Chapitre 9 : Premier signe.
Ecrit par Les Histoires de Laya
***Trois mois plus tard
***Kylian***
Mlle MBADINGA (me regardant) : Je descends, vous
voulez quelque chose en bas ?
Moi : Oui, s’il vous plait, car je dois finir un
dossier durant la pause !
Je fouille mes poches pour lui remettre de quoi me prendre à
manger en bas car je ne compte pas descendre.
Moi : Tenez !
Elle (souriante) : Non M. ESSONO, je vous prendrai ce
que vous voulez. Dites-moi seulement !
Hum les femmes, pardon oh, après c’est pour m’emmener le nom
partout partout que moi Kylian je mange l’argent des femmes ? Non merci.
Moi : Non, ne le faites pas. Prenez cette somme !
Elle prend l’argent toujours avec ce même sourire qui ne l’a
jamais quitté depuis son arrivée ici.
Elle : J’y vais de ce pas.
Moi : Mais je ne vous ai pas dit ce que je voulais.
Elle (souriante) : Je suis très observatrice, donc
je sais déjà chef, ne vous inquiétez pas.
Moi (dubitatif) : Ok d’accord.
Elle me tourne le dos et elle descend.
Je replonge ma tête dans mes dossiers car j’ai tant de
choses à analyser et boucler et surtout je dois continuer à former Mlle
MBADINGA.
Que puis-je dire sur ma stagiaire ? Elle apprend vite,
elle est autonome très rapidement, elle est toujours de bonne humeur et
souriante, même le senior a notifié cela, elle est intelligente, curieuse (dans
le bon sens bien sûr) et elle participe énormément au bon accomplissement de
notre travail.
Franchement, je suis entièrement satisfait de ce recrutement
et je crois qu’au bout de son stage, lors de l’entretien de fin, je parlerai en
faveur de son renouvellement de stage car j’aime les personnes qui bossent sans
chichi, qui se donnent à fond et qui sont passionnés par la finance.
Ne vous y méprenez pas, jusqu’à lors, tout est professionnel
entre nous, je l’ai dit, je ne cherche pas une femme.
Je vous fais juste comprendre que c’est un très bon élément
à avoir dans son équipe au travail.
Je ne sais rien de plus sur elle et tant mieux, nous sommes
professionnels.
Vous vous demandez surement où est Molly ? Eh bien, je
l’ai clairement classé depuis ces derniers mois.
Pourquoi ? Les crises de jalousie comme si nous étions
ensemble, les TAP, les mots doux, les envies de couple, les maux de tête à
cause de ses crises, ses prises de tête.
J’en ai eu marre ! Je ne réponds à aucun de ses appels,
si elle me croise quelque part et qu’elle veut commencer ses bêtises, je quitte
l’endroit.
Les femmes aiment croire qu’elles peuvent changer un homme.
Moi je te dis que tu vas rester plan cul, toi tu entends que
« tu vas commencer plan cul et me changer en cours de route jusqu’à
devenir ma femme ». À qui la faute mesdames ? À moi ? Jamais.
À vous la faute. On ne change pas un homme, c’est l’homme
qui décide de changer !
Et quand moi je dis quelque chose, je m’y tiens.
Avec moi c’est la même chose du début à la fin.
Si elle voulait une histoire sérieuse, fallait qu’elle le
dise au début comme ça on n’aurait même pas couché ensemble. Elle a dit qu’elle
veut une histoire sans attaches, je la lui ai donnée, maintenant l’affaire
d’amour est sortie d’où ? En tout cas, moi Kylian, je ne gère pas ça.
À côté de ça, vous avez Ludmilla qui jure de toutes ses
forces qu’elle est toujours avec moi.
Elle fait courir cette rumeur dans LBV, en pensant que ça va
me faire revenir vers elle, elle se met vraiment les doigts dans les deux yeux.
Je ne reviendrai jamais avec cette femme, DIEU n’a qu’à
casser mon cou.
Je poursuis dans mon travail quand
Mlle MBADINGA : Tenez chef.
Elle me tend un sachet qui contient ce que j’aime manger à
la pause.
Un sandwich avocat du campagnard (Big up à tous les
librevillois) et un bon djino pamplemousse bien glacé.
Moi (ravi) : Merci Mlle
Elle : Je vous en prie, bon appétit.
Moi : Merci, pareillement.
Je sors du bureau juste après elle et on se dirige vers la
cuisine de l’entreprise où je retrouve d’autres collègues avec qui je m’assois
pour discuter.
Ma stagiaire se met dans un coin où elle mange en discutant
avec d’autres stagiaires de l’entreprise.
