CHAPITRE 7: L'ESPRIT PHARISIANNIQUE
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 7 : L’ESPRIT PHARISIANNIQUE
PLUS TÔT DANS LA JOURNÉE
**JANAÏ OLIWINA**
Loyd vient de partir avec ses parents et je continue à pleurer. Je n’arrive pas à croire qu’il m’ait vraiment fait ça. Ça c’est quel genre de malchance et d’humiliation qu’il m’inflige non seulement dans ma famille mais aussi auprès de toutes mes connaissances ? Comment je vais encore faire pour marcher dans la rue et regarder les gens en face après toute la publicité que j’ai faite à propos de mon mariage ? Tout le monde va se moquer de moi.
Papa : (Grondant) Oliwina tu vas m’arrêter ton bruit ? Quand j’ai parlé ici de vos histoires de frères en Christ et vos mariages que vous faites dans le désordre là, ta mère et toi vous m’aviez écarté les yeux non ? Où en sommes nous maintenant ? Tu as crié ici qu’il était sérieux n’est-ce pas ? Voilà la honte qu’il vient jeter sur les gens. J’espère pour toi qu’il va rembourser toutes les dépenses effectuées sinon vous n’allez pas me reconnaître. ( À mon frère) Enlève moi les choses qu’ils ont emmené là.
Il s’est levé et est sorti avec mes oncles visiblement fâchés. Je suis restée en train de pleurer en silence.
Maman : Au lieu de pleurer là, tu devrais plutôt réfléchir afin de trouver une solution à ce problème. Ce n’est pas sur moi que tu vas mettre la honte Janaï, pas après tout ce que j’ai fait ici. Débrouille toi comme tu veux mais arrange moi cette situation.
Elle aussi se lève et quitte la pièce, mes tantes ne tardent pas à la suivre. Depuis où je suis, je peux les entendre parler et j’ai tellement honte. Jamais une chose pareille n’est arrivée dans ma famille, jamais. Même mes cousines qui mènent une vie de désordre ici n’ont jamais emmené ce genre de choses. L’une d’elle s’est mariée il n’y a pas longtemps alors que la moitié de la ville est passée sur elle et elle a jusqu’à 5 enfants de père différents. Cela n’a pas empêché le gars en question de l’épouser. Mais moi, j’ai une vie rangée, je suis belle et intelligente, j’ai un travail, je n’ai aucune charge et je suis une chrétienne engagée dans le Seigneur alors je ne comprends pas pourquoi ce genre de choses m’arrive à moi, tout le monde va se moquer de moi et je serai la risée de ma famille. Je ne peux pas accepter une telle chose, c’est impossible.
Jada : (Me sortant de mes pensées) Tu comptes faire quoi maintenant ?
Moi : Je ne sais pas Jada.
Jada : Hum. Il faut savoir car d’ici à la semaine prochaine tout le monde sera au courant de cette histoire et je n’ose même pas imaginer comment les gens vont jaser.
Moi : (Silence)
Jada : (Après un moment)Tu es sûre qu’il ne voit pas quelqu’un d’autre ? Je t’avais parlé de la fille avec qui je l’avais vu à la plage quand tu étais à Pog.
Moi : Il n’a aucune relation Jada, j’ai pris le temps de vérifier tout ça. J’ai même fouillé son téléphone, il n’y a rien à l’intérieur. La fille en question c’est sa nièce, la première fille de Leslie.
Jada : Hum.
Elle me regarde et je retourne dans mes pensées. Il faut que je trouve une solution, Loyd ne peut vraiment pas me faire ça. Je prends mon téléphone et j’appelle Leslie chez qui je suis depuis quelques jours pour lui dire que son frère n’a pas changé d’avis, s’il y a quelqu’un qui peut me trouver une solution à ce problème c’est bien elle parce qu’il la respecte énormément et fait toujours tout pour ne pas la décevoir, il la considère d’ailleurs comme sa mère.
«Moi : (En pleurs) Allô Leslie »
«Leslie : Oui ma chérie, c’est comment tu pleures ? »
«Moi : (Toujours en pleurs) Ça ne va pas Leslie, ton frère n’a pas changé d’avis, il a gardé sa position. Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? »
« Leslie : Calme toi chérie. Là tu es où ? »
«Moi : Chez mes parents. »
«Leslie : Reviens à la maison pour que tu m’expliques bien les choses. »
« Moi : D’accord. »
Clic !
