Chapitre 7 : Surprise
Ecrit par Mayei
...Nancy...
Je garais à environ deux maisons de celle où je devais me rendre et descendais de la voiture suivie de près par Salomé. À en juger son visage elle devait sérieusement avoir envie d’éclater de rire mais si on commençait maintenant, nous n’allions sûrement pas être crédibles aux yeux de ceux chez qui nous nous présentions. J’avais attendu que la voiture de son mari passe pour être sûre de ne rien rater dans ma mission. Galvanisée à bloc je sonnais pour qu’on m’ouvre. Je dis déclinais mon identité afin que la servante ne nous laisse rentrer. Elle nous conduisait jusqu’à salon où je trouvais Jérôme assis dans le fauteuil. Dès qu’il me vit il se leva s’avançant vers moi.
Jérôme : oh Nancy quelle surprise ! Comment vas-tu ?
Moi : je vais bien merci, je te présente une bonne amie à moi Salomé
Jérôme : enchanté
Salomé : tout le plaisir est pour moi.
Jérôme : asseyez-vous, je vais comme ça demander à Émilie de descendre.
Oui ! Vous venez sûrement de comprendre que j’étais chez ma belle-sœur en ce moment. Je voulais qu’elle goûte une petite portion de ce qu’elles et leur famille toute entière me font subir à chaque fois que l’on se croisait ou encore lorsqu’elles débarquaient chez moi sans prévenir avec des machines à bébé pour me faire pousser des cheveux gris.
Moi : tu es prête ?
Salomé (air drôle) : plus que prête !
Jérôme redescendit quelques minutes plus tard et m’annonça qu’Émilie n’allait pas tarder. Il entretenait la conversation de façon lucrative jusqu’à ce que madame nous rejoigne enfin.
Émilie : quelle surprise de te voir chez moi ! Je ne savais même pas que tu connaissais mon adresse.
Moi : pourtant j’y suis
Jérôme (se levant) : je crois que je vais vous laisser entrer vous mesdames
Moi : non ! Surtout pas. J’ai quelque chose de très important à vous annoncer ou du moins proposer à tous les deux.
Perplexe, il s’assit de nouveau en regardant sa femme. Cette dernière me regarda aussi signe qu’elle ne comprenait rien.
Moi : Jérôme et Émilie, je suis consciente de votre situation. Deux ans sans enfants c’est un peu chaud, je sais de quoi je parle car je traverse ça.
Émilie : Nancy à quoi ça rime tout ça ? Tu es ici pourquoi en fait ?
Moi (ignorant ses questions) : un jour ma belle-mère donc ta mère Émilie, a débarqué chez moi avec une fille. Cette fille était sensée venir s’installer dans mon foyer et faire des enfants à mon mari. Alors je me suis dit pourquoi pas ? Pourquoi ne pas trouver une mère porteuse aussi au couple d’Émilie, ça lui ferait surement du bien... (souriant et me tournant vers Salomé) c’est comme ça que j’ai décidé de me pointer ici avec mon amie qui a volontairement accepté le fait d’être la mère porteuse, celle qui vous aidera à avoir un enfant enfin. N’est-ce pas génial ça ?
Je finis par croire qu’ils étaient tous les deux sous le choc vu la façon dont ils se regardaient et me regardaient. On aurait dit qu’ils me voyaient pour la première fois ou que j’étais un monstre sorti tout droit des égouts.
Salomé : monsieur je peux vous faire un enfant tout de suite même il suffit de me toucher petit seulement
Émilie : non mais tu es folle ma parole ! Quelque chose ne va pas chez toi...envoyer une pute dans ma maison Nancy, c’est à mon mariage que tu veux porter atteinte ?
Moi : si je suis ta logique quelque chose ne va donc pas chez ta mère puisqu’elle a fait pareil.
Émilie : que quelqu’un m’attrape avant que je ne fasse quelque chose tout de suite
Jérôme : bon je pense que je vais sérieusement vous laisser entre vous.
