CHAPITRE 7: BALLE PERDUE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 7 : BALLE PERDUE.

**LUCRÈCE MEFOUMANE**

Moi : (Essayant de réveiller Lucia) Tata Luce ?

 Lucia : (Silence)

Moi : (Caressant son visage) Tata Luce ?

 Lucia : Hun ?

Moi : Il est 7h déjà, tu ne viens pas à l’église aujourd’hui ?

 Lucia : Non. 

Moi : Pourquoi ?

 Lucia : Je n’ai pas la force de le faire ce matin. Je veux rester au lit cette journée.

Moi : Ce n’est pas une bonne chose.

Lucia : Je sais mais juste pour aujourd’hui, je veux rester là. Je vais me connecter sur la chaîne de l’église pour suivre en ligne.

Moi : (Capitulant) D’accord. Tu as besoin de quelque chose en particulier ?

Lucia : Non. Si jamais ça me viens, je t’écrirai.

Moi : D’accord. En tout cas, j’ai préparé les tubercules avec les atangas le matin-là si tu veux. Aussi hier quand on rentrait, j’ai pris les pommes Cythère.

Lucia : C’est épluché avec le piment et le sel ?

Moi : Oui. J’ai pris pour 1000f c’est au frigo dans les sachets.

Lucia : D’accord. Aide-moi à me rendre à la douche pour me brosser s’il te plait.

Je m’exécute et elle se brosse avant de se soulager. 

Moi : Tu vas aussi te laver ?

 Elle fait la moue. Vivement que cette étape passe car franchement ce n’est pas possible. 

Moi : Retire ta robe je vais t’essuyer comme ça je te laisse propre.

Elle s’exécute et je prends un gant pour la nettoyer. Après plusieurs minutes, elle se lève et va sous la douche toute seule. Ça se voit qu’elle fait un gros effort pour tenir tout le long du bain sans pleurer et crier. Au sortir de là, je l’enroule dans une grande serviette pour l’essuyer avant de la ramener à la chambre. Elle marche comme quelqu’un qui a mal sur tout le corps et va directement s’allonger sur le lit en reniflant et se recroquevillant sur elle-même. Je viens me placer en cuillère derrière elle et je la serre dans mes bras.

Moi : C’est fini tantine Lucia, tu as été forte aujourd’hui (caressant ses bras) c’est fini, d’accord ?

Lucia : (Petite voix) D’accord.

Moi : Je peux te frotter la crème ?

 Elle bouge affirmativement la tête et je l’aide à se redresser pour la mettre en position assise avant d’aller chercher ma crème pour lui frotter. Oui depuis hier, elle a dit qu’elle n’aimait plus l’odeur de sa crème et ne voulait plus ça. On a testé pour moi et elle a dit que c’est ce qu’elle veut maintenant. Bref, je lui passe la crème sur tout le corps et quand j’arrive au niveau de sa poitrine elle sourit.

Moi : Qu’est-ce qui t’amuse ?

Lucia : (Amusée) C’est parce que tu me caresses les seins. Si tu étais mon gars-là on allait déjà aller très loin.

Moi : (Souriant) Donc ça t’excite ?

 Lucia : Oui.

Moi : (M’arrêtant) Oh.

Lucia : (Riant) Frotte Lucrèce, on ne va rien faire. Est-ce que nous sommes lesbiennes ?

 Moi-même je ris et je reprends à frotter. Quand je finis, je lui porte son slip, une brassière et une robe longues manches. 

Moi : Viens je te fais 4 civiles (nattes couchées) comme ça demain on ne va pas peigner les cheveux là. 

Lucia : Tu ne seras pas en retard à l’église ?

Moi : (Regardant la montre) Il est encore 8h et je me suis déjà lavée.

Lucia : D’accord. 

Elle s’assoit sur le tapis et je m’occupe rapidement de sa tête. 

Lucia : Merci. 

Moi : Ok. Tu restes à la chambre ou au salon ?

Lucia : Au salon mais apporte-moi une couverture et ma taie. 

Moi : Ok. 

Je me suis exécutée et je suis allée la laisser au salon. J’ai fait un petit dressage avec son petit déjeuner et j’ai aussi apporté les pommes. J’ai allumé la télévision et je me suis connectée sur YouTube en mettant la louange en attendant d’être en direct du culte qui n’a pas encore commencé. Je lui ai donné la télécommande et je suis allée m’apprêter.

Moi : (Revenant déjà prête) Après l’église, je vais passer au fromager.

