Chapitre 7 : Tinder
Ecrit par Womins
Alex***
Pour la nième fois, je lance ce fichu appel et avant même la première sonnerie, je raccroche en pensant que ce n’est pas une bonne idée. Je pousse mon téléphone du revers de la main et je replonge le nez dans mon travail.
C’est peine perdue, je n’arrive pas à me concentrer. Mon regard se porte à nouveau sur le téléphone, je le frôle et une nouvelle fois, j’abandonne.
J’ai fichue ma journée en l’air.
J’ai oublié de signer le document approuvant les tenues du shooting de demain. Je me suis présentée toute rêveuse à une réunion importante et pour couronner le tout, j’ai par inadvertance supprimé un dossier important de mon ordinateur. Il faudrait que je pense à contacter l’informaticien demain pour qu’il essaie par je ne sais quel tour de passe-passe de me le retrouver.
Dehors, la nuit crache déjà des brises fraiches.
Tout le monde marche très vite. Comme la vie peut être stressante dans les grandes villes.
Je me frotte les mains pour les réchauffer un peu. Et j’arrête un taxi pour qu’il me dépose chez moi.
La chaleur dans le taxi me fait du bien. Je regarde une nouvelle fois mon téléphone et sur un coup de tête, je me décide à passer cet appel.
Ça sonne une fois, puis deux, puis trois fois avant qu’il ne décroche. Sa voix à l’autre bout semble si lointaine.
Raphaël : Allo.
Moi : …
Raphaël : Tu m’entends Alex ?
Moi : Bonsoir, tu vas bien ?
Raphaël : Oui et toi ?
Moi (un peu menteuse) : Je vais bien. Je me suis rappelé que c’est ton anniversaire, alors, je voulais te souhaiter une belle journée.
Raphaël (en riant) : Une belle soirée tu veux dire. Tu es toujours aussi maladroite alors. Je te remercie, ça me fait plaisir.
Moi (un peu plus détendue) : J’ai l’impression que tu pensais que j’avais oublié.
Raphaël : C’est un peu normal non. Après la façon dont nous nous sommes quittés tu ne penses pas ?
Moi (gênée par le chauffeur) : Je comprends. Bah je suis désolée pour tout ce que je t’ai dit ce jour.
Raphaël : Tu n’as pas besoin de t’excuser. Nos vies ont juste pris des tournures différentes et j’ai l’impression que tu le comprends aujourd’hui.
Il a raison. Il me demande comment se passe mon boulot. Et sans trop me forcer, je lui raconte en quelques lignes les derniers mois de ma vie. Je prends le soin de sauter les épisodes de grandes dépressions que j’ai vécu. Il me raconte son dernier voyage en Inde m’apprenant que l’année dernière lui aura appris que la vie se résume à ce que l’on pense essentiel et pour lui, c’était simplement penser, manger et aimer.
Quand je raccroche, je suis surprise de voir à quel point je suis détendue. Je crois que je suis toujours amoureuse de lui mais je ne suis plus folle de lui. A quoi cela lui servirait-il de toute manière. J’ai remarqué qu’il avait pris le soin de me cacher qu’il avait visité le pays de Gandhi avec sa belle. Je le sais parce que sur son profil Viber, il y a une photo de leur bras avec leur main se frôlant sur une table sur laquelle sont posées des spécialités culinaires indiennes. Ils ont la même montre.
Anne-So***
C’est à moi que revient la plus incroyable des missions. Oui, moi Anne-So, exploratrice des plaisirs en tout genre et créatrice de grandes sensations. Epicurienne pure et sexologue à mes heures perdues. Ma devise dans le métier, pratiqué aussi souvent que possible histoire de ne pas être dépassée par les nouvelles tendances.
Il faut dire qu’en la matière, ça change très vite.
Je lis et je relis le Kâma-Sûtra dès que je peux. J’affine et je peaufine mes aptitudes. Avec mes longues années de pratique, je me suis améliorée.