Aussitôt, Salomé se leva de son fauteuil et se jeta à même le sol en attrapant le pied de Jérôme. La scène était trop drôle, il fallait voir comment Émilie essayait de la détacher de son mari. Donc quand on fait ça aux autres c’est chic mais lorsque les rôles sont inversés ça plaît moins. Salomé jouait à fond son rôle avec les supplications pour qu’il l’accepte comme mère porteuse. Si ma mère me voyait en ce moment, elle allait bien me tirer les oreilles.
Salomé : non oh monsieur, je ne vous lâcherai pas. Je veux rendre service. Je veux faire quelque chose de bien dans votre vie.
Émilie : Nancy prend ta chose et sortez de ma maison immédiatement
Moi : mais la pauvre ! Tu ne vous pas à quel point elle veut t’aider, accepte l’aide que nous te proposons.
Jérôme finit par se dégager de Salomé tandis que Émilie était rouge de colère. On sentait sa colère rien qu’en voyant comment ses narines avaient doublé de volume. Elle se mit à vociférer je ne sais quoi. Puisque notre aide n’avait pas été acceptée lol, mon amie et moi commencions par prendre nos clics et nos claques pour nous diriger hors de cette maison mais Émilie ne lâchait pas elle nous suivait avec les menaces.
Émilie : Nancy ! Tu vas me payer ça, je ne laisserai pas cette histoire comme ça. Tu verras tu me sentiras passer
Moi : fais donc ça ! Au fait si tu changes d’avis contacte moi mon amie sera toujours disponible. Entre stérile on s’entraide.
Émilie : JE NE SUIS PAS STERILE, JE NE SUIS PAS COMME TOI.
Moi : si cela peut te consoler tant mieux. Ce qui est sur mon amie sera toujours partante.
Salomé : toujours madame !
Moi : Bye ma Belle-sœur chérie.
Nous sortions de chez elle en riant à gorge déployée. Je savais que ce que je venais de faire était bas mais elles avaient besoin d’une petite correction. J’espère que maintenant qu’elle y a goûter elles sauront où leurs barrières son posées. Que quelqu’un de cette famille essaie encore de me chercher les noises, je doublerai mes idées sur comment les faire chier.
Salomé : tu as vu comment le mari était embrassé ?
Moi : je t’assure ! le pauvre ! Il ne comprenait rien et ne savait plus où se mettre.
Salomé : le gars même qui reluquait mes jambes !
Moi : pardon ne va pas chercher midi à quatorze heures. Je te dépose et je rentre.
Salomé : pas de soucis !
Moi : chez Rachidi n’est-ce pas ? tu es encore là-bas hein ?
Elle ne répondit pas, se contentant simplement de rire. Ces deux-là et leur amitié fille-garçon là !
J’arrivais à la maison en baillant. J’étais épuisée en ce dimanche. Je cherchais déjà avec quelle force j’allais faire à manger. Il me fallait déjà une bonne dose de sommeil avant de faire quoi que ce soit. Je trouvais mon cher mari posé devant son match de foot. Ça m’étonnait il devait être avec ses amis pour visionner ce match en question.
Moi : ça va mon cœur ?
J-p : tu sors d’où comme ça Nancy ?
Moi : pardon ?
J-p : je te repose la question, d’où sors-tu Nancy ?
Moi : ah, je ne peux plus sortir ? Je suis fatiguée je monte me reposer un peu.
J-p : ne joue pas à ça avec moi ! Je n’ai surtout pas envie de m’énerver et tu es bien placée pour savoir que mes colères sont incontrôlées.
Il parlait Certes calmement mais avec un ton sévère à la fois. C’est vrai que la plupart du temps je fais assez la bouche et Jean-Philippe apparaît pour le plus calme mais lorsqu’il s’énerve vraiment, c’est un volcan à ne pas réveiller. Je calculais déjà la distance de là où j’étais à l’escalier si jamais je devais fuir très rapidement.
J-p : Nancy...
Moi : j’étais...chez Émilie
J-p : et qu’es-tu allée y faire ?
Moi (bégayant) : lui rendre visite
J-p : ne me prends pas pour un con, j’ai horreur de ça !
Moi (las) : ah mais si tu sais déjà pourquoi me poser la question ? Je suis sure qu’elle t’a bien mis au parfum.
Il se leva brusquement et avança dangereusement vers moi, la peur se répandit dans tout mon corps.
