Chapitre 7

Ecrit par Jennie390

Mme Akan de toute évidence ne voulait pas qu’il l’accompagne, c’était clair vu la façon dont elle est sortie du véhicule avant même qu'il ne soit complètement immobilisé.

Dès que son pied a foulé le sol, elle a accéléré le pas en direction du supermarché. Le seul moyen pour lui de la rattraper aurait été de courir. Mais il n'était clairement pas d'humeur à se ridiculer de cette manière en public, surtout vu son état de santé actuel.

Il devrait donc visiter les environs en marchant à son rythme. Une pensée tout aussi peu attrayante compte tenu du temps. Et puisque l’endroit se composait littéralement d’une route principale bordée de magasins et de quelques rues bifurquant qui menaient à la banlieue, il était presque sûr que ce serait une très courte promenade.

Il n’avait pas l’énergie pour autre chose. Il y avait le boulevard de la plage qui, selon George, avait subi un certain rajeunissement grâce à une injection récente d’investissements locaux et étrangers dans la collectivité.
Mais Lionel n’était pas certain que beaucoup de magasins en bord de mer seraient ouverts par ce temps.

Cependant il avait le choix entre rester dans la voiture avec George ou errer sans but dans les environs. Après un bref examen, il a choisi cette dernière option et est descendu du véhicule.
Heureusement, il avait cessé de pleuvoir, mais il accepta néanmoins le parapluie fermé que George lui a tendu.

George: Textez si vous avez besoin de moi, je serai dans le véhicule.

La circulation à pied était relativement faible, mais il y avait assez de gens dans les rues qui lui lançaient des regards curieux pour lui faire savoir que c’était le genre de petite ville où les étrangers étaient vus avec intérêt et suspicion.

Tandis qu’il marchait, sa poitrine se serrait dans l’air glacial, et il s’arrêtait fréquemment, tant pour reprendre son souffle que pour reprendre des forces. Il était reconnaissant pour le parapluie, qu’il utilisait sans honte comme bâton de marche. Il doutait qu’il irait très loin sans.
Ce qu’il avait cru être une marche courte et sans effort, devenait maintenant une épreuve presque insurmontable, et il pouvait entendre le sifflement familier et horrible qui se formait dans sa poitrine alors qu’il se battait pour respirer. Il tituba un peu avant de se redresser, jetant un regard un peu partout pour s’assurer que personne ne l’avait vu.
Personne ne faisait plus attention à lui, cela l'arrangeait.

En regardant un peu partout, il a remarqué un resto. Il n’avait pas faim après ce délicieux petit déjeuner. Mais une tasse de café pendant qu’il reprenait son souffle serait la bienvenue. Il lui a fallu plus de force et de volonté qu’il n’aurait jamais admis à quiconque, mais il est arrivé au restaurant, qui était ouvert et grouillait de clients. Il s'est assis à une table et a commandé son café et une part de tarte.

Il fallait absolument qu'il reprenne toutes ses forces pendant ce séjour pour repartir bosser. Même s'il avait déjà à ses 35 ans, une fortune qui les mettrait à l'abri sa famille et lui. Il avait trop bataillé pour avoir ce qu'il a. Il n'avait pas envie de se reposer sur ses lauriers maintenant.
Il voulait que son frère,sa sœur et sa mère continuent de profiter de la vie qu’il pouvait maintenant leur offrir. Et si cela signifiait ne jamais en profiter lui-même, le sacrifice en valait la peine.

Pendant qu'il sirotait son café, il a reçu un appel de sa petite sœur Joyce.Ce qui l'a surpris vu qu'elle avait toujours préféré les messages.

Lionel: Joyce? Qu'est-ce qui se passe?

Joyce: Bonjour d'abord. Pourquoi tu penses qu'il y a un problème?

Lionel: Tu n'appelles jamais, voilà pourquoi.

Joyce: Peut-être que mon frère me manquait c'est tout.

Lionel: Hum, ok si tu le dis. Comment vas-tu? Et maman? Alexis? Vous ne manquez de rien?

Joyce: C'est à moi de te demander si tout va bien. Et oui, nous allons parfaitement bien!

Lionel: Je vais bien. Tu sais que cet endroit est peut-être froid mais c'est reposant. 
Au fait dis-moi, quel âge tu donnerais à Mme Akan?

Joyce: Je ne sais pas... Quarante? Quarante-cinq ans? Elle est toujours en retrait et on ne remarque pas trop de détails sur elle. C’est bizarre, non? Maintenant que j’y pense, elle pourrait être dans une pièce avec nous et nous ne la remarquerions pas à moins qu’elle ne parle. Ce sont de sérieuses compétences de ninja.(Rires) Mais j’ai toujours pensé que c’était juste une partie de son travail, être invisible et discrète. Elle a souvent un look douteux mais bon enfin...
Mais pourquoi tu demandes ça?

Lionel: Rien, juste comme ça.

Joyce: Hum, j'espère que tu n'as pas l'intention de la virer hein parce que la mater là est efficace dans son taff!

Lionel(amusé): Mater hein? Si tu savais...

Joyce: Comment ça?

Lionel: Non rien... Allez, bisous.

Joyce: Je t'aime frangin.

Une heure et demie plus tard...

George a aidé Angèle à ranger les courses dans le coffre.

Angèle: Où est M.Mebale?

George: Il est entré au Marakis Café. Honnêtement, le gars est mal en point, il avait du mal à marcher pour y arriver.

Angèle: Mais il n'a pas envie qu'on l'aide vraisemblablement.

George: Il n'y a pas d'endroit où garer devant le café donc va le chercher, je vais vous attendre.

Elle est entrée dans le café et s'est approchée de sa table.

Angèle: Monsieur Mebale, j'ai terminé, on peut y aller.

Lionel: Asseyez-vous un instant qu'on termine cette tarte, je ne pourrai pas la finir.

Angèle(étonnée): Euh... Monsieur, je ne suis pas vraiment fan de sucre donc ce sera sans moi.

Lionel(agacé): Mme Akan, asseyez-vous! Deux ou trois bouchées de tarte ne vous feront aucun mal. Ou bien?

Angèle(glaciale comme d'habitude): Euh...non...

Lionel: Donc asseyez-vous...


Notre amour face aux...