Chapitre 7: Se positionner pour la parole de Dieu 

J'avais déjà mon lot de problème avec la maladie de Mégane mais je m'étais engagée à amener Mélanie à Christ, chose que j'avais d'ailleurs réussi, on était samedi matin, le jour du baptême de Mélanie. Je m'apretais pour aller l'assister quand même. Rayan était déjà parti à l'église étant membre du groupe d'intercession ils avaient passé la nuit là bas avec les futurs baptisés en prière. 

- Maman, c'est aujourd'hui le baptême de tata Mélanie ? 

- Oui ma puce c'est aujourd'hui 

Ma fille n'était plus celle d'avant, elle n'avait plus toutes ses forces, j'avais même décidée de la garder à la maison pour la fin de cette année scolaire. Le temps pour elle de reprendre des forces ,  ce n'était pas bien grave si elle reprenait la même classe l'année prochaine. Le plus important était qu'elle récupère très vite. Je savais que Dieu allait la guérir. Elle était là devant la porte de ma chambre entrain de m'observer 

- Mais entre !  Tu ne vas pas rester debout devant la porte comme ça 

- Ahahahahah je sais maman. Maman tu es très belle, quand je serais grande ,je serais comme toi 

- Oui c'est sûre et certain, je peux même te rassurer que tu seras plus que moi

- Hum maman je ne pense pas, tu seras toujours la plus belle.  S'il te plaît maman est ce que je peux t'accompagner au baptême, je veux juste assister je n'ai jamais assisté à un baptême d'eau.

- D'accord ma chérie. On va y aller. Junior pourra rester avec maman Lydie. 

- Je suis un peu fatiguée, tu viens m'aider à m'apprêter ? 

- Bien sûre mon amour.

Je me levai de là où j'étais assise, et je la rejoignis dans la douche, je lui fis sa toilette, puis nous rejoignîmes sa chambre pour lui trouver des vêtements.  Je l'obligeai à manger avant de partir 

- Maman tu sais bien que j'ai maintenant peur de manger, j'ai tout le temps mal à l'estomac ça risque de me gâcher ma journée. Je préfère venir manger au retour. Peut être que je vais encore vomir. 

- Je te comprends mais rester le ventre vide aussi est un risque pour ton estomac. Fais un effort mangeons avant de partir. Après il faut aussi que tu prennes tes pansements gastriques.

- D'accord maman. Mais je suis vraiment fatiguée des medicaments maman

Sa voix était si suppliante, mais que pouvais je faire ?  Je le comprenais mais en même temps je ne pouvais pas me laisser emporter, il fallait qu'elle mange et prenne ses medicaments avant de sortir. Je la regardais et je ne cessais de me demander où elle tirait autant de force. Mégane était très forte et courageuse. J'étais vraiment fière de ma fille.

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On avait assisté au baptême après quoi j'avais raccompagné Mélanie chez elle. 

Deux semaines pus tard, la situation de Mégane s'était encore empirée,  ça devenait de plus en plus grave, Mégane ne supportait plus aucun aliment. Dès qu'elle mangeait elle vomissait. Un soir après la prière avec tous les membres de l'intercession chez nous,  on avait reçu le message qui disait qu'il fallait que Mégane se fasse opérer. Alors on avait décidé de prier chaque soir à la maison avant notre départ pour le Maroc pour l'opération de Mégane. 

Ce soir là on avait à peine finit la prière, tout le monde était encore là dans notre salon quand mon beau père entra dans la maison 

- Rayan, tu es quel genre de père toi ? 

