Chapitre 7 : un mariage presque parfait

Ecrit par Mayei

Chapitre 7 : un mariage presque parfait

 

...Camille Agnimel...

  

Je venais à peine de prendre un pain fourré chez ma voisine de derrière que le professeur rentrait en classe. Zut alors ! J’avais tellement faim ! Ce matin je m’étais réveillée un peu en retard et ça avait été la galère pour trouver un compartiment de douche non occupé. C’est logiquement que je n’avais pas pu être à l’heure pour le petit déjeuner collectif. J’étais une habituée des internats pour filles. Depuis que j’avais commencé le collège, maman avait insisté pour que je sois dans cet établissement de sœurs. Je dirai même que je me sentais plus à l’aise ici qu’à la maison. Malgré le fait que je sois plus avancée que les autres de mon âge, j’arrivais facilement à m’adapter. Et la seconde n’était pas si mal. 

  

Mr John : Agnimel Camille Noémie !

 

Moi : présente monsieur 

 

Mr John : Ako Marie-Andrée...

  

Pendant qu’il procédait à l’appel, j’en profitais pour glisser ma main dans mon casier et couper un morceau de pain. Je me couchais sur la table pour me le mettre en bouche. Mon Dieu comme c’était bon ! J’ai coupé un autre morceau et avant même de pouvoir le mettre en bouche, le professeur cria mon prénom. En même temps, tous les regards se braquèrent sur moi. Merde ! 

  

Mr John : qu’est-ce que vous avez dans la bouche mademoiselle Agnimel ?

 

Moi : ... ...

 

Mr John : vous mangez en classe ? 

 

Moi : ... ...

 

Mr John : vous allez me copier cinq cent fois, je ne mangerai plus jamais en classe même si la faim me tenaille. 

  

Toute la classe est allée dans un fou rire sauf moi bien sûr. Je me suis rassise n’ayant même plus faim. J’ai suivis le cours de français en étant distraite. Je pensais à toute cette copie que j’allais faire ce soir puisque je voyais monsieur John demain. Ma voisine, avait passé tout son temps à se moquer de moi. Lorsque midi sonna, c’est en pressant le pas que je me dirigeais vers le réfectoire. Je n’allais pas être en retard pour le déjeuner non plus. J’ai réservé une table pour mes amies et moi et me suis mise dans le rang. Au menu il y avait du riz jaune à la viande. La nourriture de masse quoi. 

  

Andrea : les lesbiennes ont encore frappé !

 

Moi : quelle affaire de lesbienne encore ? 

 

Eunice : il paraît que Raoul a encore fait des siennes. Sa go a attrapé la rivale 

 

Moi : vous abusez franchement ! Vous savez tout. 

 

Andrea : d’accord reste la 

  

Oui vous avez bien lui Raoul. Ce n’est pas un homme dans une école pour filles mais bien une fille aux allures d’homme. Raïssaétait son vrai prénom mais elle préférait se faire appeler Raoul. Toujours les cols levés, une seule chaussette et la démarche dandinant, elle se faisait nettement remarquer. Il ne fallait pas oublier la voix rauque. Elle était belle et avait des copines dans l’internat. Bien sûr les sœurs n’en savaient rien ou faisaient semblant de ne pas voir, je n’en sais rien. Je me pressais de finir mon repas pour être à l’heure pour mon cours de l’après-midi. Heureusement que je finissais un peu tôt. J’allais pouvoir me reposer un peu avant le temps des études et la copie à rendre à monsieur John. 

 

Ce cours d’histoire géographie à cette heure était une torture. Le chapitre du jour était sur les États Unis. Je ne comprenais pas pourquoi nos programmes n’étaient pas centrés sur notre pays mais bon. Mes paupières étaient lourdes de sommeil. La classe était silencieuse. Certains copiaient tandis que d’autres avaient abandonné et dormaient simplement. A la sonnerie, tout le monde s’est levé sans attendre que le professeur ne dise quoi que ce soit. J’ai vu madame Deka, remuer la tête de désolation lorsque je quittais la salle à mon tour. Je ne me suis même pas changée, que je me jetais sur le lit pour un profond sommeil. J’avais au préalable mis mon réveil à 17h30. 