J’ai vite su adapter à mes amants.
Par exemple, avec John, j’ai vite appris que la position du Lotus était idéale.
Il affectionne le fait qu’il puisse à sa guise contrôler en une pression de ses mains sur mes hanches le rythme de mes fesses sur lui.
Daniel aime la position des petites cuillères.
Je lui ai appris qu’il pouvait satisfaire n’importe quelle femme avec celle-là et ce fut pour lui un soulagement. Et dire qu’il y a quelques mois, il souffrait de son sexe un tantinet plus petit que la moyenne.
Il y a aussi Frank.
Sa langue dans ma chatte suffit à le faire jouir. Il sait s’occuper du moindre centimètre de ma cavité secrète. Il aime tellement les cunnilingus qu’il m’en offre volontiers dans l’ascenseur de notre immeuble avant de monter chez lui.
Et puis il y a Fred, mon ex qui est marié. Avec lui, c’est toute une histoire.
Fred est friand de la levrette. Rien d’étonnant, c’est un winner, un dominateur. C’est le genre d’homme qui te déshabille avec le regard dans une salle remplie sans que cela ne gêne personne. Il a un sex-appeal de fou. Je me rappelle du jour de son mariage et j’ai encore des frissons.
Au vu des problèmes de notre amie, et sur les recommandations de Margot j’ai eu l’idée d’inscrire Alex sur Tinder, la célèbre application de rencontre.
Je sais que si je lui en parle elle se braquera et ne sera pas d’accord. Il me faut donc trouver un stratagème pour l’y inscrire sans qu’elle ne s’en rende compte. Une mission pas si compliquée pour l’acrobate que je suis.
Je profite d’une séance de détente au un spa pour accomplir ma mission.
Chacha, Alex et moi, nous sommes allongées en train de nous faire masser par des professionnels. Je savoure le mouvement franc de ces mains expertes qui glissent sur mon dos et s’écrasent à la naissance de mes fesses m’offrant quelques frissons. La tiédeur de ces mains envahit mon être. Je crois que j’ai somnolé un moment.
Je lève la tête et je vois que je ne suis pas la seule à être bercée par ces douces caresses. J’aimerai bien rester mais il faut que je profite de cette absence pour faire ce que j’ai à faire. Je me relève et je m’enveloppe dans une énorme serviette éponge. Je porte la jolie paire de pantoufles de star qui m’a été offerte et je sors de la pièce.
Il fait frais dans les couloirs. Je croise des masseurs et des masseuses qui discutent le sourire aux lèvres. Ils doivent jouer à papa et maman ceux-là. Je descends au parking à moitié nue sous le regard interrogateur des employés et de quelques clients. On dirait qu’ils n’ont jamais vu une femme en serviette. Le parking est mal éclairé alors, je me presse jusqu’à la voiture et je m’y enferme. Je peux commencer.
J’attrape le sac d’Alex et je le retourne sans ménagement. Je n’ai pas de temps à perdre. Son téléphone tombe tout comme ses clés, deux stylos, un paquet de chewing-gum, une boite de dragées et tout plein de petites choses. Seul l’appareil m’intéresse. Je le prends en attendant jouer dans ma tête la chanson de la Champions League. Je connais son code de déverrouillage. En un tour de main, j’accède à son menu. Je tape vite « Tinder » dans la barre de recherche de l’App store et je reconnais vite le petit logo par sa flamme.
Je lance le téléchargement.
Une fois Tinder installé, j’ouvre l'application, et clique sur "sign in with Facebook" pour relier l'application à son profil sur Facebook.
Je prends un peu de temps pour sélectionner des photos de profil sachant que la photo de profil est l’élément le plus important sur ce genre d’application.