Je range mon téléphone et je m’en vais sans rien dire à quelqu’un car je n’ai pas encore envie qu’on me rappelle que je vais emmener la honte dans la famille, je me sens déjà assez mal comme ça. J’arrive à la route et je prends mon taxi. Je fais rapidement un message à Jada ma grande sœur pour lui dire que je suis partie puis je range mon téléphone dans mon sac avant de me perdre dans mes pensées.
Je m’appelle Oliwina Remanda Theresa Janaï, je suis le deuxième enfant de mes parent Symplice et Astrid Remanda, j’ai une grande sœur et un petit frère, 29 ans et rédactrice de presse dans une chaîne nationale. Je suis en couple avec Loyd MBAZOGHO depuis trois ans et nous allons nous marier dans un mois, je ne sais pas ce qui lui arrive dernièrement mais je n’accepterai pas qu’il gâche tout à la dernière minute. Pour arriver où nous en sommes ça n’a pas été facile et j’ai dû essuyer plusieurs frustrations, il y a des jours où j’ai voulu laisser tomber mais il suffisait de bien regarder le spécimen pour continuer à lutter. Des comme Loyd ça ne court pas les rues. Quand il est arrivé à l’église il y a trois ans avec sa grande sœur Lauria, il a attiré l’attention de tout le monde et spécialement les filles. Le gars est beau, élégant, propre et toujours bien apprêté. Le truc fou c’est qu’il ne fait même pas exprès pour se faire voir ou quoique ce soit du genre comme les hommes dehors ici qui font dans la séduction, rien, pour lui c’est naturel. Que tu le veuilles ou non, tu vas le remarquer lorsqu’il se pointe à un endroit. À l’époque, un frère de l’église me faisait des avances et normalement j’étais prête à accepter quand une maman de l’église, maman Jessica responsable du protocole et de l’orientation des nouveaux membres dans les différents groupes de prières et exhortations, l’avait mis dans le groupe que je dirigeais, nous étions 7 en tout, lui y compris. Le frère Jaurès, mon adjoint, était celui qui voulait de moi mais l’arrivée de Loyd au sein du groupe m’a fait revoir les choses en perspective. Au début, je l’observais pour voir comment il allait réagir face aux appels de phares que plusieurs sœurs de l’église lui faisaient. A mon grand étonnement, il ne réagissait pas, j’avais donc compris que ce n’était pas un coureur de jupons, il ne cherchait pas les femmes, c’était plutôt l’inverse qui se produisait. Lui-même était un gars discret et calme, voire même timide. Après quelques mois d’observation, je m’étais rapprochée de lui pour essayer de le connaître plus en profondeur et j’étais choquée de voir qu’il était véritablement célibataire. Un jeune homme de la trempe de Loyd célibataire ? Incroyable. Pourquoi c’était choquant ? Le gars avait 27 ans, il travaillait dans une très grande société, là-bas même celui qui est rentré seulement avec le bac, n’a pas moins de 500 mille de salaire, lui il a un master, il était donc payé à combien ? Il habitait tout seul dans une maison à l’Ancienne Sobraga (quartier), c’est vrai que c’était la maison de sa grande sœur mais bon c’est lui qui y vivait, mais il n’avait jamais emmené une fille là-bas, enfin presque jamais, ça c’est une autre histoire sur laquelle je reviendrai. Je disais donc qu’il était jeune, il était beau, élégant, propre, financièrement stable et célibataire dans le Gabon où le kilo de garçon sérieux est tellement chère ? La cerise même sur le gâteau c’est qu’il n’est pas chiche (pingre) alors même qu’on était simplement amis et que j’avais eu un soucis à l’école, il me fallait urgemment 300 mille et je n’avais rien sur moi, mon salaire devait tomber trois semaines après vu que je travaillais déjà à la chaîne où je suis en parallèle des études que je faisais en cours du soir. J’avais demandé à mon père et celui-ci m’avait dit d’attendre une semaine. Quand j’en avais parlé à Loyd autour de 8-9h, à 12h il me remettait les sous sous forme de don et non un prêt, je m’étais rapidement positionnée, le genre de Loyd là si je le ratais, j’allais encore le trouver où ? C’était le genre d’homme que je demandais au Seigneur quand je priais pour mon futur mari. On s’était fréquenté pendant trois mois en tant qu’amis et quand j’avais vu qu’il ne tentait rien, j’avais pris les devants en lui disant que j’avais des sentiments pour lui et que je pensais que nous deux on pourrait cheminer ensemble. Il m’avait demandé si c’était vraiment ce que je voulais et j’avais acquiescé. Dès cet instant il m’avait introduit plus en profondeur à ses proches et ce n’était pas les petits gens du peuple hein, non, c’était le genre de carnet d’adresse qui t’ouvrait toutes les portes de ce pays, l’exaucement de mes prières. C’était ainsi que très vite je l’avais aimé et je savais que c’était celui qui était fait pour moi. Loyd a tout ce qu’une femme peut rechercher chez un homme.