Je mange assez rapidement car il ne reste que 20 minutes de
pause. Après ça, je retourne au bureau suivi de ma stagiaire.
Je me pose dans mon fauteuil, check mon phone et je vois que
j’ai deux appels de Molly.
Moi (soupirant) : Seigneur ! (La regardant) Je
peux vous poser une question ?
Mlle MBADINGA : Oui chef !
Moi (me redressant) : C’est un peu privé, j’espère que
ça ne vous dérange pas !
Elle : Non, du tout. Si je peux vous aider !
Moi : Merci. Pourquoi les femmes aiment se lancer dans
ce défi de changer un homme ?
Elle : Parce qu’elles sont têtues et aiment croire que
c’est possible de changer un homme, que tous les hommes font la grande bouche
au début de la relation et que c’est possible de modifier leur vision grâce à
un bon comportement. Alors qu’en réalité (souriante) c’est l’homme lui-même qui
décide de changer. Tu peux même être la meilleure femme au monde, si c’est un
connard (se reprenant) excusez-moi pour l’expression, il en restera un. Sauf si
de lui-même il en a marre d’en être un et décide de devenir bien.
Moi : Je vois et j’ai l’impression que peu de personnes
comprennent ça. Après on dira que les hommes sont mauvais alors que pour la
plupart, on dit exactement ce qu’on veut au début, les femmes acceptent en
croyant que ça changera. Après quand la déception arrive, on nous accuse.
Elle (rigolant) : Bon, ça dépend des cas. Y’a des
hommes qui ne sont pas honnêtes donc ceux-là… Bref. Mais pour ceux qui sont honnêtes
dès le départ, on ne peut pas leur reprocher quelque chose devant. Mais bon,
les femmes, vous savez !
Moi : Vraiment ! Merci de votre avis.
Elle : Je vous en prie (changeant de sujet) Je
peux regarder quel dossier ?
Je fouille et je lui remets un document sur lequel je vais
l’aider afin d’aller vite.
C’est à 20h que je franchis le pas de la porte après avoir disputé
les taxis, affronté les embouteillages monstres pour rentrer.
Je trouve mon père au salon.
Moi : Bonsoir !
Lui : Oui bonsoir. J’ai à te parler.
Moi : Je t’écoute.
Je suis exténué mais ai-je le choix ?
Lui : Tu as déjà 26 ans, à 26 ans, un homme ne peut
plus vivre sous le toit familial, il faut me dire, tu attends quoi ?
Moi : Je compte quitter ta maison d’ici la fin de
l’année.
Lui : Hum, voilà que tu repousses encore. Tu es un
homme, 26 ans, aucune concrétisation, pas de femme, rien rien. Mais on te voit
toujours en costume à la route.
Moi (agacé) : Je sais ce que je fais. Je ne vis pas ma
vie pour ce que toi ou maman allez dire. Je sais ce que j’ai à faire et je
pense être suffisamment grand pour savoir. Si je suis encore ici c’est pour
mieux me préparer, mais le nouvel an ne me trouvera pas ici. Oui, tu as raison
sur un point, je n’atteindrai pas 27 ans dans cette maison, ne t’inquiète
pas ! Et concernant la femme, j’en aurai une quand j’en ressentirai
l’envie.
Lui : C’est bien ! comme on ne peut plus rien te
dire, parce que tu es grand. Il faut partir de ma maison, moi je vais rester
avec mes fils qui n’ont pas encore l’âge de prendre leur envol. Je ne sais même
pas quelle femme supportera ton caractère, tu crois que tu peux tout imposer
aux gens. Ce sera hors de ma maison, merci.
Je me suis levé et j’ai quitté le salon pour rejoindre ma
chambre.
J’ai horreur qu’on me parle comme un moins que rien, je n’en
suis pas un.
Les choix que je fais sont murement réfléchis et leur impact
sur mon avenir sont déjà pensés et repensés.
Parce que je n’ai pas une voiture, un terrain, une maison,
une femme actuellement, je suis un moins que rien ? Ah bon ?
Vous vous êtes demandés pourquoi ce n’est pas encore le
cas ? Je vais vous répondre.
Parce que je fais des économies pour mettre en place
plusieurs business qui me permettront de fructifier cet argent et c’est à ce moment-là,
que je penserai à la grosse voiture, terrain, maison.
Il pense surement que mon salaire est dépensé dans les
conneries, alors qu’en fait, j’épargne, c’est ça mon mot d’ordre EPARGNER.
Je ne suis pas le genre d’hommes qui dilapide tout son
salaire quand ce dernier lui est remis.
Je suis le genre à réfléchir, voir ce que je peux faire de
bien dans un futur proche ou lointain avec mon épargne.