J-p : si je te pose la question c’est pour avoir ta version, pour ne pas me baser sur les mots de Émilie uniquement pour m’exprimer et pour ne pas porter un jugement approximatif . Mais comme tu préfères cela on fera comme ça. Tu as donc soulevé ton amie pour la présenter comme mère porteuse c’est ça ?
Moi : ... ...
J-p : ne trouves-tu pas que ça ne te ressemble pas ? que tu as trop de classe pour ce genre de comportement ? Quelle est maintenant la différence entre toi et Émilie ou toi et maman ? Tu n’avais pas à te rabaisser et te donner en spectacle de la sorte. Maintenant que tu as rendu ton coup, je suppose que c’est ce que tu cherchais, rendre la monnaie de la pièce, comment te sens-tu ? Cela a t’il arrangé quelque chose à la situation ? Je te croyais plus calme, plus réfléchie Nancy. Je prends toujours ta défense ici, n’est-ce pas suffisant pour toi ? Je montre à ma famille que tu es la plus importante mais mon il faille que madame fasse des siennes. Tu es contente de toi ?
Moi : ... ...
J-p : je sors
Il me dépassa et sortit du salon. Le prochain bruit que j’entendais était le moteur de sa voiture qu’il avait mis en marche. Ses mots faisaient encore le chemin dans mon cerveau et mon esprit. Ça piquait vraiment. Je n’avais pas vu les choses sous cet angle. Avec tout le mal du monde, je montais les marches de l’escalier une par une et regagnais notre chambre. Je m’assis tranquillement sur le lit et sans forcer, des larmes coulèrent de mes yeux. J’avais besoin de faire ressentir à cette fille ce qu’elles me faisaient ressentir et voilà que je me suis mis mon mari à dos. Où est-il allé, je n’en savais rien. Il ne décrochera sûrement pas mes appels donc ça ne servirait à rien que je l’appelle.
Pfff
...Salomé...
Je n’arrivais toujours pas à croire que j’étais dans le bureau de Pat, le célèbre Pat ’Jo, et encore moins qu’il soit en train de me faire signer un contrat d’essais pour le moment mais c’est déjà pas mal. Si je me donnais à la tâche, je décrocherais sûrement quelque chose de plus gros et alléchant. Je faisais celle qui était concentrée sur tout ce qu’il racontait mais à vrai dire, je ne faisais que me faire des films dans la tête sur comment je ferais briller les podiums, comment je défilerais dans des vêtements chics en avant-première, avant même que les gens de la haute société s’en procurent.
Pat : voilà tu peux signer la.
Moi : ok
Je pris le stylo et posais ma signature à l’endroit indiqué. C’était fait, ça se concrétisait.
Pat : donc dans trois jours nous aurons un défilé à l’hôtel ivoire, tu feras partie des mannequins qui défileront ce jour-là. Nous aurons une répétition le jeudi pour mettre tout au point
Moi : pas de soucis je serai là
Pat (se levant) : bien dans ce cas nous nous disons à jeudi 8 heures frappante, ne sois surtout pas en retard, j’ai horreur du retard.
Moi : c’est tout noté, à jeudi.
Je sortis de ces locaux avec la joie au cœur ! Qui aurait cru ? Je ne perdis pas le temps et appelais Linda immédiatement pour la remercier de ce grand geste. Nous nous connaissions à peine et déjà elle opérait un changement dans ma vie. Je pense avoir une grosse dette envers elle comme ça même si elle ne m’avait rien demandé en échange. Elle le méritait d’ailleurs, ce n’était pas donné à tout le monde de poser ce genre d’actes.
Après mon coup de fil je partis directement chez Rachidi. Il était présentement au travail. Ce soir nous devions bien manger pour célébrer cette belle nouvelle. Je savais qu’il adorait la sauce feuille, les feuilles de patate là. Je fis donc ça avec des crevettes et un bon riz parfumé. Je pris une douche et mis le paquet sur ma tenue. Je suis à l’honneur ce soir donc je me fais belle.
J’entendais le bruit des clés qu’on passait dans la serrure puis la porte s’ouvrit pour laisser passer Rachidi. Il avait l’air épuisé mais il devait encore supporter.
Rachidi : ça sent bon par ici dis donc !
