Chapitre 7 : Sacrée découverte

Ecrit par Verdo

POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE (Roman) 


****Chapitre 7: Les raisons****


<<Derrière chaque romance se cache une tragédie.>>


Auteur inconnu...


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Nene avait vingt trois ans lorsqu'elle avait rendu l'âme. C'était la benjamine de mami et notre tante à nous. À cette époque, je n'étais qu'une petite fille. Elle était retrouvée morte dans un hôtel luxueux de Lomé. La police avait retrouvé de la drogue et de l'alcool dans l'appartement de l'hôtel. Elle avait aussi plusieurs hématomes partout sur le corps. Après plusieurs jours d'investigations, les enquêteurs avaient conclu que c'était un abus sexuel qui l'avait mis KO. Elle avait été droguée et violée. Léon, un homme marié dans la cinquantaine pétante était soupçonné d'être mêlé au meurtre et plus tard le fruit des enquêtes avait tenu la promesse des fleurs à son sujet. Le sieur Léon craqua après plusieurs jours d'intenses interrogatoire. Il avait affirmé qu'il entretenait une relation amoureuse secrète avec la victime et le soir du meurtre, il aussi avait été victime d'un coup monté de ses amis proches. En effet, selon ses dires, il était venu avec Nene à l'hôtel pour y  passer du bon temps comme ils avaient l'habitude de le faire souvent. Tout se déroulait bien jusqu'à ce que ses amis ne débarquent sans y être invités. Ils leur proposèrent de boire et de se saouler pour l'occasion. Après beaucoup d'arguments, ils réussirent à convaincre Léon et Nene qui étaient auparavant contre cette idée absurde et même exigeaient leur départ. Ils prirent le temps d'aller passer la commande au bar de l'hôtel mais tout en y mettant des somnifères. Une fois dans l'appartement, ils lui avaient fait boire en premier et quelques minutes plus tard, il s'endormit et cela leur avait laissé le champ libre de faire tout ce dont ils désiraient avec Nene. Ce ne fut qu'à son réveil plus tard qu'il l'avait retrouvée morte avec de la poudre blanche un peu éparpillée sur le lit et sur son corps. Pris de panique et par peur que sa femme à qui il devait sa carrière et sa fortune soit mise au parfum de tout, il prit la poudre d'escampette sans avertir la police. Ce ne fut que plus tard lorsque la femme de ménage arriva pour tout nettoyer qu'elle découvrit le corps sans vie de la jeune femme.  Cette histoire avait fait un sacré tabac en ce temps. La police n'avait pas cru un mot des balivernes de Léon d'autant plus que le gérant de l'hôtel avait affirmé qu'à part lui et mademoiselle Nene, aucune autre personne n'était présent dans l'appartement ce jour là. Tout semblait l'accuser seul. Des analyses confirmeront plus tard qu'il n'y avait aucune personne mis à part eux deux lorsque le meurtre s'était produit. Léon avait donc menti. C'était lui qui avait drogué et tué Nene ensuite, il avait fabriqué un alibi. Le juge le reconnaîtra quelques mois plus tard coupable de tous les faits qui lui étaient reprochés. 


Mami et sa famille ne s'étaient jamais remises de la mort de Nene. Même si elles n'en parlaient pas souvent, cette douleur d'avoir perdu un être si cher se lisait toujours sur leur visage à tous y compris mon père; m'avait confié ma mère avant sa mort. Mon grand père aussi succomba à une crise après l'enterrement de sa petite fille et cela avait complètement décimé toute la famille. Ce fut pour cette raison que mami ne tolère et tolèrera jamais qu'une de ses petites filles se jette de nouveau dans les bras de ces vieux sans scrupule. Elle ne pourrait plus revivre pareille chose d'autant plus qu'elle me disait souvent que je ressemblais comme deux gouttes d'eau à ma tante Nene. 


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Awa et moi arrivâmes à l'hôpital pour apporter à manger à mami. Deux de nos oncles étaient avec lui à notre arrivée. Nous nous saluâmes puis ils s'en allèrent par la suite. Je lui fis laver les mains et elle commença à manger. Un silence absolu règna dans la pièce puis tout d'un coup, elle le brisa en nous demandant comment nous avions payé son opération. Awa et moi nous nous dévisageâmes. Sincèrement, je voulais qu'elle prenne le devant de tout en lui racontant toute la vérité hélas elle aussi attendait que je le fasse au point où mami qui était pressée de tout savoir reposa la question à haute voix .


  - Nous avions dû emprunter de l'argent pour payer l'opération mami. Dis-je sans la regarder dans les yeux. 

  - Et combien aviez-vous emprunté?

  - Quatre cent mille francs. 

 

Moment de silence. Elle prit un peu de souffle avant de continuer. 