Le problème de notre relation et ce dès l’instant que nous avions commencé à sortir ensemble c’était que j’avais toujours eu l’impression de me battre contre l’homme invisible ou plutôt une femme invisible. Au début de notre relation, il m’avait trompé avec une fille mais je n’avais jamais rien su d’elle. Il m’avait dit lorsqu’il était venu me voir pour me demander pardon pour son acte que c’était arrivé une seule fois et que ce n’était pas son ex. J’avais été intriguée car cette fille avait les clés de sa maison et venait faire des travaux, comment était-ce donc possible ? Quand j’avais décidé de lui pardonner, j’avais cherché à savoir qui était cette fille en vain. Que ce soit auprès de ses proches ou dans son téléphone que je fouillais de temps en temps vu qu’il n’était pas verrouillé. J’étais même allée jusqu’à payer une petite de son quartier pour qu’elle me le surveille et me fasse un compte rendu des éventuelles filles qui iraient chez lui mais rien, il n’y avait personne en dehors de moi pourtant je sentais la présence de quelqu’un d’autre dans sa vie car il n’était pas impliqué et il avait toujours l’air ailleurs. Dans ça, il ne me parlait presque jamais des choses de sa vie si ce n’est des sujets généraux. Il pouvait faire plusieurs jours sans prendre de mes nouvelles et quand je me plaignais, il disait qu’il était occupé par les problèmes familiaux. Il avait essayé de mettre un terme à notre relation la première fois pour ça mais je l’avais supplié pour qu’il change d’avis et il l’avait fait. Nous avions continué ainsi jusqu’à ce qu’il obtienne une promotion au travail qui l’avait envoyé au Ghana pendant 2 ans. J’avais eu l’information de son départ une semaine avant qu’il ne parte et il m’avait laissé le choix de poursuivre la relation à distance ou d’y mettre un terme. J’avais eu l’impression de ne vraiment pas compter pour lui car d’après ses propos, peu importe la décision que j’allais prendre il l’aurait accepté sans discuter. J’étais rentrée chez moi et j’en avais parlé avec ma sœur qui m’avait dit que s’il était autant détaché avec moi c’était parce que concrètement rien ne nous liait et notre relation ressemblait plus à un truc d’ado qu’autre chose. Elle ne comprenait pas que depuis que nous avions commencé à être ensemble, on n’avait pas vraiment échangé un vrai baisé, c’était à peine si on se faisait même des câlins ou même se tenir par la main et le sexe avec nos histoires de l’église là c’était mort. Si je voulais changer les choses, il fallait que je couche avec lui même une fois avant son départ et que j’y mette du mien. Je n’étais plus vierge, avant de connaître le Seigneur, j’avais connu 2 hommes et quand j’avais commencé à aller à l’église, j’étais en couple avec un homme. J’avais cassé cette histoire parce que le gars là n’avait aucun projet de vie et ne voulait pas aller à l’église donc je connaissais le sexe. Le souci était que j’avais déjà martelé Loyd avec les exhortations que je donnais dans notre groupe sur le sexe, qu’il était interdit hors mariage et qu’une telle relation ne pourrait pas aller loin. Le pasteur principal de l’église nous avait parlé à ce sujet et les cours de préparation au mariage qu’on recevait évoquait aussi ce fait donc j’étais bloquée. Toutefois j’étais allée chez lui le lendemain dans la nuit pour lui dire que j’acceptais de continuer et que je voulais passer la nuit chez lui. Après m’avoir rappelé que ce n’était pas bien que je passe la nuit chez lui, il m’avait fait dormir dans la chambre des enfants sans rien tenter. Je n’avais pas eu d’autre choix que d’essayer de le coller la dernière semaine qu’il avait fait au Gabon car j’avais peur qu’il m’oublie une fois parti parce que si même dans le même pays c’était difficile alors lui là-bas et moi ici, ça allait être compliqué. Quand il avait voyagé, le premier mois c’était plus ou moins bien, il prenait de mes nouvelles puis ce fut le silence radio, à chaque fois c’était les ‘’je te rappelle plus tard car je suis occupé ‘’ lorsque je l’appelais. Jamais je ne recevais ces retours d’appels, il ne lisait même pas mes messages et quand il le faisait après une ou deux semaines, il me laissait en vu. Je parlais à Loyd ou le voyais que par le téléphone de Leslie, quand celle-ci l’appelait et que j’étais avec elle, il me parlait et me disait qu’on était toujours ensemble juste le travail qui lui prenait du temps. Concrètement, la seule chose qui me faisait croire encore en l’existence de cette relation était les virements bancaires que je recevais sur mon compte de sa part pour mes besoins. C’était la seule chose sur laquelle il a été régulier et ce dès le début de notre histoire. Chaque fin du mois j’avais 200 cent mille pour prendre soin de moi.
