner la réponse.
- Exactement, fiston ! renchérit papa Delmundo.
- Vous avez tous raison ! agrée-je en me levant. Je vais en même temps chez lui. Merci à tous d'être venus. C'est gentil.
- Ed, ce n'est pas la peine d'aller chez lui. Car ton père est là-bas dans notre arrière-cour.
- Juste là ?
- Oui, mon cœur.
- Alors j'y vais.
- Oui, vas-y.
* *
*
Je suis là à quelques centimètres de lui. Il est là, mon père, debout dehors occupé à contempler les étoiles.
J'avance d'un pas et je le vois tourner la tête vers moi.
- Ah c'est toi !
- Oui. Bonsoir, papa.
Il me refait dos. Je viens me positionner près de lui et lève aussi les yeux vers le ciel.
- Je n'ai pas gagné le Grand Prix Littéraire, papa.
- Je le sais.
- Pourquoi ne m'as-tu pas dit que c'était toi ?
- C'était moi quoi ?
- C'était toi qui avais proposé mon roman, c'était encore toi qui avais acheté le premier exemplaire au prix fort.
Il regarde dans ma direction.
- Je ne vois pas ce dont tu parles. Tu as bu ?
- Non, je n'ai pas pris une seule goutte d'alcool... Ils me l'ont tous confirmé à l'intérieur…Pourquoi te défiles-tu autant, papa ?
Il contemple à nouveau le firmament.
- Elles sont belles les étoiles cette nuit, tu ne trouves pas.
- Papa, pourquoi changes-tu de sujet ?
- Je m'imagine que ta mère est l'une d'entre elles.
- Papa !
Il me regarde avec un léger sourire aux coin des lèvres.
- Je suis certain que ta mère, où qu'elle soit est très fière de… son fils et particulièrement ce soir.
Je ne dis mot. Je le regarde juste. Il inspire avec grand bruit avant de continuer.
- La nuit où tu es né, le ciel était très étoilé. J'ai même remarqué une étoile filante… C'était une nuit particulière pour moi. Mon premier-né, l'héritier des MARIANO venait de naître. J'avais tellement attendu ce moment. J'ai même coulé des larmes quand je t'ai eu dans mes bras... Ce jour-là, je me suis promis de travailler durement, comme un forcené presque pour te laisser un héritage digne du nom quand je ne serai plus là : mon entreprise... Je ne concevais pas que mon fils pouvait faire autre chose que travailler dans mon entreprise et ensuite devenir le grand patron... Malheureusement, tu n'as pas suivi cette voie. Malheureusement, tu as préféré être un mauvais élève. Malheureusement, tu as préféré passer ton temps uniquement à écrire… Malheureusement, tu as préféré l'alcool et les prostituées… Et je l'ai mal vécu. Très mal vécu. C'est ainsi que le lien si fort entre nous au départ s'est étiolé peu à peu jusqu'à se briser complètement…Intérieurement, je souffrais tellement parce que mon amour pour toi n'avait pas faibli d'un cran. Comment aurais-je pu cesser de ressentir à ton égard cet amour que j'avais toujours eu pour toi ? C'était impossible... Eliad était juste un prétexte pour moi. Je ne l'ai jamais aimé plus que toi. C'est ce que j'ai voulu te faire croire, mais c'était faux. C'était juste le moyen que j'avais trouvé pour me protéger, pour ne pas te montrer combien j'étais vulnérable... Puis, tu m'as démontré que tu avais commencé à changer. Tu as quitté la Martinique pour moi quand tu as appris que j'étais malade... Tu es resté à mon chevet tous les jours durant à l'hôpital malgré que je ne cessais de t'insulter ... Tu m'as aidé à redresser l'entreprise sans rien demander en retour… Tu as délaissé tes vices… Tu as aidé Maëlly à se relever… Tu lui as donné tant d'amour jour après jour… Tu as décidé de l'aimer malgré qu'elle t'avait toujours mal traité et qu'elle avait eu une relation avec ton presque frère Eliad... Tu lui as relevé la tête en l'épousant comme tu le lui avais promis… Et surtout tu m'as fait doublement grand-père en une seule fois...
Un homme n'est pas censé pleurer mais je n'ai pas pu m'en empêcher. D'ailleurs, qui l'aurait pu dans une circonstance pareille ?