  - Et qui est cette personne de bonne volonté qui a accepté de vous emprunter cette énorme somme d'argent? Y'a t-il des intérêts à payer avec ?

  - C'est un ami mami. Il a dit qu'on pourrait lui rembourser comme on veut. Cela dépend de nous. Il n'y a pas d'intérêts dessus. 

  - Vraiment ? Awa, c'est vrai ce que ta sœur dit?

  - Si mami. Elle dit la vérité. 

  - Hum. Si il y a encore des gens au bon cœur comme ça sur cette planète, alors je veux le rencontrer et le remercier de m'avoir sauvée.

  - Le rencontrer ? Euh.. Bégaillai-je.

  - Pas de problèmes mami. Intervint Awa. Il ne trouvera aucun inconvénient à venir vous voir ou bien Béné? 

  - Euh si si. Il viendra. Je lui dirai.


Sur le chemin retour...


  - Pourquoi tu as accepté que Théophile vienne rendre visite à mami Awa? Après tout ce qu'il m'a fait l'autre jour? 

  - Hayii! Tu veux que je fasse comment? De toutes les façons, mami aurait cherché à le rencontrer tôt ou tard. Ce n'était qu'une question de temps. 

  - Hum. J'ai peur de ce qu'ils peuvent se dire tous les deux. Quant à Théophile, je n'ai plus aucune envie de lui parler. Tout ce qui nous lie à présent, c'est les quatre cent mille francs. 

  - Tu es sûre ? Je crois que tu devrais lui demander des explications sur ce que tu as vu l'autre jour. Peut être que c'est sa femme. Elle et les enfants peuvent rentrer le rejoindre.

  - Sa femme ! Awa ! C'est une blague ou quoi? Si sa femme allait revenir au pays, pourquoi m'avait-il donné rendez-vous chez lui ?

  - Ah j'ai oublié cette partie là. 

  - Écoute grande sœur, cet homme n'est pas fait pour moi. C'est un don juan qui veut courir le maximum de jeunes filles avant de repartir. Je ne veux plus avoir affaire à lui. C'est terminé.


Rires d'Awa....


  - Tu es certaine ma sœur? Les sentiments amoureux sont comme des médailles à double revers. Ne te précipite pas vite dans tes décisions. Tu me donneras raison. Quoi qu'il en soit, je suis avec toi. 

  - Merci. 

  - Mais regarde là bas Béné. N'est-ce pas la voiture de Théophile à notre devanture? 


Mon cœur battit la chamade pendant quelques secondes avant que je ne réponde...


  - Si c'est lui. Qu'est-ce qu'il fait ici? 

  - Je ne suis pas la mieux placée pour te répondre. Par contre lui, oui. Et ton affaire de je ne veux plus le voir là, ça ne fait même pas encore cinq minutes hein (rires...)

  - Arrête Awa, ce n'est pas drôle. Je sais ce que je vais faire.

  - Ah bon? Puis-je savoir ce que tu as derrière la tête ?

  - Non. Je te raconterai après.


Awa après avoir salué Théophile, s'éclipsa et nous laissa seuls tous les deux. Nous restâmes tous les deux silencieux près de sa voiture pendant au moins cinq minutes. Je finis par briser le silence. 


  - Ma mami veut te rencontrer. C'est important pour elle. 

  - Okay. Quand ça? 

  - Quand tu seras libre. 

  - Demain soir, c'est bon? 

  - Je lui dirai. 

  - Béné, je..je... On peut se parler ? 

  - Si. On le fait déjà non? 

  - Oui je le sais mais pas de cette façon. J'aimerais qu'on aille quelque part où on pourrait discuter tranquillement. 

  - Non Théophile. J'ai des trucs à faire à la maison. Je ne pourrais pas t'accompagner.

  - Alors et demain soir? Quand j'aurai fini de parler avec ta mami? 

  - Je ne crois pas Théophile. Je vais m'en aller maintenant. À plus...

  - Béné arrête s'il te plaît ! 

Il me prit par les mains. Je ressentis des vibrations dans tout mon corps malgré que j'étais très en colère contre lui. Je me retins et ne laissai rien apparaître. 

  - Lâche-moi Théo s'il te plaît. 


Mais il ne le fit pas. Il me prit par la taille et me colla contre lui. Je me retrouvai dans ses bras robustes. D'un ton langoureux il me murmura : Donne-moi une chance Béné de m'expliquer auprès de toi. Nos regards se croisèrent. Au lieu de lui répondre, je lui infligeai une gifle puis rentrai à toute vitesse au bungalow tout en claquant violemment le portail derrière moi.


Que pensez-vous du comportement de Bénédicte ? 


Je profite de l'occasion pour vous  souhaiter une bonne et heureuse année 2021 sous la protection divine.


À SUIVRE..


Ecrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).


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