Mais je ne lui en parle pas, car mon père est ce genre qui
croit tout savoir, qui croit qu’il a toujours raison. Alors je le laisse croire
cela, il sera juste surpris un de ces quatre matins.
Et c’est à cet instant qu’il comprendra que son fils n’est ni
un moins que rien, ni un homme en retard.
***Maurine***
Je suis assise petit pied sur grand pied dans mon
appartement, je reviens à peine de mon magasin où je suis allée superviser mon
équipe et voir les recettes et dépenses du mois.
Pas besoin d’avoir bac + 5 en comptabilité pour faire ça, je
ne suis pas intelligente à l’école mais dans la vie, je le suis
TELLEMENT !
Petite parenthèse, celles qui m’ont critiqué dans les
chapitres précédents, buvez de l’eau si le cœur chauffe trop. Moi je m’en fou
de vos avis hein, je mène ma vie comme bon me semble.
Celui qui n’est pas content c’est son problème, en
attendant, ça fait trois mois que je vis la vie de Louga.
Sonnerie de téléphone
Moi (petite voix) : Allô bébé
Laurent : Oui allô, tu es où ?
Moi : À la maison
Laurent : Tu as fait à manger ?
Moi : Oui
Lui : Toi ou la dame de ménage ?
Moi (soupirant) : Elle, mais peu importe, il y’a à
manger !
Lui (durement) ; Je ne remplis pas le congélateur
pour manger la nourriture de la ménagère. Tes doigts te servent à quoi
Maurine ?
Moi : Mettre les ongles dessus et les filmer pour poster
sur mon Instagram.
Lui (semblant énervé) : Je suis là-bas dans 30 minutes
(criant) si je ne trouve pas la nourriture prête, tu vas me sentir
Maurine !
Moi : Faut crier sur ta femme tu comprends ? C’est
elle qui te doit des plats faits de ses mains car elle a signé à la mairie.
N’importe quoi !
Je lui raccroche au nez et je balance mon téléphone.
Un homme que je malmène depuis que j’ai 17 ans, il veut me
monter dessus parce que je suis dans l’appartement qu’il paie ? Il est
bien malade, il viendra me trouver ici.
Le bruit, il doit le garder pour sa femme, pas pour moi.
Moi (hurlant) : La ménagère de cette maison est
où ?
Elle (venant en courant) : Je suis là Mlle.
Moi : Ton patron arrive, il faut faire la table !
Elle : Bien Mlle.
Je me suis levée et je me suis rendue dans la chambre où
j’ai enfilé un ensemble bien sexy avec un kimono.
Celui qui fait le bruit au téléphone là, on va voir s’il va
encore parler en me voyant ainsi.
Je me suis assise sur le fauteuil, face à la porte d’entrée,
une position bien aguicheuse attendant patiemment qu’il ouvre la porte.
Laurent (ouvrant la porte) : Comme moi je suis ton
maboule, on va voir ça aujourd’hui.
Moi (le fixant) : Bonsoir !
J’en profite pour retirer petit à petit mon kimono.
Sans que je ne m’y attende, il fonce vers moi et il se met à
serrer violemment mon cou.
Laurent (le regard injecté de sang) : C’est la derniere
fois que tu cries sur moi (serrant plus fort) est-ce que tu comprends
Maurine ? (Serrant encore plus) Tu faisais ça quand tu étais chez tes
parents, maintenant que tu vis à mes crochets, la récréation est terminée,
c’est clair ?
Je veux bien lui répondre mais je suis presque entrain de
convulser à cause de la pression exercée sur mon cou.
Je ferme alors mes yeux au moins il verra qu’il va trop
loin.
Laurent (me lâchant) : Maurine ? (Bougeant ma
tête)
Je n’ouvre pas mes yeux, je veux qu’il panique un peu.
Laurent (paniquant) : Maurine, Maurine !
Il me bouscule et je finis par ouvrir les yeux en toussant
très fort.
Laurent : Je suis désolé !
Moi (me dégageant) : Lâche-moi, si tu l’habitude de le faire
à ta femme, c’est la première et la dernière fois que tu me fais ça.
Laurent (changeant d’expression) : Et tu apprends aussi
à me parler doucement, je ne suis pas ton égal.
Moi (face à lui) : Tu es quoi si tu n’es pas mon
égal ?
On se jauge du regard et on respire fortement tous deux.
Laurent (appuyant sur chaque mot) : Profite bien
Maurine (souriant) quand ton tour arrivera, tu ne me parleras plus ainsi car tu
me connaitras. (Soufflant sur mon visage) tout a un prix.