- … Tu m'as rendu si heureux, Edric mais je n'avais pas le courage de t'approcher pour te dire que j'avais changé d'avis te concernant ; que j'avais finalement lu ton premier roman grâce à Maëlly qui m'en a envoyé une copie et m'a presque supplié de le lire pour voir combien tu es talentueux ; que j'avais supplié ton mentor Delmundo pour avoir un manuscrit de ton nouveau roman… La suite, tu la connais… Je regrette vraiment de t'avoir un jour maudit, de t'avoir dit tant de fois que tu es un RATE... Parce que c'est faux. Tu es BENI ! Tu es et tu resteras un GAGNANT même si ce soir, tu n'as pas reçu ce Prix... Je ne te l'ai jamais dit, mon fils, mais JE SUIS TRES TRES FIER DE TOI...
- Papa !
Ses mains viennent m'entourer. Je me blottis contre lui et le serre aussi fort que je le peux.
- Merci papa, merci. Tu m'enlèves un grand poids sur le cœur. Et pardonne-moi, papa. Pardonne-moi pour toutes les fois où je t'ai blessé, où j'ai meurtri ton âme. Pardonne-moi papa.
- Tout ça c'est du passé, Edric, me dit-il en tenant ma main à présent... Tout ça est loin derrière nous. Je veux qu'on reparte sur de nouvelles bases. Je veux qu'on essaie de rattraper tout le temps qu'on a perdu. Bien sûr, si tu le veux aussi.
- Bien sûr que je le veux, papa. Oui, c'est tout ce que je veux papa.
A nouveau, ses bras me ramènent contre lui. Je me sens si bien ainsi. J'ai retrouvé mon père, mon père aimé, mon père à moi ! Enfin !
Quelques minutes plus tard.
Quelle joie que la mienne ! Je n'ai pas de mots pour la décrire. J'avance fièrement en direction du salon aux cotés de papa qui a une main autour de mes épaules.
Nous sommes accueillis sous une pluie d'ovations.
- Vous êtes encore là ? m'étonné-je gaiement.
- Oui, frérot, on ne voulait rater ce moment spécial pour rien au monde !
- C'est vrai qu'il est spécial ! renchérit papa.
- Maé ! intervient son père. Fais venir le champagne. On doit fêter cela.
- En principe, je ne bois plus ! dis-je.
- On le sait tous, mais aujourd'hui est un jour pas ordinaire, frérot.
- D'accord.
Le champagne coule à flot. Nous collons nos coupes les unes contre les autres, bien sûr à l'exception de Milena et Camilo qui se sont contentés de jus de fruits. Ça rit à gogo. Et j'adore.
- Votre attention, s'il vous plaît, réclame mon beau père en frappant doucement une cuillère contre sa coupe.
Silence dans la pièce.
- Cher beau-fils ou plutôt cher fils, parce que tu es aussi un fils pour moi, nous avons quelque chose pour toi. Ça vient de chacun de nous ici présent. On comptait te le donner ce soir, q qu'auraient été les résultats du Grand Prix Littéraire.
- Alors là, je ne suis pas au bout de mes surprises !
- En effet, mon fils ! reconnaît papa Delmundo. Et c'est à ton père de te le remettre.
- Quel honneur ! s'exclame papa. Allez, Edric, ferme les yeux. Tu ne les ouvriras qu'à mon signal.
- D'accord papa…
- Ça y est. Tu peux les ouvrir.
- Un trophée ! demandé-je, stupéfait.
- C'est juste quelque chose de symbolique, mais on te le donne avec le cœur. Nous te décernons tous le trophée du meilleur homme de l'année. Tu as fait tellement de progrès, Edric. Et pour nous, tu es le meilleur…
- …ami et frère, complète Edric
- … coach littéraire, ajoute Nadia
- … beau-fils, poursuivent mes beaux-parents
- … tonton, déclarent Milena et Camilo
- … mari et père, continue Maé
- et fils, achèvent en chœur papa Delmundo, son épouse et bien évidemment mon père.
- Ça fait trop…
Je perds mes mots. Je respire plusieurs fois avant de continuer…
- Ça fait trop… d'émotions en une nuit. Je risque de….
- Soulage-toi autant que tu veux, fiston ! m'adresse papa Delmundo. Ce soir, tu peux pleurer comme une madeleine si tu veux. Nous sommes aveugles, n'est-ce pas Chers Tous ?
- Oui !
Ils répondent en chœur.
- Je… Merci. Merci. Merci encore à tous.
Tous se ramènent encore pour m'embrasser. Je ressens à l'instant un bonheur inimaginable.