Chapitre 9 : Je t’aime

Ecrit par kaynaliah



*****Amina****

Je sors du centre commercial « Sococe » avec les enfants. Nous sommes venus faire les courses pour la maison. Terrence est resté à la maison avec papa. Les enfants sont vraiment heureux d’être ici et ça me fait du bien de les voir aussi enthousiastes. Je monte dans la voiture et roule jusqu’à la maison retrouver les deux premiers hommes de ma vie. Je les trouve confortablement installés sous l’apatame en train de parler des clubs de football. Les filles m’aident à descendre les affaires du véhicule et Jamil rejoint les autres hommes. 

Nous sommes réunis à table pour partager le déjeuner ensemble. Après qu’Innaya ait fait la bénédiction du repas, nous commençons à manger. Papa est vraiment heureux de nous avoir à la maison. Je regarde chaque membre de ma famille et je me rends compte juste que j’aime la vie que j’ai. Merci Seigneur pour mes beaux et intelligents enfants ! Merci pour mon époux ! Merci pour mon papa qui est toujours aussi présent ! Merci pour tout ce que Tu fais dans ma vie. Je pense à ces moments douloureux où je perdais mes bébés sans comprendre la cause. Je pense à ces moments quand je pensais qu’il m’était vraiment impossible de porter la vie car je ne parvenais jamais à dépasser le premier trimestre. Je repense à ces moments où je me levais au milieu de la nuit en pleurant mon désespoir tout en me demandant pourquoi. Je repense à toutes ces épreuves. Je repense à toutes ces fois j’ai douté de Dieu en me laissant aussi malheureuse. J’en ai bavé à un moment. J’ai frôlé la dépression en me disant que je vivais le pire en ce moment alors que le meilleur était même devant moi. J’ai perdu trois bébés mais j’en ai eu quatre et je ne peux que dire merci Seigneur pour cette grâce.

-« Papi tu refuses de vieillir hein ? » demande Sonia

Le contraire m’aurait étonné si ce n’était vraiment pas elle qui pose cette question.

-« Pourquoi dis-tu cela ma chérie ? »
-« Tu es trop swag papi »
-« Donc parce que je suis âgé je ne dois pas être à la page ? »
-« C’est rare c’est tout »
-« mmmh ok »
-« Tu n’as jamais songé à te remarier ? » demande Innaya
-« Non. C’est juste impossible que je pense à cela »
-« Pourquoi Papi ? Tu es beau, swag, gentil, etc. Pourquoi n’as-tu jamais pensé à cela » dit Jamil
-« Arrêtez d’embêter votre papi »
-« Non c’est bon Terrence »
-« …. »
-« J’aime tellement votre grand-mère malgré son départ précipité que même si je songe à refaire ma vie avec une autre, elle finira par s’en aller. Je ne peux plus aimer une autre personne comme elle. Je n’aime qu’elle et peu importe le temps que ça prendra pour qu’on se retrouve, on se reverra. Votre grand-mère était une femme formidable. Votre mère peut en témoigner. N’est-ce pas ma chérie ? »
-« Oui papa c’est vrai. Maman était vraiment unique. »
-« En tout cas si tu es heureux ainsi papi tant mieux. Si c’est pour avoir une femme comme Xenapoison c’est pas la peine » dit Sonia
-« Tu ne changeras jamais ma petite Sonia. C’est encore quoi Xenapoison ? » dit papa

Silence sur la table. Jamil pose ses couverts et fixe son père avant de répondre.

-« C’est le surnom qu’on a donnée à la mère de papa »
-« Pourquoi ? » demande mon père
-« Elle va toujours en guerre contre maman et nous empoisonne la vie avec ses débilités » dit Tara
-« Elle n’a toujours pas changé cette Christiane apparemment » dit mon père
-« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas » dit Jamil
-« Jamil ! » dis-je
-« Oui maman »
-« C’est ta grand-mère. Ne parle pas ainsi »
-« Le respect se mérite maman » dit Tara

Non mais ces enfants ont trop la longue bouche. Après le déjeuner, tout le monde est allé se reposer et j’ai retrouvé mon papa pour un tête-à-tête dans son bureau. Il y a des photos de maman partout. C’est fou qu’elle puisse autant nous manquer malgré les années qui passent. Mon père est en bonne santé et va bien. C’est tout ce qui m’importe.

