CHAPITRE 67: CRISE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE : 67 : CRISE.


**LUCIA MANGA MFOULA**

Je suis assise à la terrasse devant le jeu 4 images un mot, mais la vérité c’est que je n’arrive pas à trouver le mot parce que je ne suis pas concentrée. Mon attention est plutôt portée vers ce qui se passe sur la table en face de moi où sont Lucrèce et Bhernie. Ils sont lancés dans leur cours de maths et Bhernie est en train de lui expliquer comment calculer l’air d’un cylindre et d’un cube. Aujourd’hui c’est samedi et ils ont leur deuxième séance de la semaine. Toute cette semaine, il n’y avait pas cours et donc je suis venue la passer chez tantine Leslie. Avec Lucrèce et les jumeaux, on a fait plusieurs balades entre la piscine, la plage et les restaurants, bien entendu avec l’accord de tantine Leslie à qui on disait toujours où on partait et qui parfois venait nous chercher à sa sortie du boulot pour rentrer à la maison. Elle nous laissait sortir, non sans nous rappeler d’être prudentes, de veiller sur les garçons et de ne accepter les cadeaux de personnes et surtout pas des hommes car c’était des bandits. Elle chargeait également aux jumeaux de nous surveiller et chasser les garçons qui voulaient s’approcher de nous. Aussi fou que cela paraissait, les enfants là le faisaient vraiment et se comportaient comme nos grands frères quand les garçons s’approchaient. 

Le mercredi avec ma bande, on a eu la séance de travail et les garçons, à part Bhernie, n’ont pas arrêté de me charrier par rapport à une photo de moi que Mélodie avait mise en statut la veille. À l’intérieur j’avais un maillot deux pièces et j’avais un grand chapeau sur la tête. J’étais debout au bord de la piscine et je souriais avec un cocktail de jus à la main. Josué avait fait une capture d’écran qu’il avait envoyé dans le groupe la même nuit. Les commentaires dessus étaient partis jusqu’à 4 h du matin et le lendemain lorsqu’on s’était vu, c’était encore le sujet. J’avais eu droit au surnom '’miss bikini’’ de la part de Pierredelin, '’l’éveil des sens’’ de Maurice, '’la petite guitare’’ de Mélodie et '’l’atanga noire’’ de Josué. Bhernie n’avait fait aucun commentaire, ni dans le groupe, ni en face. Mel qui était avec nous ce jour à la piscine, n’avait pas arrêté de commenter sur la réaction des garçons à la piscine ce jour et comment les jumeaux avaient dû faire un blocus pour les éloigner de moi. Tout le monde avait ri sauf lui, j’avais l’impression aux regards qu’il me jetais de temps en temps qu’il était fâché. Ce jour d’ailleurs, il n’avait pas été spécialement bavard et m’avait adressé la parole que lorsque c’était nécessaire. Depuis lors, nous n’avons plus échangé lui et moi en privé comme on le faisait pour échanger des civilités.

Lorsqu’il est venu jeudi à la maison pour travailler avec Lucrèce, on s’est salué et plus rien, jusqu’à ce qu’il retourne il ne m’a plus rien dit si ce n’est au revoir. Lucrèce m’a même demandé si j’avais un problème avec lui et je lui ai dit que je ne savais pas mais à ma connaissance non. Elle m’a demandé de lui écrire pour savoir si on avait des problèmes mais je n’ai pas eu le courage de le faire. Aujourd’hui quand il est venu autour de 11h, c’était la même chose et donc je suis en train de réfléchir à ce que j’ai bien pu lui dire ou lui faire qui l’a vexé. J’arrête pas de le regarder discrètement depuis tout à l’heure et j’essaie de comprendre ce qui peut bien se passer dans sa tête.


Tantine Leslie : (Dans la maison) Lucia ?

Moi : Oui ?

Tantine Leslie : Tu as fini avec tes marmites ?

Moi : Oui.

Tantine Leslie : Tout est cuit ? Même mon bouillon là ?

Moi : Oui. 

Tantine Leslie : Et puis je ne me dis pas ? Si ton frère vient ici, il va encore discuter ça avec moi, donne-moi ça vite je vais manger avant qu’il n’arrive.


Lucrèce et moi on s’est sourie avant que je ne me lève pour aller lui donner son bouillon. Cette semaine nous avons tous fini par comprendre, au regard des envies particulières qu’elle avait qu’elle était enceinte et elle nous l’a confirmé. Ya Arsène est au petit soin avec elle et la traite comme l’œuf . Elle est même obligée de le chasser souvent car il abuse. Mais lui-même aussi, on dirait qu’il a aussi les mêmes malaises, il veut manger tout ce qu’elle mange, la seule différence entre eux c’est au niveau de la quantité. Elle mange comme si elle nourrissait tout un bataillon dans son ventre et quand on lui demande, elle dit ce n’est pas elle ce sont les enfants donc surement ce sont encore des jumeaux.