 

[...]

 

Dans ma robe carrelée de l’internat, j’étais toute fraîche après la douche que je venais de prendre. J’étais prête pour bosser. Je n’avais pas envie de prendre ce qu’il y avait de servit aujourd’hui. Mes amies étaient là mais bien loin de moi. Dans la salle d’étude il y avait une surveillant et étude c’était étude. Ce n’était pas le moment pour papoter, parler de tout et de rien et être déconcentrée. J’ai commencé par le plus important, c’est à dire les cours à réviser pour mon prochain devoir. Après deux heures de temps à lire et relire pour mieux comprendre, je n’en pouvais plus. J’ai tout fermé et ai retiré une feuille de mon cahier pour entamer ma punition. Cinq cent fois, je ne mangerai plus jamais en classe même si la faim me tenaille. Il n’y avait que moi à qui cela pouvait arriver. 

 

Je baladais mon regard dans la salle lorsque je vis Raoul se lever et aller vers la surveillante. Son regard croisa le mien et elle se retourna vers la dame. Mon cœur se mit à battre fort dans ma poitrine sans savoir trop pourquoi. Dans sa même démarche, Raoul se dirigea vers moi et s’arrêta à mon niveau avant de s’asseoir sur le même banc. Je ne comprenais rien de ce qui se passait. 

  

Raoul : j’ai dit à la surveillante que tu avais besoin de moi pour comprendre un sujet. Donc sort ce que tu ne comprends pas.

 

Moi (confuse) : mais...

 

Raoul (glissant sa main sur ma cuisse) : regarde tes cahiers ! Et sois attentive. 

 

Moi (ravalant ma salive tout en regardant mon cahier) : je ne comprends pas ce qui se passe. 

  

Raoul se rapprocha et envoya sa main sous ma robe. Je me retins de crier. A vrai dire, mon system de réaction était complètement lent. 

  

Raoul : comment tu peux te promener dans l’école avec de belles fesses comme ça ? Tu t’appelles comment même ?

 

Moi (bégayant) : Ça...Camille. 

 

Raoul : tu me plais Camille. 

 

Moi (dépassée) : je ne sais que dire.

 

Raoul : ne dis rien ! (Se levant) je m’en vais mais on se reverra 

  

Ma main tremblait encore après son départ. Monsieur John remarquera certainement la différence dans mon écriture. Il me fallut du temps avant de me reprendre et continuer ma rédaction. Je finis juste à l’heure avant qu’on ne ferme la salle d’étude. Je pris mes affaires avec moi et marchais rapidement. Ce fut sans compter sur mes amies qui tombèrent sur moi. Moi qui les pensaient parties, elles étaient bien là à m’attendre dans le couloir. C’est en nous dirigeant vers le dortoir qu’elles me posèrent leurs questions. Enfin...je suis sûre sur ça leur brûlait aux lèvres. 

 

Eunice : qu’est-ce que Raoul te voulait ? 

 

Moi : comment ça ?

 

Andrea : on lvue sur ton banc. Qu’est-ce qu’elle voulait ?Vous n’êtes pas amies non plus de la même promotion. Que voulait elle ?

 

Moi : désolée, j’étais distraite. (En fait je réfléchissais à que dire) elle m’a expliqué qu’elle comptait mettre sur pied un club de soutien scolaire. Elle voulait savoir si je pouvais aider avec les maths. Comme quoi elle a entendu que je me débrouillais bien. 

 

Andrea : juuuuu Raoul deh !

 

Eunice : genre elle veut se donner une autre image ?  Pkaaaa on sait qu’elle est lesbienne. Cours d’aide ou pas, lélé.

 

C’était la seule idée qui m’était venue en tête. Je ne sais même pas à quel moment j’y ai pensé pour faire ressortir ça aussi bien !  Le pire était que mes amis avaient cru. L’extinction des lumières a suivi comme d’habitude et chacune s’est glissée dans son lit. C’est à ce moment que je me mis à penser fortement ça ce qui s’était passé un peu plus tôt...à Raoul. Je m’étais fait tripoter par une fille. 

