Chapitre 8 : l’histoire de Lola

Ecrit par Nifêmi


 

------Lola-----

J’entends les filles aller prendre leur bain à tour de rôle. J’avais la flemme de me lever, la nuit a été longue. Je reste à la maison pour dormir un peu. Les filles me disent au revoir et sortent. La vérité est que j’avais mon petit plan. Depuis trois mois j’entretien une histoire d’amour avec l’un des jeunes voisins : Nick de 2 ans mon ainé. Ils vivent à trois dans l’appartement : Danny Roméo et Nick. Mais j’ai flashé pour Nick, un homme travailleur, jeune et beau. Je sais qu’il me sortira de ce milieu d’ici peu.

Après le départ des filles je pars prendre ma douche aussi. Je me fais assez coquette et sexy pour aller voir Nick. Il m’a dit qu’il est au repos aujourd’hui. Il travaille dans l’informatique dans une grande entreprise de la ville. Le reste je n’en sais rien. Mais on s’aime vraiment. On parle d’enfants de mariage de vie commune. Il sait que je suis danseuse mais escorte, il n’en sait rien. Il n’est pas fêtard comme les deux autres. Il a toujours son nez dans son ordinateur.

Je rentre dans leur appartement sans se faire annoncer. Danny était au salon en train de regarder la télévision. C’est toujours en désordre ici. Je lui dis bonjour et je vais dans la chambre de mon gars. Comme je le disais, il avait son nez plongé dans son ordinateur. Je vais m’assoir sur ses cuisses et je l’embrasse. Il me dit :

Nick : tu sens bon et moi je ne me suis même pas encore brossé.

Moi : est-ce que je t’ai dit que ça me dérange. Je t’aime et je ne sens rien.

Il se lève, et je m’accroche correctement à sa taille en en serrant forte mes cuisses et mes jambes qui se croisent dans son dos. Je passe mes bras autour de son cou et je l’embrassai, son haleine ne me gêne en rien. Il me dépose doucement sur son matelas. Dieu merci il est seul dans sa chambre et ne la partage pas avec ses colocataires.

Il me caresse la poitrine du bout des lèvres et emprisonna l’un de mes tétons dans sa bouche. Il insiste un peu sur le téton et le mordille. Un cri s’échappe de ma bouche. C’est un doux supplice il me fait vivre. Quand je suis avec lui j’oublie complètement le monde extérieur.il jouait avec mon sein avec ses doigts. Je pousse tout doucement sa tête vers mon triangle de Bermudes. Sa  tête disparaissait progressivement entre ma cuisse et j’agrippe les draps. Il sait tellement s’y prendre, je deviens complètement sans force et je me soumets à ses jeux de langues. Mon clitoris me trahit en se gonflant davantage. Il me suce, me lèche les parties intimes. Je n’étais que soupirs et gémissements. Je le supplie ! Je le supplie d’arrêter, mais il insista en enfonçant sa langue dans cave. Je sursaute, il me faisait l’amour avec sa langue ! C’est magique. Je jouis dans un long cri.il me dit :

Lui : chuuuut ! Danny va t’entendre

Moi essoufflée : je m’en fous, c’est de ta faute

Lui riant : tu es étonnante ! Tu as jouis assez rapidement cette fois-ci

Moi : tu m’as fait un truc spécial, je n’ai pas pu me retenir. Et toi !

Lui souriant : l’objectif était de te procurer du plaisir, et mission accomplie. J’aime ton corps ma belle, te pénétrer n’est pas forcément t’aimer. Je t’aime pour ce que tu es

Moi : je t’aime aussi, j’ai de la chance de t’avoir

Lui : quand est-ce que tu parleras de moi à tes sœurs ?

Moi : je le ferai d’ici peu.

En même temps on entend sonner. Je réajuste, je panique ! Je ne veux pas que les filles me surprennent ici. J’embrasse mon cœur et je lui dis au revoir. Je sors et je vois Danny discuter avec Foumi.

Moi : Danny ! C’est qui ? Ah c’est toi Foumi !

Foumi : bonjour Lola, tu vas bien ? Et les autres ?

Moi gênée : viens je t’ouvre la porte. Dany je te vois tout à l’heure. Ce n’est pas ce que tu crois, j’étais juste aller suivre un film chez eux !

Foumi : tu n’as pas besoin de m’expliquer quoique ce soit Lola !

Moi : tu ne comprends pas ! Faut pas que les autres sachent que j’étais là-bas !

Foumi : okay t’inquiète ! Elles sont où ?

Moi : elles sont allées au marché depuis le matin !

Foumi : c’est tôt pour le shopping !

Moi : ici plus tu y vas tôt plus tu trouves les bonnes choses, en fait les friperies premier choix de Londres c’est lundi matin au grand marché.

Foumi : lundi prochain j’irai aussi.

Moi surprise: tu es avec nous jusqu’au lundi prochain ?