Moi (même pas peur) : Tu-me-fais-le-BRUIT Laurent.
Je l’embrasse et s’en suit une partie de jambes en l’air où on
hurle de plaisir.
Les menaces sont terminées, il se noie dans mon fort
intérieur, peut-il encore dire un mot ? (Rire) Lol.
Quand on termine, on se douche et il ressort manger à table.
Moi je m’allonge et je plonge dans un profond sommeil.
Marianne (hurlant) : Maurine, Maurine (face à moi)
Moi : Tu me veux quoi ?
Marianne (apeurée) : Cours !!!
Elle regarde derrière moi et je me retourne pour voir ce qu’elle
regarde.
Je ne vois que du noir et une silhouette étrange.
Marianne (dans un cri strident) : COUUUURS !
Je sens qu’on me bouscule, j’ouvre les yeux et je tombe face
à face avec Laurent qui me regarde avec un sourire en coin.
Mon battement de cœur est anormalement rapide.
***Marianne***
Je me réveille en sursaut et mon cœur s’accélère.
Moi : Maurine !
Pourquoi je prononce son nom ? (Attrapant ma tête)
J’essaie de me souvenir de mon rêve mais rien n’y fait.
Je prends mon téléphone et je l’appelle.
Après 3 tentatives, elle me répond.
Maurine (agressive) : Tu me veux quoi Marianne ?
Moi : Prendre de tes nouvelles.
Elle : Qu’est-ce-que ça peut te faire ?
Moi : Tu vas bien Maurine ?
Elle : Tchiup ! Clic
Je n’insiste pas à rappeler, je ne veux pas me faire insulter.
Je pose le téléphone au bord du lit et je me recouche.
Cette nuit-là, je sais juste que j’ai mal dormi mais je ne
me souviens de rien.
Je me suis levée avec des petites griffures sur les bras, le
visage enflé, je n’ai rien compris.
Pour la première fois, je suis arrivée au boulot avec 30 minutes
de retard, le visage froissé, la tête au bord de l’explosion tant elle me
faisait mal.
M.ESSONO (me regardant) : Vous avez un souci ?
Moi : Non M., ça va !
Lui (levant un sourcil) : Sûre ?
Moi (mentant) : Oui, juste une nuit blanche à revoir
tout ce que vous m’avez appris.
Lui (pas rassuré) : Si vous le dites. Ouvrez votre
machine, qu’on commence.
Je me suis assise et on a enchainé une journée où j’avais
des moments d’égarement tant j’étais exténuée.
DIEU merci, il n’a pas trop fait de remarques là-dessus, je
crois qu’il a compris que je n’allais pas bien.
À la sortie du boulot, je me suis arrêtée en pharmacie
prendre l’Efferalgan pour mes maux de tête et en sortant j’ai croisé Laurent.
Un frisson a parcouru mon corps.
Lui (tout sourire) : Bonsoir Mlle.
Moi : Bonsoir
Je veux accélérer le pas mais il bloque mon bras.
Lui (sourire en coin) : Tu ferais mieux de rester dans
ton couloir. Bonne soirée !
Il rentre dans la pharmacie et moi je reste debout comme un
I.
De quoi parle-t-il ?
Je marche jusqu’à la maison, l’esprit complètement ailleurs.
Je me rends à la cuisine où je trouve Molly le regard perdu
dans le vide.
Depuis quelques semaines, elle semble perdue ou plutôt déprimée.
J’ai envie de lui poser la question mais j’évite de le faire,
je ne veux pas me prendre une injure une fois de plus.
Je sens mon téléphone vibrer dans mon sac, je rince vite mes
mains, les essuie et je réponds.
Moi : Oui allô
M. ESSONO : Bonsoir Mlle MBADINGA.
Moi : Bonsoir M.
Lui : Je viens d’apprendre que demain nous serons en
externe, donc, demain, venez plus tôt !
Moi : OK très bien M. ESSONO. (Je vois Molly sursauter)
Lui : Bien ! Excellente soirée.
Moi : Merci, pareillement.
Il coupe l’appel et Molly me fixe.
Elle : Tu parlais avec qui ?
Moi (étonnée) : Tu ne me parles pas depuis des semaines
et tu veux savoir avec qui je parle ? Tu es sérieuse Molly ?
Elle : Je te pose une question, réponds !
Moi : Molly, je suis patiente mais faut pas abuser. Je
parlais avec mon chef, c’est tout ce que j’ai à dire !
Je soulève mon sac et je quitte la cuisine.
J’ai mal à la tête, ce que ce Laurent m’a dit me tourmente, s’il faille encore rajouter Molly dedans, non merci, je suis fatiguée.