CHAPITRE 70: JOLIE PETITE FAMILLE.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

***CHAPITRE 70: JOLIE PETITE FAMILLE ***


**LINDA NDOMBI**


Aujourd'hui c'est la soutenance de Kelly, elle aura lieu cet après midi à partir de 15h. Étant vendredi aujourd'hui, je suis normalement censée travailler mais si j'y vais, je n'aurais pas du tout le temps pour préparer le cocktail et habiller la salle dans laquelle elle doit le faire. C'est pour cela que j'ai travaillé hier jusqu'à très tard pour anticiper sur la journée d'aujourd'hui. Ce qui nécessitait ma présence a été fait et j'ai délégué le reste. Du coup, j'ai pu prendre ma journée. Nous avons fait les courses ce matin Jen, Carine et moi puis nous sommes venues chez ma mère pour la préparation de tout ça. Wendy est venue nous trouver un peu plus tard et elle s'est plongée dans le bain. Kelly était avec nous le matin mais j'ai refusé qu'elle touche à quoique ce soit. Elle a juste discuté avec nous jusqu'à midi avant d'aller prendre une douche dans ma chambre et d'aller au salon de beauté. Kelly sait très bien se maquiller et autre mais j'ai tenu à ce qu'elle se fasse bichonner par quelqu'un d'autre. Ayant moi-même soutenue il y a plusieurs années maintenant, je sais combien cela peut être stressant et la perspective même de se retrouver assise toute seule en face des gens qui vont t'affubler de questions sur ton travail est assez effrayante surtout lorsque tu n'es pas habituée à parler devant des gens. C'est à ce moment que tu te dis, je n'aurais pas dû fuir des groupes d'exposés au collège et au lycée qui sont en quelque sorte des prémices d'une soutenance. J'ai confiance à Kelly parce que de base elle parle beaucoup et ce même en public donc je crois que ça va bien se passer pour elle et si je peux l'aider en lui enlevant un stress inutile, je le fais avec plaisir. C'est pour cela qu'en plus du cocktail qu'elle m'avait demandé de faire, j'ai pris en charge sa mise en beauté et son vestimentaire.


Elle est partie au salon pour se rendre belle et nous sommes restées à la maison pour finaliser le cocktail. Autour de 13h tout était prêt, je suis allée m'apprêter en optant pour une robe en soie vert sapin à manches longues. C'est vrai qu'il y a du soleil aujourd'hui mais la fluidité et la souplesse du tissu me facilitent la tâche et les salles dans lesquelles nous serons seront climatisées. J'ai fait un tour en semaine là-bas avec elle pour me repérer et j'ai vu. 


Moi: Maman à 14h, stp habille les enfants et ils viendront avec Jennifer et la nourriture. J'ai laissé leurs vêtements sur le lit.


Maman : D'accord.


Moi: (Appelant les enfants) Je vais rapidement à l'école de tata Kelly pour arranger la salle vous allez venir avec tata Jennifer.


Les garçons : D'accord.


Daphnée : Oh maman, moi je voulais venir avec toi pour te filmer quand tu arranges la salle.


J'ai réfléchi et j'ai pensé que ce n'était pas plus mal, j'ai prévenu ma mère pour lui dire que je partais finalement avec Daphnée qui sera en mode cameraman. Je suis remontée avec elle pour rapidement l'apprêter avant qu'on y aille. Sa robe était également en soie verte et nos accessoires sont blancs. Les tenues des garçons sont dans les mêmes tons. Nous sommes arrivées à l'école avec Carine et Daphnée et avons commencé à apprêter la salle dans laquelle la soutenance devait avoir lieu. L'amie de Kelly est venue nous trouver alors que nous finissions d'apprêter cette pièce. Elle a fait une bise à Carine et à Daphnée et m'a salué de loin. C'est tant mieux, cette fille je préfère l'avoir à un mètre de distance de moi.


Carine : J'ai été étonnée de ne pas te voir chez Linda ce matin pour préparer ma petite.


Leslie : Je ne pouvais pas m'y rendre, j'ai travaillé ce matin.


Carine : Là tu reviens du boulot ?


Leslie : Oui.


Je l'ai regardé de la tête aux pieds et j'ai vu qu'elle avait une robe assez moulante, un long tissage qu'elle avait lâché et qui lui tombait dans le dos avec un maquillage assez prononcé et des ongles d'une longueur assez remarquable. C'était plus un look de fête que de travail et je me suis faite la réflexion selon laquelle elle faisait quoi comme travail pour se présenter de la sorte ? Mais bon à chacun ses goûts.