Je suis allée prendre sa marmite et tout le nécessaire pour lui donner ça. 


Tantine Leslie : (Se redressant sur le coussin) Merci chérie. Tu as bien mis le piment comme la dernière fois non ?

Moi : (Souriante) Oui.

Tantine Leslie : (Souriante) Ah, merci mon cœur. Je suis même déjà en train de pleurer parce que dimanche est déjà côté. Je ne sais pas qui va rester à me préparer le bouillon là quand tu vas partir au 11. 

Moi : (Souriante) Lucrèce va faire. 

Tantine Leslie : Non oh, les enfants là ne veulent pas manger le bouillon de quelqu’un d’autre, ils ont dit que c’est seulement pour Tantine Lucia qu’ils veulent. 


J’ai éclaté de rire pendant que son téléphone sonnait sur le coussin. Elle a pris et a décroché. 


«Tantine Leslie : Oui chérie, tu es déjà au portail ? »

 «……… »

 « Tantine Leslie : D’accord . C’est parce que le papa là ne te connait pas qu’il n’a pas ouvert le portail. Attends Lucia arrive. »

« …….. »

« Tantine Leslie : Ok. »

Clic. 


Tantine Leslie : Lucia prends la clé tu vas ouvrir à ta grande sœur le portail. 

Moi : D’accord . 


J’ai pris et je suis partie. J’ai ouvert et ya Reine est rentrée avec sa voiture. J’ai refermé et je suis allée l’attendre à sa portière. On s’est fait la bise en descendant. 


Ya Reine : Ça va mon amour ?

Moi : (Souriante) Oui et toi ?

Ya Reine : Je vais bien. Même si je suis fâchée contre toi hein ? 

Moi : J’ai fait quoi ?

Ya Reine : La dernière fois que tu es venue à la maison ou à la boutique pour me voir c’était quand ?

Moi : (Silence)

Ya Reine : Voilà. 

Moi : Je vais venir. 

Ya Reine : Ah quitte, tous les jours ?

Moi : (Souriante) C’est la vérité. 

Ya Reine : C’est ça.

Moi : (L’embrouillant) Ta sacoche est jolie, donne vais t’aider à porter.

Ya Reine : (Tapant sur ma main) Laisse ma sacoche, je ne te donne rien. Le jour où tu vas te souvenir de la route de ma maison ou de la boutique, tu iras chercher ça là-bas. 

Moi : (Souriante) La plus belle de la famille.

Ya Reine : (Dépassant) Dégage. 


C’est en riant que je l’ai suivie . Les jumeaux qui étaient en train de pédaler leurs vélos sont venus la saluer avant de repartir. 


Ya Reine : (aux deux autres) Bonjour. 

Lucrèce : (Souriante) Bonjour tantine Reine.

Ya Reine : Regardez moi aussi la fausse nièce là pareille que sa tante. Forte pour aller faire les grandes bottes à la piscine mais pour venir rendre visite à la tante, zéro. 

Lucrèce : (Souriante) On va venir. 

Bhernie : (Souriant) Bonjour tantine.

Ya Reine : (Large sourire) Oh l’élu de mon cœur, c’est toi qui est là ?

Bhernie : (Souriant davantage) Oui. 

Ya Reine : Seigneur. Leslie, tu ne pouvais pas me dire que mon gars était chez toi et je me serais rendue fraîche ? C’est quoi la sorcellerie que tu veux me faire là ? Ou bien tu es en train de comploter avec tes deux filles pour placer l’une d’elle sur mon dossier ?

Tantine Leslie : (Riant dans la maison) Tu as de sérieux problèmes Divokou c’est moi qui te le dis.

Ya Reine : Ah, moi je vous préviens que Bhernie c’est mon gars, si vous avez des faux plans sur lui laissez déjà.

Tantine Leslie : (Souriante) On t’a dit que mes filles cherchent les garçons ?

Ya Reine : Elles cherchent donc qui les filles ?


Nous avons éclaté de rire. Ya Reine n’est pas normale. Le week-end qu’on avait passé tous au 11, on n' avait pas arrêté de rire avec ses histoires. 


Tantine Leslie : (Se reprenant) Tu es folle. 

