Chapitre 8

Ecrit par sokil

Chapitre 8 :

 

-          Moi : Je ne la ramène pas ! j’avais expliqué à Etienne ce qui s’était passé et…

 

-          Martin : Et de quel droit tu te permets de lui raconter ça ?

 

-          Moi : Mais attends !!! Il a le droit de savoir ! c’est lui le chef de famille !!!!

 

-          Martin : Je le sais ça !!!! C’est pour cela que tu exposes notre vie privé maintenant ?

Martin est rentré, furieux comme tout, il vocifère, il ne me laisse pas le temps de lui expliquer, il en a marre que j’en fasse un plat pour si peu, il m’en veut d’avoir raconté cette histoire à Etienne ; j’ai appris par la suite que la réunion était un échec total, tout le monde, en l’occurrence les sœurs n’avaient pas manqué de ramasser Etienne, et de le mettre à sa place ; n’en parlons plus de moi !!! Martin m’avait fait sa fête ce soir là, il a recommencé à porter la main sur moi, je n’ai plus mon mot à dire dans cette maison, je le sens s’éloigner progressivement de moi, je me demande si il a encore des sentiments pour moi comme avant, je me sens si esseulée, j’ai très peur.

-          Martin : Avec tout ce que je fais toi pour ici, tout ce que je te donne, tu te permets de raconter des salades….

C’était sa dernière phrase. On n’a pas dormi ensemble cette nuit là ! Le lendemain matin, je tente de m’en excuser pour faire bonne figure ; il est déjà réveillé, il s’est fait lui même son petit déjeuner, chose rare, il m’attend toujours pour lui en faire ; il sirote tranquillement son café en lisant le journal. Il a remarqué ma présence, mais il ne détourne pas son regard, il est plongé à fond dans son journal.

-          Moi : Bonjour Martin ! Je peux m’assoir ?

-          Martin : C’est quoi ces questions ? As-tu besoin de ma permission pour t’assoir ?

Il m’a lancé un de ces regards en me dévisageant de haut en bas ; je me suis assise, je sanglote doucement.

-          Moi : Ecoutes, je tenais à m’excuser pour ce qui s’est passé, je ne voulais pas semer la discorde dans la famille, déjà avec tout ce qui se passe, ce n’était pas mon intention, je voulais juste qu’il y ait la paix c’est tout !

 

-          Martin : Qu’est ce que tu en sais toi de la paix ?

 

-           Moi : Stp ! dis-moi ce qui ne va pas entre nous ! qu’est ce qui nous arrive ? Je voudrai tellement que tout soit comme avant, tu as recommencé à me frapper…

Il s’est levé, m’a planté là, s’est habillé et sorti ; nous sommes samedi, d’ailleurs même les week-ends il se fait de plus en plus rare à la maison, il dit que c’est son travail, même les enfants le voient à peine. J’ai appris depuis le début de notre relation à lui faire confiance, la manière dont il m’a montré son amour, je savais qu’il n y avait que moi pour lui ; je n’avais jamais soupçonné l’ombre d’une autre femme, d’une maîtresse dans la vie de Martin ; il faisait tout pour être comme il faut à la maison et je me contentais de ça. Mon voyage est toujours d’actualité, je comte partir juste pour quelques temps, peut être que ce petit éloignement nous ferait du bien, et puis j’en profiterai pour faire les achats pour le mariage et les autres commandes de mes sœurs aussi.

On a recommencé à se parler, il m’a accompagné à l’aéroport, mais entre nous je sais que c’est pour sauver les apparences, je sens que Martin me supporte maintenant juste parce qu’on est mariés, et qu’on doit encore le faire à l’Eglise, il fait juste son devoir. On a fait l’amour la veille, mais ce n’était pas comme d’habitude, la fougue d’avant a disparue, on l’a fait machinalement ; il a peiné à jouir, il est plus lourd ; et à la fin il s’est endormi assez rapidement ;  on n’a même pas beaucoup causé. Mon voyage peut être nous aiderait à resserrer nos liens, il sentirait sûrement que je lui manque et qu’il aurait besoin de moi, de ma présence à ses côtés.

L’avion a atterri à 6h du matin, tante Irma m’attend, toute excitée ; ça fait plus de vingt ans qu’elle y vit avec sa fille Yolande, une belle métisse. Elle avait été mariée à un français, mais ils avaient fini par divorcer. Yolande et moi on a le même âge, on se connait bien, depuis mon dernier voyage avec Martin et Petit François, on avait fait connaissance  et aussi lorsque j’étais venue accoucher de Enzo; elle n’est jamais venue au pays, mais c’était en prévision avait elle lancé.

-          Irma : Alors comment va le pays ? Charles et ta maman Pauline ?

-          Moi : Ooh ça va ils sont là !

-          Irma : Comment vont tes gosses ? Petit François ? Et Martin ?

-          Moi : Martin va bien, les enfants pètent la forme !!!! Je les ai laissés chez les parents. Yolande est là ?