Foumi : je m’y plais ici et j’aime votre compagnie

Moi : je t’aime bien aussi tu sais. Laisse-moi te dire que la vie n’ pas été facile avec nous. On se soutient mutuellement, ce qui fait notre force. Si tu savais d’où on venait tous…huum

J’inspire profondément. Il faut que je trouve un sujet de discussion pour lui faire oublier ce qu’elle vient de voir. Temi est aussi amoureuse de Nick, elle me l’avait dit alors que moi-même je le suis. Alors je me suis vite faite remarquée par lui et depuis c’est la belle histoire d’amour. Je n’ai pas eu un passé glorieux, mes bêtises ont conduit les habitants de mon village à tuer mes parents. Mon défaut c’était le vol. Foumi me tire de mes pensées :

Elle : hello Lola ! Tu es là ?

Moi : oui ma chère, j’ai fait un tour dans mon passé. Un coup j’ai pensé à mes conneries, à mes parents et je me sens bizarre.

Elle : raconte-moi ton histoire, je me ferrai un plaisir de savoir qui tu es en réalité.

Moi : toi tu ne parles pas de toi

Elle : tu sauras tout sur moi bientôt. Alors je t’écoute. On ne va pas s’ennuyer

Alors je replonge dans mon passé, mon enfance. Foumi m’écoute attentivement.

« Je suis Lola AQUEREBURU. Unique fille de mes parents. On était des cultivateurs chez nous. Mon père avait des étendus de champs de maïs, d’ignames, de haricot, mil. C’était la spécialité de notre famille. Depuis l’âge de 5 ans j’aidais ma mère à revendre les récoltes au marché. On avait des fournisseurs qui venaient de Cotonou pour notre petit village. C’était des moments heureux de la famille. 5 ans après, les choses ont commencé par aller de mal en pire dans notre famille.

Au petit matin, les habitants du village ont commencé par crier le nom de mon père. Mon père se lève et non empêche de sortir. Il est sorti de notre concession pour voir ce qui se passait. Etant curieuse je regarde par le trou de ce qui nous servait de fenêtre. J’entendais :

‘’ AQUEREBURU ! Assassin ! Criminel ! On comprend d’où vient ta fortune, ta richesse. Tu as sacrifié ta progéniture pour être le plus riche des lieux. Aujourd’hui on découvert ton secret.’’

Mon père demande de quoi il en retournait. L’un des habitants dit :

‘’ Un enfant, un petit garçon est retrouvé ligoté et décédé sur tes terres ! On te ferra rien à cause de ton rang social mais tu seras puni. Tes champs sont confisqués par le chef du village. Tu n’as plus le droit de retourner sur tes champs sinon quiconque a le droit de t’abattre, c’est pareil pour ta femme et ta fille. Et on ne veut plus voir ta femme au marché de femme sous peine d’être lapidée. Pour le moment on brule tes greniers. Tu peux quitter le village ou rester ! Assassin’’

Il joint le geste à la parole et met feu aux deux greniers qui se trouvent dans la cour. J’étais petite mais je comprenais beaucoup. Mon père est resté tranquille, il avait un sang-froid incroyable. Son demi-frère sort de la foule et lui dit :

‘’ Papa Lola, on te soutient, si tu as besoin de quoique ce soit je suis là. Je crois en ton innocence’’

Mon père le remercie et rentre dans la concession. Ma mère pleurait tous les larmes de son corps. C’était le but de notre calvaire. L’affaire n’a jamais été élucidée, on a vécu dans la pauvreté et dans la misère. Mes parents sont devenus des mendiants. Finalement ils sont tombés malades et ils étaient une charge pour moi. Je prenais du plaisir à m’occuper d’eux.

J’avais 13 ans je faisais de petits boulots au village pour gagner des miettes. J’ai toujours voulu avoir l’aide de mon oncle, mais mon père m’a refusé ça. Il était d’un grand orgueil ! J’étais fatiguée de faires des lessives, vaisselles pour 200f CFA. Alors une dame qui  vendait de la nourriture dans le village m’embauche pour servir des clients.

Quand tu es en position de faiblesse tout le monde a le droit de te maltraiter. J’avais des parents faibles et malades. La dame ne me payait pas, mais elle me donnait à manger seulement, ce n’était pas notre accord. Je gardais ma part de nourriture pour la servir à mes parents. Alors j’ai commencé par voler la dame, je n’avais pas le choix, il me fallait entretenir mes parents.

J’avais 16 ans quand j’ai quitté cette méchante dame. Je développais déjà des formes qui attiraient les hommes surtout les clients de la dame. Elle leur disait de me faire ce qu’ils voulaient, mais de venir négocier avec elle d’abord. Je ne me sentais pas en sécurité alors j’ai fui sans demander mon reste.

C’est ainsi j’ai commencé par volé de champs en champs les récoltes des habitants. Je le faisais la nuit pendants 2 ans. Et un jour j’ai découvert une discussion, une nuit, entre mon oncle et le chef de mon village. Mon oncle avait conspiré avec le chef du village pour nuire à mon père. Mon oncle enviait tellement la richesse de mon père. Et le chef du village se sentait menacer par la richesse de mon père. Cette nuit je n’ai pas pu voler je suis rentrée en pleure. J’ai raconté tout à mon père qui ne paraissait pas surpris. Il m’a fait comprendre qu’on l’avait averti du complot mais qu’il n’avait pas pris cela au sérieux. Il m’a intimé l’ordre de ne pas me rapprocher de mon oncle.