Ya Reine : Voilà. En tout cas, j’ai fini de parler. Donc ne pensez pas qu’avec vos 16 et 18 ans là, vous avez une chance avec lui, d’abord vous n’êtes même pas sa qualité. 


Nous avons échangé un regard lui et moi avant qu’il ne détourne le sien .


Ya Reine : N’est-ce pas mon chéri ?

Bhernie : (La regardant en souriant) C’est vrai. 

Ya Reine : (Souriante) Voilà. Mais est-ce qu’elles t’ont d’abord bien traité ? Lucia, tu as donné mon mari à boire et à manger ?

Moi : Non.

Ya Reine : Seigneur, mon chéri vient dans sa belle famille et on le traite comme un vulgaire ? Leslie c’est toi hein ?

Tantine Leslie : On a donné ton chéri à boire quand il est arrivé. Lucia était encore en train de préparer.

Ya Reine : Chance. En tout cas moi-même je suis là, je vais veiller à ce que tu sois traité comme il faut. Tu as fini avec ta nièce ?

Bhernie : (Souriant) Pas encore.

Ya Reine : Dans ce cas fini vite et on va s’occuper de toi. 

Bhernie : (Souriant) D’accord .

Ya Reine : (Souriante) Regarde moi le sourire du gars. Leslie tu as vu comment mon chéri est beau ?

Tantine Leslie : (Riant) Rentre ici tu me laisses l’enfant tranquille.

Ya Reine : (Rentrant dans la maison en riant) Non mais l’enfant est beau. Bhernie pardon fait vite tu vas m’épouser , je t’attends .

Tantine Leslie : (Souriante) Continue, Abessolo est derrière toi.

Ya Reine : (Piaffant) Tchuip. Abessolo c’est qui ? Moi je suis en train de parler de mon chéri et tu me parles d’Abessolo ? C’est quelqu’un ?

Tantine Leslie : (Riant)C’est du père de l’héritier dont tu parles comme ça hein ?

Ya Reine : Tchuip. Comme on vous a dit que mon bébé était un garçon pour dire héritier.

Tantine Leslie : (Riant) N’est-ce pas le grand Abessolo avait dit qu’il avait libéré le chromosome y et retenu le x ? C’est forcément un garçon, lui-même il a dit que le x c’est pour la prochaine fois.

Ya Reine : (Visage renfrogné) La prochaine fois là ce sera avec qui ?

Tantine Leslie : Mais avec Madame Abessolo, la seule Reine de son cœur. 


Moi-même j’éclate de rire en repensant aux choses de ya Alvine qui était ici hier pour venir comploter avec Tantine Leslie pour bien faire tomber Ya Reine dans ses filets. Elle ne sait pas que c’est tantine Leslie l’espionne qui rapporte tout. Donc je les regarde et ça m’amuse .


Ya Reine : Mieux je pars prendre ma cuillère pour venir boire le bouillon.


Elle s’est levée et s’est rendue à la cuisine.


Ya Reine : Seigneur, c’est Lucia qui a préparé le choux là ?

Tantine Leslie : Oui. C’est elle qui a préparé tout ce que tu vois là-bas.

Ya Reine : Seigneur, les choses que mon cœur aime. Lulu au lieu de venir nourrir ton fils, tu viens finir tout ton talent chez les fangs hein ?

Tantine Leslie : (Riant) Dis celle qui est assise dans la maison d’un fang et va bientôt lui sortir son héritier. 

Ya Reine : Leslie tu n’es rien eh, c’est moi qui te le dis. 

Moi : (Riant) Je prépare pour mes neveux ya Reine.

Tantine Leslie : Ne te justifie pas mon bébé, laisse moi la folle là. D’ailleurs je t’apprends que l’homme qu’elle va épouser sera fang. 

Ya Reine : Jamais. 

Tantine Leslie : Mais tu crois qu’elle va aller où ? Nous les fang nous sommes votre terminus. Vos dossiers sont entre nos mains. J’ai récupéré ton frère, mon frère Abessolo gère ton dossier. Tu crois que Manga ira où ? Moi-même j’ai son dossier entre les mains et je vais le remettre à un de mes petits frères au moment opportun.

Ya Reine : (Revenant au salon avec un plateau en main) N’importe quoi. 


Je riais en regardant vers elle avant de détourner mon regard pour le poser sur Bhernie, il était en train de me fixer. J’ai soutenu son regard un moment avant de baisser les yeux et ramener mes tresses vers l’arrière de mes oreilles. 


Lucrèce : J’ai fini. 

Bhernie : Montre. 


Il a vérifié et dit que c’était bon. Après quoi, il lui a dit que c’était bon pour aujourd’hui. 