Quatre mois après son départ, il m’avait appelé pour me dire qu’il souhaitait qu’on arrête car il voyait bien que la situation là ne m’arrangeait pas et qu’il ne voulait pas me faire du mal. J’étais allée pleurer chez sa sœur et trois jours après il était revenu sur sa décision en me disant qu’il ferait plus d’efforts. Ce n’était pas mieux mais j’évitais de me plaindre de peur qu’il ne remette cette histoire de rupture sur le tapis. J’avais voulu aller le trouver mais mon père avait dit qu’il était hors de question que j’aille trouver un homme qui n’avait encore posé aucun acte significatif auprès de lui, il le connaissait certes mais cela ne suffisait pas. J’étais là impuissante en train de voir cette relation voler en éclat sans que je ne puisse rien faire. J’avais dû m’accrocher à ses sœurs pour espérer que ça ne finisse pas définitivement. Il était revenu ici pour le mariage de sa sœur et je l’avais collé jusqu’à son retour au Ghana. Une nouvelle fois, il m’avait laissée sans nouvelles pendant quatre mois puis un jour il m’avait fait un long message pour me présenter ses excuses par rapport à son comportement et m’avait dit qu’il voulait venir voir mes parents pour demander officiellement ma main. Je ne savais pas ce qui s’était passé mais j’étais très contente.
Durant toute cette période jusqu’au fiançailles, il a été présent et a régulièrement pris de mes nouvelles, il m’accordait son attention, ce n’était pas comme je le voulais mais c’était déjà mieux qu’avant. Puis je ne sais pourquoi, il a repris à être ailleurs, difficile d’avoir une conversation de plus de 10 minutes avec lui sans qu’il ne donne l’impression de ne rien écouter car son esprit étant je ne sais où. Jada m’avait à nouveau parler du sexe et j’avais décidé de faire que la chose arrive en allant le trouver au Ghana. Étant officiellement sa fiancée, mon père ne s’était plus opposé et durant mon mois de congé, je l’avais rejoint. D’abord pour voir s’il entretenait une relation là-bas, faire comprendre aux femmes de son entourage que j’étais sa fiancée et naturellement avoir des rapports sexuels avec lui pour créer plus de lien. Si pour les deux premiers points cela s’était vite fait, le dernier par contre ne donnait rien. J’avais essayé de le séduire de façon subtile par mon accoutrement qui se voulait sexy et autre mais il n’avait rien fait, j’avais essayé l’alcool pour lui faire croire que si j’étais entreprenante c’était parce que j’étais ivre mais là non plus ça n’avait rien donné. J’avais enfin prétexté avoir fait un cauchemar une nuit pour le trouver dans sa chambre et dormir avec lui. Pendant notre sommeil, je l’avais fortement collé avant de me mettre à le caresser de plus en plus osé. Ce jour si je n’avais pas vu son érection pointée haute, ses caresses sensuelles et ses baisers enflammés avant qu’il ne se reprenne pour mettre un terme avant que nous ne le fassions concrètement, j’aurais dit qu’il était impuissant mais ce n’était pas le cas, pour le peu que j’avais vu cette nuit, je savais qu’il était viril et savait faire l’amour à une femme. Ce petit moment avait d’ailleurs mis mes sens en émois et je voulais plus. Il m’avait ramener à l’ordre en me rappelant les enseignements que nous avions reçu sur la question avant de décider que nous n’aurions plus aucun contact physique jusqu’au mariage. J’étais rentrée au Gabon plus frustrée qu’au départ et je m’étais concentrée sur les préparatifs de notre mariage pour me calmer.