C’est dur de choisir une photo dans son album de snobinarde. Cette photo d’elle les cheveux au vent assise sur des marches, une paire de lunettes de soleil près d’elle posée à même le sol me semble parfaite. J’en choisis une autre où elle boit à même la bouteille en tenue de sport, les cheveux attachés en un chignon négligé.
Elle me tuerait si elle savait. Je m’arrête là.
Je personnalise sa recherche en cochant la case « Hommes », je choisis une distance de 35 kilomètres et pour l’âge, je mets entre 29 ans et 38 ans.
Voilà, j’en ai terminé. J’ai fait ma part, le reste dépendra uniquement d’elle.
Je remets tout dans son sac avant de ressortir. Toujours sans la moindre gêne, je marche dans le parking quand soudain, j’entends un bruit sourd. Je regarde autour de moi et je ne vois personne.
Mon cœur se met à battre à la chamade. Je me rappelle de ce film d’horreur dans lequel une femme se faite attaquer dans un parking et là, c’est la panique totale. Je me mets à courir en criant. Voici que ma serviette est retenue par quelque chose. Je ne sais pas ce que s’est et je m’en fiche, je continue de courir à en perdre haleine. Je passe une porte restée ouverte que je bloque immédiatement derrière moi. Je me mets la main sur la bouche.
Il faut que je me calme. Mon cœur va me sortir de ma poitrine si ça continue. Mon Dieu, je risque de crever d’un AVC ici. Sans même m’en rendre compte je me mets à faire une prière.
« Seigneur, je t’en prie prends pitié de ta fille que je suis. Je sais que je ne suis pas un exemple mais je t’en prie, aujourd’hui, j’ai vraiment besoin de toi. Je ne veux pas mourir, pas maintenant. Pardonne-moi d’être tout ce que je suis. Je sais que tu es bon, j’ai confiance en toi, je sais que rien ne m’arrivera si toi tu le décides. Je remets ma vie entre tes mains. Je t’en prie, sauve-moi. Je t’en supplie. Am... »
Une voix (masculine) : Vous avez laissé tomber quelque chose.
Bon sang de bonsoir, je suis toute nue. Il faudrait vraiment que le Seigneur ait pitié de moi sur ce coup-là.
La voix masculine se rapproche. Elle s’arrête derrière la porte et il frappe.
Moi (la voix tremblante) : Qui… qui êtes-vous ?
Lui : Je n’aime pas trop parler à des portes, vous devrez sortir et prendre ceci.
Moi : Vous pensez sincèrement que vous allez m’avoir aussi facilement ?
Lui (moqueur) : Que suggérez-vous donc petit ver de terre ?
Moi : Que vous appeliez les gardiens.
Lui : Je vois qu’on est un peu nudiste. Et puis merde, vous sortez récupérez votre serviette ou je peux aller et la déposer à la réception. Vous pourrez toujours sortir cette nuit, quand vous serez sûre que je ne suis plus dans les parages.
Moi : Promettez-moi de porter un préservatif s’il vous plait.
Lui : J’en ai dans ma voiture si vous voulez. Allez, je ne vous ferais aucun mal.
J’ouvrais la porte tremblante de peur, tout en prenant soin de me cacher derrière. Avant qu’elle ne soit vraiment ouverte, il me tendait déjà la serviette par l’entrebâillement. Je la saisis rapidement et je m’enveloppais sans rien demander.
J’ouvre avec la certitude qu’il s’amuse bien de moi. Je sors enfin et sans dire un mot, je marche bouillonnante de colère, droit vers l’ascenseur. Il me suit. Je monte dans l’ascenseur et alors que les portes se referment déjà, une main les freine. Le voici qui prend le même ascenseur que moi. Il m’énerve.
Je baisse ma tête.
Lui (impassible) : Ça ne vous tuerait pas de dire merci.
Je croise les bras comme une gamine pourrie gâtée attendant impatiemment que cette fichue machine s’arrête.