Lucia : D’accord.

Moi : Ils vont très certainement me questionner sur cette histoire.

Lucia : Je sais. Dis leur la vérité.

Moi : D’accord. Il y a la nourriture au frigo, tu réchauffes seulement et si tu veux quelque chose en particulier, laisse-moi un message et j’apporterai à mon retour.

Lucia : D’accord.

Je suis allée lui faire la bise puis je suis partie à l’église. Le culte s’est bien passé et au sortir de là nous avons appris que dans un mois il y aura une retraite spirituelle pour les hommes célibataires même si c’est ouvert aux mariés. Ça se tiendra sur 3 jours mais la date n’a pas encore été donnée. Nous sommes sortis de là et j’ai vu les jumeaux qui sont venus vers moi, on s’est fait la bise.

Aimé : C’est comment avec tantine Lucia ?

Moi : On va parler à la maison car je suis en train d’aller au fromager.

Amour : Donc on vient avec toi.

Moi : C’est vous qui voyez.

Aimé : (Souriant) Mes oncles de la gloire, bon enfin, il y a un qui a failli être mon bf.

Moi : (Le regardant) Ils sont où ?

Aimé : Ils arrivent derrière toi.

Je me suis retournée et effectivement Loyd et Marwane venaient dans ma direction avec les enfants. On s’est salué et Loyd s’est adressé à moi pendant que les garçons avaient déjà pris les enfants dans leurs bras.

Loyd : Ça te dérangerait si je les garde encore avec moi cette nuit pour que je te les ramène demain ?

Moi : Si tu peux même les garder pour toute la semaine ça ne va pas me déranger car toute cette semaine je serai très occupée.

Loyd : Ah oui. Je crois que c’est le mariage de Lucia mercredi et samedi si je ne me trompe pas.

Moi : Oui. Mais malheureusement il n’aura plus lieu. 

Marwane/ Loyd : (Fronçant les sourcils) Comment ça ?

Moi : (Soupirant) C’est une longue histoire mais le mariage est annulé. Il faut passer des coups de fil çà et là pour tout annuler alors je n’aurai pas le temps avec les enfants. Si tu peux les garder, ça va m’arranger.

Loyd : D’accord. 

Moi : Bon, nous on va y aller. Bon dimanche.

J’ai fait un câlin aux enfants et ils sont partis avec leur père pendant que les jumeaux et moi sommes partis de notre côté. Ils ont dit aux parents qu’ils venaient avec moi puis nous avons mis le cap pour la maison. Une fois sur place, ils se sont changés et maman est revenue s’asseoir en face de moi avec les garçons, papa n’est pas redescendu.

Maman : Actuellement ton père est tellement sur les nerfs qu’il a décidé qu’il ne veut même pas entendre parler de cette histoire.

Moi : Je comprends.

Maman : Maintenant c’est quoi cette histoire de grossesse de Bhernie ? Elle a recommencé la relation avec lui ?

Moi : Non.

Maman : Maintenant comment elle a fait pour se retrouver enceinte de lui ?

Moi : En fait tantine Lucia faisait un rêve bizarre depuis notre retour ici et quand on avait parlé avec Mommy pour essayer de comprendre ce rêve elle nous a dit que tantine Lucia devait aller récupérer un objet qu’on lui avait remis.

Maman : Et c’était quoi cet objet ?

Moi : Une clé. 

Je leur explique le rêve en question puis l’histoire de la clé. Après ça, je raconte qu’on a cherché ça au 11 puis tata Luce était retournée dans son ancienne maison pour aller aussi regarder. J’explique l’arrivée de Bhernie avec ses enfants et le fait que Lucia ait dû s’occuper d’eux durant le fameux week-end. J’explique aussi le fait que Bhernie ait une santé délicate et que parfois il fait des crises pour qu’ils comprennent pourquoi tata Luce se soit sentie obligée d’intervenir. Moi-même cette histoire m’énerve comme pas possible mais j’essaye d’expliquer les choses de sorte à ce qu’elle ait des circonstances atténuantes.

Moi : Donc c’est comme ça que cette proximité l’a un peu perturbée et ils ont eu un rapport sexuel. Cela a eu lieu une seule fois et elle est partie de là-bas. Elle n’a rien dit à Viclaire enfin, elle lui a dit avoir passé le week-end avec Bhernie sans lui dire jusqu’où ils étaient allés. Jeudi soir quand on parlait au téléphone, elle était allée à l’hôpital en journée avec Viclaire parce qu’elle s’était évanouie et c’est là-bas qu’ils ont su pour la grossesse. Viclaire a décidé d’annuler le mariage et rompre la relation. Avant hier matin, j’ai vu Viclaire et j’ai essayé de parler avec lui mais il m’a fait comprendre qu’il ne peut plus continuer.