 

Je l’avais laissé glisser sa main sous ma jupe alors que je pouvais tout simplement me lever et le signaler à la surveillante. J’aurais pu le dire à mes amis mais ai raconté une contre vérité. J’avais aimé ce moment avec Raoul...j’avais frissonné en sentant sa main froide sur me cuisse. Si ma mère avait vu ça ! Si ma mère avait écho de ça...elle crierait au scandale. J’allais passer le reste de ma vie chez un prêtre exorciste puisque pour elle les homosexuels étaient possédés. Ce n’est pas dans la maison de Christiane Agnimel que je vais avoir des désirs homosexuels.  

  

...Audrey Yapo...

  

Moi (pleurant) : ça fait mal maman...

 

Maman : je sais ! Mais ne laisse pas ce bon à rien avoir autant d’impact sur toi. Je t’avais parlé la dernière fois du jeune homme...

 

Moi : arrête snif arrête maman ! Je ne veux rien entendre de tout ça. Je veux juste guérir et me concentrer sur moi. Je ne veux plus entendre parler d’un autre arrangement alors de grâce arrête-moi ça tout de suite. Voilà où un premier arrangement nous a menées et tu veux encore un autre ? Au revoir. 

 

J’ai complément raccroché et ai mis mon téléphone en mode avion. Je n’avais pas envie de l’entendre. Je ne voulais pas réfléchir comme elle. Rester dans mon coin était la meilleure chose à faire. Depuis notre dernier échange, Missiba n’avait pas essayé de me joindre. Rien du tout. C’était comme si nous n’avions pas fait tout ce temps ensemble. Par respect pour la durée de notre relation, il aurait quand même pu vérifier mon état...s’assurer que j’allais bien ou que je ne déprimais pas. C’était comme s’il n’y avait rien eu entre lui et moi et c’était pénible. 

 

Sur un coup de tête, je décidais de me rendre chez lui pour parler. Peut-être qu’il avait eu le temps de penser à autre chose, remettre ses idées en place et revenir à lui-même. Sûrement qu’il avait besoin d’espace pour réaliser qu’il tenait à moi et qu’il ne voulait que moi. Ça faisait maintenant deux semaines que ça durait...il devait donc réaliser. En sortant de ma chambre telle une furie, je tombais sur Haley. Je mentis en lui disant que j’allais faire un tour pour me changer les idées. Elle n’avait pas insisté. J’ai conduit jusqu’à chez Missiba. Devant la porte de chez lui, jeu envie de rebrousser chemin mais j’étais déjà là. Je n’allais pas gaspiller le carburant, qui coûtait cher, pour rien. 

 

Missiba avait un large sourire et le téléphone contre l’oreille lorsqu’il m’ouvrit la porte. Je pense qu’il n’avait pas réalisé qu’il s’agissait de moi. Une fois le constat fait, le sourire disparut immédiatement. Je l’ai vite entendu dire « je te rappelle tout à l’heure » à la personne à l’autre bout du fil. 

  

Missiba : qu’est-ce que tu fais la ?

 

Moi : est-ce un crime de passer te voir ?

 

Missiba : sauf que la dernière fois que nous avons échangé, tu m’as demandé de sortir de chez toi en criant en plus.

 

Moi : c’est pour ça que nous allons rester devant la porte ? Tu ne vas pas me demander de rentrer ? 

 

Missiba : ça ne servira à rien que tu rentres Audrey. Faut comprendre que toi et moi c’est terminé. Il n’y a plus de possibilité. De plus j’aime une autre. 

 

Moi (accusant le coup) : aimes ? Tu aimes une autre ? En l’espace de combien de temps tu aimes une autre ? Comment peux-tu aimer une autre avec tout le temps qu’on a passé ensemble ? tu es allé juste pour les vacances et tu en déduis que tu l’aimes ? Ou tu me mets ?

 

Missiba : durer avec quelqu’un ne signifie pas qu’on aime la personne Crois moi. Toi et moi c’est fini. Rentre chez toi...ne nous donnons pas en spectacle s’il te plaît.

