Chapitre 8 : Choix de vie.

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Marianne***

M. ESSONO a passé toute la journée à m’expliquer les basiques de notre boulot.

Je prenais des notes et j’assimilais assez vite, ce qui lui a permis de me montrer beaucoup de choses qui finiront par devenir des automatismes.

Lui (regardant sa montre) : C’est bon pour aujourd’hui.

Moi : Bien, Monsieur !

Je range mes affaires et je descends prendre mon taxi.

Cette journée fut longue et épuisante.

J’arrive à la maison et je trouve les parents assis au salon les visages amarrés.

Qu’est-ce qui se passe encore dans cette maison ?

Moi : Bonsoir !

Eux : Oui bonsoir !

Je ne cherche pas à faire la conversation, je suis fatiguée. Surtout si c’est pour entendre des paroles qui gâcheront mon moral.

Maman : Tu sors d’où Marianne ?

Moi : Du boulot.

Elle : Tu y gagnes combien ?

Moi : C’est privé maman !

Elle : Pardon ? En quoi moi ta mère je n’ai pas le droit de savoir ce que tu gagnes ?

Je me tais et je réfléchis à ma réponse.

Vous savez pourquoi je ne veux pas en parler ? Car avec ma mère, TOUT est sujet de comparaison avec mes sœurs, et j’ai suffisamment de problèmes avec elles pour m’attirer encore d’autres.

Moi (mentant) : Je ne sais pas encore combien je vais gagner car ce sont mes patrons qui me verseront quelque chose en fin de mois s’ils sont satisfaits. C’est un stage non rémunéré !

Papa : Comment tu peux accepter un stage non rémunéré Marianne ? (Soufflant) Heureusement que tu es ma fille chérie, sinon j’allais regretter tous les millions dépensés à BBS.

Et c’est reparti. Et comme si ça ne suffisait pas, je vois Maurine entrer au salon et soupirer d’agacement. Je vais couper court, je n’ai pas envie de me prendre la tête.

Moi : Papa, j’ai une envie pressante, je vais devoir y aller.

Maman : Hum Marianne, je vois ton changement d’attitude, quand je vais mettre le doigt sur ce qui te fait changer comme ça, tu verras.

Moi : J’y vais.

Maurine (voix à peine audible) : La fille chérie, Lol.

Je la dépasse et je vais dans la chambre.

Je prends une douche rapide, je m’habille, je vais m’installer sur la table à la cuisine où je mange tranquillement. Sans bruit, sans reproches, quel instant de bonheur.

Molly entre dans la cuisine, comme toujours, elle se sert un verre de jus quand elle rentre du boulot, c’est son petit rituel.

Moi (tout sourire) : Bonsoir Molly.

Elle (ne me calculant pas) : Salut (buvant son jus) !

Moi (joyeuse) : J’ai euuuu du bouloooot à Alliance Finance.

C’est comme si j’avais annoncé une mauvaise nouvelle, elle avale son jus de travers et elle se met à tousser.

Moi (la main dans son dos) : Molly ? (Étonnée) qu’est-ce-qu’il y’a ?

Elle dégage violemment ma main et elle continue à tousser.

Au bout de deux minutes, elle s’arrête complètement et elle me sort « Garde tes histoires pour toi, je n’en ai rien à foutre ».

Moi (étonnée) : Je pensais que tu serais heureuse pour moi vu que tu m’as dit de chercher ailleurs et finalement j’ai trouvé.

Elle (piaffant) : Conneries !

Elle soulève son sac et elle sort de la cuisine en me laissant sur le cul.

Wow, je crois que je ferai mieux d’arrêter de croire à une réconciliation possible entre les filles et moi, à ce niveau-là, je ne pense plus pouvoir faire quelque chose.


Maurine (dans mon dos) : Faut venir au salon Mme !

Moi : Ok.

Je rince mes mains et je vais prendre place au salon.


Papa : Si c’est pour me raconter des foutaises Maurine, je vais bien te gifler !

Elle (avec arrogance) : Ça dépend de ce que tu considères comme foutaises !

Papa : C’est à moi que tu t’adresses ainsi ?

Elle (l’ignorant) : J’ai décidé d’arrêter l’école.

Papa (pétant le câble) : QUOI ? DANS LA MAISON DE QUI MAURINE ?

Maurine (fixant papa) : Pas dans la tienne en tout cas !

Maman (tapant dans ses mains) : Quand je dis que cette fille est maudite ! (Me regardant) C’est ce genre de personnes que tu voulais suivre Marianne ?

Mais pourquoi elle ramène ça à moi une fois de plus ? Seigneur !

Maurine (poursuivant) : J’ai décidé de quitter votre maison. Je suis un enfant non désiré n’est-ce-pas ? Je vais vous soulager en foutant le camp de votre maison. Ainsi, je vais mener ma vie comme je l’entends, et vous resterez avec votre fille chérie. Elle est pas belle la vie ?

