
Chapitre 66
Ecrit par Jennie390
⚜️Chapitre 66⚜️
Émile Biyoghe
Quelques mois plus tôt...
J'arpente la pièce, les mains crispées derrière son dos. Chaque pas résonne comme un tambourinement dans ma tête, amplifiant ma frustration. Comment est-ce possible qu'on n'ait toujours pas retrouvé Mélissa ? C'est comme si la terre l'avait complètement engloutie. Pourtant, je contrôlais absolument tout depuis le début. J'ai minutieusement planifié le déroulement des évènements depuis que j'ai rencontré Yolande. Mon plan était jusqu'ici parfait. Un plan qui l'aurait menée directement dans mes filets à ses 18 ans. Et là, elle a disparu. La police parle de kidnapping, mais cette hypothèse ne cadre pas avec mon esprit. J'ai l'impression qu'il y a autre chose. Il y aurait-il quelque chose que j'ai négligé dans ce plan qui paraissait parfait ? Quelque chose ou plutôt quelqu'un ?
Quelqu'un, mais qui ? Yolande et Mélissa n'ont pas de famille. Je me suis chargé de la tante et l'oncle lave désormais les assiettes dans une prison de Mumbai. Elles n'ont absolument personne qui serait suffisamment proche d'elles pour vouloir sauver Mélissa de mes griffes. Surtout que personne sauf Yolande n'est au courant de mes plans pour la petite.
Je continue les cent pas dans la salle, puis je m'arrête brusquement, le regard fixé sur le mur d'en face, les pensées en ébullition. Odile Odjele s'installe dans mon esprit, j'essaye de la mettre de côté, mais au bout de quelques secondes, mon esprit revient vers elle. Normalement, elle n'est au courant de rien. Je l'ai fait surveiller quelques jours lorsqu'elle était à l'hôpital après la disparition de Mélissa et il n'y a rien eu de louche. Mais je me souviens qu'elle était très proche de Mélissa et si elle avait aidé à la faire disparaitre ? Oui, mais dans quel but ? L'éloigner de moi ?
Ça n'a pas de sens. Elle ne savait rien sur mes intentions, personne ne le savait.
Mes pensées se heurtent contre un mur, j'ai l'impression de tourner en rond depuis un bon moment déjà. La frustration et la colère s'emparent de moi et me vrillent les entrailles. Je m'approche de mon minibar et balaye le tout d'un geste de la main, envoyant bouteilles et verres voler dans les airs. Je suis hautement agacé en pensant à tout ce que j'ai investi pour atteindre mon but, que ce soit en termes d’argent, de temps et même d'énergie. Il est hors de question que ça se termine comme ça, il faut que je la retrouve ou alors que j'ai au moins la confirmation qu'elle est morte pour arrêter de creuser.
Je m'assois sur mon fauteuil et j'ai une pensée vers Philippe. Je lui passe un rapide coup de fil.
—Alors Émile, comment vas-tu ?
—Ça ne va pas !
—Oh toujours à cause de ta petite belle-sœur ?
—Oui, il n'y a toujours aucune piste !
—Ah, peut-être qu'elle n'est plus de ce monde, me répond-il. Les crimes rituels existent dans ce pays, ne l'oublie pas.
—Oui, mais je ne crois pas qu'il s'agisse de ça pour le cas de Mélissa. Pourquoi monter un plan aussi élaboré, juste pour ça ? Et généralement, on retrouve le corps ou quelque chose ? Tu vois un peu où je veux en venir ?
—Oui, je vois ce que tu veux dire. Sinon, tu soupçonnes quelqu'un ?
—Bah, non, personne !
—Et tu as essayé d'enquêter de l'intérieur ? C'est-à-dire à l'intérieur du fameux institut. Si elle a disparu en étant sous leur protection, peut-être que tu peux avoir ta réponse là-bas. Surtout que c'est une petite qui est retardée, elle n'aurait jamais pu s'enfuir toute seule et rester autant invisible.
