CHAPITRE 8: Debout!
Ecrit par Bobby21
- Steeve! Steeve! Ho Steeve réveille-toi ! Entendis-je quelqu'un me
réveiller en me tapotant. C'était Daby
- Alors on se fait la grasse matinée au calme ? Tu n'as pas cours toi ? Me demanda-t-il.
- Euh si, dis-moi, quelle heure est-il ?
- 8H30 mon gars
- Quoi ? M'exclamai-je tout perdu. Je suis foutu.
- Hahahahahaha, ricanait-il. T'es pas encore foutu. Hahahahaha! Il n'est que
7H et quart.
- T'es qu'un enfoiré Daby, lui lançai-je en me levant d'un bon.
- C'est comme ça que tu remercies ton sauveur ? Hahahahaha continuait-il de
me narguer.
- Casse-toi.
J'avais un TP ce matin-là. J'en voulais à la fois à Daby pour avoir
interrompu mon rêve. Même si je me languissais de connaitre la suite de ce rêve
inachevé, je remerciais le ciel pour m'avoir réveillé car rater un TP dans ma
fac était synonyme de gros ennuis. Je me suis précipité de finir ma toilette,
prendre mon petit thé et partir à la fac. Comme d'habitude, un gros zéro
pointé m’attendait sûrement à la colle de ce matin. Une fois à la fac et
conscient du fait que je n'avais pas révisé mon manuel de TP je décidai au
moins d'y jeter un coup d'œil, histoire de me mettre dans le bain. J'avais une
poignée de minutes pour ce faire.
Salle de TP : "Rangez vos documents et prenez vos stylos. Vous avez
trois minutes pour répondre à ces 2 questions. Plus vous tarderez, moins vous
aurez de temps pour répondre à votre colle." Se fit entendre une voix de
femme entrant dans la salle de TP. C'était la responsable. Puisqu'un cabri mort
n'a pas peur de couteau, j'étais tranquille dans ma peau pendant que les uns
les autres avaient les mains qui tremblaient et les fronts en sueur. Une fois
ma feuille de colle en face, grande fut ma surprise : les deux questions posées
portaient sur l'unique partie que j'ai lue juste avant d'entrer dans la salle.
Comme quoi, les dernières lectures sauvent.
Midi et quart, j'avais fini mon TP. Je rentrais
tranquillement lorsque je tombai nez à nez avec Sifaa au niveau du service de
scolarité. La veille, l'ambiance avait plombé entre nous deux. Je fis le
premier pas vers elle vu que j'étais le fautif. Contre toute attente, elle
saisit ma main tendue et engagea même une bise. Était-ce un signe de paix ?
- Comment vas-tu Sifaa ?
- Je vais très bien et toi ? Répondit-elle d'une voix gaie. Cette fille
m'étonnait. Elle affichait un visage joyeux alors que je la croyais fâchée à
cause de l'incident de la veille. Peut-être avais-je été trop mesquin.
- Je vais bien également. Tu débordes visiblement d'énergie et de joie !
- Oui comme tu peux le voir.
- T'es toujours comme ça ?
- Baaaaah ouais pourquoi ?
- Qu'est-ce que je t’envie !
- Morte de rire, pourquoi ?
- Eh ben, si t'es vraiment comme ça tout le temps, il y a de quoi t'envier. Moi ça
m'arrive souvent de m'énerver.
- Ne va pas croire non plus que je suis
zélée, hein.
- Non pas du tout mais par exemple, je
croyais que tu étais fâchée hier alors que je me suis trompé.
- J'ai appris à ne pas accorder de
l'importance à certaines choses. Et même celles qui arrivent et nous infligent
des claques arrivent pour nous apprendre des choses qui nous échappaient. A quoi
bon de se fâcher quand on sait bien qu’on ne se fait que du mal à soi-même ?
Ça sert à quoi de toujours froncer la mine alors que cela nous donne de rides
et nous fait vieillir ? Comme tu peux le deviner, à rien. La vie est trop
courte pour passer son temps à se morfondre. Moi je prends toujours la vie du
bon côté. Je laisse venir ce qui vient à moi et partir ce qui s’éloigne de
moi. On ne peut pas toujours plaire à tout le monde et c’est la vie ! Moi,
j’ai une devise, c’est sourire quoi qu’il arrive.
J’étais sans voix devant tous ces mots
de Sifaa. Au début, j’avais cru qu’elle vidait son sac mais je me suis rendu
compte qu’une fois encore j’avais tout faux. J 'avais honte de moi ; j’avais
l’impression d’écouter une grande sœur. Comme on dit souvent, l’oiseau sur le
baobab, ne doit pas oublier qu’il a porté des lunettes.
- Honnêtement, je n’ai rien de potable à ajouter
à ce que tu as dit, tellement c’est riche et à la fois profond. Je te présente mes
excuses pour mon attitude d’hier nuit.
- Bah, je t’en veux du tout. C’est plutôt
à moi de te présenter mes excuses pour avoir voulu m’immiscer dans ta vie privée.
Je suis vraiment désolé.
Je ne savais pas quoi lui répondre, tant j’étais très embarrassé.
Son ton me paraissait ironique et inquisiteur.
Dis, tu m’avais dit que tu allais m’aider avec mes
cours. Qu’est-ce qu’on en dit ?
- Ah oui ! C’est vrai tu as raison.
On se voit quand tu veux !
- Donc comme ça, on se donne des rendez-vous
sans m’inviter ni m’en parler ! Se fit entendre une voix arrivant de
derrière nous.