Lucrèce : (Rangeant ses affaires) Merci Seigneur, j’avais déjà trop faim et l’odeur de la nourriture voulait déjà me tuer. 

Bhernie : (Rangeant la craie et l’effaceur) Tu es libre maintenant. 

Lucrèce : Tu restes avec nous non ? De toute les façons, tu dois partir avec Luce à 15h pour votre groupe et ta femme a dit qu’on doit te traiter comme il faut.

Bhernie : (Souriant) Non, je dois faire un tour rapide quelque part avant d’aller au lycée.


J’ai écouté et j’ai été déçue de l’apprendre parce qu’à vrai dire, j’ai préparé pour lui. Je sais qu’il ne mange pas beaucoup mais la dernière fois à la maison, il l’avait fait plus que d’habitude et ensuite il m’avait dit son plat préféré. Je m’étais mentalement souvenue de ce qu’il avait particulièrement bien mangé ce jour en plus du choux et j’ai refait ça aujourd’hui. Je pensais effectivement qu’il serait resté plus longtemps que le jeudi à cause du taf de groupe et donc il aurait eu le temps de manger mais bon. Ce n’est pas grave.


Lucrèce : Quoi ? Non, mange d’abord vite avant de partir. 

Bhernie : Je ne peux

Lucrèce : (Le devançant) Tantine Reine, ton mari est maintenant libre oh et il dit qu’il est en train de partir. 

Ya Reine : Quoi ? Bébé pardon assieds-toi d’abord tu vas manger. Tu ne peux pas venir chez ta belle famille et retourner le ventre vide, tu as vu ça où ? C’est pour que ma belle mère se moque de moi et réduise le montant de ma dot ? Pardon mange d’abord, tu as trop réfléchi.

Bhernie : (Voix basse à Lucrèce) Petite peste. (Plus fort) D’accord. 

Ya Reine : Voilà. Elle est où ? Lucia ?

Moi : Oui.

Ya Reine : Occupe-toi de mon chéri là stp, j’ai les mains chargées.


On s’est regardé lui et moi avant que je n’entre dans la maison. Je suis allée servir et j’ai dressé la table du dehors pour nous trois, j’ai également appelé les jumeaux en mettant pour eux à côté. Nous avons tous lavé les mains et nous sommes venus nous attabler. Nous l’avons laissé se servir avant nous et l’avons fait à sa suite. Après un bon appétit, nous avons commencé à manger. Il m’a sourie pour la première fois depuis mercredi après la première bouchée et je ne saurais expliquer pourquoi mais mon cœur a bondi de joie dans ma poitrine. Le voir me sourire à nouveau me rendait heureuse. Nous avons mangé dans la bonne humeur avant de débarrasser. Finalement, il n'est plus parti où il devait se rendre et nous avons quitté la maison tous les deux pour son lycée. Le trajet était silencieux et même lorsque nous sommes arrivés à l’école personne ne parlait. On était les premiers à arriver et il s’est assis sur un banc avant de mettre ses écouteurs à l’oreille pour écouter de la musique en fermant les yeux. Après quelques minutes à le regarder en silence, j’ai aussi pris mon téléphone et je suis allée écrire à Lucre. 


-Moi : Il ne me parle toujours pas.

-Lucrèce : Mais demande lui s’il a un problème avec toi. Ou bien je lui écris pour lui demander ?

-Moi : Non. Si tu le fais, il va penser que toi et moi on parle de lui.

-Lucrèce : Donc tu préfères rester là et être triste ? 

-Moi : Je ne suis pas triste, juste que ça me dérange. 

-Lucrèce : Hum. Je te connais Luce, tu es triste donc n’essaie pas de me mentir. Si tu rentres ici ce soir sans avoir parlé avec lui, je vais lui demander moi-même. 

-Moi : Tu n’es pas folle.

-Lucrèce : Attends tu vas voir. Je t’attends ici ce soir. Au revoir. 

-Moi : Hum. 


Messages de groupe. 


-Mélodie : Josué ne se sent pas bien, il ne sera pas là et j’ai eu une urgence. Désolée. 

-Bhernie : Hum. Ok. Lucia et moi sommes déjà sur place les gars à quel niveau ?

- Maurice : Je suis encore en Ntoum avec le vieux, je pensais qu’on allait rentrer plus tôt mais non. Je ne pense pas finir avant 16h et le temps de quitter ici pour là-bas, ce n’est pas évident. Désolé. 

-Bhernie : Ma personne ?

-Maurice : Il n’est pas connecté depuis hier, je n’ai pas sa position.