-          Irma : Oui elle est là ! mais toute cette semaine elle était chez son petit copain en banlieue, elle rentre ce soir, elle a hâte de faire les boutiques avec toi, c’est ce qu’elle ma dit.

Effectivement, tout se passe bien avec elles, Yolande m’a accompagné partout, même tante Irma, quand elle le pouvait ! Elles m’ont aidé à choisir ma robe et tous les accessoires.

-          Yolande : Waouhhh !!! elle te va à merveille, tu es comme une princesse, tu es sa Reine ! pas vrai ?

Cette phrase m’a fendu le cœur ! Suis-je encore la Reine de Martin ? Je ne le sais plus ; Je suis partie depuis une semaine seulement, on s’appelle quand même au téléphone à propos des préparatifs, sans plus, il n y a pas vraiment de leur dans sa voix, il me manque ; j’ai espéré que ce voyage nous rapprocherait, mais au contraire, on ne parle que de l’événement à venir sans plus. Comment en dix ans de vie commune nous en sommes arrivés là ? Je me pose sans cesse cette question, ça me rend bien triste, finalement même ce mariage n’arrange pas les choses ! Je suis peut être un peu trop fière pour ne pas annuler ça, si j’en avais la force je lui aurais demandé de renvoyer la date ; mais c’est crucial car on doit se marier le jour de notre dixième anniversaire aussi, donc il vaut mieux laisser ça comme ça et faire avec.

-          Yolande : Eh ca va ? Tu m’as l’air pensif et triste tout d’un coup !

-          Moi : Non désolée ça va très bien, ma famille me manque déjà !

Plus qu’une semaine et je devrais rentrer, j’ai acheté l’essentiel, et j’ai aussi pensé à mes sœurs, mes parents, et mes enfants. J’ai demandé  à Martin si il aimerait avoir quelque chose en plus, il m’a dit que c’est bon pour lui ; mais j’ai quand même prévu de lui faire une petite surprise ; « j’espère au moins que ça lui plaira … malgré tout !!! » pensai je, l’air incrédule. Je n’ai pas voulu entrer dans les détails de ma vie privée, tante Irma et sa fille ont remarqué depuis longtemps mon attitude, je les ai rassuré que tout va bien et que je suis juste stressée sans plus. Elles mènent une vie plutôt simple et décontract, elles sont de vraies parisiennes ; si tante Irma était au courant de ma situation avec Martin, je pense qu’elle m’aurait dissuadé de m’engager pour de bon avec lui, alors, je préfère me taire et faire comme ci tout allait bien ; même mes propres parents ne savent  rien de précis ; à part mes sœurs à qui j’ai tout raconté dans les moindre détails.

Martin est censé venir me chercher à l’aéroport, c’est ce qui a été convenu ; depuis trois jours je ne l’ai pas senti, son téléphone ne pas ; il ne m’a pas appelée non plus, je suis  inquiète ; j’ai appelé mes parents pour savoir si ils l’ont eu entre temps.

-          Ma mère : Il est passé voir les enfants hier soir, il nous a même dit que tu rentrais après demain !

Ca m’a rassurée, au moins un signe de vie de sa part, mais pourquoi son téléphone est il éteint ? Je n’ose même pas appeler ses gens, Etienne, depuis l’incident, on ne s’est plus parlés, je crains encore le pire si je le contactais ne serait ce que pour savoir où est son frère, ça pourrait encore tourner au vinaigre. Il y a un bon moment qu’il avait fini par s’installer définitivement au village, donc c’est peine perdue ! J’ai de plus en plus de mauvais pressentiments, l’intuition que nous avons, nous les femmes est souvent très développée à ce moment là. Je pense à tout, j’imagine tout, mais vraiment de manière négative, je pense au pire. Je n’ai vraiment plus confiance en moi, et même en lui depuis cette affaire du coup de téléphone de Magguy et Céline ; cette phrase me revient constamment à l’esprit, mais par amour pour Martin, je me tais, j’essaie tant bien que mal de me rassurer ; « Martin préférait l’autre…. » Et si c’était une femme ? J’eu l’estomac noué ; je n’ose même pas l’imaginer avec une autre, ça me tuerait ! Je n’ai que lui comme support.

L’avion vient d’atterrir à Nsimalen, il est près de 22 heures, l’avion a pris du retard ; je sais que ça allait être annoncé, donc pas d’inquiétude, Martin serait là. J’ai hâte de le voir, de le serrer dans   mes bras, je me suis dit, cette fois ci ça sera la bonne, je vais tout faire pour le reconquérir, tant qu’on vit il y a de l’espoir ; j’ai encore espoir en nous ; dans l’avion, je me suis fait des promesses ; j’ai une volonté de fer ça je le sais, je sais que si je me bat pour nous, tout pourrait encore redevenir comme avant, je vais tout faire pour redevenir sa Reine qu’il a tant aimée, qu’il a chouchoutée, qu’il a dorlotée, je voudrai redevenir son amante, sa chérie…. Oui j’ai tellement espoir, je compte sur ce mariage devant DIEU

Au Coeur de la Tourm...