Maman : Même toi-même quand tu vois cette histoire c’est quelque chose qu’on peut continuer ?

Moi : (Silence)

Maman : Regardez-moi les choses de la malchance. Tu es à 1 mois de ton mariage et tu t’aventures sur ce genre de choses avec ce petit sorcier ? 

Moi : (Silence)

Maman : Donc Bhernie est malade, il ne peut pas aller chez sa famille ? Sa femme était où ? Jusqu’à il se balade avec deux enfants et personne ne le cherche ? Mais vous-là vous êtes même comment ?

Moi : (Silence)

Maman : Voilà les gens se sont mobilisés pour le mariage. On a cotisé, acheté les pagnes, cousu, les gens se sont déplacés, tout a été fait et c’est ce genre de conneries que vous venez nous sortir maintenant ? On va faire comment avec les pauvres gens qui se sont mobilisés ? L’affaire là on commence à traiter ça par où ? Pourquoi quand vous partez faire vos choses du vampire vous ne pensez pas à la famille ? 

Moi : (Baissant la tête)

Maman : Là maintenant que y a la grossesse c’est pour nous dire que quoi, qu’elle va retourner chez les Obiang non ? C’est ça que vous êtes en train de nous dire ta tante et toi n’est-ce pas ?

Moi : (Silence)

Maman : Je jure devant Dieu ce n’est pas vous qui allez nous tuer. On n’a pas tué nos parents donc ce n’est pas vous qui allez le faire. (Parlant toute seule) Je ne sais même pas où ils sont partis chercher leurs esprits là. Même quand on était païens ce n’était pas ce genre de choses que l’on faisait. Mais la sorcellerie que les enfants de cette famille développent ces dernières années, je ne sais pas. C’est seulement le karma de quoi qu’on subit, je ne sais pas.

Je regarde les garçons qui font de même avec moi et ils se pincent les lèvres pour ne pas avoir à rire car il est plus qu’évident que la femme-là ne parle plus du sujet principal. 

Aimé : (Mimant) Balle perdue.

Moi : (Silence)

Maman : (Continuant) Il n’y a même pas un seul enfant qu’on peut quand même dire que eh, c’est celui-là qui sauve les autres (tapant ses mains l’une contre l’autre) Rien. Là où tu essaies de mettre le cœur, ce qu’on te montre là-bas, si tu n’as pas le cœur et un grand Dieu, tu peux même mourir. C’est à cause de tout ça là que je me demande même si les 2 autres là je dois les envoyer à l’extérieur pour la fameuse école là. Est-ce que je sais ce qu’ils sont en train de me préparer Seigneur ? Ce n’est pas les choses pour venir seulement m’achever où les 2 autres-là ont raté leur mission ?

Aimé se lève rapidement pour essayer de sortir du salon mais il n’arrive pas à aller loin qu’il éclate de rire et Amour le suit automatiquement. Je fais tout pour me retenir.

Maman : Vous riez parce que ça vous amuse hein ? Riez bien. Mais je vous dis que vos enfants vont vous rendre ça. On est là non, riez. 

Elle se lève et va à la chambre. Je mets mes 2 mains sur mon visage et moi aussi je ris avant de me lever et sortir de la maison, les garçons me suivent et on rit jusqu’à en pleurer en attrapant nos côtes.

Aimé : (Essuyant ses larmes) Non la mater là c’est une kinda. À quel moment elle prend l’affaire de tantine Lucia pour mettre ça directement sur ses épaules.

Amour : (Tapant ses mains sur le rempart de la terrasse) Non ‘’ce n’est pas pour m’achever comme les 2 premiers ont raté leur mission’’.

On éclate de rire.

Amour : (Riant) Donc ta mission avec tonton Loyd était de la tuer hein mais vous êtes méchants.

Aimé : (Riant) Heureusement qu’ils ont raté la mission oh. 

On se tape des barres de rire et les plus petits viennent nous rejoindre en nous demandant ce qui nous fait rire ainsi.

Moi : Ce sont les 2 fous là qui sont en train de raconter les conneries. (Aux filles) Vous avez sorti ce qu’on va préparer aujourd’hui ?