- Mais papa calme toi tu vois bien que je suis avec des gens 

- Quel gens, les gens de ton église là ? Ces escrocs ?  C'est à cause d'eux que tu ne veux pas amener ma petite fille chez les tradi praticiens ?  Ta mère vient de me dire ce qui se passait elle m'a même dit qu'avec la maman de ta femme elles ont trouvé une femme qui veut faire des traitements à l'enfant et toi et les gens de ton église ne voulez pas. Tu veux que je perde ma petite fille juste à cause de votre histoire d'église là ?  Mais il y a quel mal à amener sa fille chez quelqu'un qui peut la traiter. Je te signale que même l'opération chirurgicale ne promet pas une guérison totale juste une amélioration de son état à quoi ça sert d'aller fatiguer ainsi l'enfant quand on sait qu'il y a une solution ? 

- Mais papa, cette femme dont parle ma belle mère est un genre de voyante et ça c'est contraire à notre foi nous ne pouvons pas mêler notre famille à ce genre de pratique 

- Ahahahhahahaha ( Mon beau père se mit à rire) Vous êtes vraiment comiques vous !  Et depuis ce temps où est t-il votre fameux Dieu ?  Celui qui vous défend d'aller voir celle qui traite là, qu'est ce qu'il attend pour traiter ma petite fille.  Rayan je te préviens si je perds ma petite fille à cause de ton idiotie tu me le payeras très chèr ! 

Puis sortit sans ajouter un mot, sans même daigner se retourner. Rayan posa ses deux mains contre son front, il était surchargé avec tout ça. Il fallait déjà qu'il se batte avec sa propre foi et là s'ajoutait encore son père. Rayan avait été complice avec son père toute sa vie. Même lorsque nous avions donné notre vie à Christ, malgres que mes beaux parents ne comprenaient pas cette décision, mon beau père l'avait quand même respecté.  Et cela n'avait changé en rien leur complicité avec son fils. Alors je comprenais ce que pouvait ressentir Rayan à cet instant ci. 

La femme de notre pasteur s'approcha de Rayan 

- Frère Rayan,  au milieu  de l'épreuve, il faut savoir tenir ferme.  Parfois cela demande de prendre des décisions contraires à la logique mais il faut toujours se positionner pour Dieu peu importe. La bible déclare dans le psaume 23 au verset 3,  l'Eternel me conduit dans les sentiers de la justice à cause de son nom, frère Rayan à cause de son nom là c'est pour dire que l'Eternel honore son nom, montre sa gloire pour que son nom ne soit pas humilié. Il te faut te positionner en Christ pour que Christ montre sa gloire.

Un autre frère prit la parole encore pour fortifier Rayan, je restais là, silencieuse, je savais que la réaction de mon beau père avait beaucoup perturbé mon mari. Tout ces frères et soeurs qui étaient là, n'en savaient rien de l'intimité et la complicité qui regnaient entre mon mari et son père mais moi j'en savais quelque chose. Ce qui fait que j'avais peur que Rayan cède aux propositions de son père. 

Après que tout le monde soit parti, je passai du temps avec ma fille et mon fils au salon pour les egayer. Puis les enfants se retirèrent tous les deux dans la chambre de Mégane pour reconstituer des puzzles,  le jeu préféré de mes deux enfants lorsqu'ils jouaient ensemble. Moi de mon côté je rejoignis Rayan dans la chambre. Il était tellement perdu dans ses pensées qu'il ne lèva même pas les yeux en me voyant entrer dans la chambre, on aurait dit qu'il ne m'avait pas entendu entrer 

- Yan ça va ?  Tiens je t'ai servi un verre de jus ( en lui tendant un verre de jus d'orange que j'avais entre les mains) 

- Merci ( il le prit) 

Je m'assis à ses cotés et posa ma main sur son épaule 

- Je sais que tout ceci te perturbe, je sais que tu as toujours été le complice de ton père mais une chose est sûre c'est que nous n'avons pas la chance d'avoir des parents qui partagent la même foi que nous, alors nous devons rester ferme même lorsqu'il ne comprennent pas. 

- Faith, le problème n'est pas seulement partager la même foi que nous.  Le truc est que je commence à me poser pas mal de questions sur cette foi là,  et si toute cette histoire de Dieu n'a avait en fait été qu'une illusion que nous avons nourrie dans nos têtes ?  Je commence à me demander si c'est mal d'amener sa fille chez une dame qui traite avec des petits gris gris ce qui d'ailleurs n'est que partie de nos valeurs en Afrique, je ne sais plus quoi penser ? 