Carine : Ah d'accord, parce que ça m'a étonné. C'est vrai que je n'ai pas pensé à te demander auprès de Kelly car ça m'est sorti de la tête.


Leslie : Ok. Les autres ne sont pas encore là ?


Carine : Ils arrivent, nous on les a devancés pour venir apprêter les salles comme tu vois.


Leslie : Vous avez déjà fini ?


Carine : Ici oui, on va dans la salle d'à côté où aura lieu le cocktail. 


Leslie : Ok. Je peux venir aider si vous le souhaitez c'est quand même la soutenance de ma sœur.


Carine : (Riant) Vous avec vos sœurs oh. Viens si tu veux mais avec la longueur de tes ongles, ça risque d'être compliqué. Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi vous les jeunes filles d'aujourd'hui vous portez des ongles aussi longs. Ça ce ne sont plus des ongles mais des griffes.


Leslie : La grande c'est ce qui est à la mode.


Carine : À la mode de qui? Vos influenceuses des réseaux sociaux là ? 


Leslie : Oui. Tout le monde porte ça, c'est joli.


Carine : Il va vraiment falloir redéfinir le "joli" avec vous les jeunes filles d'aujourd'hui. Parce que franchement avoir des longs ongles qui ressemblent à des griffes je ne vois pas par où c'est joli. Après ces filles qui portent ça sur Internet là-bas, de deux choses l'une, soit c'est uniquement pour la caméra, elle vient et fait genre, soit c'est quelqu'un qui ne lève même pas le petit doigt chez elle car elle a des domestiques. J'ai une collègue qui a blessé son bébé de 6 mois à l'œil à cause de ça. Elle essayait de lui mettre un collyre dans les yeux mais malheureusement c'était tellement laborieux qu'elle a fini par blesser l'enfant aujourd'hui c'est elle qui sensibilise les gens là dessus. Toi-même quand tu mets des longues choses comme ça, tu arrives à travailler correctement ? Et pour ta toilette intime comment fais- tu ?


Leslie : On se débrouille.


Carine : Voilà, c'est ce que je disais. C'est compliqué. Je ne suis pas contre les faux ongles hein, regarde , moi-même j'ai pour moi. (M'interpellant) Linda tu as des ongles collés ?


Moi: Oui.


Carine : Mais regarde pour nous, c'est à la longueur de nos ongles et si on ne te le dit pas, tu ne sauras pas. Ce n'est pas joli?


Leslie : Si.


Carine : Voilà. Non seulement c'est joli et ça ne nous empêche pas d'utiliser nos doigts comme il faut.


Leslie : J'ai compris la grande.


Carine : J'espère bien. Arrêtez moi avec vos modes là. Ce que les filles là ne vous disent pas, c'est la souffrance qu'il y a derrière.


Leslie : Ok.


Pendant que Carine était en train de parler, nous sommes allées dans l'autre pièce pour commencer là-bas en attendant les plats. Et force était de constater qu'elle peinait pour faire des choses basiques. Je suis vraiment contente de constater qu'il y a des femmes comme Carine qui pensent comme moi sur certaines choses que ces influenceuses viennent enseigner aux jeunes générations et même à nos mamans qui se laissent embarquer dans cette spirale. Quelques minutes plus tard, les filles sont arrivées avec  la nourriture, la boisson et le nécessaire pour un cocktail, nous avons disposé ça sur deux longs tréteaux pour la bouffe et des glacières pour les boissons. Les parents de Benjamin sont arrivés avec Fresnel et Damien et un peu plus tard, Kelly est arrivée toute belle dans sa robe droite et blanc assortie à ses escarpins. Elle a opté pour un chignon queue de cheval avec un maquillage équilibré. Elle était belle et classe, tout le monde le lui a dit. Elle est venue avec Karl. Ils sont venus nous saluer avant de tous se rendre dans la salle à côté. Je suis restée avec Wendy et Jennifer pour finir de mettre les essuie-tout dans les assiettes jetables. Nous avons fini.


Moi: Je crois que c'est bon, on peut y aller. Je vais seulement mettre un rouleau supplémentaire là-bas au cas où.


Jennifer : D'accord. Tu fermes la salle à clé n'est-ce ce pas ?


Moi: Bien-sûr. (Lui présentant la clé) C'est là.


Jennifer : Ok. Bon, on te devance alors. Mais fait vite car il ne faudrait pas que tu rentres après le jury, tu risques de les distraire.


Moi: (Riant) Si c'est en faveur de Kelly c'est bien non?


Nous avons ri toutes les trois avant qu'elles ne partent et me laissent. J'ai détaché un essuie-tout de l'emballage et je m'apprêtais à le déposer sur la table quand j'ai entendu un bruit de pas derrière moi. Je pensais que c'était l'une des filles qui était revenue.