Moi : la bonne nourriture surtout. La sauce feuille comme tu aimes.
Rachidi : oh mon Dieu ! Le propriétaire aurait dû te mettre dehors plus tôt.
Moi : lol ce n’est pas drôle Rachidi !
Rachidi : pourtant tu ris. Je vais prendre une douche et je reviens.
J’en profitais pour mettre la table et disposer les plats. Rachidi me rejoignit après sa douche.
Rachidi : excuse-moi de ne te l’avoir pas dit plutôt mais tu es ravissante dans cette robe.
Moi : awww merci, c’est gentil de remarquer.
Je lui remplis l’assiette sous son regard heureux et me servit à mon tour.
Rachidi : on fête quelque chose ?
Moi : comme ?
Rachidi : je ne sais pas mais tu m’as l’air un peu dans les nuages, avec ton air enjoué, la nourriture et tout...
Je laissais tomber ma cuillère et ma fourchette et me mis à marcher comme un mannequin dans le salon.
Moi : tu as devant toi le nouveau mannequin de Pat
Alors que je m’attendais à entendre des félicitations ou à apercevoir un large sourire, je vis son visage se crisper et se refermer. Il laissa lui aussi tomber ses couverts et me regarda.
Moi : qu’est-ce qu’il y’a ?
Rachidi : tu as finalement accepté l’offre de ce porc pour avoir ce travail ?
Moi : je ne comprends rien
Rachidi : je pensais que tu avais plus de dignité, que tu t’accordais plus de valeurs et tu oses célébrer. Tu n’es pas fatiguée de sortir avec les papas, il faut en plus que tu en rajoutes une couche, donner ton corps pour avoir un boulot !
J’étais bouche bée en entendant ce qu’il osait sortir de sa bouche. Était-ce ainsi qu’il me voyait ? Était-ce l’opinion qu’il avait de moi ? Une fille facile, une fille sans dignité. Même les coups de ceinture de mon Père ne m’avaient pas fait autant mal.
Moi : j’ai voulu qu’on célèbre ce moment dans la joie car au moins j’ai réussi à décrocher un emploi qui me permettra sûrement de me défaire de ces papas dont tu parles. Ce job je ne l’ai pas obtenu à la sueur de mes fesses mais c’est Linda, je t’ai déjà parlé d’elle. C’est Linda qui a eu l’amabilité de jouer de ses relations pour m’aider. Merci pour cette piètre opinion que tu as de ma personne.
Rachidi : Salomé...
Je ne l’écoutais plus, et fonçais tout droit vers la chambre m’enfermant à double tour. Je retirais la clé que je posais à mon chevet. Il était pourtant là ce jour quand j’avais envoyé ce gros porc paître. Je pensais qu’il était mon ami et que les amis ne jugeaient pas. Ils nous tiraient parfois les oreilles sans pour autant porter un jugement sur notre personne.
Toc toc toc
Je n’accordais pas d’importance à ces coups qu’il frappait contre la porte. Je n’avais surtout pas envie de lui parler la maintenant. Il avait réussi à plomber mon humeur, moi qui était plutôt joviale.
Rachidi : Salomé...
Moi : ... ...
Toc toc toc
Rachidi : Salomé je sais que tu m’entends...je suis désolé pour ce que j’ai dit ! Je n’aurais dû jamais raisonner de la sorte.
Moi : ... ...
Rachidi : je t’en prie ouvre la porte et laisse-moi te parler
Il frappa encore et encore puis fini par laisser tomber à en juger le silence. Je me couchais sous mes draps quand soudain la porte s’ouvrit.
Moi : Rachidi !
Rachidi : j’ai le double de clé...
Moi : c’est normal c’est chez toi ici et tu dois avoir accès à toutes les pièces. C’est pour ça que dès demain je commencerai à chercher un chez moi pour que tu n’aies pas à supporter la présence d’une fille aux mœurs légères sous ton toit.
Il vint s’asseoir près de moi en soufflant très fort.
Rachidi : écoute Salomé, je m’excuse pour tout à l’heure. J’ai parlé sans réfléchir. L’idée qu’il ait pu te toucher m’a fait démarrer au quart de tour. J’aurais dû te laisser finir, te laisser parler avant de dire quoi que ce soit. Excuse-moi d’avoir porté un tel jugement sur ta personne et tu sais très bien que je ne pense pas ça de toi. Sous la colère nous disons souvent des choses qu’on ne contrôle pas.