—J'ai brièvement fait surveiller celle qui s'occupait d'elle à Oasis. Mais ça n'a rien donné. Elle est apparemment clean.
—Ok, mais au moins garde là à l'œil.
Pourquoi pas...
Je réfléchis pendant quelques minutes, puis une autre idée revient germer dans ma tête. Je m'empresse de demander :
—Dis-moi, tu ne connaîtrais pas par hasard un élément doué dans tout ce qui est espionnage, filature, etc. ? Quelqu'un qui pourrait même aller jusqu'à bosser sous couverture.
Il reste silencieux pendant une fraction de secondes avant de me répondre :
—Oui, je crois connaître quelqu'un qui cadre avec cette description, réplique Philippe. Il s'appelle Alex Bibang, mais il est plus communément appelé Sigma.
—Euh ok... Et tu sais où le trouver ?
—Je ne sais pas où il habite, mais j'ai son contact. Je vais te le passer.
—D'accord. Mais est-ce que c'est quelqu'un de confiance ?
—Oui, Émile, ne t'inquiète pas. Il est efficace, appliqué dans son job, un gars sans scrupules lorsqu'il est bien payé.
—Parfait. Envoie-moi son numéro.
—D'accord, bon, je te laisse.
Je raccroche et dépose mon téléphone sur le bureau. Je vais faire surveiller Odile à nouveau. Si elle était si proche de la petite que ça, peut-être qu'elle sait où elle est. Ou alors, même si ce n'est pas le cas et qu'on l'a vraiment kidnappé, la petite pourrait chercher à rentrer en contact avec elle, même si je ne sais pas trop comment, vu que Mel est attardée. Dans tous les cas, je vais la faire surveiller. On ne sait jamais.
Quelques minutes plus tard, je reçois le numéro du fameux Sigma. Je lui envoie un message sur WhatsApp. Il me fait savoir qu'il est en voyage à l'étranger, mais qu'il devrait rentrer dans quelques jours. Nous calons alors un rendez-vous. Quelques jours plus tard, il me retrouve à mon cabinet comme convenu. Nous nous enfermons dans mon bureau. Je lui dis exactement ce que j'attends de lui en lui donnant les informations sur Odile et le lieu où elle bosse.
—J'ai besoin de résultats positifs rapides ? Vous avez déjà une stratégie pour atteindre cet objectif ?
—Vous m'avez dit que vous n'êtes pas sûr que cette femme sache où se trouve la petite, dit-il en me regardant. Que vous m'envoyez la surveiller juste pour ne laisser aucun détail au hasard. Donc, vous ne pouvez pas attendre de résultats positifs s'il se trouve que cette femme ne sache rien.
Je le regarde sans répondre. Quelques secondes s'écoulent, puis il reprend la parole.
—Je ferai de mon mieux pour faire un très bon boulot, mais je ne peux pas vous assurer à 100 % que les résultats seront positifs. Je vous le dis d'entrée de jeu pour qu'il n'y ait pas un quelconque malentendu.
Je le fixe toujours et je dois avouer que son culot me surprend. Il ne doit pas avoir plus de 23 ans et déjà, il parle avec une certaine suffisance qui peut facilement horripiler les plus susceptibles. Ce petit ne se prend pas pour n'importe quoi, ça se voit à la façon dont il me regarde dans les yeux, sans ciller. Mais bon, Philippe m'a assuré que c'est un bon élément et vu mon désespoir actuel, je suis disposé à fermer les yeux sur l'impertinence d'un gosse qui est de très loin plus jeune que moi.
— Très bien ! Et sinon, vous avez pensé à une stratégie ?
—Je pense que l'idéal serait que j'infiltre cet institut.
—Intégrer l'institut en tant que quoi ?
—Comme les jeunes et les enfants à qui on prodigue des soins. Je suis jeune, je peux très bien me faire passer pour un ado.
Je le regarde comme un vrai fêlé.