Papa (se mettant face à elle) : MAURINE, tu joues avec moi ? Tu t’amuses avec moi Maurice ? Et les gens diront que Maurice a une fille en échec scolaire qui a quitté sa maison sans boulot et sans mari ? Maurine, ne me tente pas (la pointant du doigt) ne me tente surtout pas.

Elle (tout sourire) : Ton image ? En quoi ça me concerne ? Tu crois vraiment que moi je vais subir ma vie à cause de ton image ? C’est mal me connaitre papa. Je suis aussi têtue que toi à mon âge, aussi indépendante, aussi fonceuse. Ça te pique que je te ressemble autant tout en te dégoutant au même degré ? (Rigolant) Tu n’as encore rien vu !

Une fois de plus, il a commencé à la gifler, la gifler violemment. 

Maman et Molly étaient assises bras croisés comme si la scène se passait à la télé.

Une fois de plus, j’ai laissé mon cœur parler.

Moi (m’interposant) : C’est bon papa, elle a compris, s’il te plait, arrête.

Papa (en colère) : Marianne, quitte devant moi, je n’ai pas envie de te faire mal à cause d’une imbécile.

Je suis alors restée debout entre les deux, je sais que si je reste là, mon père ne me touchera pas et il ne la touchera pas non plus.

Maman : Tu encourages Maurine à manquer de respect à votre père ? Donc elle lui parle mal et tu viens au milieu ? Marianne tu as intérêt à quitter de là sinon je vais te frapper correctement aussi. 

Je n’ai pas bougé d’un centimètre.

Elle s’est levée et elle m’a poussé, je suis tombée par terre. Papa a retiré sa ceinture et a continué à frapper Maurine tout en l’insultant d’enfant mal éduqué, sorcière, mauvaise, enfant non désiré, enfant regretté…. Des mots d’une rare violence et les coups ne faisaient que pleuvoir.

J’étais tétanisée, assise par terre, adossée contre le mur du salon avec ma mère face à moi pour m’empêcher de bouger.

Une larme s’est écrasée sur ma joue car j’avais l’impression de ressentir tous ses coups dans ma chair, 

Mon cœur ressentait une douleur à chaque fois que mes oreilles recevaient les hurlements de Maurine sous les coups de papa.

Mon esprit lui, voyageait dans l’avenir et avait un seul message : Je refuse de donner à mes enfants un père qui aura plus de facilité à lever la main sur l’enfant plutôt qu’à discuter. 

Et surtout, je refuse de faire du favoritisme entre mes enfants, afin d’éviter de reproduire le mal être qui s’est installé entre mes sœurs et moi.


Quand il a terminé, Maurine avait des traces de ceinture sur tout le corps, son rhume coulait.

Maurine (en pleurs) : Je vais sortir de ta maison aujourd’hui même. Je suis ton punching-ball ? Toujours moi, toujours moi qui prend les coups violents. (Essuyant ses larmes) Restez dans votre maison.

Papa (essoufflé) : Oui c’est ça ! Tu es impolie et on doit te corriger, enfant mal éduqué !

Maurine : Qui m’a éduqué ? C’est pas vous ?

Il a encore dégainé sa ceinture et c’était reparti pour un tour.

Maman avait un sourire en coin, le même que Molly.

Ça me dégoutait.

Moi (intérieurement) : Seigneur, il faut que tu agisses car cette situation est invivable.

Quand il en a eu marre, il s’est arrêté et Maurine s’est levée avec difficulté.

On a entendu la porte de la chambre claquer violemment.

Moi (regardant maman) : C’est bon vous êtes contents ?

Maman : C’est à moi que tu parles ainsi Marianne ?

Moi (regard perdu dans le vide) : Notre famille va droit dans le mur, une catastrophe.

Papa : Je ne gère pas les enfants impolis et jamais personne ne montera sur moi, encore moins une petite fille de 22 ans. N’importe quoi !

Il quitte la pièce énervé et maman le suit.

 

Moi (la regardant) : Molly, tu ne dis rien ? En tant qu’ainée tu ne dis rien ? Tu ne parles pas aux parents de leur attitude, tu ne parles pas à Maurine de son attitude et des mauvais choix qu’elle fait, tu restes assise à regarder les choses se dérouler. (M’énervant) quand vas-tu jouer ton rôle d’ainée Molly ? Quand ?

Molly : Tu ne gueules pas sur moi tu comprends ? Je ne suis pas ta petite-sœur ! Et ma vie ne se limite pas à parler de vos conneries tu comprends ? Ainée Ainée, allez-vous faire foutre avec votre étiquette que vous voulez coller aux gens pour gaspiller leurs vies. Idiote !

Moi : Merci beaucoup.

Je me suis levée avec l’intention de rejoindre ma chambre.

Moi (appuyant la poignée) : Maurine, ouvre, c’est moi !

Maurine (de l’autre coté) : Je finis d’abord de faire mes affaires.

Moi : Je dois te parler.

Maurine : Le bruit Marianne, le bruit. Lâche-moi, laisse-moi vivre.