Tout était normal jusqu’à ce qu’il me sorte il y a un mois qu’il ne pouvait pas se marier et que nous devrions nous séparer. Je ne l’avais pas pris au sérieux et j’étais rentrer chez moi. Quand j’avais reçu l’appel de ma mère le lendemain me disant que Loyd était chez eux, j’étais partie pour écouter qu’il était sérieux dans sa décision. J’ai parlé à toutes les personnes qui pouvaient lui faire changer d’avis en commençant par sa sœur et ce le jour même où il était venu parler à mon père, j’espérais ainsi qu’il changerait vite d’avis mais depuis lors rien. Jamais une de nos ruptures n’a mis autant de temps au point où je me suis même installée chez sa sœur afin que ma présence là-bas le fasse réagir mais rien. Après un mois, il est revenu dire à mon père qu’il ne va pas poursuivre cette relation. On est à un mois du mariage, j’ai déjà tout acheté, les lieux des cérémonies sont cautionnés, les billets partagés. J’ai fait tellement de bruit autour de ce mariage au point d’avoir même fait une annonce à la chaîne où je travaille, j’ai inondé Facebook, Snapchat, insta et tiktok avec cette affaire et dans ma famille c’était même encore pire. Les groupes de familles recevaient sans cesses des informations sur mon mariage avec Loyd, chaque achat que je faisais, chaque location, chaque avancée, j’informais tout le monde pour faire savoir que mon mariage arrivait à grande pompe et ça ne devait pas être n’importe quoi, que le Seigneur m’avait richement bénis avec Loyd qui est bien loin des standards des membres de ma famille. Ils l’ont tous vu à mes fiançailles et personne n’a pu dire quoique ce soit car ils ont tous confirmé le code. Comment dire à tous ces gens que c’est fini après avoir fait autant de bruit ? Comment ?
Je reconnais que Loyd a toujours été ainsi, pas très impliqué dans cette relation mais je pensais qu’une fois mariés, cela aurait changé. Étant dans la même maison, on se serait mieux ajustés avec les prières et les jeûnes, tout allait être parfait. Nous sommes à un mois du mariage, un mois et il décide de tout arrêter ? Je ne peux pas accepter ça. Loyd est comme il est mais depuis son retour définitif du Ghana en Janvier, il était présent, il était engagé, tout allait bien et il était enthousiaste à l’idée de la date d’approche de ce mariage. Il a assisté à tous les enseignements à l’église, a préparé ses tenues, a financé toutes les dépenses que je lui ai présenté à ce sujet et prenait plus ou moins part aux préparatifs alors je ne sais pas ce qui s’est passé pour qu’on en arrive là. Depuis le mois d’août quand j’étais à Pog pour mon travail, il a installé une distance du jour au lendemain. Je me suis dit que c’était dû au fait que j’étais en voyage et qu’à mon retour les choses seraient revenues dans l’ordre mais quelle ne fut pas ma surprise de voir les changements qu’il avait opéré dans sa vie en un mois sans m’en parler, au point où même les clés de sa maison, je ne les avais plus car il avait fait changer de serrures. Le froid qu’il y avait entre nous était tel que j’avais l’impression que nous étions simplement de connaissances puis il a fini par me dire qu’il ne veut plus de la relation. Ses sœurs m’ont dit que ça doit simplement être le stress de voir la date arrivée et qu’il reviendra sur sa décision.
Le taxi me dépose devant la maison de Leslie et je descends pour aller sonner au portail, le gardien qui me connait bien vu que je viens constamment ici et que j’y séjourne depuis quelques jours me laisse entrer. Leslie et Lauria sont toutes les deux à la terrasse et leurs sacs posés sur la table qui est là ainsi que leur accoutrement m’indiquent qu’elles viennent toutes les deux du travail. Je marche précipitamment vers elles et une fois à leur niveau, je vais tomber dans les bras de Leslie en pleurs.
Leslie : (Essayant de me calmer) Janaï stp, arrête de pleurer.
Moi : (Pleurant) Je vais mourir Leslie, j’ai l’impression que mon monde s’effondre et que quelqu’un est en train de jouer avec mon cœur tant j’ai mal. J’ai envie de mourir.