 

Moi : mi...(claque)

   

Il avait déjà refermé la porte. J’eus le réflexe de me tourner pour voir si quelqu’un ne nous avait pas vu. Il n’y avait personne dans la rue en ce moment. J’avais tellement honte. J’aurais resté chez moi. Si Haley apprenait ça, elle me mangerait cru. Dans ma voiture, je passais un bon moment à pleurer...à chaudes larmes. Pourquoi avais-je autant mal ? Lui riait...il aime une autre et moi, je souffre dans ma chair. Ce monde était injuste. Je l’avais aimé de la plus simple des façons...de façon désintéressée. Je l’avais aimé de tout mon cœur et c’était  ce que je récoltais. Aujourd’hui, il me claquait la porte au nez. Hum (levant les yeux au ciel) que pourrais-je faire encore ? Il ne veut plus...je ne pouvais pas lui forcer la main. Je séchais mes larmes et démarrais enfin. Il fallait clore ce Chapitre Missiba Fadiga. 

  

...Leila Koutoua future épouse Amichia...

 

Moi : je ne sais même pas comment faire pour qu’il s’éloigne de sa mère ne serait-ce qu’un tout petit peu. Il est constamment dans ses jupons et cela se fait ressentir sur notre relation. Elle a son mot à dire sur tout. Je dis bien absolument tout. Ça ne m’étonnera pas si elle vient elle-même choisir la couleur des murs de notre chambre conjugale et aussi les draps. 

 

Maman : Leila, surveille un peu ta bouche. Nous sommes dans leur maison et les murs peuvent avoir des oreilles.

 

Justine (Titi) : elle n’a pas tort en plus. Attrape ton cœur on va en finir avec le mariage coutumier. Daryl est un très bon parti tu sais. 

 

Moi : hum…même si ! ce n’est pas pour ça que je vais supporter les bêtises et me taire.

  

L’arrivée de la maquilleuse mit fin à notre discussion. Si je pouvais échanger de cette situation avec ma mère et ma sœur, je ne pouvais pas me permettre d’en parler alors qu’une tierce personne était avec nous. Aujourd’hui avait lieu mon mariage coutumier. La norme voudrait que nous nous retrouvions dans la maison de mon père puisque c’était à lui qu’on venait demander ma main mais madame Amichia avait estimé que notre maison n’était pas assez digne de recevoir ses illustres invites. Papa avait dans un premier temps pris cela comme une insulte mais maman avait réussi à lui faire comprendre que seule moi comptais en ce moment. Les egos devaient être mis de côté. J’ai tout de même cela en travers de la gorge. 

 

Elle me sortait tellement par les pores si elle le savait. J’allais m’arranger pour qu’elle nous fiche la paix. Je l’avais supportée tout le temps qu’avaient duré nos fiançailles mais je n’allais pas me la farcir également dans mon mariage. Tout le temps à rire de façon hypocrite à en avoir mal aux joues. Daryl devait apprendre à vivre sans constamment se tourner vers sa mère ou demander son accord avant de faire quoi que ce soit. Je sais que mon statut social est ce qui dérange Madame Amichia. Elle aurait préféré que son fils épouse l’une des leurs mais c’était sur moi qu’il avait jeté son dévolu et elle ne le supportait pas du tout. Je savais que ma vie de couple n’allait pas être de tout repos. Mais qu’elle attache la ceinture comme je suis prête moi. 

 

« Bonjour tout le monde. Je suis là pour la tenue. »

 

J’ai vu Désirée dans le miroir et mon visage s’est tout de suite illuminé d’un sourire radieux. Elle avait été là il y a deux jours pour un essayage afin de voir toutes les retouches à faire. Coup de théâtre il n’y en avait pas. J’étais bluffée. Elle savait s’y faire. Quand je pense que nous nous fatiguons à aller voir des couturiers de stars ou même faire venir des vêtements depuis l’étranger alors que sur place nous pouvons avoir une très bonne qualité. 

  

Maman : comment ça va ma fille ?

 

Désirée : très bien et vous ?

 

Maman : très bien ! 

 

Moi : Désirée c’est comment dehors ? il y a déjà du monde 

 

Désirée : pas mal de monde. On n’attend plus que toi. 

