Chapitre 8 : Sentence

Ecrit par Verdo

POUR L'AMOUR DE BÉNÉDICTE* (Roman) 


****Chapitre 8 : Sentence ****


<<Les femmes se souviennent encore de leur premier baiser longtemps après que les hommes aient oublié le dernier.>>


Rémy de Gourmont...


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Je restai derrière le portail pendant quelques minutes en observant Théophile à travers une petite fissure. Cela se faisait clairement voir qu'il était attristé par ce qui venait de se passer. Il était resté là debout les mains aux hanches longtemps avant de rentrer dans sa voiture. J'avais voulu sortir et me jeter dans ses bras pour le consoler et pour qu'on fasse la paix hélas non. Je le détestais au plus profond de mon être. J'étais restée derrière le portail jusqu'à ce qu'il ne s'en aille. Awa m'y surprit lorsqu'elle voulut sortir pour aller jeter les ordures.


  - Mais Béné? Que fais-tu, planquée là? Théophile est déjà parti?

  - Ah, je vérifiais quelque chose. Oui. Il est parti.

  - Vous avez pu mettre les choses au clair je suppose. 

  - Hum, non. Il a voulu m'embrasser et tout est parti en vrille. 

  - Ah t'embrasser (rires). Il est culotté ce Théo. Et que comptes-tu faire maintenant ?

  - Je ne sais pas. Oublions cette histoire de Théophile. Je ne veux plus en parler. 

  - es-tu sûre sœurette?

  - Oui.

  - Okay. C'est comme tu veux. 


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Deux semaines plus tard...


Awa, moi et Letho arrivâmes au tribunal trente minutes avant l'audience. La salle était inondée de monde. La plupart était nos connaissances. Deux agents arrivèrent un quart d'heure plus tard avec Titi, menotté. La police avait réussi à le cueillir dans un bar avec plusieurs femmes où ils faisaient la fête. Il nia en bloc tous les faits qui lui étaient reprochés. Mais cette fois ci, ce sera au juge d'en décider. Ce dernier arriva. Tout le monde se leva, le salua puis se rassit. Il ouvrit l'audience. Il prit soin d'écouter les deux parties mais lorsqu'arriva qu'Awa témoigne, Titi ne lui laissa pas de répit. Il s'était mis à crier dans tous les sens et à l'insulter au point où la juge ordonna qu'on le sorte de la salle. Ce comportement n'arrangea rien pour lui par contre empira sa situation. À la fin de l'audience, il fut reconnu coupable et sanctionné de trois ans de prison avec un an et demi de sursis sans négociation de peine. Son visage changea dans la foulée. Il redevint sur le champ calme et très démoralisée. Cela se faisait lire sur son visage. Awa quant à elle fondit en larmes et se recroquevilla dans mes bras. Je compatis à sa douleur. Même si Titi était un vrai conard, il était avant tout son mari. Celui qu'elle aimait et qu'elle avait juré de passer tout le reste de sa vie avec. Mais la vie n'a jamais été droite comme une ligne. Elle est toujours semée d'embûches et il faut apprendre à les surmonter et à s'y adapter. Devant nous, les agents conduirent Titi, direction la prison. 


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Awa et moi allâmes à l'hôpital pour raccompagner mami à la maison. Elle allait maintenant mieux. Après avoir rempli toutes les formalités de son départ, nous amenâmes toutes ses affaires dehors et l'attendîmes. Elle voulut discuter avec son médécin traitant avant de s'en aller. À notre grande surprise dehors, Théophile s'y trouvait avec sa voiture. Il nous fit signe de la main de faire rentrer les affaires de mami. Étonnées, nous commençâmes à le dévisager sans rien lui dire. Il descendit et nous approcha puis nous salua. Ensuite il nous fit savoir que c'était mami en personne qui lui avait demandé de venir. Je ne crus pas un instant à ses dires mais mami confirma tout plus tard lorsqu'elle sortit. Elle l'avait invité aussi ce soir là à dîner à la maison sans nous avoir mises au parfum. C'était sa manière à elle de le remercier d'avoir contribué à son rétablissement. Je commençai à me faire des idées sur ce qu'avait porté  leur discussion lorsque Théophile était passé le voir à l'hôpital pour que mami devienne très gentille avec lui. C'est vrai que cela pouvait s'expliquer par le fait qu'il nous avait prêté l'argent de l'opération mais pas à ce point raison pour laquelle j'avais envie de savoir ce dont ils avaient parlé. 