Moi: (Sans me retourner) Vous êtes encore revenues pourquoi? J'ai déjà fini et je suis prête à sortir.


Voix grave : (Derrière moi) Bonsoir Lin


Je me suis retournée de façon brusque en faisant tomber le rouleau d'essuie tout que j'avais pour voir si je rêvais ou si c'était bien la voix de Benjamin que j'avais entendu. Et en le faisant, je suis tombée effectivement sur son regard qui me fixait avec intensité et un léger sourire sur la bouche. J'ai écarquillé les yeux et la bouche de surprise, mon cœur s'est mis à battre fortement dans ma poitrine comme s'il voulait sortir. Ce n'est pas possible, Benjamin se tient devant moi, plus beau que jamais.


Benjamin : (Reprenant) Bonsoir Lin.


Moi: (toujours dans le même état)


J'étais incapable de dire ou faire quoique que ce soit. Mon cerveau était en train de tourner au ralenti et la seule chose que ma bouche a pu sortir c'était.


Moi: Béni ??


Benjamin : (Souriant) Oui Lin, c'est bien moi, tu ne rêves pas. Bonjour.


Moi: (Avalant difficilement ma salive) Bonjour.


Nous sommes restés à nous regarder dans les yeux en silence pendant un moment avant qu'il ne se baisse pour ramasser le rouleau au sol.


Benjamin : (Me le donnant) Tiens, tu as fait tomber ça.


Moi: (Essayant de maîtriser les tremblements de ma voix et de mes mains) Merci.


Je me suis retournée et j'ai déposé ça sur la table. Je me suis exhortée au calme.


Moi: (Dans ma tête) Seigneur pourquoi autant de tumultes dans mon cœur comme ça. Ce n'est pas comme si c'était la première fois que je le voyais, maintenant pourquoi j'agis comme une collégienne amoureuse comme ça ? Cette relation est terminée et cet homme n'est que le père de tes enfants alors reprends toi.


-Mon cerveau : Tu es sûre qu'il n'est que le père de tes enfants ?


Benjamin : (Dans mon dos) Je suis venu juste pour te saluer comme les autres m'ont dit que tu étais ici.


Moi: (Lui faisant à nouveau face en me donnant plus de contenance) Je vois. Quand es-tu arrivé?


Benjamin : (Me fixant dans les yeux avec insistance) Je t'ai remplacé à la maison le mercredi.


Moi: (Me forçant à soutenir son regard) Je vois. 


Je comprends maintenant le pourquoi du message qu'il m'a envoyé ce jour dans la nuit au travers duquel il me remerciait.


Moi: Sinon, tu vas bien ? Je constate que tu as très bonne mine.


Benjamin : Merci. Et oui, je me porte très bien. C'était assez reposant.


Moi: D'accord.


Benjamin : Toi aussi tu as très bonne mine et permets-moi de te dire que tu es magnifique et que cette tenue te va à ravir.


Moi: Merci. 


Raphaël : (Derrière lui) Maman, papa, ça va bientôt commencer.


Nous : (Le regardant) D'accord. 


Benjamin : (Me regardant) Tu as fini ?


Moi: Oui c'est bon. 


Benjamin : Dans ce cas, allons-y.


Il m'a fait passer devant lui et s'est mis à marcher derrière moi.


Benjamin : Tu laisses ta pochette ? C'est bien à toi, n'est-ce pas ?


Moi: Oui, c'est la mienne. Je l'avais complètement oublié .


Benjamin : (Plus proche d'elle que moi) Attends je vais la prendre pour toi.


Moi: Merci.


Il l'a pris et est sorti à ma suite, j'ai fermé la salle à clé et nous sommes partis dans l'autre salle où étaient tous les autres. Ils nous regardaient avec un sourire en coin et Jennifer s'est mise à faussement tousser. Nous sommes arrivés jusqu'aux autres.


Ma ISA : Ma fille c'est bon là-bas ?


Moi: Oui maman, j'ai déjà fermé la salle.


Ma ISA : Ok.


Fresnel : (Taquin) Benji, le sac là te va très bien. Je trouve que ça fait bien ressortir le vert de ta tenue.