Moi : ... ...
Rachidi : Salomé ?
Face à mon mutisme, il fit pression sur mon épaule m’obligeant à me retourner et à lui faire face. Il me caressa tout doucement la joue. Je voyais la tristesse dans son regard.
Rachidi : accepte mes excuses s’il te plaît !
Moi : je t’en veux
Rachidi : au moins tu me parles c’est déjà ça
Moi : hum
Il s’approcha de moi et me posa un baiser sur le front. Il y avait une très grande proximité entre nous alors lorsqu’il leva mon menton et posa ses lèvres sur les miennes, je fermais les yeux et me laissais prendre par cette grande surprise. Il passa sa main sur ma nuque et continua à m’embrasser sensuellement, c’était bon c’était doux, c’était exquis. Je profitais de ce délicieux moment jusqu’à ce qu’un éclair de lucidité fasse un flash dans mon esprit. Je me dégageais vivement de lui en mettant ma main sur mes lèvres. Je tournais la tête sur le côté, couverte de honte.
Rachidi : qu’est-ce qu’il y’a ?
Moi : j’ai besoin d’être seule Rachidi
Rachidi : tu n’as pas aimé ce moment Salomé ?
Moi : j’ai besoin désirée seule s’il te plaît
Il n’insista pas et sortit de la chambre. A quoi pensais-je en me laissant aller comme ça ? Il va encore plus se conforter dans l’idée que je sois une fille facile. Il m’avait embrassée comme ça sans que je ne pose quelconque résistance. C’est décidé, je devais m’en aller d’ici avant que la situation ne devienne gênante.
...Linda...
Cela faisait treize jours que Dharan était rentré de voyage et depuis j’étais la femme la plus heureuse de la terre. J’avais pris cette habitude-là de compter les jours qu’on passait ensemble. Cela constituait de vrais arguments lorsque nous rentions en pleine dispute. Je l’avais laissé ce matin avant de me rendre au boulot.
J’avais fort à faire aujourd’hui, en outre réunions sur réunions mais surtout surveiller la progression de mon équipe sur les différents projets que nous avions à satisfaire. Nous avions reçu la grosse commission de créer un logo adapté à la mission d’une grosse chaine hôtelière. La gérance avait été changée et la personne désormais en charge souhaitait donner un air nouveau, un nouveau visage à l’entreprise.
J’espérais de tout mon cœur que les croquis soient prêts pour les présenter au client avec qui j’avais rendez-vous à 14 heures.
Moi (appuyant sur l’interphone) : Emmy ?
Emmy : Oui madame ?
Moi : je t’en prie pourrais-tu demander au graphiste de me retrouver ici avec les différents croquis pour Platinum Immobiler ?
Emmy : je le fais tout de suite madame
Moi : merci
Quelques minutes plus tard, le graphiste, enfin Paul, se présenta à mon bureau avec les trois croquis. J’aurais pu lui sauter au cou pour avoir respecté les délais. J’avais de quoi tenir mon entretien avec le chargé de communication de la chaîne hôtelière.
Je pris ma pause à midi précise et à treize heures j’étais de retour. C’est avec surprise que Emmy m’annonça qu’un livreur s’était présenté à la réception pour moi. Il apparut dans mon bureau avec des roses rouges. Je signais pour montrer que le bouquet avait été bien livré. Avec le sourire aux lèvres je posais les fleurs sur l’extrême droite de mon bureau et en prit la carte. Je me mis à lire avec effervescence et impatience.
« Yarinya,
Encore un imprévu, encore une autre mission. Tu ne me trouveras certainement pas à ton retour du boulot. Je tacherai de faire vite cette fois-ci et de te revenir au plus vite. Je t’aime tellement ma douce Linda.
Dharan »
Non ! Non ! Non !
Il n’allait pas encore me faire ce coup-là. Je pris immédiatement mon téléphone et composais son numéro. Non il n’allait toujours pas s’en aller et me prévenir chaque fois d’une façon différente, chaque fois me mettre sur le fait accompli.