 Elles : Non. 

Moi : Ah. Papa va manger quoi tout à l’heure ? 

Elles : (Silence)

Moi : Et vous ne voulez pas profiter en attendant que je sois encore là hein ? Je vais rentrer tout à l’heure retrouver tantine Lucia.

Amour : Pardon, prépare d’abord avant de partir.

Moi : Hum. Allez sortir ce qu’il faut préparer dans ce cas. 

Elles sont parties et nous sommes tous allés en cuisine. Tout le monde a mis la main à la tâche jusqu’à ce que cela cuise. On a dressé la table et sommes allés chercher les parents à l’étage. Malgré tout, papa est quand même descendu et ils ont mangé. Je suis restée avec eux jusqu’à 15h30 puis je suis partie à la maison. En chemin, j’ai appelé tata Luce pour lui demander si elle voulait quelque chose, elle m’a dit les pommes et la glace. Je lui ai pris ça et je suis rentrée la trouver allongée sur le canapé en train de regarder la télévision.

Moi : (M’asseyant près d’elle) Ça va ?

 Lucia : Oui. Tu as emmené les pommes ?

Moi : Oui. Tu as fini tout ce qui était au frigo ?

Elle me sourit comme un enfant de toutes ses dents et malgré moi cela m’amuse.

Moi : Hum. En tout cas, j’ai seulement pris pour 500 ce qui est épluché. Les autres là, nous allons le faire nous-même.

Lucia : D’accord.

Moi : Et puis le sel là, on va commencer à diminuer hein ce n’est pas bon pour ton état. C’est ce qui favorise la pré-éclampsie. Donc on va commencer à surveiller tout ça dès maintenant. Plus de cubes et pas trop de sel pour toi. 

Elle fait la moue.

Moi : Tu me diras merci à la fin de tout ça. On est déjà bien parce que les boissons gazeuses c’est pas trop ton truc sinon, on allait aussi enlever ça. Tu veux d’abord la glace ou les pommes ?

 Lucia : Les pommes. 

Moi : Ok. 

Je sors ça du sachet et je lui donne, elle se redresse avec un grand sourire sur le visage pour prendre.

Lucia : Merci mon bébé.

Moi : Hum. (Me levant) Je mets d’abord le reste là au frigo. Tu as mangé ?

Lucia : Oui. 

Je m’en vais vérifier quand même et c’est le cas, elle a beaucoup mangé même. Je mets la glace au frais puis je rince les pommes avant elles aussi de les mettre là-bas. Je vais ensuite me changer et je reviens la trouver au salon.

Lucia : Les enfants rentrent à quelle heure ?

Moi : Ils vont rester chez leur père cette semaine.

Lucia : Pourquoi ?

Moi : Parce que nous aurons gros à faire avec toutes les annulations que nous aurons à faire pour le mariage.

Lucia : (Silence)

Moi :  Il va falloir tout décommander cette semaine. On ne sait même pas combien on pourra récupérer dans les remboursements à cause des délais mais bon. Avec ça là, j’ai préféré dire à Loyd de les garder cette semaine encore et comme pour le moment il est là, il n’y a pas vu d’inconvénients.

Lucia : Je vois. Ils ont dit quoi au fromager ?

Moi :  Papa était trop fâché alors il est directement allé dans sa chambre dès que nous sommes arrivés à la maison et il n’a pas voulu entendre cette histoire.

Lucia : (Triste)

Moi : Maman nous a tous mélangés à l’intérieur en disant que nous voulons seulement les tuer et tout, toi-même tu connais sa façon. Tout le monde a pris balle perdue dedans avec pour conclusion que nos enfants vont nous rendre tout ce que nous leur faisons.

Lucia : Je suis vraiment désolée pour tout ça.

Moi : Je sais. Au niveau où on est, ce n’est plus important. Le vin est tiré comme on dit alors nous le boirons. (Prenant mon téléphone) Laisse-moi déjà annoncé aux filles qu’il n’y a plus de mariage avant de le faire avec les prestataires.

Lucia : (Soupirant, triste) Ok.

Moi-même j’ai soupiré avant de commencer ma longue liste de coup de fil pour décommander tout ce qui avait été prévu pour le mariage au grand dam des pauvres gens qui avaient déjà des projets avec l’argent des prestations en question. Ce n’est vraiment pas une chose facile à faire et je ne souhaite à personne de vivre une telle chose…


L'AMOUR SUFFIT-IL? T...