Chapitre 8 : Enfin !

Ecrit par kaynaliah



*****Christiane*****

Assise sur mon lit, je passe en boucle le film de ma vie. Je me souviens de la jeune fille insouciante et ambitieuse que j’étais plus jeune et je la compare à la femme que je suis devenue au fil des années. J’ai toujours vécu avec ma mère qui n’arrêtait pas de dire que quand on aime, on peut vivre d’amour et d’eau fraîche. Elle oublie qu’on peut bien être amoureux mais il faut aussi manger du riz. Ah quoi cela sert-il d’être avec un homme s’il ne peut même pas nous nourrir ? J’avais 23 ans lorsque j’ai été courtisée par Edouard mais j’ai fini par préférer son cousin Raymond qui était bien plus beau, imposant et homme face à lui. J’ai vite aménagé chez lui après avoir fait des présentations au sein de ma famille. Avant de rencontrer Edouard, j’étais secrétaire au ministère des finances mais il m’a demandé d’arrêter lorsque je suis tombée enceinte d’Annick. Cette grossesse était compliquée et demandait beaucoup de repos. J’ai donc arrêté le boulot pour le bien de mon enfant.

Annick est née quelques mois plus tard malgré la déception de Raymond qui voulait un petit garçon. Ma belle-mère lançait des piques pour me dire qu’elle voulait un petit-fils pouvant suivre la lignée de son père mais Raymond me défendait toujours. Andrée est née quelques mois plus tard grâce à son père qui m’a fait accoucher à la maison car il était trop tard pour arriver à l’hôpital vu que le bébé forçait déjà le passage pour entrer dans ce monde. Raymond commençait à découcher de la maison. Il me disait que c’était le travail mais j’ai vite compris qu’il y avait une femme là-dessous. Andrée avait à peine 6 mois lorsque j’ai mis la pression à Raymond pour faire un troisième enfant. J’étais persuadée que cette fois-ci serait la bonne. J’étais convaincue que cette fois-ci j’aurai le garçon tant attendu. Je suis tombée enceinte et Raymond a été muté à Franceville. Il m’était difficile de gérer à la fois les deux petites et la grossesse. Il a été convenu que ma mère vienne rester avec moi. Quand Terrence est né, j’ai su que je venais de donner un nouveau souffle à mon couple et à ma vie. Raymond se montrait plus présent et était en admiration devant son fils. N’en parlons même pas de ma belle-mère qui me chouchoutait désormais. Raymond me couvrait de cadeaux et m’offrait tout ce que je voulais. J’ai commencé à lui parler de mariage. Il avait accepté de venir demander ma main mais je me suis très vire retrouver enceinte de ma dernière fille Anta. Tout a été annulé et plus rien a été fait par la suite.

J’ai tout fait pour mes enfants et encore plus pour mon fils Terrence. Je n voulais que le meilleur pour lui. Voilà pourquoi j’avais décidé avec ma meilleure amie Nathalie, d’unir mon fils à sa fille. C’était pour moi plus un mariage d’intérêt que d’amour. Nathalie et son mari sont dans la politique et cette union aurait pu conduire Raymond à prétendre à un poste de sénateur, député, voire ministre. J’ai toujours voulu être la femme d’un homme puissant politiquement. J’ai toujours rêvé d’être une première dame. J’aurai tout fait pour voir mes rêves s’accomplir.
Par conséquent, j’ai toujours tout fait pour éloigner Terrence des filles qui auraient pu mettre le grappin sur lui. Mon fils était déjà un homme réservé pour Eunice. Ce mariage devait avoir lieu coûte que coûte. J’ai commencé à parler de cette éventualité à Nathalie qui était partante pour que sa fille rencontre un homme bien car elle avait peur qu’un homme brise le cœur de sa fille. Je me suis rapprochée d’Eunice et commencé à lui parler de Terrence. Je ne pouvais pas savoir ni prévoir que Terrence à cette époque était avec une femme. J’ai eu les échos de cette histoire grâce à sa sœur Anta qui s’entendait bien avec Amina déjà.