Les autres ont éclaté de rire et moi je me suis tournée pour le voir, il tenait toujours ma sacoche. Je voulais la lui prendre des mains mais trois hommes que nous avons reconnu comme le jury sont rentrés dans la salle et instinctivement, lui et moi sommes allés nous asseoir sur le banc où étaient assis les enfants. Daphnée, faisant partie des trois photographes qui étaient dans la salle était à l'extrémité pour arriver à se mouvoir facilement. Nous sommes restés debout jusqu'à ce que le président du jury après nous avoir salué et fait une présentation sommaire des membres du jury, de l'impétrante (celle qui s'apprête à soutenir) et du thème de son mémoire, nous invite à nous asseoir. Il nous dresse le décor et pose le cadre de comment ça va se dérouler .


Lui: Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, nous tenons juste à vous expliquer le déroulé de ce qui se fera ici cet après midi durant cette soutenance. Alors cela se déroulera en 4 phases. Il y aura premièrement le pitch de présentation de son travail qui se fera en une 15aine de minutes par l'impétrante, ensuite viendra la phase des remarques et des questions faites par les membres du jury que nous sommes, puis la phase de délibération durant laquelle l'auditoire et l'impétrante devront libérer la salle pour permettre au jury de statuer et enfin l'annonce publique de la note obtenue ainsi que les appréciations. Étant au fait du corpus général de cette soutenance, sans plus tarder nous allons passer au vif du sujet en donnant la parole à notre impétrante du jour qui nous présentera succinctement le fruit de son travail dans les temps impartis c'est à dire en 15 minutes. Mlle NGUEMA Andia Kelly, les membres du jury, votre famille et vos camarades ici présents sont suspendus à vos lèvres, vous avez la parole.


Kelly : Je vous remercie monsieur le président du jury. Je tiens tout d'abord à…


Et là elle est rentrée dans son pitch en commençant par les signes de bienséance avant de rentrer dans le vif du sujet. Elle a fait une analyse transversale de son mémoire en allant de l'intro à la conclusion en abordant les points essentiels. Elle parlait d'une voix assurée et variée qui lui permettait de bien se faire comprendre. Et à l'entendre parler, elle ne sonnait pas une radio cassette ou comme une lectrice. On avait vraiment l'impression qu'elle s'était appropriée son texte et en parlait de sorte à le rendre vivant. C'était une très bonne chose. Après son pitch, le jury a fait des remarques sur des manquements minimes constatés qui ont été supplantés par le plus gros des remarques qui était positif. Ils lui ont ensuite posé des questions sur son travail et elle s'est très bien défendue en répondant à toutes les questions. Il y a eu deux questions sur lesquelles elle a dit de vraies bêtises mais elle était tellement convaincante et sûre d'elle que je suis sûre que très peu de personnes ont su voir qu'elle racontait n'importe quoi. À la fin de cette phase nous sommes tous sortis à la demande du jury. 


Damien : (Tirant Kelly) Mais pourquoi tu mens comme les banquiers qui veulent inciter leurs gros clients à contracter des emprunts comme ça ?


Ceux qui ont compris ce qu'il voulait dire ont éclaté de rire. 


Kelly : (Riant) Laisse-moi Damien. Il fallait bien que je trouve quelque chose à dire non.


Damien : Tu es une banquière dans l'âme, il faut m'envoyer ton dossier, j'ai besoin des gens comme toi dans mon équipe.


Ma ISA : (Riant) Donc c'est comme ça que vous trompez les gens dans vos banques là Damien ?


Damien : (Levant les mains au ciel) Jamais, on ne trompe personne oh.


Nous avons ri. Nous avons dit à Kelly qu'elle s'est très bien défendue et que forcément la note suivra. Ses amis aussi sont venus la prendre pour faire quelques commentaires sur sa prestation. J'étais assez silencieuse et gênée car Benjamin n'arrêtait pas de me fixer. 


Jennifer : (Juste pour moi) L'homme a quel problème et il te regarde comme s'il voulait bondir sur toi comme ça ?


Moi: (Faisant celle qui ne savait pas de quoi elle parlait) Qui?


Jennifer : Qui, comment ? Je te parle de NGUEMA .


Moi: (Toujours dans le déni) Quel NGUEMA ? Je te rappelle que toute la famille est là.


Jennifer : (Me regardant de travers) Je peux même te gifler hein. Il faut bien faire celle qui ne sait pas de quoi je parle. 


Moi: Hum.


Jennifer : Mine de rien et même si je suis toujours fâchée contre lui, il faut reconnaître qu'il est beau hein et en plus il est bien costaud. Rien qu'à le regarder tu sens qu'il te tient là et te plaque sur le mur un tour avant de te faire ta fête. C'est seulement les miaulements dans le désordre.


Moi: (La regardant de travers) Jennifer.


Jennifer : (Riant) Quoi? J'ai menti ? En tout cas, le Seigneur est notre Berger maintenant, on ne fait plus les choses des grands pardon. Et en plus, vous n'êtes plus ensemble. 