  

Elle fit sortir la tenue, que ma belle-mère n’avait pas encore vue et la posa délicatement sur le lit. La coiffeuse et la maquilleuse avaient fini de me rendre belle. Le rendu était simplement magnifique. Rien de bien extravagant mais ma beauté avait vraiment été mise en avant. Justine m’a aidée à passer ma robe sous le regard de Désirée qui avait son matériel dans les mains au cas où un accident se produirait. Tout était simplement parfait. Je n’aurais pas rêvé mieux. Désirée prit congé de nous alors que maman s’apprêtait à faire la prière pour bénir ce moment. Sauf que nous avions été interrompues par ma belle-mère. Si ce n’était pas une sorcière ! comment venir au moment où des personnes veulent prier. 

  

Madame Amichia : Pourrais-je avoir un moment seul avec ma belle-fille ?

 

Maman et Justine m’ont regardée, l’air de demander si tout irait bien. J’ai fait un mouvement discret de la tête pour leur dire que tout irait bien. Ce n’est pas aujourd’hui qu’elle me tuerait. Même si elle le faisait, tout le monde le saurait. J’ai donc regardé ma mère et ma sœur s’en aller. 

  

Madame Amichia : je vois que ce n’est pas la tenue que j’ai choisie.

 

Moi : Vous voyez bien. C’est mon mariage et je trouve normal que ce soit moi qui choisisse ma propre tenue et non vous. Avec tout le respect que je vous dois bien sûr. 

 

Madame Amichia : c’est peut-être ton mariage mais c’est mon fils qui t’épouse. Et crois-moi tu as intérêt à te faire toute petite lorsque je suis dans les parages. 

 

Moi : je suis aussi la fille de quelqu’un. Madame Amichia ce n’est pas parce que mon père n’est pas du gouvernement que vous allez penser que nous sommes des moins que rien. Nous n’avons pas eu besoin de vous pour manger à notre faim ou pour subvenir à nos besoins vitaux. Si Daryl a décidé de m’épouser c’est parce qu’il m’aime et qu’il a trouvé quelque chose en moi. Une maman est faite pour s’occuper de son enfant mais lorsque c’est le moment de couper le cordon il faut le faire Madame Amichia…sinon on finit sa vie aigrie et la tension finit par avoir raison de nous. 

 

Madame Amichia : tu es donc sûre que mon fils t’aime ?

 

Moi (la regardant dans les yeux) : et certaines !

 

Madame Amichia : Je jurais avoir entendu Daryl dire « je t’aime à Désirée » après leur rapport le jour ou vos mesures ont été prises.

 

Moi : même vos mensonges ne réussiront pas à nous éloigner madame Amichia

 

Madame Amichia : si seulement c’étaient des mensonges ! tu peux aller lui demander si tu ne me crois pas. De toutes les manières, il y avait quelque chose entre eux au paravent. Il a même dit qu’elle n’avait qu’à dire un seul mot pour qu’il laisse tout tomber…laisser tomber le mariage je veux dire. Sur ce bon mariage…on se trouve en bas. (S’en allant) même pas encore mariée qu’on te trompe sous ton nez.

 

J’ai tout à coup eu chaud. Je cherchais mon téléphone dans tous les sens lorsque maman et Justine rentraient dans la chambre. Je ne leur accordais même pas un regard. Je voulais trouver mais téléphone mais impossible. Je ne me souvenais plus de l’endroit où je l’avais laissé la dernière fois. 

  

Maman : qu’est ce qui se passe ? elle voulait quoi ?

 

Moi (agitée) : Justine ou est mon téléphone ?

 

Justine : avec moi ! pourquoi ?

 

Moi : passe-le-moi.

 

Justine (me tendant le téléphone) : mais dis-nous au moins ce qui se passe. Nous sommes inquiètes.

  

J’ai simplement compose le numéro de Daryl et lui ai demandé de se pointer aussi vite qu’il le pouvait. Il me posait des questions quant au ton de ma voix. Je ne répondis rien et raccrochais. Dans la chambre, je ne faisais que des vas et vient. J’espérais que ce que cette femme venait de dire était faux. Daryl ne pouvait pas me faire ça ! il ne pouvait pas se foutre de moi de la sorte. Maman et Justine n’arrêtaient pas de me poser des questions. Je ne pouvais pas parler tant j’étais anxieuse. J’étais convaincue que Madame Amichia voulait me pourrir cette journée et voulait me faire perdre mon temps ce pendant une partie de moi voulait la croire. NON ! ce n’est pas possible…elle ne disait pas la vérité.