J’ai tout fait pour que mon fils se sépare d’elle mais rien ne fonctionnait. Lorsqu’il m’a annoncé qu’il a décidé de rentrer définitivement et qu’Amina refusait de le suivre et que cela a conduit à leur séparation, j’ai vu là une occasion en or. C’était le moment de’ jouer aux cupidons entre ces deux là. Terrence était mal je le’ voyais mais c’était l’occasion d’oublier cette femme dans les bras d’Eunice. Ils se sont mis en couple quelques mois plus tard et au moment où je pensais que la consécration était proche, ils ont brisé mes espoirs. Amina était de retour dans la vie de mon fils et ne comptait pas s’en aller. J’ai tout fait pour lui faire la misère jusqu’à l’enfermer le jour de son mariage dans sa loge. Je ne voulais pas de cette union mais elle a été malgré tout célébrée malgré tous mes efforts pour diviser ce couple. Oui je me suis servie de mon fils pour atteindre quelque chose et que celui qui n’a jamais péché me lance la première pierre. 

Amina faisait tout pour me faire plaisir mais je ne la voulais pas dans la vie de mon fils. J’ai même mis de mon côté Andrée et Annick qui s’en donnent à cœur joie. Amina est tombée enceinte et je ne voulais pas de fruits dans ce mariage. Je ne le supportais pas. J’ai fait ce que j’avais à faire en m’invitant pour un séjour chez eux. Je me suis personnellement occupée de « cet enfant ». J’ai échangé les vitamines de grossesse d’Amina contre des médicaments contre-indiqués lors de la grossesse. J’espérais que grâce à cette perte, le couple se divise mais rien ne s’est passé comme prévu. Amina un jour s’est doutée de moi en me voyant avec sa boîte de vitamines et les choses ‘ont plus jamais été pareilles. Je ne savais pas lorsqu’elle attendait les jumeaux. Elle est juste arrivée un jour de France avec eux et a toujours refusé de les laisser avec moi. Elle se méfie de moi mais ne peut m’accuser sans preuve. Elle reste très complice avec Anta qui n’est pas influençable comme ses aînées. J’ai des rapports difficiles avec Anta qui me déteste presque. Ma propre fille s’assoie avec mon ennemie jurée.

Je lui ai fait une guerre sans merci pendant 18 ans. Je ne m’attendais pas à ce que mon fils m’humilie ainsi alors que j’ai toujours tout fait dans son intérêt. Eunice est la clé de tout et je sais qu’il n’est pas trop tard. Je regrette encore les actes que j’ai faits aux enfants qu’Amina portait car cela ne m’a rien apporté. Ils ont des enfants ensemble et cela je l’accepte. Terrence ne s’énerve jamais ou dois-dire rarement. Jamais il ne m’a manqué de respect. Il m’a surtout blessée en parlant de ma situation avec Raymond. Personne est au courant. Je pense qu’Amina a toujours pensé que nous sommés mariés comme les autres qui nous voient d’ailleurs. C’est un sujet assez sensible pour moi. J’ai beau avoir 60 ans aujourd’hui avec 37 ans de concubinage au compteur, j’espère toujours que Raymond me légalisera aux yeux de tout le monde. Terrence m’a lancé un affront devant Amina et je ne le digère pas car j’ai eu honte. Je crois que pour la première fois, je commence à prendre conscience que j’aurai dû plus m’impliquer dans mon couple que dans celui de mon fils. Une vérité est absolue : je ne sais pas si c’est le mariage mais mon fils est heureux et épanoui contrairement à moi. Amina a bien quelque chose de plus que moi.

La sonnerie de mon téléphone retentit. C’est un appel de mon oncle, le petit frère de mon défunt père et actuel chef de la famille.

-« Oncle Alfred ! Bonjour »
-« Ca va ma fille ? »
-« Oui et toi ? »
-« Ca va. Et les enfants ? »
-« Tout le monde va bien mon oncle »
-« C’est très bien alors »
-« Comment va ma tante et mes cousins ? »
-« Ils vont bien. Ne t’inquiète pas. Tant qu’il y a la santé, le reste n’est que mineur »
-« C’est vrai mon oncle »
-« Je ne vais pas durer au téléphone mais je voulais t’informer que Raymond a demandé une audience avec nous les chefs de la famille »

Koum koum koum

-« Ah bon ? »
-« Oui »
-« ….. »
-« Il sera là dans trois jours avec sa famille »

Koum koum koum

-« As-tu une idée de ce qu’il en retourne ? »
-« Non mon oncle. Il ne m’a rien dit »
-« Ah ? C’est peut-être ce qu’on attend depuis des décennies »
-« Peut-être mon oncle »
-« Bon je t’en dirai plus lorsque je saurai de quoi il s’agit mais je suis persuadé qu’il s’agit de te légaliser »
-« Que Dieu t’entende mon oncle »

Je raccroche le téléphone et reste choquée un instant. Je crois que je vais enfin me marier. Je vais être enfin Madame REMANDA Raymond.


Amina: Ma belle-mère...