—Euh, je ne sais pas si vous avez bien compris de quoi il s'agit, je déclare. Oasis est un institut pour enfants et jeunes adolescents avec des retards psychologiques, retard de pensée, retard de parole, retard de compréhension, etc. Beaucoup sont mongols même. Comment allez-vous réussir à vous faire passer pour l'un d'eux ?
—Je m'en charge, monsieur Biyoghe, ne vous en faites pas. Trouvez juste un moyen de m'y faire entrer.
—Euh, d'accord, je réponds très peu convaincu. Je peux trouver le moyen de vous faire intégrer l'institut. Mais vous devez faire de votre mieux pour être très crédible.
—Je serai crédible, monsieur Biyoghe.
—Ok. Je vous contacterai d'ici la fin de la semaine pour le début du plan. Tenez-vous prêt.
—Je serai prêt, mais il faudra me payer au moins la moitié du montant convenu avant que je ne commence quoi que ce soit.
Il me le dit le plus naturellement possible. J'espère seulement qu'il fera un bon boulot parce qu'il demande des millions comme honoraires.
—L'argent est tout sauf un problème pour moi, je réplique de manière désinvolte. Vous aurez la première partie dès que le plan sera ficelé.
—D'accord, me répond-il en se levant. J'attends votre appel. Passez une bonne journée.
Je hoche tout simplement la tête. Il quitte mon bureau et je reste pensif tout le reste de la journée. En début de soirée, je passe un rapide coup de fil à monsieur Nziengui Léonard, un député de qui j'ai financé la campagne électorale. Il m'est largement redevable et il n'est ni plus ni moins que l'époux de la directrice d'Oasis. Ce sera donc très facile pour moi de faire intégrer Sigma. Il faudra juste qu'aux yeux des autres, il ait réellement l'air d'un attardé.
À la fin de la semaine, Sigma rejoint finalement l'effectif d'Oasis sous le nom de Tobias Mekui. La directrice a monté une histoire comme quoi il serait le fils d'un homme placé du pays qui n'a jamais de temps à consacrer à son fils attardé mental. J'ai bien spécifié qu'il était impératif qu'Odile Odjele soit celle qui s'occupe personnellement de Sigma. Plus il sera proche d'elle, plus il aura, qui sait, des chances de trouver quelque chose d'intéressant concernant Mélissa.
~Fin du flashback~
Depuis une semaine que la vidéo de Diane et moi circule sur internet, je suis tranquillement sur les plages de la Pointe Denis (île située aux larges des côtes de Libreville) en train de siroter du vin. Pas que je me cache de qui que ce soit, je n'ai peur de personne. Je voulais juste prendre du bon temps après ce temps passé dans cet endroit infâme qu'est la prison. Je voulais me requinquer, me relaxer, mais je n'ai pas totalement pu le faire étant donné que je suis assez fatigué. Il faut que je pense à aller voir ce foutu médecin dès que je rentre à Libreville.
Je sors de ma chambre et m'installe à la terrasse du restaurant de l'hôtel. Je commande juste un café, vu que je n'ai pas l'appétit. Puis mes pensées se dirigent directement vers la cible de mon attaque sur Internet. Je prends mon téléphone et l'appelle. Il décroche, ce qui m'étonne quand même.
—Ah! Tu réponds. J'avais peur que tu sois trop... effondré pour entendre ma voix. Comment tu tiens le coup, mon vieux ?
—Ce n'est clairement pas Diane et toi qui pouvez m'arracher le sommeil, Émile. Que veux-tu ?
—Oh, simplement m’assurer que tu as bien compris la situation. Je suis bien décidé à te nuire autant que possible, parce que j'imagine bien que cette vidéo fait tache dans tes différentes activités professionnelles.