Lauria : Ne dis pas de choses comme ça ma belle, Dieu ne peut pas accepter qu’une telle chose arrive. Tout va rentrer dans l’ordre je te le garantis.
Moi : (Pleurant) Il a été catégorique chez mes parents, il leur a redit qu’il ne voulait plus de moi, devant toute ma famille il l’a dit, il l’a dit.
Leslie : Calme toi d’abord chérie. Même s’il a dit ça ce n’est rien, on pourra toujours aller s’excuser auprès de ta famille et payer une amende. Loyd va t’épouser car il t’aime, je te l’ai déjà dit. Ce week-end je vais le faire venir à la maison et avoir une vraie discussion avec lui, tout va rentrer dans l’ordre, je te le garantis.
Arsène : (Devant la porte de la maison) Leslie je peux te voir deux minutes ? Bonsoir Janaï.
Moi : (Reniflant) Bonsoir Arsène.
Leslie : (Me faisant asseoir sur une chaise) Je reviens mais stp calme toi et arrête de pleurer autant car tu risques de te rendre malade.
Elle a pris son sac et est rentrée dans la maison en me laissant avec Lauria qui a continué à me consoler et me rassurer. Quand j’étais plus calme, elle m’a demandé de lui raconter ce qui s’est exactement passé à la réunion et je lui ai fait le point.
Lauria : Tu vois qu’il n’a aucun argument pour mettre fin à cette relation, dire que tu es trop bien pour lui ne signifie absolument rien. S’il est incapable de dire pourquoi il ne veut plus se marier c’est parce qu’en vérité il sait qu’il le fera. Tu vois bien qu’il n’a aucune raison pour ne pas le faire et si jamais il avait l’intention de maintenir cette décision, il aurait clairement dit pourquoi il ne voulait plus mais il n’en est rien. Je te dis que c’est le stress car depuis qu’il est tout jeune, il gère mal la pression. Néanmoins, il revient toujours sur le droit chemin et je sais qu’il en sera de même pour ça. Nous allons continuer à prier pour lui afin que la distraction dans laquelle il se trouve actuellement soit brisée. Tu me comprends ?
Moi : (Reniflant) Oui.
Lauria : Ne t’inquiètes pas, nous sommes là et tout rentrera dans l’ordre d’ici là. Je connais mon frère, il peut être tête en l’air et parfois nonchalant mais c’est quelqu’un de responsable qui assume ses engagements.
Moi : (Silence )
Lauria : (Prenant ma main) Ne t’inquiètes pas chérie, nous sommes là pour toi et je te promets que tout va rentrer dans l’ordre.
Moi : (Reniflant) D’accord et merci.
Lauria : De rien.
Elle est restée à me remonter le moral jusqu’au retour de Leslie qui avait l’air un peu contrarié. Je leur ai dit que j’allais dans ma chambre pour me rincer le visage et me coucher quelques minutes.
Leslie : D’accord mais ne pleure plus là-bas, tout va rentrer dans l’ordre.
Moi : D’accord.
Je me suis levée et je suis rentrée dans la maison où les enfants m’ont saluée avant que je ne continue dans ma chambre. Je suis allée prendre une douche et au sortir de là j’ai pris ma Bible et me suis agenouillée auprès du lit. Je l’ai ouverte dans le livre de 2 corinthiens 10 : 5 ‘’Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ’’.
Moi : (M’appuyant sur ce verset) Seigneur au nom de Jésus, je viens renverser tous les faux raisonnements qui se sont installés dans la tête de Loyd à mon égard et les hauteurs qui se sont élevées contre notre relation et notre mariage. Seigneur là où Loyd a été pris au piège par une entité, qu’elle soit physique ou spirituelle, je la brise et je le récupère. Je récupère Loyd et avec lui toutes mes bénédictions. Quelque soit les ruses du diable pour empêcher notre union, je les déjoue. Loyd est mon mari et nous allons accomplir les vœux devant toi Seigneur. Alors je refuse que le diable me le retire. Tu as dit que c’est ta bénédiction qui enrichit et ne se fait suivre d’aucun chagrin. Tu m’as béni avec Loyd alors je refuse que le chagrin m’atteigne. Je possède cette bénédiction et je me tiens aux portes pour veiller dessus.
J’ai continué à prier pendant près d’une heure et demie avant de m’arrêter. Ma bénédiction n’ira pas ailleurs, je refuse cela avec fermeté…