- Moi je sais quoi penser et souviens toi que toi et moi avions toujours formé une équipe solide quand l'un ne sait pas l'autre sait quand l'un ne peut pas l'autre peut. Nous fonctionnons ainsi même avant d'être en Christ, ne changeons pas nos habitudes pour autant. 

- Faith, je pense qu'on s'est nourrie de beaucoup d'illusion, et nous risquons de perdre notre fille juste par effet de zèle et si on... 

- Ne redis plus jamais ça Rayan, ne redis plus jamais ça mon chéri !  Nous nous sommes fait aucune illusion, nous sommes sur la bonne voie. En 11 ans, le Seigneur a laissé des empreintes dans mon coeur et je sais qu'il est vrai, il est vrai, il est vrai Rayan !  Job a perdu tout ce qu'il avait même ses enfants mais il a pourtant gardé dans son coeur l'espoir que l'Eternel se lèvera toujours un jour pour lui. Je ne veux pas m'imaginer un instant perdre un seul de nos enfants. Mais je dis seulement dans mon coeur que rien ne pourra me faire douter de Dieu et je ne te laisserais pas douter de lui. Souviens toi quand tu as rencontré Christ et que moi je te prenais pour un fou, tu m'as donné envie de le connaître. Souviens toi des prémices de ta marche avec le Seigneur Yan, souviens toi combien ton coeur battait pour lui. 

Posant sa tête sur mon épaule, Rayan poussa un soupir, 

- Ah Faith !  je ne sais plus où j'en suis, je ne sais vraiment plus. 

- Nous allons nous en sortir ! 

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Deux semaines venaient de s'écouler, Mélanie était passée pour m'accompagner à l'hôpital avec Mégane. Mégane ne mangeait presque plus alors j'avais pris une consultation pour ce problème. En attendant que tout soit prêt pour notre voyage au Maroc. 

Le médecin avait consulté Mégane et m'avait donné une mauvaise nouvelle, la maladie de Mégane avait aussi endommagé son foie, ce qu était l'une des formes les plus compliquées d'une hémorragie gastrique haute m'avait t-il expliqué. Au retour de l'hôpital, Mégane s'était retirée dans sa chambre pour rédiger des petite histoires, elle aimait beaucoup écrire. Quant à Mélanie et moi, nous nous étions installées à la véranda, autour de deux verre de jus d'orange, j'avais finalement raconte ce que le médecin venait de me dire à Mélanie

- Maman Faith, pourquoi tu ne considère pas un peu la proposition de ta mère et tes beaux parents, je commence à me perdre avec la foi, pourquoi Jésus Christ que nous avons choisi, décide de rester silencieux face à nos cris, nos prières. Peut être qu'il n'y a pas de mal à aller voir cette dame qui peut faire des traitements spirituels à Mégane 

- Mélanie, je n'ai pas de réponses à toutes ces question car moi même depuis la maladie de Mégane je me bas à ne pas franchir la limite entre foi et doute. Mais je peux te garantir d'une chose nous avons fait le bon choix, le choix d'appartenir à Jésus christ est le meilleur choix que nous ayons fait. 

- Maman Faith, je ne suis pas contre cela, mais si cette dame peut guérir Mégane et pourquoi le Seignejr sera t-il contre ? 

- Mélanie il ne faut jamais sortir de la protection de Dieu au risque de mettre toute ta destinée en péril, je ne peux pas aller sous des alliances étrangères, je ne peux pas faire le yoyo entre la lumière et les ténèbres. Aller chez cette dame revient à choisir de placer ma famille sous un joug étranger, les esprits avec lesquels travaillent cette dame je ne les connais pas mais le maître, le Seigneur, le sauveur que j'ai choisi je le connais. Je préfère rester en sécurité sous sa protection. 