—Tu penses vraiment que ça va me briser ? Tu as trop sous-estimé ma capacité à me relever, mais tu verras bien. D'ailleurs, je voulais même te dire merci pour cet esclandre que tu as créé. Tu m'as donné un billet de sortie facile et légal de ce mariage. Je n'aurai donc aucun mal à me débarrasser d'une femme qui ne m'intéresse plus et à qui je n'avais l'intention de ne laisser aucun rond.
—Te briser peut-être pas, mais ça va te gâcher la vie, le temps pour moi de me débarrasser de toi. Tu sais quand même que je n'en ai pas fini avec toi, n'est-ce pas ?
—Émile, tu m'emmerdes ! s'exclame-t-il sèchement. Fais ce que tu veux, mais surtout arrête de m'appeler. Mer*de !
Il raccroche et j'éclate automatiquement de rire. Il est susceptible, ce très cher Vincent ! Mais il va voir ça !
Je termine mon café et je reçois un message écrit de Sigma. Tiens, tiens, avec mon hospitalisation, la prison, je l'avais complètement oublié celui-là. Il me fait savoir qu'il a des infos qui pourraient m'intéresser. Je lui donne rendez-vous à mon bureau en fin d'après-midi pour en discuter de vive voix. Une heure plus tard, je paie ma facture et quitte l'hôtel, puis j'embarque dans une navette qui me ramène à Libreville. Dès que j'accoste, je rentre chez moi déposer ma valise, ensuite je ressors en direction de mon bureau. Sur place, ma secrétaire me fait savoir que certains clients sont passés me chercher suite au scandale sur internet et que Diane aussi est passée tous les jours me chercher en larmes.
Celle-là me cherche pourquoi ? Tchuip!
Je m'installe sur mon fauteuil et quelques minutes plus tard, on m'informe qu'un certain Alex Bibang serait là pour me voir.
Il est venu pile à l'heure, ce petit Sigma !
Il entre dans mon bureau et prend place.
—Bonjour, monsieur Biyoghe.
—Bonjour Sigma. Tu veux boire quelque chose ?
—Non, merci, réplique-t-il simplement. Je préfère qu'on se mette tout de suite sur l'objet de ma visite. De cette façon, plus vite, on va passer à autre chose.
Toujours aussi impertinent ce petit.
—Très bien, dis-je en regardant ma secrétaire. Laisse-nous et surtout : je ne dois être dérangé pour rien au monde.
Elle hoche la tête et sort du bureau en fermant la porte derrière elle. Je pose mes yeux sur Sigma.
—Si tu as voulu me voir aujourd'hui, j'espère que c'est pour m'apporter des nouvelles positives. Sinon, dans le cas contraire, cette réunion n'a pas lieu d'être.
—Clairement !
—Alors ?
—Melissa Otando est bel et bien en vie et toujours dans ce pays, commence-t-il. Elle n'a pas été kidnappée, mais elle a juste été éloignée délibérément de vous.
Mon cœur s'emballe sur le champ.
« Donc elle est en vie », pensé-je avec plusieurs questions qui se bousculent dans mon cerveau.
—Et où est-elle ? Avec qui ? Qui a voulu l'éloigner de moi ? Et pourquoi la...
—Une seule question à la fois, monsieur Biyoghe, me coupe-t-il d'un signe de la main. Elle vit dans une maison hors de la capitale avec sa sœur Yolande et l...
Mon cerveau beugue en l'espace d'une seconde en entendant le prénom de mon « épouse ». Je fronce les sourcils.
—Est-ce que vous êtes sûr de ça ?
—Tout à fait ! Elles y vivent ensemble.
Mon cerveau effectue une analyse rapide. Mélissa disparaît, Yolande réussit à s'enfuir et rejoint sa sœur. Ça signifie qu'elle connait les personnes qui ont fait disparaitre la petite. Donc, ça voudrait dire que c'est Yolande elle-même qui a planifié l'enlèvement de sa sœur pour empêcher le moment fatidique où elle viendrait s'installer chez moi. Mais ça n'a absolument aucun sens. Je me suis assuré de garder en permanence Yolande enfermée dans sa chambre, sans aucun contact avec l'extérieur. Les seules fois où je lui permettais de sortir, j'étais toujours présent. Quand aurait-elle pu monter un plan pareil ?