Le soir même, Terrence m’invite à dîner dehors tandis que les enfants profiteront de leur papi préféré. J’ai laissé les dernières instructions aux enfants pour ne pas qu’ils embêtent trop papa avant de partir avec Terrence. Terrence nous a conduit à un hôtel que j connais trop bien. C’est le lieu où nous nous sommes réconciliés il y a vingt ans exactement. On a d’abord été mangé au restaurant en amoureux avant que mon époux ne me surprenne en m’avouant qu’on passera la nuit à l’hôtel. Surprise et heureuse je suis. Il récupère la clé de notre suite à la réception avant de mêler ces doigts aux miens et de m’entraîner vers l’ascenseur. Il me touche un peu trop sensuellement et j’ai l’impression que cet ascenseur met du temps à arriver à destination car je ne pourrai bientôt plus résister à ce que mon mari me fait avec ces doigts. A peine il ferme la porte de la suite qu’il me placarde contre le mur pour m’embrasser avant de m’entraîner vers la pièce principale où on prend possession l’un de l’autre.

-« Je sais que notre histoire n’a pas été évidente mais lorsque’ je vois toutes les richesses qu’on a aujourd’hui, je me dis que ça en valait le coup. Par richesse, j’entends par là nos enfants et notre amour qui s’est encore plus multiplié. Je sais que t-u m’en as souvent voulu pour mes silences face à ma mère mais je sais aussi qu’on a qu’une seule mère. La blesser n’a jamais fait partie de mon répertoire. Mais j’avais oublié qu’en t’épousant, tu devenais aussi ma mère. Tu es mon monde entier et sans toi je serai définitivement perdu. Je ne suis pas l’homme le plus beau ni le plus riche ni le meilleur. Je sais juste que je m’améliore chaque seconde à tes côtés car je veux aller au-delà des standards que tu t’es fixée. »
-« C’est vrai que toutes les douleurs et malheurs qu’on a traversés en valaient la peine »
-« Quand je vois nos enfants aujourd’hui, je suis juste émerveillé. »
-« ….. »
-« 20 ans de relation et 17 ans de mariage. On fêtera notre dix-huitième anniversaire si Dieu le veut dans deux mois et je veux marquer cet anniversaire par un évènement spécial »
-« ….. »
-« Tu te souviens quand je t’ai demandé ta main ? »
-« Et que j’ai failli te vomi dessus car je pensais que tu plaisantais »
-« Effectivement dis comme ça c’est plutôt bien résumé »
-« Arrête de me faire rire. C’est un souvenir que j’aimerai bien oublier »
-« Mais je t’embête ma chérie »
-« ….. »
-« Te souviens-tu d ce que je t’ai dit ce jour-là avant de te faire ma demande ? »
-« Je chante une chanson tout seul depuis toujours. J’attendais de rencontrer cette personne qui me donnerait envie de chanter une autre chanson avec son cœur »
-« Tu as une bonne mémoire dis donc »
-« Terrence »
-« Oh je plaisante. Ne te fâche pas mon bébé »
-« Je veux qu’on renouvelle nos vœux pour nos dix-huit ans de mariage et que nos enfants soient le témoin de cette union »
-« Terrence »
-« Je sais ce que tu vas dire mais j’y tien s’il te plaît »
Je me rapproche juste de lui et le serre dans mes bras.
-« Je t’aime tellement »
-« C’est un oui alors ? »
-« Terrence arrête tes choses là toi aussi. Nous sommes déjà mariés je te signale. Ne me dis pas que tu pensais que j’aurai pu dire non. »
-« Je sais que tu n’es même pas folle pour dire cela »
Il me couche sur le lit et m’embrasse tendrement avant de me susurrer un doux « je t’aime à l’oreille ».

J’entends le téléphone vibrer mais je suis trop fatiguée pour ouvrir les yeux et répondre. Terrence m’a fatiguée cette nuit. Ca vient du côté de Terrence.

-« Terrence »
-« mmh »
-« Ton téléphone »
-« Mmmh »

En fait il ne m’écoute même pas tellement il est fatigué. Soudainement, je pense aux enfants. Et s’il leur était arrivé quelque chose ou à papa. Je me lève en vitesse du lit mais l’appel se coupe. C’est la sonnerie de mon téléphone qui retentit immédiatement.

-« Allo »
-« Bonjour Amina. Ca va ? »
-« Oui Anta et toi ? »
-« Ca va. J’espère que tu profites bien de ton séjour »
-« Oh que oui »
-« Mmmh Terrence est avec toi s’il te plaît ? Je n’arrive pas à le joindre »
-« Il dort en fait. Je peux lui dire de te rappeler à son réveil »
-« Dis-lui juste que sa mère a fait une attaque ici. Une hausse de tension mais rien de grave »

Koum koum koum


Amina: Ma belle-mère...