  

Maman : Ah Daryl ! tu fais bien d’arriver. Je ne sais pas ce qui ne va pas avec ta femme…elle ne fait qu’aller et venir sans parler.

 

Justine : comment ça tu ne sais pas ? elle était bien jusqu’à ce que ta mère ne s’enferme avec elle et depuis Leila est dans un état second. 

 

Daryl : mon amour qu’est ce qui ne va pas ? est-ce le stress du mariage ?

 

Moi : Désirée, la couturière…celle qui a fait notre tenue est-elle ton ex ?

 

Daryl (toussant violemment) : de quoi parles-tu ?

 

Moi : Désirée est ton ex ou pas ? Tu te l’aies tapée le jour de la prise de mesures ou pas ?

 

Daryl : écoute bébé...je ne sais pas où tu vas chercher tout ça. On doit faire la dote tout à l’heure. On en reparlera s’il te plaît. 

 

Moi (hurlant) : non ! Je veux savoir maintenant. 

  

Son regard était fuyant...il arrivait à peine à lever la tête. Je comprenais tout. Pour une fois sa mère avait raison. (Tournant sur moi-même) je portais une tenue faite par l’ex de mon fiancé. Ils se sont tous deux payés ma tête...sous mon nez. Quelle est ce genre d’humiliation ! Je tremblais comme une feuille sous le vent. Je n’avais pas mal mais une certaine haine venait de m’envahir. J’ai commencé par saccager ma coiffure sous les regards ébahis de maman et Justine.

  

Maman : Leila qu’est-ce que tu fais comme ça ? On doit faire la dote.

 

Moi : vous n’avez pas entendu comme moi ?? Désirée qui était ici est son ex.…son plan cul.

 

Maman : on va régler ça après. Pour le moment terminons la dote.

 

Justine : je crois que maman a raison 

Daryl : c’est vrai bébé ! Ta mère a raison. 

  

Je ne les écoutais plus...la rage avait fait tout son chemin en moi. Je retirais ma tenue alors sur maman essayais de me forcer à la garder. Je ne voulais plus de cette tenue. J’enfilais celle que j’avais le matin après ma douche. Daryl essaya de me stopper mais le regard que j’envoyais en sa direction l’en dissuada aussitôt. 

  

…Désirée Fadiga….

 

Melaine : mais que se passe-t-il ? on ne voit ni la mariée, ni le futur marie. Depuis ça tourne en rond et je commence à en avoir sérieusement marre. J’aurais pu faire autre chose de mon temps que de le gaspiller ici. 

 

Christiane : autre chose comme ?

 

Melaine : sache que je ne suis pas Désirée. Si tu commences, je vais terminer pour toi. 

 

Papa (se raclant la gorge) : que je n’entende l’une d’entre vous encore une fois. Vous vous taisez et on attend. 

  

Au même moment, passait le photographe de je ne savais quel magazine. Nous avons plaqué nos sourires apprêtés et une fois partit, les mauvais visages ont repris place. Pour dire vrai, ça commençait à faire long. Selon le programme, ça aurait dû débuter depuis mais comme l’avait dit ma sœur, on ne voyait personne à part les parents. Le marié qui était pourtant là, avait disparu depuis peu. Papa avait son regard des mauvais jours et celui qui allait se tromper…vraiment, seule la prière de sœur Christiane allait le sauver. Maman quant à elle, était juste silencieuse. Elle était toujours anxieuse lorsqu’on se retrouvait tous ensemble de la sorte. 

 

Tout à coup nous avons vu les photographes se ruer vers l’entrée de la maison puisque nous étions dans la cour. A voir comment chaque invité tirait le cou, il devait se passer quelque chose d’inquiétant. Sur notre table aussi ça tirait les cous mais impossible de voir ce qui se passait. 