—Qu'avez-vous découvert d'autres ?
—Elles vivent dans une villa payée mensuellement par un certain Landry Ratanga. Ladite villa est au nom de sa sœur qui est...
—Euh... attendez un instant, je le coupe brusquement. Vous avez dit Landry Ratanga ?
—Oui, pourquoi ? Vous le connaissez ?
Si je le connais ?
—Vu la tête que vous faites, je suppose donc que la réponse à ma question est oui : vous le connaissez ! Enfin, bref ! La maison est au nom de sa sœur, Hortense Ratanga.
Il continue de parler, mais honnêtement, je ne l'écoute plus. Mon esprit est ailleurs. Je suis littéralement sur le cu*l parce que je m'attendais à tout sauf à ça. Les Ratanga sont impliqués dans la disparition de Mel ! Depuis quand ces deux-là fomentent-ils des plans contre moi ? Comment ont-ils su pour mes intentions sur Mel? Je me suis arrangé à toujours être proche de Yolande à chaque fois que nous nous sommes retrouvés à des dîners avec eux.
En y repensant bien, je me souviens de la crise qu'elle a tapée chez Diane et Vincent un soir. Elle avait sorti plusieurs vérités, mais je me suis démené comme un chef pour étouffer cette histoire.
Peut-être qu'ils n'ont pas cru aux versions que j'avais données sur les allégations de Yolande.
—Monsieur Biyoghe, vous m'entendez ? dit Sigma, me sortant ainsi de mes pensées. Je disais que...
Je ne peux m'empêcher de lui couper la parole à chaque fois, tellement mon esprit est en ébullition actuellement.
—Comment avez-vous obtenu cette information, répliqué-je automatiquement en lui coupant la parole. Depuis Oasis, comment avez-vous obtenu une telle info.
—Dès le moment où j'ai pu intégrer l'institut vous m'avez donné carte blanche. Carte blanche pour employer les méthodes qui me conviennent du moment que ça porte des fruits. Madame Nziengui, la directrice m'a été d'une grande aide. Elle trouvait parfois le moyen de donner certaines tâches à Madame Odile qui l'eloignerait pendant un moment. Dès que je me retrouvais seul dans ma chambre, elle me faisait parvenir un téléphone, au cas où j'avais des appels importants à passer. Récemment, on a dû mettre un somnifère dans une des boissons de madame Odile. Dès qu'elle s'est endormie, j'ai pu fouiller son téléphone portable. Je suis tombé sur plusieurs conversations très suspectes avec un numéro non enregistré dans son téléphone. J'ai copié le numéro et je l'ai envoyé à un de mes contacts qui bosse à Airtel Gabon. En deux temps, trois mouvements, il m'a trouvé l'identité de la personne au nom de qui la puce était enregistrée : Richard Izangaut, c'est lui qui a acheté la puce. Avec mes éléments à l'extérieur, on a pu tracer le numéro de téléphone qui nous a mené jusqu'à l'adresse de cette villa à des kilomètres hors de Libreville.
Je suis épaté par le travail de pro de ce petit.
—Et donc, vous avez des éléments qui bossent pour vous ?
—Oui, je ne peux pas tout faire moi-même ou alors me trouver à plusieurs endroits à la fois, me répond Sigma. Alors, j'ai des sous-traitants à qui je délègue certaines tâches précises et je les paye en retour. C'est l'une des raisons pour lesquelles mes honoraires sont aussi élevés : je bosse avec des gens qui doivent être payés pour le boulot effectué.
Voilà un petit qui a réussi à créer toute une machine autour de lui. Impressionnant pour son âge. Pas étonnant qu'il soit multimillionnaire à son âge.
—Je vois.