Je suis allée m’asseoir au salon, le regard perdu dans le vide et c’est 2h plus tard que Maurine est sortie de la chambre avec deux énormes valises.


Moi (allant vers elle) : Tu fais quoi Maurine ?

Elle : Ça te regarde ?

Moi : Oui, parce que tu es ma jumelle.

Elle : Contente-toi de rester avec tes parents chéris, bye.

J’ai commencé à lutter avec elle pour que ses valises ne franchissent pas le pas de la porte.

Moi : À 22ans, avec uniquement le bac en poche, tu vas avoir quelle indépendance ? Pourquoi prendre des décisions hasardeuses ? Irréfléchies ? Tu as quel moyen de subvenir à tes besoins ?

Elle (souriante) : Quand je dis qu’on n’évolue pas de la même manière, voilà la preuve. Très chère, j’ai un magasin de vêtements à mon actif depuis 3 mois, un appartement payé à l’année dans lequel je vais m’installer dès ce soir & surtout un bon pigeon qui m’assure ce train de vie.

Moi (choquée) : Maurine ? Dans quoi as-tu mis tes mains ? Tu te donnes à un homme pour ça ? Tu fais de mauvais choix de vie Mau !

Elle : Comme c’est toi qui fais toujours les bons choix, c’est très bien, libère-moi le passage.

Elle a commencé à me pousser pour que je lui cède le passage. Ayant sans doute entendu le vacarme causé par notre petite lutte, papa et maman débarquent au salon en furie. Et je vois dans le regard de papa qu’il n’est toujours pas redescendu.

Maurine : Dites à votre fille de foutre le camp de mon passage.

Papa (les yeux rougis par la colère) : Tu veux me défier Maurine ?

Elle : Si tu veux même, tu n’as qu’à me renier, de toutes les façons ça ne changera rien à ta vie, vu que tu ne m’as jamais désiré !

Il quitte où il est d’un pas décidé

Papa (jetant ses valises dehors) : Ok, fou le camp de ma maison.

Maurine (souriante) : À la bonne heure.

Papa : Mais je jure sur tout ce que j’ai de plus cher, tu gaspilles ma réputation, je vais te faire regretter d’être née de moi. Donc, réfléchis bien à ce que tu raconteras aux gens.

Moi (choquée) : Papa ? Comment tu peux faire ça ?

Papa : Toi, concentre-toi sur ton boulot, tu es mon unique espoir. (À haute voix) Pour le reste, qu’elles continuent sur leur lancée. Mais qu’elles sachent juste qu’elles prennent des malédictions à vie car elles n’honorent pas leurs parents. Aussi longtemps que je serai en vie, Maurine ne connaitra aucun bonheur dans la vie qu’elle veut mener là (crachant au sol) c’est moi Maurice MBADINGA qui le dit !

Il est retourné dans sa chambre en me laissant la bouche grande ouverte.

Que dire ? Je ne sais pas…

Tout ça va trop loin.

Je vois Maurine sortir par le portillon et j’aperçois un véhicule.

Je sors d’un pas décidé, car je dois absolument voir qui est cette personne.

Quand je vois la personne qui est au volant

Moi (dépassée) : Maurine ! C’est avec lui que tu pars ? Ce pervers qui est uniquement attiré par ton corps ? (allant vers sa vitre) Tu n’as pas honte d’encourager une jeune femme à défier ses parents ? Il ne t’emmènera nulle part Maurine, il va t’utiliser et jeter. 

Maurine : Va te faire foutre (me poussant) quitte devant cette portière.  Toi à qui tout réussit et que les hommes considèrent trop là, on attend toujours de voir qui viendra t’épouser. Tchiup. (à lui) On y va Laurent.

Lui (souriant) : Bien princesse !

Vous vous souvenez de Laurent n’est-ce pas ? Chapitre 2, son « pigeon friqué » qui lui demandait de se dénuder lors de l’appel vidéo !

C’est lui-même que Maurine veut suivre.

Un homme qui profite de sa jeunesse, qui va surement la détruire.

Que puis-je faire de plus quand elle-même elle n’en est pas consciente ?

Je vois la voiture démarrer et je reste impuissante sur le bas côté.

Quel mauvais choix de vie !

***Maurine***

Laurent (baisant ma main) : Enfin tu prends ton envol princesse !

Moi (excitée) : Grave !

De vous expliquer quoi que vous n’avez pas compris ? J’ai saisi la perche qui m’a été tendue, aussi simple que ça !

J’ai mon magasin de vêtements depuis 3mois, j’ai mon appartement payé à l’année par Laurent, que demander de plus ?

Vous voulez me juger ? Mais allez-y !

Est-ce que moi je me préoccupe de vos avis ? Je ne suis pas là pour vous faire plaisir mais pour me faire plaisir.


Laurent (prenant ma main) : Welcome home baby !

Moi : Thank u baby !

À moi la vie de rêve, à vous l’aigreur et les critiques !

Ciao !

Sœurs M : Divergence...