 

Leila (apparaissant devant moi toute débraillée) : ah te voici ! c’est toi que je cherchais

 

Moi : moi ? pourq

  

Le temps pour moi de réaliser qu’elle venait de me coller la plus belle gifle de ma vie. Ça faisait vraiment mal. Waouh

  

Philippe : d’où sortez-vous pour agresser ma sœur de la sorte ?

 

Leila : oh vous vous levez pour défendre votre sœur 

 

Justine : Leila c’est bon comme ça ! allons. Tu te donnes en spectacle. 

 

Leila : tu vas me lâcher ? merde ! (Regardant Philippe) vous croyez votre sœur tellement sainte que vous vous levez pour prendre sa défense n’est-ce pas ? sauf que c’est une grosse trainée. 

 

Melaine (se levant à son tour) : ah ma chérie…si c’est la bagarre que tu cherches nous allons te servir ça tout de suite même si c’est le jour de ton mariage. 

 

Leila : ah, je vois le genre de famille que vous êtes. Et dire que de loin je vous admirais. C’est bien dommage. Votre sœur vient ici avec son sourire hypocrite et couche avec mon futur mari et vous vous liguez contre moi. La peine de quelqu’un ne vous fait donc rien ? (À moi) sache que tout le monde saura le genre de personne que tu es. Je vais partager partout le genre de travail que tu fais. Gâcher les jours heureux de tes clientes. Crois-moi, plus personne ne voudra de tes services. Espèce de pute. (Aux photographes) quittez sur mon chemin. Il n’y a plus de mariage ici.

  

Tout le temps qu’avait duré cette scène, je n’avais dit mot. J’avais toujours la main sur la joue, complètement honteuse. Je n’osais regarder les membres de ma famille. J’imaginais comment les autres invités nous regardaient. Je ne savais pas que cette journée allait se dérouler ainsi. Si seulement, je pouvais remonter le temps pour effacer ce qui s’était passerentre Daryl et moi ce jour-là ! Je ne voulais en aucun cas gâcherson mariage…je ne voulais même pas de Daryl en plus

 

Sans un regard, mon père a quitté la tablesuivit de ma mère. Notre table était étrangement silencieuse alors que ma main était toujours sur ma joue. Le maitre de cérémonie, dans le micro, invitait tout le monde à rester calme et qu’on avertirait sur le déroulement de la cérémonie. Aussi, tous les représentants médiatiques étaient invités à se réunir dans une pièce de la maison

  

Christiane : tu es contente de toi ?

 

Moi : … …

 

Christiane : tu as trainé ton mauvais comportement jusque dans la maison d’autrui. Tu viens de gâcher la vie d’une femme qui ne te connaissait ni d’Adam ni d’Eve. Tu as gâché son mariage Désirée, es-tu fier de toi ? je ne sais plus comment te parler pour que tu entendes raison. Apprends à te comporter décemment. Toujours à te donner au premier venu. Donc tu couches avec lui alors qu’il est sur le point d’épouser une autre. Autant rester au bord du trottoir. 

 

Melaine : Tu y vas fort Christiane. Ce n’est pas une façon de parler. 

 

Christiane : c’est vous qui la soutenez. Est-ce que ce que je dis est faux ? non ! tu as fait honte à toute la famille. Tous les yeux étaient sur nous. J’espère vraiment que cette fille fera ce qu’elle a dit. Je veux voir comment tu fermeras cet atelier une bonne fois pour toute. Range ta vie…va à l’église et cherche à te faire délivrer. 

 

Moi : Christiane si je t’entends encore me parler…je vais oublier que tu es ma grande sœur et nous nous donnerons en spectacle ici.

 

Christiane (riant) : oh quand c’est moi tu as la grande gueule. La fille t’a collée une gifle tu n’as même pas pu riposter mais c’est sur moi que tu veux te muscler ? je veux bien voir ça. 

 

Armel : Christiane ça suffit maintenant !

 

Moi : non laisse ta femme parler. (Me levant) de toutes les manières je n’ai plus rien à faire ici. Je rentre. 

 

Philippe : Attends, on va te déposer. 

 

Melaine : je vais y aller aussi.

 

Christiane : comme toujours, tout le monde la suit. Bon vent à vous.

Bienvenus Chez les F...