—En revenant au sujet, l'élément qui s'est chargé d'aller jusqu'où le numéro menait est arrivé aux alentours de la villa. Avec quelques bières achetées et des billets distribués, il a réussi à soutirer des informations au gardien de ladite villa. Bon, on n'a pas pu avoir beaucoup de détails à part les noms parce qu'apparemment, ce Ratanga Landry et sa sœur sont très méfiants, ils changent de gardien tous les mois par précaution.
—Les infos que vous venez de me donner sont même déjà largement suffisantes, elles sont totalement inespérées. Avec ça, je peux agir.
—Voila pourquoi j'ai décidé de venir vous la communiquer, monsieur Biyoghe. C'est vrai que depuis environ une semaine et demie, je cherchais à vous joindre, mais vous étiez indisponible.
—Oui j'étais hors de la ville. Bon bref! Vous n'êtes même pas obligé de retourner à Oasis, votre boulot là bas n'est plus nécessaire. Toutefois, vu les connexions et les méthodes de travail que vous avez, j'aurais besoin de vous pour autre chose. Toujours concernant la même histoire.
—Du moment où la paye est excellente, je suis votre homme!
Je sors mon chéquier et lui signe un gros chèque à huit chiffres puis je le lui remets.
—Dans cette somme il y a le reste de vos honoraires pour le boulot que vous venez de faire et une avance pour le boulot à venir.
—Super! Que dois-je faire?
—Je vais vous appeler dans quelques jours. À ce moment, je vous dirai ce que j'attends de vous.
—Très bien !
Une fois que Sigma s'en va. Je me retrouve seul à nouveau dans mon bureau. Une colère naissante dans les tripes. Pour qui les Ratanga se sont-ils pris pour se mêler de mes affaires ? Même quand je suis dans mon coin et que je fais mes affaires, il y a toujours des gens qui viennent mettre du sable dans ma soupe pour gâcher mes plans. Il y a eu Bertille Otando et son rigolo de mari qui ont voulu marcher sur mes plates-bandes, je m'en suis débarrassés. Marleyne Ovono aussi a voulu me nuire, elle a eu la fin qu'elle méritait.
Maintenant, j'apprends que Richard, sa femme et son beau-frère de mer*de se sont levés contre moi. Mais en y pensant bien, Hortense a toujours eu l'air de se mêler de ce qui ne la regarde pas. Elle a toujours eu ce regard plein de suspicions là, à chaque fois qu'on s'est vu. La même chose avec son frère que je n'ai jamais pu blairer. Donc finalement, ils ont monté un plan contre moi pour sortir Mélissa et par ricochet Yolande de mon emprise.
Je n'arrive pas à comprendre comment ils ont su ce que je préparais pour Mélissa. Étant donné que lors de la crise de Yolande chez Diane, elle a parlé de tout ce que je lui faisais subir depuis qu'on est marié, de mon intérêt se*xuel pour les folles. Mais à aucun moment elle n'a mentionné mes projets pour Mélissa.
Donc comment ils ont su pour elle?
Cette question reste un mystère.
Je range mes affaires et embarque dans mon véhicule. Mon cerveau est toujours en ébullition pendant tout le temps que je conduis jusqu'à mon domicile. Une fois sur place, je gare dans la cours et entre dans la maison. Puis une réalité me frappe de plein fouet. J'ai découvert grâce à Diane que Vincent préparait un plan avec je ne sais qui pour me faire tomber. Diane m'avait fait savoir que c'est un plan en bande organisée, mais elle n'a pas pu savoir qui sont les personnes impliquées. Maintenant que j'ai l'info que Sigma vient de me donner, je comprends que Vincent bosse avec les Ratanga. Ils ont libéré Mélissa, recueilli Yolande et veulent me faire tomber. C'est logique.
Je me sers un shot de whisky que j'avale d'une traite. Le liquide brûlant descend le monde ma gorge et allume un vrai brasier en moi. Je serre les poings et les dents tellement la situation qui se présente devant moi m'énerve au plus haut point.