« Votre correspondant ne peut être joint...
Je coupais l’appel et relançais une deuxième fois, j’obtins la même réponse. Au bout de la cinquième tentative je laissais tomber. Il devrait déjà être dans l’avion ou en plein vol qu’en sais-je ? La colère m’envahissait, je n’avais qu’une seule envie rentrer chez moi boire plusieurs verres de vin rouge et m’endormir.
Si seulement je n’avais pas ce rendez-vous important ! Mes yeux se posèrent sur le bouquet de fleur. Avec rage, Je le pris dans mes bras et allai vers le bureau de Emmy.
Moi : ça te dit d’avoir des roses ?
Emmy (gloussant) : pourquoi pas ? On ne m’en a jamais offert
Moi : eh ben voilà, je te les offre
Emmy : merci madame
M’envoyer des roses pour m’annoncer qu’il voyage encore une fois, n’importe quoi.
A quatorze heures, j’étais prête à accueillir mon rendez-vous. Ce monsieur qui se présenta à moi dans ce costume bleu, n’était pas celui avec qui j’avais eu affaire au début de ce contrat. Il se dégageait de ce monsieur une certaine confiance en soi, un charisme que je ne saurais définir. Sa présence, son essence avaient envahies tout mon bureau.
Moi : bonsoir Monsieur...
Lui : Monsieur Kalou, Nathanaël Kalou. Et vous êtes mademoiselle...
Moi : madame...madame Koshi. Linda Koshi. Veuillez prendre place s’il vous plaît
Il s’assit en arrangeant les bracelets qu’il portait à son poignet.
Moi : excusez-moi, j’aimerais être vraiment sûre que vous êtes là pour le Groupe Platinum Immobilier.
Mr Kalou : tout à fait, j’en suis le nouveau propriétaire. Je m’assure moi-même de certains points en ce moment. Alors où sont ces croquis ?
Je fis sortir mes trois propositions et avec fierté essayait de ventre chacune d’elles avec un discours approprié et adapté à chaque croquis.
Moi : alors le choix vous revient ! Il vous suffit de choisir et nous passerons à l’imprimerie
Il ne réagit pas sur le champ, laissant un silence s’installer entre nous. Encore une fois, je remarquais qu’il touchait ses bracelets, puis se toucha le nez en fronçant les sourcils.
Mr Kalou : désolé de vous décevoir mais aucun de ces croquis ne m’a conquis !
Moi : pardon ?
Mr Kalou : j’ai dit qu’aucun des croquis ne m’a conquis. Je ne sais pas ça ne colle pas avec l’image de ma chaîne.
Moi : je ne comprends pas, nous avons pourtant bossé dur, en nous servant des éléments inclus dans votre mission
Mr : je salue vos efforts mais cela n’a pas été suffisant apparemment puisque je reste un client insatisfait. Vous savez ce que vous ferons ?
Moi : j’écoute
Mr : je vous invite vous et votre calligraphe à faire le tour de ma chaîne sur une semaine. Je crois qu’un séjour de ce genre vous inspirera plus et on aura le bon logo.
Moi : je ne crois pas que cela soit possible...
Mr : c’est soit ça, soit le contrat passe à une autre maison
Il me regarda dans les yeux sans sourciller. Son regard était perçant et me mettait si mal à l’aise que je dû baisser les yeux. Je ne pouvais pas me permettre de perdre ce contrat car ça payait bien et constituait une belle commission pour mon graphiste. Alors j’acceptais.
Moi : c’est compris
Mr (se levant) : bien dans ce cas je vous attends à compte de ce samedi et surtout je me dois de préciser que toutes les dépenses seront à nos frais...merci pour votre temps mademoiselle...
Moi (le coupant) : madame, madame Koshi
Mr Kalou (affichant un sourire moqueur) : merci pour vitre temps madame Koshi
Je me devais d’ajouter l’arrogance sur la liste de ce qu’il dégageait. Prise d’une soudaine idée je rentrais dans l’application message de mon téléphone.
Moi (écrivant à Nancy) : bonsoir, serais-tu intéressée par une semaine tout frais payer chez Platinum Immobilier ?
J’envoyais ce même message à Salomé puis à Violette.