-Bhernie : Je n’ai même pas de crédit pour le joindre, je n’ai que le forfait. 

-Moi : Je vais l’appeler. 


Il a levé les yeux pour me regarder et j’ai détourné mon regard pour le poser sur mon téléphone. J’ai cherché le numéro de pierre et j’ai lancé l’appel en mettant sur le haut parleur. 


 «Moi : Allô ? »

 « Pierre : Oui miss bikini ? »

 «Moi : (Souriante) Arrête avec ça. Bref, tu es où ? »

 « Pierre : À la maison ? »

« Moi : Mais il est déjà 15h30, tu fais comment ? »

« Pierre : Je ne pourrai pas venir. Je n’ai pas trouvé le gain du teutch (taxi) et comme je n’avais pas de forfait pour vous faire signe, je n’ai pas pu le dire avant. Dis aux autres que je ne serai pas là. »

« Moi : D’accord. Bon, je te laisse. »

 Clic. 


Bhernie : Finalement on ne sera que tout les deux et vu qu’on a fait le déplacement, il vaut mieux le rentabiliser pour ne pas avoir perdu notre argent du taxi pour rien.

Moi : Ok.


Il parlait avec un ton assez froid comme si la perspective d’être que tous les deux ne l’enchantait pas. Nous avons toutefois travailler l’histoire géo et l’anglais, comme deuxième langue, il fait Allemand et moi espagnol, du coup, chacun le faisait de son côté. Durant tout le temps que nous avons travaillé ensemble, l’atmosphère était bizarre. Il parlait froidement et lorsque c’était moi qui le faisait, il me regardait bizarrement et du coup j’avais du mal à m’exprimer. Au bout d’une heure et demie, j’ai fini par lui poser la question alors qu’il était en train de faire la description d’une image en anglais. 


Moi : (Petite voix) Tu as un problème avec moi ?

Bhernie : (Arquant un sourcil) Pardon ?

Moi : Je te demande si tu me reproches quelque chose. Ai-je dit ou fait quelque chose qui t’a contrarié ? Parce que depuis mercredi j’ai l’impression que tu m'en veux. J’ai fait quelque chose ?

Bhernie : (Après m’avoir fixé pendant un moment) Nous n’avons aucun problème.

Moi : Dans ce cas, pourquoi tu m’ignores et ne me parle plus comme avant ?

Bhernie : Parce que je n’ai rien à te dire.

Moi : Ah. Je vois.

Bhernie : On peut continuer ?

Moi : Oui. 


Il a repris la parole et a continué ce qu’il faisait. Je l’écoutais sans enthousiasme car à vrai dire je ne me sentais pas bien. J’ai pris sur moi pour terminer cette séance en ayant une voix normale car j’avais par moment envie de pleurer. J’étais en train de ranger mes affaires quand il a pris la parole. 


Bhernie : Tu ne pouvais pas être plus couverte que ça ?

Moi : (Le regardant confuse) Hein ?

Bhernie : La dernière fois à la piscine, tu ne pouvais pas être plus couverte que ça ? Je ne sais pas moi, une écharpe autour des reins pour cacher tes fesses et tes seins. Ou même un autre maillot de bain qui couvre un peu plus ton corps. 

Moi : (Le regardant incrédule) Mais j’avais le même maillot que Mel et j’étais à la pisc

Bhernie : (Me coupant la parole) Je ne suis pas en train de te parler de Mel mais de toi. Mel fait ce qu’elle veut ça ne me regarde pas. Tu ne peux pas mettre quelque chose qui expose tout ton corps à la vue de n’importe qui sous prétexte que Mel avait le même maillot que toi, tu n’es pas Mel, vous n’avez pas le même corps et je ne veux pas que les gens te regarde comme un morceau de viande.

Moi : (Silence)

Bhernie : C’en est au point où les gars t’appellent Miss bikini ou encore l’éveil des sens. Tu as vu leur réaction dans le groupe ? Tu sais jusqu’où ils ont pu aller dans leur imagination ? Est-ce que je suis fâché contre toi ? Oui je le suis, je me suis fâché dès l’instant où Mel a affiché ça sur ses statuts et encore plus dès que ça a atterri dans le groupe. Entendre les gars t’appeler par ces surnoms ridicules m’énerve et donc je préfère ne pas parler pour éviter de dire des choses que je pourrai regretter. 


Dès qu’il a fini de dire ça, il s’est levé et est sorti de la classe sans ses effets. Je suis restée assise complètement dépassée par la situation. Que suis-je censée comprendre ???......


SECONDE CHANCE