Nous fîmes rentrer les affaires de mami et nous nous assîmes ensuite dans la voiture. J'avais pris place aux côtés de Théo. Durant tout le trajet, j'étais restée muette comme une tombe mais intérieurement je n'arrêtais pas de me faire des idées. Je ne pouvais jamais imaginer que mami allait l'inviter à la maison. Lui que je voulais effacer de mes pensées à jamais. Voilà que ça commençait à se compliquer. 


Peu de temps après, nous arrivâmes au bungalow. Un accueil chaleureux attendait mami. Letho et mes deux petites sœurs avaient déjà arrangé et dressé les tables pour la petite fête que nous lui avions organisé. Elle demanda à Théo de prendre place et m'ordonna de le servir puisque c'était mon ami. Si et seulement si elle pouvait lire à l'intérieur de moi, elle saurait que je n'avais pas envie de lui adresser la parole. Mais je retenus mes émotions et fis tout pour lui faire plaisir. 


Nous bûmes et mangeâmes comme jamais. C'était la première fois que nous organisions un truc pareil avec mami et la première fois aussi que je la voyais heureuse, souriante et loin de tous les soucis de la vie. Elle remercia une fois encore Théophile devant nous tous et lui promit que nous allions faire tout notre possible pour lui rembourser les quatre cent mille francs. Mais lui, cela l'importait moins. Il n'arrêtait pas de me dévisager. Il avait envie de me parler et lorsque l'occasion se présentait pour qu'il me chuchote quelque chose, je m'éclipsais pour ne pas qu'il le fasse.


Il était tard. Notre petite fête continuait de battre son plein lorsque je me fondis à la cuisine pour tout ranger et nettoyer afin de ne pas être surpris par le temps le lendemain. Dalila m'avait suivie pour me filer un coup de main. Quelques minutes plus tard, Awa vint m'annoncer que Théophile partait mais il voulait d'abord me parler; ce que je refusai. Elle s'en alla. Une dizaine de minutes plus tard elle revint encore mais cette fois ci avec un petit papier à la main qu'elle me tendit. Je le pris et m'éloignai un peu. C'était écrit :


 <<Tu sais Bénédicte, J'essayais depuis tous ces jours de t'expliquer ce qui s'était passé ce soir là chez moi mais tu n'as voulu rien entendre et c'est normal. Je te comprends. Écoute, je n'avais jamais eu l'intention de t'offenser d'autant plus que tu as conquis une partie de moi malgré le fait que je sois marié. Depuis le premier jour où je t'avais vue et que nos regards s'étaient croisés, j'avais senti un coup de poing dans ma poitrine et dès lors, tu étais restée gravée dans ma mémoire. Je pense sans cesse à toi. Laisse-moi une chance de m'expliquer si tu ressens la même chose que moi. Ce soir je voulais t'annoncer que je repartais demain matin à l'aube aux États Unis pour une période de quatre mois mais avant tout, je voulais que nous réglions nos différends. Mais tu ne m'as pas laissé l'occasion raison pour laquelle je t'écris ces quelques mots. Je t'emporterai dans mon cœur ma petite fleur. Je suis tombé amoureux de toi sans m'en rendre compte. Je t'aime Bénédicte même si c'est la première et la dernière fois que je te l'avoue. J'espère que tu trouveras la force de me pardonner un jour. >>


Théophile...


Je m'effondrai sur place après avoir terminé la lecture. Je ne pouvais pas expliquer la raison pour laquelle je voulais être avec lui et le détestais au même moment. Donc comme ça il m'aime aussi ? Se disais-je. 


Je revins vers Awa et lui tendit la lettre pour qu'elle le lise aussi. Elle resta silencieuse après l'avoir fait...


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Mami était endormie aux alentours de vingt deux heures. Awa m'escorta jusqu'au bout de la rue où j'empruntai un taxi. Elle me  promit d'attendre mon arrivée avant de se coucher. J'arrivai devant la villa de Théophile. Le vigile qui somnolait déjà me reconnut quand même. Il me souhaita la bienvenue et m'ouvrit. Il me fit savoir que Théophile était en train de faire ses valises au salon. Je le remerciai puis le quittai. Une fois devant la porte du salon, je frappai. Quelques secondes plus tard, il m'ouvrit. Il tenait un petit sac en main qu'il laissa tomber sur le sol rien qu'en me voyant. 


  - Béné! S'écria-t-il.

  - Oui mon amour... Répondis-je à voix basse.


Il s'approcha et ferma le portail à clé et me prit dans ses bras. J'entrelaçai mes deux mains autour de son cou et me laissai emporter par le désir. Cela faisait longtemps que je rêvais de ce moment. Nos regards se croisèrent puis il approcha ses lèvres. J'étais toute excitée de plaisir. Pour cela, je fermai les yeux pour pouvoir savourer chaque moment de cet inoubliable moment...


À SUIVRE..


Ecrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).


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