Je retrouve les filles assises et en pleine conversation. C’est Alex qui remarque la première que j’ai une sale tête. Je me passe de leur expliquer ce qui vient de m’arriver. Je préfère éviter qu’elles me demandent ce que je faisais au sous-sol. Je m’installe près d’elles et alors que nous parlons de tout et de rien comme le plus souvent, je repense à cette frayeur que j’ai eue quelques instants plus tôt. J’aurai pu me faire égorger par un malade sans que personne n’en sache jamais rien. Je secoue ma tête pour chasser ces vilaines pensées. Je suis en vie et c’est ce qui compte.
Il est temps de quitter les lieux. Je me sens radieuse.
J’ai l’impression de sortir tout droit du ventre de ma maman. C’est bien agréable tout ça. Durant le trajet jusqu’à chez moi, le téléphone d’Alex n’a pas arrêté de sonner. J’aurai dû le mettre en mode silencieux.
Exaspérée, elle balance son sac à l’arrière.
Moi : Tu ne regardes pas ?
Alex (s’étirant péniblement dans l’habitacle de ma voiture) : Non, je n’ai pas envie que une mauvaise nouvelle au boulot ou dans la vienne gâcher cette superbe journée.
Moi (étonnée) : Tu es sûre que ça va ?
Alex : Oui. Je suis même en pleine forme.
Chacha : Si tu le dis !
Alex lui jette un coup d’œil rapide.
Alex (se tournant vers moi) : En fait, j’ai appelé Raphaël il y a deux jours.
Chacha : Et quoi ? Il veut revenir ?
Alex (éclatant de rire) : Ce serait un peu trop beau. En fait, nous avons simplement parlé comme de vieux copains sans plus. Il a l’air très heureux. Il a l’air différent. Je crois que lui parler m’a fait me rendre compte que oui je l’ai perdue mais ce n’est pas la peine de perdre aussi le peu de temps qu’il me reste sur terre.
Moi (donnant un coup sec de volant) : Ca veut dire que tu l’as oublié ? Alléluia.
Chacha : C’est le cas de le dire.
Alex : Pas si vite, je l’aime toujours mais plus de cette façon horrible.
Elle nous expliqua longuement ce qu’elle avait l’intention de faire.
Dans ses yeux je pouvais lire une pointe de tristesse.
Moi (me sentant coupable) : Et si nous allions manger quelque chose.
Alex (emballée par cette idée) : Humm je n’ai pas faim mais je suis prête à vous suivre.
Chacha : Rouleaux de printemps et sushis ça te va Anne-So ?
Moi : Et comment ?
Chacha appelle et passe une commande. Moi, je prends un virage, direction notre sushi bar favori.
Installées sur le plancher chauffant de mon appartement, nous dégustons notre repas. Alex qui n’était pas intéressée pique dans nos assiettes sans complexe. Il serait peut-être temps de lui avouer ce que je viens de faire.
Je rentre dans la chambre et je ressors avec le téléphone d’Alex.
Moi (un faux air innocent) : Tu devrais y jeter un coup d’œil, ça n’arrête pas. C’est peut-être important.
Elle attrape le téléphone en plein vol et le déverrouille. Elle a l’air perdu.
Alex : C’est quoi cette histoire ? Je n’y comprends rien.
Moi (joignant les mains comme pour prier) : Ne te vexe pas ok ?
Elle me regarde sans rien dire. Chacha se redresse et me regarde elle aussi.
Moi : En fait, je t’ai inscrite sur une application de rencontre. Tinder, tu connais ?
Alex (plissant des yeux) : Tu as fait quoi ?
Chacha : Je crois qu’elle a dit qu’elle t’a inscrite sur Tinder. C’est une appli de drague.
Moi (plaidant ma cause) : Non, c’est une appli de rencontre.
Chacha se met à rire.
Chacha : Il faut vraiment se sentir coupable pour faire la différence entre appli de drague et appli de rencontre.