On passa le reste de l'après midi à parler de ces choses avec Mélanie. Mélanie était encore très jeune dans la foi, je savais que la maladie de Mégane troublait un peu sa conception de Dieu. Bon nombre de nouveaux convertis voyaient parfois Dieu comme un super héros, qui a chaque obstacle apparaît sur son cheval ou avec sa cape et son épée pour nous faire passer. Mélanie était aussi à ce stade là.  En amenant Mélanie à Christ j'avais aussi la charge de veiller à ne pas mettre sa foi dans la confusion. D'ailleurs la bible disait qu'il ne fallait pas que nous soyons une pierre d'achoppement pour les autres.  Si je décidais d'aller voir cette femme, je donnerais quel exemple à celle qui venait à peine de naître de nouveau et qui me prenait pour un modèle. Il fallait que je me positionne pour Christ. 

J'avais accompagné Mélanie au coin de la rue prendre un taxi, à mon retour il y avait maman Lydie devant le portail, elle avait l'air inquiète. Mon coeur battait déjà fort, Mégane avait encore fait une crise ? 

- Maman Lydie, il y a quoi Mégane va bien ? 

Je parlais toute tremblante.

- Rassure toi maman Faith, Mégane n'a rien. Il y a ta mère et ta belle mère qui viennent d'arriver avec une dame qui m'a l'air d'être un fêticheur oh, je ne pouvais pas dire quoi que ce soit elles sont rentrées dans la chambre de Mégane. 

J'accourue vers la chambre de Mégane paniquée, mais qu'est ce que ces deux dames avaient derrière la tête ? 

- (essoufflée et très en colère)  Maman je pensais avoir été claire avec toi je ne veux pas de ce genre de pratique dans ma maison ! 

- ( Apeurée Mégane sauta du lit pour s'agriper contre moi )  Maman, maman maman c'est qui la vieille ?  Pourquoi elle met des statuts dans ma chambre maman j'ai peur ! 

Je soulevai ma fille, lui fis la bise pour la rassurer puis me tournant vers maman Lydie qui nous avait rejoint dans la chambre, je lui donnai Mégane 

- Amène la hors de la parcelle, s'il te plaît téléphone Rayan, dis lui de vite rentrer, mon téléphone est au salon

- D'accord maman Faith. 

- Eh quant à vous Madame, sortez de chez moi ( m'adressant à la dame qui faisait le rituel) 

- Faith, cet enfant n'est pas seulement ton enfant, c'est aussi l'enfant de mon fils.  Donc j'ai mon mot à dire ( Me répondit ma belle mère) 

Puis elle s'adressa à la vieille qui faisait les rituels 

- Continue ton travail mama, ne t'occupe pas d'elle 

- Elle doit s'occuper de moi, parce que ici c'est chez moi. En près de 13 ans de mariage je ne t'ai jamais manqué de respect, je ne vais pas le faire aujourd'hui. Mais ce genre de pratique, je ne le tolérerais pas chez moi. Quant à toi maman, je pense que j'avais été claire avec toi, comment peux tu te permettre de sauter mon autorité et aller prendre ma belle mère ? 

- Faith,  un enfant même si elle devient grande,  riche ou que sais je encore, elle reste un enfant devant ses parents. Tu es ma fille et si tu n'arrives pas à prendre une décision sage j'ai le devoir en tant que mère de la prendre à ta place.

- Maman, il me semble que celle qui n'arrive pas à prendre une décision sage ici c'est toi.

- ( Cette fois ci m'étant tournée du côté de la dame qui plaçait des statuettes et autre gris gris dans la chambre de ma fille)  Eh quant à vous la vieille j'ai dis de dégager ! ici c'est chez moi dégagez moi tout ça ! 

Prise de colère, je pris le balai qui était au couloir et je me mis à débarrasser la chambre des gris gris que la vieille dame avait placé partout.