Moi: Hum.


Jennifer : En même temps je ne comprends pas pourquoi c'est lui qui tient ta pochette hein, même les hommes mariés et ceux qui sont en couple ne le font pas, lui il attrape ton sac en tant que qui?


J'étais incapable de répondre et je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à lui demander mon sac depuis qu'il le tient. 


Jennifer : Ou bien c'est maintenant lui le porteur national ? Mais regarde moi même la fille qui a les longs yeux là, tu vois comment elle le regarde? Je te dis que cette petite est amoureuse de lui, regarde toi-même.


J'ai regardé Leslie et j'ai pu remarquer que ce que Jennifer disait était vrai, elle ne le voit pas du tout comme un frère mais plutôt comme un homme et elle est amoureuse.


Jennifer : C'est bien même comme il a décidé de porter ton sac, même s'il n'est pas revenu dans mes bonnes grâces, au moins le message véhiculé est clair . Les suceuses de sang là n'auront rien.


Daphnée : (Pointant l'appareil photo sur nous) Maman souriez.


Nous l'avons fait.


Jennifer : (Appelant Benjamin qui parlait avec Leslie) Benjamin (Il a regardé vers nous) Viens faire la photo avec nous.


Moi: (La regardant avec les grands yeux et murmurant entre les dents) Mais qu'est-ce qui t'arrive ?


Jennifer : (Murmurant à son tour) Si la petite là ne part pas d'ici avec les yeux rouges c'est que ce n'est pas moi.


Moi: Tu es complètement folle.


Benjamin : (Devant nous) Je me mets de quel côté ?


Jennifer : À côté de Linda là-bas. 


Benjamin : D'accord.


Daphnée : On sourit.


J'étais vraiment très mal à l'aise avec lui aussi proche de moi, il me collait presque. Elle a fait deux photos.


Jennifer : Voilà, fais une photo de tous les deux mon cœur après tu vas aussi aller bien te placer là-bas avec les garçons et on va vous filmer ensemble, en famille.


Je regardais Jen en pensant qu'elle était complètement folle. À un moment, Benjamin a voulu me remettre ma pochette.


Jennifer : Mais tu lui donnes ça pourquoi ? Garde ça, ça ressort mieux sur les photos que ce soit toi qui tient son sac, en plus nous devons aller servir le cocktail tout à l'heure, elle ne pourra pas le porter.


Benjamin : D'accord.


Jennifer : (À Daphnée) Ma chérie filme bien tes parents hein et Linda sourit un peu plus. Voilà comme ça. Vraiment le vert là c'est seulement la télépathie ou c'est le Seigneur qui vous a communiqué ça ? En tout cas ça passe bien ensemble. Les garçons ?


Eux: Oui?


Jennifer : Allez trouver vos parents là-bas pour faire la photo de famille. Kéké laisse d'abord tes amis là-bas tu viens me prendre de belles images de la jolie petite famille là. Regardez comment ils sont beaux. N'est-ce ce pas Leslie ?


Cette dernière n'a pas répondu.


Jennifer : (La regardant) Oh, tu ne me réponds pas ?


Leslie : Si, tu as raison, c'est une belle famille.


Jennifer : Voilà. 


Malgré le malaise de la présence de Benjamin à mes cotés, je ne pouvais pas m'empêcher de rire de la folie de la fille qu'on appelle Agondjou là, on peut être folle comme ça ? 

Kelly est venue nous filmer en "famille" et juste après nous sommes retournés dans la salle pour écouter le verdict. J'étais assez nerveuse bien que sachant qu'elle aurait forcément une belle note. 


Le président : Alors le 7 mai 20.. Mlle NGUEMA Andia Kelly a présenté et soutenu son mémoire de fin de cycle de Master devant le Jury et cet auguste auditoire. Nous,membres du jury, disons que ce mémoire est conforme aux exigences formelles attendues d'un mémoire et l'acceptons comme mémoire de fin d'études. Nous adressons par la même occasion nos félicitations à l'impétrante qui a brillamment défendu son travail en ce lieu en lui attribuant la note de 18,5/20 avec la mention "très bien".


Nous nous sommes mis à applaudir pendant que Kelly qui se tenait debout au milieu de la pièce mettait ses mains devant la bouche car elle n'en revenait pas. Tout le monde était content et se faisait des câlins. Je me suis tournée vers Benjamin qui était le plus proche de moi et je lui ai fait un câlin. Il a refermé ses bras sur moi et la chaleur de son corps m'a fait frissonner…

MÈRE MALGRÉ MOI