Mes parents ne sortaient plus de leur case. Les matins je devrais les nourrir et leur donner le bain à tour de rôle, ça n’a jamais été une corvée pour moi. Ma mère me suppliait de me trouver un mari. Je lui disais non, car un mari c’est aussi les enfants et que je ne pourrais plus prendre soin d’elle.

Ma stupidité me conduit sur les terres de mon père. Il y avait de nouvelles récoltes. Je volais en pleine journée. Cela n’a pas duré un mois quand je fus rattrapé par les gardes du chef. Je pris la fuite en direction de la forêt, où je me suis cachée pendant des heures. J’ai quitté la forêt tardivement pour rentrer chez moi. J’avais laissé mes parents dans le noir. Je rentre dans la case, j’appelle mes parents mais personne ne répondait j’ai paniqué. J’allume la lanterne qui était à porter de main et j’ai senti des bras forts me tirés et me jetés au sol.  Je fus rouée de coup de partout. J’entends la voix de mon oncle qui leur dit de faire de moi ce qu’ils voulaient. En tombant par terre j’ai fait tomber la lanterne par terre et la concession a pris feu. Ils étaient deux à me tirer dehors. Mon oncle a pris la fuite avec l’un des gars. Un était resté pour me faire subir le pire des châtiments. Il a abusé de moi en me tabassant. Je l’avais pourtant supplié que j’étais encore vierge.

Quand il a fini sa salle besogne, il s’est mis à crier : voleuse ! Voleuse ! Et la population est sortie. En voyant la case en feu, les habitants ont commencé à me traiter de meurtrière, tel père telle fille. J’étais en larmes, j’ai essayé de me défendre, mais rien. J’ai fui mon village jusqu’à présent. J’ai marché pendant des jours sans savoir jusqu’à Cotonou. J’ai fait des petits boulots tels que le balayage des rues, des marchés. J’étais fatiguée des miettes et je me suis retrouvée à cendrillon à errer. J’ai commencé en tant que serveuse dans un maquis et j’ai fait la connaissance de Sahara.

Voilà mon histoire. Mais laisse-moi te dire que, Sahara et Souli vivaient déjà ensemble et je les rejoins suite à l’accord de Jack. Cette maison appartient à Jack aussi, il nous la loue. C’est grâce à lui on trouve du travaille à cendrillon. J’ai 23 ans aujourd’hui et j’ai rejoint les filles il y a 2 ans. »

Foumi coulait des larmes, silencieusement. Mon histoire l’a affectée. J’ai longtemps pleuré sur mon sort, maintenant tout ceci c’est du passé. Temi ouvre la porte à cet instant :

Temi : Lola aide moi, c’est lourd ! Tu aurais dû venir, trop de bonnes choses.

Moi l’aidant: j’espère que tu m’as achetée certaines choses.

Temi remarquant Foumi : ah tu es là

 

------Foumi-----

 

L’histoire  de Lola m’a secoué. Les gens souffrent vraiment et moi dans ça je cherche à vivre loin de ma famille. Je ne me rends pas compte de la chance que moi j’ai et je suis en train de tout presque fouttre en l’air. Temi, Sahara et Souli viennent de rentrer avec de gros emballages. Elles étaient en joie pour des friperies. Je n’en ai jamais porté de ma vie, mais ici je le porterai sans façon.

Moi : il y a pour moi dedans ?

Souli : et bien sûr que oui ! On fait pratiquement les mêmes tailles sauf Sahara qui est beaucoup plus dodue que nous.

Sahara riant : ah oui ? Je suis grande en forme, certains aiment ça

On riait, c’est la bonne humeur. On déballe ensemble les emballages. C’est vraiment des merveilles à petit prix. Des salopettes en jean, des robes, des hauts, des combinaisons. On essayait tout ensemble. J’ai porté une robe destinée à Sahara, on dirait presque un boubou. On a tellement rigolé. Je n’ai jamais de copines et là c’est l’extase. Ces filles sont superbes. On était toujours en essayage jusqu’à 14h heures. C’est fou quoi. La faim s’installe et je les invite à manger mais dans un autre maquis du coin juste pour changer. Et pour casser l’ambiance Sahara me dit un truc qui me fait paniquer :

Sahara : Foumi ? Je dois te dire que j’ai vu Valdo hier. On ne peut le laisser en paix, il faudrait qu’il paie pour ce qu’il t’a fait. Décide-toi vite chérie.

Moi : merci Sahara, mais je tiens à vous dire que je le ferai à ma manière. Pour l’instant, j’aimerais rejoindre votre groupe et travailler au Blue Daisy avec vous. Est-ce que c’est possible ?

Elles sautent toutes en joie et me sautent au cou aussi. Je suis émue qu’elle m’accepte si facilement sans rien me demander en retour. Mais je réussis à gâter l’ambiance par cette phrase :

Moi : en réalité, après maintes réflexions, je ne veux plus me venger de lui…

Temi: je savais.

Escortes