Alex : Excusez-moi mais le débat c’est avec moi, pas entre vous deux.
Moi : Pour faire court, je t’ai inscrite sur une appli qui te permettra de faire des rencontres avec des hommes près de toi.
Alex : Ah non, crois-moi, je n’ai pas l’intention de finir avec Kylian mon voisin de 16 ans. Tu vas prendre ce téléphone et tout de suite me désinscrire de ce truc super con.
Moi (souriante) : Non, ne le prend pas ainsi. Allez, viens je te montre et tu me dis ce que tu en penses.
Chacha (m’offrant enfin son soutien) : Elle a raison, tu ne perds rien à jouer le jeu.
Alex nous regarde comme des traitresses. C’est un peu ce que je suis.
Nous prenons place sur le canapé. Je m’installe au centre et je commence par lui expliquer le type d’hommes qu’elle est supposée rechercher.
Je lui montre les photos de profil que j’ai choisi.
Alex : Sérieusement, tu crois que avec ça quel mec voudra de moi ?
Chacha : Un mec normal.
Alex (la tête dans les mains) : Je n’arrive pas à croire que t’ais mis cette photo de moi toute en sueur.
Moi : Tes photos sur Facebook ça craint. Tu veux savoir le message qu’elles renvoient.
Alex : Oui dis-moi tout !
Moi : Eh bien, elles disent grosse bouge à l’horizon.
Chacha : Elles disent j’ai besoin de rien, j’ai besoin de personne. Alors que celle-ci te rend un peu plus humaine.
Avec Charlotte, nous nous frappons les paumes de main. Nous partageons le même avis sur le sujet.
Alex : Ok, je vois que tu as pensé à tout. Je les rencontre donc comment ?
Moi : C’est simple. Tu as dans un rayon de 35 kilomètres des hommes correspondant à ta recherche, ils peuvent ou non avoir les mêmes centres d’intérêt que toi. Tu as juste à faire défiler les photos de ces hommes et tu like les profils qui te plaisent. Si un mec et toi vous vous likez mutuellement alors, vous pouvez rentrer en contact. Tu as compris.
Alex (arrachant son téléphone de mes mains) : Merci pour la petite leçon mais je ne suis pas intéressée.
Moi : Je pensais que tu voulais vivre, t’amuser et tout.
Alex : Oui mais surement pas avec de parfaits inconnus.
Chacha : Je t’avais dit qu’elle serait pas cap’. Elle est trop coincée.
Je voyais ce que Chaha voulait faire. Elle n’était pas au courant de cette histoire mais l’idée lui plaisait bien et finalement, elle essayait de convaincre Alex elle aussi.
Moi : Humm et dire que tu la connais si bien. Bref, je te file tes 100 euros.
Chacha : Ouais, par ici la monnaie.
Moi : Hmmmm…
Alex : Vous avez fait un pari ? Ok, je vais vous prouvez que je ne suis pas coincée du tout. Je veux bien essayer durant quelques temps.
Moi (fière de nous) : Combien de temps ? Un mois ?
Alex : tu es folle ou quoi ? J’ai pas le temps pour ces bêtises. Disons 3 jours.
Chacha : Ecoute si tu veux le faire, tu le fais vraiment.
Alex : Ok, 5 jours c’est mieux ?
Moi : Disons 20 jours.
Alex : Never !
Chacha : On coupe la poire en deux et demi. Pourquoi pas dix jours. Avec une condition.
Alex (bras croisés, menton haut) : Laquelle ?
Chacha : Que tu rencontres au moins deux hommes par jour.
Alex : Marché conclu.
Je lui serre la main et Chacha en fait de même.
Let’s go, la partie peut commencer.
PS: Je n'avais pas l'intention de publier un nouveau chapitre mais vos commentaires m'ont donné la force de vous en taper un rien que pour vous faire plaisir. Et ce fut pour moi un plaisir.
Merci.